Il vint une année où la politique européenne s'embrouilla terriblement. Un de mes amis, attaché à un certain bureau des Affaires Etrangères, m'affirma que ces complications avaient été provoquées par l'épouse d'un banquier célèbre au profit d'un aventurier cosmopolite, son amant. Celui-ci avait d'énormes besoins d'argent. Pour les satisfaire, la femme noua toute une intrigue avec la maîtresse d'un souverain. Et cela aboutit, après quelques campagnes de presse, à un énervement de l'opinion publique tel que les Chambres de trois royaumes votèrent en même temps des crédits pour la défense nationale. La grande banque put ainsi réaliser des centaines de millions de bénéfices, et l'aventurier eut son argent. Cependant, la guerre était devenue imminente.
Andréas me confirma l'exactitude de ce récit.
- Les grandes catastrophes historiques, vous avez dû le voir, n'ont pas eu des causes moins futiles. Il faut donc y accorder de l'attention si l'on est en mesure d'intervenir utilement. Nous, Français, nous avons plus que quiconque le droit et le devoir d'aimer notre patrie à force et abandon. Si tu as, mon docteur, quelques clartés des choses de l'Invisible, tu sens combien de lumières et de beautés généreuses sont venues à l'Europe par notre France, nonobstant toutes les folies de ses fils et, toutes les incartades de ses princes. Nul peuple n'a, comme le nôtre, insufflé son élan aux nations cadettes. Mais aussi, des affaires de nul peuple le Ciel ne s'est mêlé plus directement. Il convient donc que nous autres nous aimions la France et parce que nous sommes ses enfants et parce que nous sommes les enfants du Ciel.
- Oui, Maître, répondis-je. Mais quel rapport ce que vous dites a-t-il avec l'histoire d'alcôve de tout à l'heure?
- Eh bien! mon docteur, parlons médecine. Si le tongseng de l'Annam établit ses diagnostics sur les relations du globule rouge avec la lumière vitale, avec la lumière mentale et avec la volonté, si le spagyriste recherche pour le même objet les rapports du sel, du mercure et de l'huile sulfureuse, si Van Helmont analyse les tensions des archées, si aujourd'hui on recherche les ferments microbiens, si le magnétiseur dissèque des fluides, si le spirite s'enquiert d'entités invisibles, cela ne prouve pas que les uns ou les autres soient tout à fait dans l'erreur ou tout à fait dans la vérité, car chacun juge à son point de vue; cela prouve qu'un phénomène physique est la dernière maille d'une très longue chaîne. Cela prouve que ledit phénomène naît par la conjonction d'une suite de causes immatérielles; cela prouve enfin que tout phénomène se développe d'un germe imperceptible...
Ici, Andréas vida sa pipe avec soin.
-...Et ce que tu pourras voir, c'est que, presque toujours, l'être humain est la terre où croissent toutes ces graines.
- Alors, questionnai-je, dans le cas qui nous occupe?
- Eh! c'est tout simple. L'ingratitude, sais-tu, n'est pas l'apanage des seuls hommes. Les individus que le grandiloquent Eliphas Lévi nomme des égrégores ont aussi ce défaut. Les égrégores des autres peuples ne sentent point de reconnaissance pour celui de notre pays; au contraire, ils voudraient bien l'asservir et le tuer pour s'enrichir de ses dépouilles; et l'Adversaire, qui guette toutes les chances de noise, les aide autant qu'il peut. Ils ont trouvé dans les trois personnes dont on parlait tout à l'heure un terrain de culture merveilleux. Toutes les trois n'ont ni patrie, ni religion; leur dieu, c'est elles-mêmes; et les invisibles vont s'efforcer de mettre à profit les passions égoïstes de ces trois êtres, qui tiennent en main les plus puissants leviers de la vie sociale, pour mettre notre pays tout à fait par terre.
- Je commence à comprendre. Mais, dis-je, si je ne suis pas indiscret, vous comptez donc intervenir dans cette coalition?
-Bien sûr, mon docteur. N'est-ce pas mon devoir, si la Providence m'en fournit les moyens?
