La voyelle est essence et la consonne est forme ;
L'une est l'âme du monde et son type idéal,
L'autre, son devenir et son rythme vital
Menant l'être à ses fins, selon d'égales normes.
« O », lumière et chaleur, cyclone magnétique,
Dardant ses lourds flambois et sa fauve splendeur,
Nous dit l'Éther subtil d'où les soleils vainqueurs
Fusent, immensément jeunes et frénétiques.
« U », profond et secret, vase d'élection,
Urne aux flancs incurvés où trembles les eaux vives,
Mêle éternellement les vagues fugitives
Des désirs assoiffés d'objectivation.
« E », mouvement sans fin de la vie éternelle,
Souffle pur de l'Esprit incubant, le Chaos,
Activité sans terme, universel Tao,
Source de tout amour et ressort de tout zèle.
« I », colonne du centre au Temple de Mémoire,
Obélisque sommé du disque d'or d'Aten,
Doigt de l'ange, montrant la route de l'Éden,
Reflet de l'Éternel au sein du transitoire !
Caractères sacrés, vénérables symboles,
Du rythme universel mystiques intersignes,
Votre vivant secret, ignoré des indignes,
Est celui du Cosmos créé par la Parole !
Il faudrait le savoir d'un sage d'autrefois
Ou la simplicité d'un moine enlumineur
Pour lire vos secrets, signes révélateurs,
Arcanes trois fois saints de l'ineffable Loi !
« S », serpent tentateur, ondulant souplement,
Cygne sacré glissant sur le lac Manasa ;
« V », flamme dont le monde, en naissant s'embrasa,
Des sexes dédoublés irrésistible aimant ;
« R », front grave où s'enclôt l'humaine intelligence,
Vouloir dominateur des mornes contingences
« T », signe universel, paisible accord des Sphères,
Croix des quatre éléments, sceau du Verbe Lumière !...
Caractères sacrés, vénérables symboles,
Innombrables échos de l'unique Parole,
Strophes du même chant, sons de la même lyre,
Que n'ai-je le savoir d'un sage d'autrefois
Pour scruter vos secrets et révéler vos lois ?...
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Je ne sais qu'épeler, alors qu'il faudrait lire