LXIV
Coeur amoureux du Nom de Jésus

Jésus
Miel dans la Bouche
Mélodie dans l'Oreille,
Médecine dans le Coeur.


  
O nobles insectes ailés,
Abeilles, - dirais-je richesses ? 
Vous, industrieux insectes, 
Surpasserai-je vos miels ?

Sur les gazons hybléens, 
Dans les roseraies embaumées, 
Votre trompe délicate 
Aspire le miel.

O Jésus, Nom plus suave 
Que le miel officinal, 
Fleuve de délices, 
Ravis-moi.

Jésus, Nom aimable, 
Dispensateur de béatitude ;
Nom plus doux que miel, 
Pourvoyeur de pérennité.

Jésus, flambeau perpétuel, 
Pure flamme de charité, 
Divinité omnipotente, 
Lumière de l'Éternité.

Doux de coeur et débonnaire, 
Plus splendide que les lis, 
Coeur candide, ensanglanté, 
Plus parfumé que les roses.

Toi, la chasteté de l'amour, 
La douceur des lèvres, 
La sublimité de l'honneur 
Et le rétributeur des oeuvres.

En Toi, IOVA, sourit 
La grâce, sans frivolité ;
Ta vénérable antiquité 
Brille d'un éclat sans rides.

Tu es la douceur des sons, 
La consolation de,la douleur ;
Tu es l'éclat des coloris, 
Le voile de la pudeur.

Tu es, Toi, la fleur des fleurs, 
La suavité du parfum, 
Tu es la beauté des choses 
Et le doux baiser de la bouche.

Tu es le trésor du salut, 
Né pauvre, volontairement, 
L'arbre qui rend la santé, 
Et chargé de nos douleurs.

Toi, la solitude plénière, 
Tu vides soudain le plein, 
Toi, la seule plénitude, 
Tu combles soudain le vide.

Profonde étendue, 
Tu ramènes des Enfers ; 
Sublime altitude, 
Tu nous fais atteindre aux Cieux.

Profondeur sans fond 
Et beauté sans forme, 
Fond de toute profondeur 
Et règle sans norme.

Bienheureuse sainteté, 
Ne souffrant rien de souillé, 
Sainteté, béatitude, 
Tu rends heureux qui tu veux.
Astre ardent d'amour 
Pour la troupe des fidèles, 
Tu es le frein de la frayeur 
Pour les pécheurs imprudents.

Agneau, tu vaincs le Dragon 
Menaçant ton homme lige ; 
Agneau, tu lances le Lion 
Sur qui néglige ta loi.

Nom saint et sacré, 
Gage de fidélité : 
Vrai présage de salut 
Et autel de sainteté.

Fontaine de tous les Biens 
De la Vie et foyer de Lumière, 
Fin de tous les maux, 
Vainqueur de l'Enfer et du Trépas.

Félicité des Pieux, 
Homme Dieu, le Rédempteur : 
Jubilation des Anges, 
Universel rénovateur.

Expiant pour ceux qui souffrent, 
Étoile des égarés, 
Soulagement des gémissants 
Et miel pour ceux qui aiment.

Remède pour les mortels, 
Le grand Prophète de Dieu ;
Langage clair aux enfants 
Et Agneau plein de bonté.

Lait de la petite enfance
Et pain de l'âge viril, 
Tu es le feu de la jeunesse 
Et la vie des justifiés.

Grand-Prêtre du Sacerdoce, 
Immole-nous avec toi : 
Tu es ma part et ma dot, 
Reste toujours avec moi.

Roi triomphant de la mort, 
Dompte les ennemis rebelles :
Régnant sur les coeurs, 
Éteins les conflits.
Tu es la couronne des vierges 
Et le Germe des Martyrs :
Donne-moi la virginale 
Et pure essence de l'amour.

Mon coeur Te supplie, 
Il se donne et se consacre à Toi :
Mon coeur, pour être tien, 
Se soumet à jamais.

Fais qu'une étincelle de ton amour
Embrase mon coeur :
Fais que brûle ton coeur
Une étincelle de mon amour !

Dans les cavernes de mes blessures, 
Cache-toi, mon coeur ;
Dans l'Unité-trine, 
Immerge-toi, mon coeur.

Docteur enseignant le vrai Bien,
Sois mon Prophète :
Créateur de l'éloquence,
Que je devienne ton Poète !

De jour et de nuit,
Que je T'adore en vérité
Veillant comme dormant,
Que je Te prie d'esprit et de coeur

Assis, marchant, couché, 
Je chanterai ton amour : 
Souffrant, agissant, reposant, 
Je célébrerai tes faveurs.

J'allierai dans un tendre chant 
Le triomphe à la victoire ; 
J'agiterai de coeur et de bouche 
Les trophées de la victoire.

Mille fois sur notre bouche 
Notre amour amènera ton nom :
La célébration de ton culte 
L'amènera mille fois à nos oreilles.

La pupille de ton oeil 
Loin de moi chasse les ténèbres ;
La papille de ton sein 
Pénètre mes retraites.

La parole de ta lèvre, 
Sans fraude, fiel ni tourment 
Est pour moi un doux éventail 
De l'esprit, du coeur, des sentiments.

La source de ton côté 
Répand de l'eau et du sang :
Le plus profond de mon coeur 
Aspire à ce breuvage.

Transporté, je suis plongé 
Dans ton ravissement, comme dans un bain :
Me perdre moi-même est mon gain, 
Le collier sacré est à moi.

mon amour brûlant 
Consume entièrement mon coeur : 
Pour toi mon coeur dépérit, 
Calciné d'amour.

Transformé en escarbilles, 
Il tombe en cendre et en poussière !
Mais, qu'il boive à ta coupe, 
Il ressuscitera, invigoré. 
Mais, où m'élançais-je, ô mon coeur ? 
Quelle fièvre t'embrase ? 
Quelle insolite ardeur 
Dévore tes fibres ?

De force, de lumière et de vie, 
O JÉSUS, tu remplis son âme 
Lorsque du trait de l'amour 
Tu blesses celui qui t'aime.
Balbutiante et éclectique, 
Ma Muse semblera délirante et novice; 
Te chantant et te célébrant, 
Elle sera tenue pour ignare.

Inégale à sa tâche, 
Ma Muse ici se tait :
Mon coeur, créé pour l'Amour, 
Dans l'Amour a son repos.

HALLELU-JAH !