Je commençais à m'habituer à Andréas; mais le caractère fantastique de ces vues formulées placidement par un homme qui, ce soir-là, offrait si bien la figure d'un brave entrepreneur retiré des affaires, me rendait quelque peu perplexe.- Avez-vous trois ou quatre jours à me donner? me demanda-t-il.
- Quand faudra-t-il partir?
- Demain soir, cinq heures, gare du Nord.
- Eh bien! je vais arranger mes rendez-vous, moitié pour demain, moitié pour l'autre semaine.
Le lendemain, je trouvai Andréas à la gare.
- Je dois, me dit-il, vous présenter des excuses. J'ai pris des troisièmes; elles sont incommodes, mais nous n'allons qu'à Compiègne, et je pense trouver dans le train des renseignements.
Je répondis ce que la politesse exigeait et nous nous engageâmes sur le quai. Andréas, à son habitude, fit toute la longueur du train, examina la locomotive, parla aux mécaniciens, et choisit enfin un compartiment vide. Une paysanne et son petit garçon montèrent ensuite, et puis un gros homme avec sa petite fille et des valises.
On partit. Il pleuvait. L'homme et Andréas se firent des politesses. On causa du mauvais temps, des récoltes compromises, des accapareurs de blé, des impôts mal répartis. L'homme était un marchand de vin des Epinettes. Il allait conduire sa petite chez un cousin, cultivateur. Il se trouva qu'il avait de la famille à Compiègne.
Il y a, paraît-il, de vieilles églises, des antiquités romaines.
- Justement, dit l'homme, il y a encore, à Compiègne, une vieille tour dans la maison d'une cousine à moi, presque sur les bords de l'Oise; on pourra y aller, si vous voulez.
- Entendu, dit Andréas, et nous dînerons ensemble. C'est la tour où Jeanne d'Arc subit la première étape de son calvaire, ajouta-t-il pour moi.
- Je ne peux guère, dit le marchand de vin, à cause de la petite; il y a deux lieues de chemin jusque chez mon parent, nous arriverions trop tard.
Mais Andréas le convainquit d'accepter. On passa Chantilly avec ses barrières blanches, ses herbages nets et ses maisons confortables, Creil et ses usines, les grands champs coupés de bosquets, les aimables horizons de l'IledeFrance, l'Oise grise et tranquille, et on arriva.
Nous dînâmes à l'hôtel de la Cloche. Cuisine appétissante, commensaux accueillants, vin guilleret. Notre invité, ravi, parlait fort; il renouait connaissance avec de vieux camarades. Andréas conviait tout le monde, offrait des cigares, plaisantait, sans perdre l'occasion de donner un conseil, ou une recette.
- Vous voyez, me dit-il à part, nous avons de la chance. Si on avait pris des secondes, on n'aurait pas rencontré cet homme qui a été vingt ans porteur dans la banque de l'Israël dont nous parlions hier soir. Il me renseigne sans s'en douter.
- Je ne saisis pas du tout ce qu'une vieille tour peut avoir à faire avec la situation politique européenne, dis-je; mais vous m'avez habitué aux plans incompréhensibles. Peut-être un fil ténu relie-t-il ce banquier, ce ténor, ces deux femmes. la politique, l'héroïne de Vaucouleurs, et les lieux où nous allons excursionner?
- Il y a quatre cent quatre-vingt et un ans presque jour pour jour que Jeanne d'Arc a été incarcérée là où nous irons tout à l'heure.... répondit Andréas.
Je ne compris guère davantage, mais je ne questionnai plus.
Après le dîner, Andréas trouva un prétexte pour prendre congé du marchand de vin, en lui promettant d'aller le voir bientôt.
- Comprends-tu, me dit-il, il fallait que je regarde si réellement Jeanne d'Arc avait bien été prisonnière dans cette tour. Il fallait que j'aie auprès de moi quelqu'un du pays, et cet homme est du pays, et depuis bien plus longtemps qu'il ne s'en doute. Maintenant, il faut que nous soyons seuls dans cette tour.
