CHAPITRE PREMIER
LES GUÉRISONS MYSTIQUES
Jésus et ses disciples arrivèrent à Capernaüm. Il entra le jour du sabbat dans la synagogue et il enseigna. Et tous étaient frappés de son enseignement; car il le donnait comme ayant autorité et non comme les scribes.
Il y avait, à ce moment même, dans leur synagogue, un homme possédé d'un esprit impur; il s'écria : " Qu'y a-t-il entre nous et toi, Jésus de Nazareth ? Es-tu venu pour nous perdre ? Je sais qui tu es : le Saint de Dieu ! " Jésus alors le menaça et lui dit : " Tais-toi et sors de cet homme ! "
Agitant violemment le possédé, le renversant par terre au milieu de l'assemblée, le démon sortit de lui sans lui faire aucun mal, en poussant un grand cri. Tous les assistants, terrifiés, s'interrogeaient les uns les autres : " Qu'est-ce que ceci ? Voilà un enseignement nouveau. Il commande avec autorité même aux esprits impurs et ils lui obéissent ". Sa renommée se répandit promptement et partout, aux environs, dans la Galilée entière.
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En sortant de la synagogue, ils se rendirent d'abord, avec Jacques et Jean, dans la maison de Simon et d'André. La belle mère de Simon était couchée, malade de la fièvre. On s'empressa de le dire à Jésus. Alors, s'approchant d'elle, il la prit par la main et la fit lever. La fièvre disparut et elle se mit à les servir.
Le soir venu, après le coucher du soleil, tous ceux qui avaient des malades, quels que fussent leurs maux, et des démoniaques, les amenèrent. La ville entière se pressait à la porte. Imposant les mains à chacun d'eux, Jésus les guérit tous, afin que fût accompli ce qu'avait annoncé le prophète Isaïe disant : " Il a pris nos infirmités et il a porté nos maladies ". Des démons sortaient aussi d'un grand nombre en s'écriant : " Tu es le Fils de Dieu ! " Mais il les menaçait et leur défendait de parler ainsi, car ils savaient qu'il était le Christ.
S'étant levé de grand matin, avant le jour, il alla dans n lieu solitaire et, là, il priait. Simon et ceux qui étaient avec lui se mirent à sa recherche; ils arrivèrent jusqu'à lui et ils le retenaient, ne voulant point qu'il les quittât. Ils lui dirent : " Tout le monde te cherche ". Il leur répondit : " Allons ailleurs, dans les villages voisins, afin que j'y prêche aussi, car c'est pour cela que je suis venu ". Il alla donc prêcher dans les synagogues et dans toute la Galilée, en chassant les démons.
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Un lépreux vint à lui et, se jetant à ses genoux, le priait en disant : " Si tu le veux, tu peux me rendre net ". Jésus, ému de compassion, étendit la main et le toucha en disant : " Je le veux, sois net ". A l'instant, la lèpre disparût et cet homme devint net. Jésus le congédia aussitôt, en lui disant d'un ton sévère : " Garde-toi d'en rien dire à personne; mais va te montrer au sacrificateur et offre pour ta guérison ce que Moïse a prescrit, afin que cela leur serve de témoignage ". Mais, à peine sorti, cet homme se mit à publier le fait et à le répandre partout, de sorte que Jésus ne pouvait plus entrer ouvertement dans une ville; d'immenses multitudes accouraient pour l'entendre et pour se faire guérir de leurs maladies. Mais lui se tenait retiré dans les lieux solitaires.
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Quelques jours après, il retourna à Capernaüm. On apprit qu'il était dans une maison et on y accourut en si grand nombre qu'il n'y avait plus de place, même devant la porte. Alors il vint des gens qui lui amenaient un paralytique, porté par quatre hommes. Comme il leur était impossible de parvenir jusqu'à lui à cause de la foule, ils découvrirent le toit au-desss de la place où il se trouvait et, par l'ouverture, ils descendirent le grabat sur lequel était couché le paralytique. Jésus, voyant leur foi, dit à ce paralytique : " Mon enfant, tes péchés te sont pardonnés ". Il y avait là quelques scribes qui se tenaient assis et ils faisaient ce raisonnement dans leur coeur : " Comment cet homme peut-il parler ainsi ? Il blasphème ! Qui peut pardonner les péchés que Dieu seul ? "
Jésus connut aussitôt, dans son esprit, qu'ils faisaient intérieurement ces réflexions, et il leur dit : " Pourquoi faites-vous de tels raisonnements dans vos coeurs ? Lequel est le plus facile, de dire à ce paralytique : " Tes péchés te sont pardonnés " ? ou de lui dire : " Lève-toi, emporte ton grabat et marche " ? Or, afin que vous sachiez que le Fils de l'Homme a sur terre le pouvoir de pardonner les péchés, je te l'ordonne, dit-il au paralytique, lève-toi, emporte ton grabat et retourne dans ta maison ". Et l'homme se leva, prit immédiatement son grabat et sortit devant tout le monde. Tous étaient stupéfaits et glorifiaient Dieu, disant : " Jamais nous n'avons rien vu de pareil ".
Alors Jésus se dirigea de nouveau vers la mer. Toutes les multitudes venaient à lui et il les enseignait.
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En passant, il vit Lévi, fils d'Alphée, assis au bureau du péage. Il lui dit : " Suis-moi ! " Et lui, abandonnant tout, se leva et le suivit. Lévi lui fit un grand festin dans sa maison et un grand nombre de péagers et d'autres convives étaient à table avec eux. Cela fit murmurer les pharisiens et leurs scribes qui dirent aux disciples : " Pourquoi votre maître mange-t-il avec des péagers et avec des pécheurs ? " Jésus, prenant la parole, leur dit : " Ce ne sont pas ceux qui sont en bonne santé qui ont besoin de médecin, ce sont les malades. Je ne suis pas venu appeler à la repentance des justes, mais des pécheurs ".
Ils lui dirent : " Les disciples de Jean jeûnent souvent et font des prières; ceux des pharisiens font de même; au lieu que les tiens mangent et boivent ! " Jésus leur répondit : " Pouvez-vous faire jeûner les amis de l'époux pendant que l'époux est avec eux ? Mais les jours viendront où l'époux leur sera enlevé : ils jeûneront dans ces jours ".
Il leur dit aussi cette parabole : " Personne n'enlève une pièce à un vêtement neuf pour la mettre à un vieux vêtement, car ce morceau emporterait ne partie du vêtement qu'il recouvre et ferait une plus grande déchirure. Personne non plus ne verse du vin nouveau dans de vieilles outres; autrement le vin nouveau ferait éclater les outres; il se répandrait et les outres seraient perdues. Mais on doit verser le vin nouveau dans des outres neuves et tous deux se conservent. Et personne, après avoir bu du vin vieux, ne désire du vin nouveau; car il dit : C'est le vieux qui est bon ".
MARC ch. I, v. 21 à ch. 2, v. 22; LUC ch. 4, v. 33 à 44; ch. 5, v. 12 à 39; MATTHIEU ch. 8, v. 2 à 4, 14 à 17; ch 9, v. 1 à 17.)