L'ANGOISSE DE LA MORT
Le phénomène appelé mort est souvent opposé, par les matérialistes, à ce qu'ils nomment la vie. Cependant la mort, en tant qu'elle ferme le cycle du mode d'existence sensible et corporel, n'est pas l'antithèse exacte de la vie mais, seulement, celle de la naissance qui ouvre le cycle de ce même mode d'existence. Mort et naissance sont, au cycle total de la vie humaine, ce qu'éveil et sommeil sont à son cycle journalier. On peut donc comparer l'instant de la mort au moment indiscernable où,chaque jour, s'endort l'individu ; et la naissance au moment où il s'éveille. Si nous poursuivons cette analogie fort simple (et aussi peu métaphysique que possible), nous verrons que la mort n'est terrible que dans l'appréhension qu'elle nous cause. Lorsque nous étions enfants, nous avions une peur instinctive du sommeil. Il nous souvient de nos luttes contre cet inconnu que nous aurions sans doute baptisé anéantissement », si nous avions été capables de beaux raisonnements philosophiques.......Et le sommeil survenait avec une instantanéité qui nous interdisait de prendre conscience du passage d'un mode d'existence à l'autre. Le spiritualiste chrétien doit s'efforcer de bannir la crainte de la mort (sa meilleure arme) et, à l'heure décisive, s'abandonner avec une tendre confiance à la volonté de Celui qui est la Résurrection et la Vie. Toute autre attitude - pour excusable qu'elle soit - serait un manque de confiance envers la Providence. D'aucuns, par ailleurs, ont ce que nous appellerons une demi-confiance : ce sont les « tièdes » qui se donnent mais avec réticence. « Avoir peu de foi, c'est : ne pas avoir La Foi » (3) . ESSA. (1) Ainsi, il nous semble naturel de franchir d'un bond des murailles élevées, de voler, de changer instantanément de lieu ou d'aspect. |