LA RÉSURRECTION Tandis que Son corps reposait dans le sépulcre, Jésus descendait, selon la tradition constante - et véridique - de l'Église, dans les limbes souterrains, où les âmes des anciens justes et celles des païens pieux languissaient après Lui. Il ne serait pas tout à fait exact de croire que ces anciens étaient, depuis leur mort, enfermés dans un lieu spécial. Selon la doctrine hébraïque, très proche d'ailleurs, en ce point, de celle des brahmanes, on se réincarnait dans la sphère religieuse et sociale à laquelle on appartenait, jusqu'à l'accomplissement total de tous les préceptes civiques et religieux de cette sphère. Ensuite on allait se reposer dans l'un des cieux ou paradis qui formaient les plans supérieurs du dit égrégore. Mais ces paradis n'étaient pas béatifiques, puisque le dispensateur des béatitudes, le Verbe, ne S'y était point encore manifesté. C'est seulement cette nuit et ce jour, commémorés le samedi saint, que ces justes purent, sous la conduite de l'Esprit du Christ, quitter définitivement l'orbe fluidique de la terre. En outre, Jésus traversa, pour la dernière fois, certaines régions de ces espaces sub-physiques, contenant les foyers d'énergies radiantes dont l'existence a donné lieu à la fausse conception de l'enfer géocentrique. Dans ces contrées habitent diverses races d'êtres humains et non humains, différentes par le corps, les sens et l'intelligence de celles qui peuplent la surface du globe. Il s'en trouve de pieuses, d'athées, de violentes, de paisibles, de naines, de géantes; elles ont des arts, des sciences rudimentaires et des notions religieuses; en général, elles sont en retard sur nous. Jésus les avait toutes visitées, à diverses reprises, pendant Son existence terrestre. Certaines voyantes, entre autres Catherine Emmerich, décrivirent cette dernière inspection comme l'emprisonnement des diables et de Lucifer, qui sont depuis lors enchaînés jusqu'à l'an 1940, où le Ciel leur rendra une liberté temporaire, afin qu'ils prennent part à la grande bataille de l'Antéchrist qui doit précéder le règne de Dieu sur terre. Il y a bien eu, à la mort du Christ, certaines hiérarchies infernales immobilisées, mais ce ne furent pas de celles qui habitent au centre du globe; et depuis avant le commencement du vingtième siècle elles reçoivent peu à peu la permission de venir de nouveau ici-bas. Ces néfastes visiteurs vont affluer de plus en plus. Nous touchons maintenant à une des circonstances les plus discutées par les exégètes, les critiques rationalistes et les adversaires de la thèse évangélique. Ils ont imaginé toutes sortes de théories pour détruire la donnée chrétienne de la mort réelle du Christ, de Son ensevelissement, de Sa résurrection. Des adeptes d'un faux ésotérisme ont expliqué comment cette mort était une léthargie et cette résurrection, une sorte de prestige magique, ou spirite. D'ailleurs, sur le terrain de la raison, on ne peut pas davantage combattre leurs arguments qu'il n'est possible de prouver la divinité de Jésus. Ces vérités, que l'Église dit appartenir au domaine de la foi, ressortissent à l'ordre divin; seuls ceux-là les admettent qui ont fait le bien assez longtemps pour rendre possible en eux l'illumination de la grâce. Voici ce que nous transmet la tradition christique. Jésus est réellement mort sur la croix, et Son corps fut bien réellement déposé dans un sépulcre neuf. Mais ce corps, dont aucune des cellules n'était d'origine terrestre, ne put pas être gardé par l'esprit de la terre, qui n'avait aucun droit sur lui; il retourna, en trois heures, par une sorte de désintégration dont certains phénomènes spirites peuvent donner une idée, dans l'astre dont provenaient ses éléments; et ce travail fut effectué par une cohorte d'êtres invisibles extra-humains, dont les chefs étaient les deux anges que les saintes femmes aperçurent en arrivant au tombeau, le lendemain matin. |