Préface de l'ouvrage :
" Révélation des mystères des teintures des sept métaux "
de Basile Valentin - 1954
Introduction
Le texte ici donné est celui de lédition française de l646. On la suivi daussi près que possible, en rajeunissant seulement lorthographe et certaines tournures désuètes. Le signe & pour " et " a du être conservé. Par son emploi surabondant, il joue souvent le rôle de simple ponctuation ; en dautres cas, il aurait fallu le rendre par de multiples prépositions dont on a préféré s'abstenir. Dailleurs, un texte de cet ordre nest point un exercice de style.
Lon pourrait appeler cette REVELATION la " Clef " des " Douze CLEFS " de lauteur. Non seulement celui-ci, - un des Princes de la Philosophie hermétique, - y traite, comme il le promet modestement, des " Vertus médicinales des Teintures des Sept Métaux ", mais il y expose, avec toute la clarté permise par la discipline adeptale, quelques-uns des points les plus secrets de la Doctrine et de la Pratique. Dans la mesure où jai pu saisir les indications les plus précieuses du célèbre Adepte, et sans chercher à commenter ce qui porte en soi son propre commentaire, je signalerai au lecteur studieux le contenu des pages 29 et 30, ainsi que celui des pages 72 et 73 (pour nen pas citer dautres), qui sont à lire, relire, et peser au carat.
Dans un ordre didées analogue, lon pourra tirer les plus valables enseignements de la figure par laquelle Jacques de Senlecque condense les deux méthodes de lOEuvre et en laisse à présumer lAgent. Sur cette gravure, Eugène Canseliet (pp.116-117, de " DEUX LOGIS ALCHIMIQUES ") a dit, je crois, tout ce quon en pouvait ouvertement dire, avec la plus lumineuse concision.
Sil m'est permis de clore cette Introduction par un conseil, je me contenterai de développer celui que Basile Valentin donne lui-même sur la manière de le lire : Expliquer ses écrits SIMPLEMENT et SAGEMENT car ils portent en eux leur sentence et conclusion.
En effet, notre hermétiste, particulièrement dans cet opuscule, est autrement loyal et direct quun Philalète ou quun Trévisan. Ce qui ne signifie pas quil faille laborder sans précautions. Si lexcès de crédulité ou dignorance est un obstacle évident à lintelligence de son texte, la trop grande subtilité peut également mener à lentendre hors de son propos, soit quon transpose des abstractions en termes de laboratoire, soit quon prenne, inversement, des manipulations fort concrètes, pour des allégories transcendantes. Ici, comme en bien dautres domaines, létudiant devra viser à unir la simplicité de la Colombe à la prudence du Serpent, comme nous le recommande le suprême Initiateur.
André Savoret