1868

Un ami malade

 

 

En 1868, Don Rua, alors Préfet de l'Oratoire, fut atteint d'une maladie grave. Il était épuisé par des fatigues excessives, consacrant à la direction intérieure de la Maison ses jours et, on peut dire, ses nuits ; car il s'accordait à peine quatre heures de sommeil. Aussi fut-il bien vite terrassé par le mal, et les médecins déclarèrent que sa vie était en grand danger.

Il demanda et reçut les derniers sacrements ; mais jugez de sa douleur : Don Bosco était absent. Allait-il donc quitter cette vie sans le revoir !

 

Tout le monde à l'Oratoire était dans l'anxiété, et ce fut un immense soulagement lorsqu'enfin arriva Don Bosco, qui avait été mandé de la façon la plus pressante :

— Vite, vite, mon Père, venez voir Don Rua ; il est au plus mal et peut passer d'un instant à l'autre.

— Oh ! fait Don Bosco sans s'émouvoir, je connais Don Rua : il n'est pas homme à partir sans ma permission.

Et, au lieu de monter à la chambre du malade, il se rend à la chapelle et se met tranquillement à confesser ; puis, le soir venu, il soupe et rentre dans sa chambre.

Le lendemain seulement, après sa messe, il alla rendre visite à Don Rua qui avait passé une nuit excellente, et était en convalescence.