Nous revînmes dans la ville. Il était près de onze heures; et nous nous dirigeâmes vers la maison que notre compagnon de route nous avait indiquée au passage.
Au moment où Andréas en ouvrait la porte, un chien aboya; mais il le siffla très doucement et, dès que nous fûmes entrés, le gardien, séduit je suppose, vint nous faire mille caresses.
- Garde-le avec toi, me dit-il, cache-toi derrière ces barriques, ne t'endors pas, ne bouge sous aucun prétexte, quoique tu aperçoives ou que tu entendes, ne fume pas. Il n'y a d'ailleurs aucun danger.
Là-dessus, il monta dans la tour, puis tout rentra dans le silence. Les horloges, l'attelage d'un roulier, le sifflement d'un rapide troublaient seuls la nocturne quiétude. De temps à autre, une torpeur me tombait sur les yeux comme un coup de massue. je me secouais alors, puisque j'avais promis de ne pas dormir. Une demi-heure passa ainsi.
Le chien s'était étendu entre mes jambes. Tout à coup je le sentis trembler. Cherchant autour de moi le motif de sa frayeur, je ne vis plus la maison, le poulailler, ni les hangars. Du sol de vieilles murailles de pierre avaient surgi; des torches dans leurs gaines étaient fichées au portail; des personnages allaient et venaient, en costumes du XVe siècle, des gens de robe, des chevaliers, de la valetaille. Ils parlaient un langage difficile à entendre; j'y reconnus des intonations bourguignonnes et des mots anglais. je compris; Andréas renouvelait en plus difficile le fameux souper des morts de Cagliostro. Cet homme avait renversé, la roue des temps; nous étions revenus quatre cent cinquante ans en arrière. Sans rites, sans préparation, sans aide, d'un geste formidable de volonté, il avait réussi l'évocation de Jeanne d'Arc.
En effet, quelques instants plus tard, la vision changea et dans une salle voûtée, j'aperçus Andréas debout parlant avec une jeune femme revêtue du costume que tous les peintres ont attribué à l'héroïne. Ce n'était cependant pas une vision, car je sentais sous ma main le froid des murailles, j'entendais les voix des interlocuteurs et je pris même part à la conversation.
Une heure plus tard, tout s'était évanoui. La maisonnette, la cour, le chien, tout était là de nouveau. Mais la première parole d'Andréas fut pour me faire promettre le secret sur tout ce que j'avais entendu, et sur tout ce que je pourrais entendre ou voir le lendemain et le surlendemain.
Il ne fallait pas songer à chercher un hôtel dans la petite ville à deux heures du matin. Nous rentrâmes dans la forêt par de petits chemins, et nous primes quelque repos dans une carrière abandonnée qu'Andréas sut découvrir.
Au matin, nous trouvâmes assez vite une auberge où nous déjeunâmes. Andréas lia conversation avec les rares clients : un garde-chasse, un instituteur, un paysan, et je finis par comprendre qu'il cherchait à se faire indiquer l'emplacement des ruines d'un château que ne mentionne aucun guide.
En sortant de l'auberge, après nous être munis d'une provision d'allumettes, nous fîmes quelques crochets par les chemins de terre ª, comme on dit dans le pays, pour dépister les curieux, et nous commençâmes nos explorations. Nous allâmes au prieuré cistercien de Saint-jean-aux-Bois, au cou, vent des Bénédictines, à la Renardière, le tout sans succès. Le lendemain nous visitâmes Pierrefonds; mais Andréas déclara qu'il s'y trouvait trop de monde. Ce fut le surlendemain seulement, à la sortie du Chemin des Plaideurs, qu'il me laissa espérer aboutir bientôt. Un large plateau circulaire d'un kilomètre de long, semé de vieux frênes droits, hauts et silencieux, s'offrit devant nous au débusqué d'un raidillon. Le sol feutré de feuilles mortes humides amortissait le bruit de nos pas - la courte phrase du loriot, caché au loin sous la futaie, le cri coléreux du geai voletant parmi les moyennes branches, l'appel d'une pie juchée sur les frondaisons soulignaient par intervalles le silence. L'odeur agreste des morilles se mêlait au parfum tonique du bois gonflé de sève. Par les entre-colonnements des grands troncs lisses le bleu du ciel éclairait et les rayons bas du soleil crépusculaire jaillissaient comme des javelots d'or aux mains d'anges guerriers.
