Onzième Heure Tu nous as dit, Seigneur : « Travaillez à Ma Vigne ! Voici les temps prédits et le jour annoncé Dans Mes Cieux entrouverts, sachez lire les Signes.. Qui marquent le déclin de ce monde insensé. » - Et nous voici, Seigneur, dispersés dans Ta Vigne... Sur les coteaux abrupts que le Soleil calcine, Mûrissent, lentement, les grains de pourpre et d'or.. Mais quel réseau serré de ronces et d'épines Dérobe à tes rayons, Soleil, ce beau trésor, Au flanc des coteaux roux que ta flamme calcine ! Pour seconder, Seigneur, les efforts malhabiles Des humbles tâcherons que Tu daignas choisir, Insuffle Ton Esprit dans leur terrestre argile : Puisqu'ils sont à pied d'œuvre et qu'ils veulent servir, Veuille bénir, Seigneur, leurs efforts malhabiles ! Nul ne sait quand viendra le Maître de la Vigne... Veillons donc et prions, ainsi qu'il est écrit : Veillons pour les dormeurs, prions pour les indignes Et soyons prêts, afin de n'être point surpris Quand, soudain, paraîtra le Maître de la Vigne. 1938. A. SAVORET. |