1849

Le voleur confessé

 

 

Don Bosco rentrant d'une de ses courses, traversait un petit bois. C'était à la tombée de la nuit, et le lieu était solitaire. Tout à coup un homme armé se précipite sur lui et lui demande la bourse ou la vie.

— La bourse : je n'en ai pas, répondit Don Bosco sans s'émouvoir ; la vie : c'est Dieu qui me l'a donnée, lui seul peut me la reprendre.

— Allons, abbé, pas tant de façons ; la bourse ou je frappe.

À ce moment Don Bosco reconnut, dans son agresseur un des détenus, qu'il avait autrefois catéchisés dans la prison de Turin.

— Tiens, c'est toi, Tonio ! fit-il. Il faut avouer que tu tiens bien mal tes promesses, et que tu fais un vilain métier. J'avais tant de confiance en toi, et te voilà !

Le voleur avait également reconnu à qui il avait à faire, et il baissait la tête, tout penaud et confus.

— Bien sûr, mon Père, je ne savais pas que c'était vous ; vous pouvez croire que je vous aurais laissé bien tranquille.

— Cela ne suffit pas, mon enfant ; il faut absolument changer de vie. Tu lasses la bonté divine, et si tu ne fais bien vite pénitence, prends garde que tu n'aies pas le temps de te repentir à l'article de la mort.

— Certainement, mon Père, je changerai de vie, je vous le promets.

— Il faudra te confesser.

— Je le ferai.

— Et quand cela ?

— Oh ! bientôt.

— Alors tout de suite ; c'est mieux. Mets-toi là, mon enfant.

 

Et s'asseyant sur une grosse pierre, Don Bosco désigne une place à ses pieds.

Après quelques hésitations, l'autre se met à genoux. Don Bosco lui passe un bras autour du cou, et comme autrefois, en le pressant sur son cœur, il entend l'aveu de ses fautes.

Puis il l'embrasse, lui donne une médaille de Notre-Dame Auxiliatrice, et le peu d'argent qu'il avait sur lui. Après quoi il part en compagnie de son voleur, qui le conduisit jusqu'aux portes de la ville, et qui devint, par la suite, un très bon sujet.