1885

Un échange

 

 

Don Bosco, au cours de son voyage annuel sur le littoral, se trouvait à Marseille, en 1885. Il avait promis de dire la messe dans une église de la ville, et de faire ensuite une conférence aux Coopérateurs.

Le jour dit, à l'heure de la messe, il n'était pas encore sorti de sa chambre. Son secrétaire, n'y tenant plus, entre, et lui annonce que l'heure est passée, et que l'église est pleine.

— J'ai une violente migraine, répond Don Bosco ; je suis incapable de me lever... à moins que tu ne consentes à te charger de mon mal ? Alors, peut-être !

— Oh ! Qu’à cela ne tienne ! Bien volontiers. Passez-moi tout ce que vous voudrez, mais levez-vous.

Et le secrétaire se sauve, en riant.

Il était à peine dans sa chambre, qu'il doit s'appuyer au mur, pour ne pas tomber. Il lui semble que sa tête est serrée dans un étau, tant la douleur qui l'envahit est atroce.

Il a toutes les peines du monde à gagner son lit, sur lequel il s'étend, sans avoir trop conscience de ce qui l'y tenait cloué.

 

Don Bosco, lui, délivré au même instant, passa la matinée à l'église. De retour à la maison, il apprend que son secrétaire est dans un état pénible par suite d'une forte migraine.

Il va trouver le malade, toujours au lit, lui donne sa bénédiction, puis lui dit :

— Maintenant, lève-toi.

Le mal disparut aussitôt, et le secrétaire put reprendre ses occupations.