- Voilà, dit Andréas, l'assemblée des anciens du peuple forestier. Plus sages que les hommes, ceux-là parlent peu; ils ont vu si longtemps des nains paraître et s'évanouir tout en bas, à leurs pieds, ils sont accueillants aux faibles créatures. Comme il arrive au sannyasin en mal de délivrance, assis là-bas dans la jungle bourdonnante, les oiseaux nichent dans leur chevelure emmêlée; ils fournissent à ces petits le vivre et le couvert. Immergé dans la grande âme hospitalière du sol paternel, leur esprit contemple; il regarde tourner les roues des générations. Les jours après les jours, les neiges après les étés, les autans après les zéphyrs, les peuples après les peuples, tout cela circule autour d'eux. Ils connaissent la loi; ils savent que tout obéit au grand dieu, le temps, ce temps qui les fit naître d'une semence misérable, ce temps qui les fait croître, et qui, à'l'heure inscrite en son livre invisible, enverra fatalement le bûcheron meurtrier.
Il était midi. La forêt tout entière faisait la sieste. Tout à coup, Andréas me retint; il avait distingué un mouvement insolite dans un taillis à trois cents mètres. J'aperçus bien quelque chose qui remuait :
- C'est un cerf et deux biches, souffla-t-il, à voix basse; ils reviennent de boire, car c'est le cerf qui est en arrière; ou bien quelque crainte les aura chassés du gîte. Allons donc là d'où ils viennent; nous trouverons de l'eau, ou autre chose.
Et, en effet, quelques minutes plus tard, nous arrivions sur un petit ruisseau, qui s'élargissait en mare, pour reprendre ensuite un cours capricieux.
- Est-ce que tu aperçois un peu d'iris? me demanda mon maître.
- Oui, tenez, à gauche.
- Alors, j'ai mon antidote.
Et, deux minutes plus tard, il me donnait à garder dans ma sacoche quelques poignées de serpentaires qu'il avait prises avec leurs racines.
- Maintenant, dit-il, il faut trouver les ruines. On ne voit rien dans ce sous-bois; il faudrait trouver un point de vue. Tirons vers un chemin cavalier.
Et il prit à gauche, à pas lents, inspectant les arbres avec attention, frappant le sol de sa canne, ramassant de temps à autre un peu de terre.
- Vois-tu, nous cherchons des broussailles et des serpents donc terrain sec, sablonneux, ou rocheux, de la bruyère, de l'herbe coupante, peut-être du genévrier, du chêne, du bouleau. Ah! tiens, sans doute, là, derrière ce plateau de fougères. D'ailleurs, il m'a semblé voir un canon de fusil luire devant nous... Et il pressa le pas.
En effet, un peu plus loin, par un sentier qui croisait le nôtre, déboucha un garde. Andréas, en répondant à son salut, lui dit :
- Avez-vous vu le cerf, près du ruisseau, tout à l'heure
- Non, fit l'homme.
- Il remontait de la petite mare, en tirant sur la gauche il avait deux biches.
- Ah! oui, dit le garde; il devait venir de loin, vous savez; quelque braconnier a dû le déloger ce matin.
Andréas s'était détourné tout en causant, Il fit quelques pas à reculons, et alla heurter, comme sans le faire exprès, quelques bottes de brindilles qui séchaient sur le bord du sentier. En rétablissant son équilibre, il s'écria :
Tiens, une vipère, en montrant au garde les fagots.
- Ah bah! dit ce dernier. D'ordinaire, elles ne viennent pas jusqu'ici; il y en a toute une colonie sur une pente, à un kilomètre d'ici. On ne peut pas voir à cause des hautes futaies; mais il y a là un grand rond pierreux, embroussaillé; c'était des carrières dans le temps; mais, moi-même, je ne vais jamais par là.
