L'ENCOURAGEMENT SUPREME


L'oeuvre du Père, c'est Jésus-Christ ; l'oeuvre de Jésus-Christ, c'est l'assemblée de Ses disciples vrais ; l'oeuvre de l'Esprit, c'est les oeuvres de cette assemblée fraternelle, et l'oeuvre de la Vierge, c'est la substance même par quoi prendra corps au dernier jour cette triple opération.

A une telle altitude, tout s'unifie ; les trois oeuvres n'en font qu'une, qui est le sacrifice ; et les ouvriers, les disciples vrais doivent être des disciples réels et des disciples vivants, parce que la vérité, la réalité, la vie ne sont en Dieu qu'une seule et même chose.

Et c'est Dieu qui chaque jour dénombre Ses élus, qui les instruit, qui les exerce, qui les agrège les uns aux autres, qui leur confie des travaux et qui les soutient dans leurs fatigues.

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Personne n'est inscrit parmi les serviteurs du Christ s'il ne pratique l'amour fraternel et le pardon des offenses. Tous les travaux mystiques des disciples passés, présents et futurs ne sont qu'un seul travail, parachevant les travaux du Christ. Ils donnent à leurs frères, moins éclairés, les fruits de leurs fatigues, et c'est la communion centrale de tous les membres du genre humain. Mais ils reçoivent de leur Seigneur leur communion à eux, qui est Lui-même.

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Aimez-vous les uns les autres, et vous hâterez la rencontre divine. Aimez-vous les uns les autres, et vous hâterez cette rencontre pour vos frères. Aimez-vous les uns les autres, et vous soulagerez d'une partie de Ses travaux cet Homme inconnu qui chemine vers nos coeurs, du fond des espaces, depuis les siècles, pour les enflammer, les guérir et les régénérer.

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La lettre de Théophane à Stella


Mon enfant, il ne faut pas vous décourager comme vous le faites ; vous portez en vousmême la force éternelle par qui subsistent les armées cosmiques. C'est l'amour. C'est lui, le père de ce que nous appelons le temps, le bien, le mal, le plaisir, la douleur. Sa vertu toutepuissante transfigure les âmes. C'est le Maître suprême de qui nous apprenons toutes les leçons, c'est le mot de passe qui écarte les gardiens de tous les temples, c'est le glaive dont le seul aspect met en fuite les ennemis. Il ignore les obstacles du mal, il n'en voit que la faiblesse ; il oublie le passé ; l'avenir ne l'inquiète pas ; il ne connaît que le présent; il verse sans compter toute sa richesse sur chaque minute de ce présent ; il est le phénix qui s'immole sans cesse et reçoit après chaque sacrifice un nombreux trésor d'espérance et de lumière.

Continue donc ta route, Stella, et ne crains point. Si tu as fait cinquante fois le même sacrifice, demeure prête à le faire cinquante fois encore si on te le demande.

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Et la Voix de Jésus fait entendre au fond du coeur de Ses amis les paroles de l'inspiration et de la certitude : La preuve de l'amour, c'est le sacrifice ; mes amis m'aiment sans restriction, parce que j'ai donné ma vie pour eux.

Je n'ai rien tué de ce que mon Père avait mis en eux ; avec un soin patient j'ai changé leur orgueil en indulgence, leur colère en douceur, leur envie en compassion, leur cupidité en amour, leur paresse en travail, leur gourmandise en pénitence, leur luxure en pureté.

J'ai rendu leur mémoire limpide, leur jugement net, leur volonté sereine.

Je me suis donné à chacun dans la mesure où chacun pouvait me recevoir ; et en m'accueillant, ils ont accueilli mon Père.

Et mes amis vont, par les routes de tout ce vaste univers, dans la liberté joyeuse de l'Amour ; et l'Absolu, Dieu, l'Inconcevable, est avec eux; l'Esprit réside dans leur corps et dans leur âme sans limites, sans mesure, parce qu'ils m'ont aimé par-dessus tout.