XIX

La lettre cachetée

 

Vers 1847, une jeune fille de Blacé, près de Villefranche, Mlle Étiennette Poignard – qui avait, peu auparavant, reçu du Curé d'Ars une leçon qu'elle ne devait jamais oublier (1) – venait trouver le serviteur de Dieu pour une simple commission : elle devait lui remettre, de la part d'une tante, supérieure des religieuses de Thizy (Rhône), un pli cacheté dont elle ignorait totalement le contenu.

Elle eut le bonheur de rencontrer M. Vianney et de lui donner la lettre. Mais la foule l'assiégeait alors. Il ne voulut pas cependant différer sa réponse. Sans décacheter le pli, sans même le regarder, il déclara à Étiennette avec une parfaite assurance :

« Vous répondrez de ma part à votre tante ceci et cela. »

C'étaient de tout point, les éclaircissements demandés par la religieuse (2).

 

(1) Amenée en voiture par des amis à l'église d'Ars, où elle désirait communier, elle s'était dissipée en cours de route. Bien que sincèrement pieuse, elle se présenta à la sainte table sans avoir fait sa prière du matin : ce que le Curé d'Ars lui fit sentir en la communiant (V. Intuitions, 1ère série , pp. 169-170)

(2) Documents Ball, n° 162