1864

La Madone y pensera

 

 

En 18**, au Collège Salésien de Borgo San Martino, le professeur Cerruti tombe malade. Il s'était dépensé sans trop compter, et succombait à la peine. Le médecin constata une grave anémie ; en outre, les poumons étaient attaqués. Repos absolu, silence rigoureux, sous peine de complication sans remède ; de plus, s'abstenir de lait et de fruits.

Quand le docteur eut formulé cet arrêt, le Directeur du collège promit de veiller à l'exécution rigoureuse de l'ordonnance. La situation lui imposait un autre genre de souci : qui mettre à la place du professeur ainsi réformé ?

Son indécision ne fut pas de longue durée. Ne voyant aucune issue, il écrit tout simplement à Don Bosco, pour lui exposer son embarras.

 

Don Bosco répondit par un billet, adressé au malade lui-même :

« Recommence tranquillement à faire la classe sans tenir aucun compte des prescriptions du médecin. Prends, en fait de nourriture, tout ce qui pourra te convenir. Quant au reste, la Madone y pensera. »

 

En vrai Salésien, le professeur plia le billet et se rendit immédiatement en classe, malgré les protestations de tous ses confrères, qui ne connaissaient point la décision de Don Bosco.

Le malade commence l'explication. À mesure qu'il poursuivait, il sentait les forces lui revenir de seconde en seconde ; et, au bout de quelques minutes, sa voix était devenue nette et vibrante. Il riait intérieurement, et de bon cœur, de la stupéfaction des élèves.

Cette guérison expéditive s'est constamment maintenue ; et le docteur n'a poursuivi personne pour exercice illégal de la médecine.