- Oh! bien, nous non plus. - Et Andréas s'assit, offrit du tabac au garde et, ayant allumé sa pipe à son tour, s'enquit de la route de Compiègne. Nous causâmes encore un peu, et l'homme, ayant touché son képi, nous quitta.
- Maintenant, à nous deux, dit Andréas, en se frottant les mains. Allons jusqu'à cette futaie.
Arrivés là, il prit le paquet d'herbes qu'il avait cueillies au bord du ruisseau, m'en donna la moitié et, ayant passé le bas du pantalon dans sa chaussure, il se fit une couronne autour des chevilles avec ses herbes, un peu pressées au préalable.
- Comme ça, dit-il, aucune vipère ne nous mordra. Cependant, marchez avec précaution, d'ailleurs, là-dedans, on ne peut pas aller bien vite.
Et, en effet, nous nous trouvions sur un tel enchevêtrement d'orties, d'aubépines, d'acacias, de ronces et de chardons qu'il semblait à chaque pas impossible d'en faire un autre. Des serpents de toutes tailles fuyaient sans cesse. Un soleil lourd et la chaleur montant du sol m'accablaient et les grands bois silencieux avaient l'air de bataillons aux lances immobiles. nous guettant par d'innombrables yeux.
Le corps massif d'Andréas allait et venait dans cette brousse, se frayant un chemin sans bruit. Et je suivais. déjà tout trempé de sueur, lorsqu'il fit un cri sourd. Le terrain descendait brusquement à pic et, au delà du ravin, nous aperçûmes des ruines toutes parées de verdures.
- Suivons, me dit-il, au lieu de descendre, il doit bien y avoir un reste de poterne.
On dépensa trois quarts d'heure pour faire le tour et, presque revenus à notre point de départ, nous découvrîmes les restes des piles d'un pont-levis. Il nous fallut descendre par les pierres disjointes, puis remonter en effrayant nombre de lézards. je m'assis. Andréas coupait des branches sèches et en fit plusieurs faisceaux :
- Ceci nous fera des torches, expliqua-t-il.
- Vous voulez donc descendre dans les caves? demandai-je avec quelque appréhension.
- Eh oui! et même, si j'en crois l'odeur qui flotte alentour, nous allons découvrir quelque chose de bien rare. Mais tiens-toi bien, mon docteur. Allons à la recherche des escaliers. Suis-moi.
Il restait des pans d'énormes murailles, mais si bien enfouies dans l'humus. si bien couvertes de plantes grimpantes, tellement défendues par de vieux arbres, qu'il fallait les toucher pour les voir. Il y avait là toute une faune rare et une flore inattendue. D'énormes coléoptères; de gros nids de guêpes; des abeilles redevenues sauvages; des digitales énormes'. des prairies de fougères aussi hautes que nous
des euphorbes; quelques chênes portaient du qui.
- Cela est rare, en France, me dit Andréas; il n'y a plus, de gui de chêne que dans le Menez, en Bretagne, et les paysans le gardent avec un soin farouche.
J'étais trop attentif où mettre le pied pour entretenir une conversation; mais lui allait et venait sans fatigue apparente, comme il se serait promené aux Tuileries.
- Voici la cour; là le puits, que nous ne prendrons pas et le donjon doit être non pas au milieu, mais en face, sur la périphérie, et c'est par là qu'on devait descendre dans les oubliettes; allons voir. - A mi-chemin des escaliers, Andréas prit un corridor étroit ménagé dans l'épaisseur de la muraille et nous nous trouvâmes dans une chapelle souterraine où nous nous assîmes.
Là une scène semblable à celle de la veille se produisit, mais beaucoup plus dramatique. je ne puis rien en dire de plus. Tout ce qu'il m'est permis d'ajouter, c'est que, quelques années plus tard, l'Europe entrait dans le plus effroyable cyclone que ses peuples aient jamais subi.