ACTES

DES VERTUS THEOLOGALES.


LA FOI.

     Je crois en toi, Seigneur, Dieu véritable et éternel! Je crois à ton unité de nature et à ta trinité en trois personnes, le Père mon créateur, le Fils mon libérateur et le Saint-Esprit mon sanctificateur. Je crois que tu es le rémunérateur de ceux qui te cherchent et te servent, que tu récompenses le bien, et qu'en juge équitable tu punis aussi le mal.

     Je crois fermement et avec constance tout ce que l'église catholique nous propose de croire, et je le crois, parce que c'est toi qui nous l'as révélé, toi qui es la vérité infinie et l'assemblage de toutes les perfections. Je fais serment de vivre et de mourir dans cette croyance, et je suis prêt à donner ma vie plutôt que de m'en écarter en la moindre chose. Conserve-moi, Seigneur, par ta grâce, dans cette croyance.

L'ESPERANCE.

     J'espère, ô mon Dieu avec une parfaite confiance dans ta miséricorde infinie. Car toi seul es ma consolation et mon aide dans tous les besoins de l'âme et du corps. J'espère avec une ferme confiance, le pardon de mes péchés, parles mérites infinis de Jésus-Christ notre Seigneur , ton fils consubstantiel. J'espère, en vertu de ces mérites, obtenir la grâce de bien vivre, d'expier mes péchés, d'en recevoir le pardon, avec la persévérance dans le bien, et d'acquérir enfin le salut éternel.
     J'espère toutes ces choses, ô mon Dieu, parce que tu nous les as promises, toi qui étant infiniment puissant, peux donner ce que tu promets; toi qui étant infiniment bon, peux accorder les grâces que tu nous annonces ; toi qui es infiniment fidèle à remplir tes promesses. Ô Dieu infiniment puissant, infiniment bon, éternellement
fidèle, fortifie-moi dans cette espérance.
 
 

ACTE D'AMOUR ET DE REPENTIR.

     Mon Seigneur et mon Dieu, je t'aime de tout mon cœur, parce que tu es le bien suprême, infini et le plus digne de tout amour et de tout honneur. Je t'aime de toute mon âme et de toutes mes forces, parce que tu es en toi-même digne d'être aimé par dessus toutes choses. J'aime aussi mon prochain et jusqu'à mes ennemis, auxquels je pardonne pour l'amour de toi, parce que mon prochain est créé à ton image et parce que mon divin maître a aussi aimé ses ennemis jusques sur la croix. Je veux vivre et mourir dans cet amour. Ô Dieu! allume en moi le feu de ton amour.

     C'est en vertu de ce pur amour que je me repens avec un coeur contrit de tous les péchés de ma vie, par lesquels je t'ai offensé, Seigneur, toi qui es le bien suprême, le bien parfait et infini, et le plus digne de notre amour. Je les hais et les déteste plus que tous les maux de l'univers ensemble. Je désirerais de tout mon coeur, ô mon Dieu, ne les avoir jamais commis.

     Je t'en demande humblement pardon, et je me propose sérieusement de réformer ma manière de vivre, de fuir le péché, de t'aimer jusqu'à la fin de mes jours, et de chercher à te plaire en toute chose. Ô mon Dieu, fortifie ma résolution.
 
 

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PRESENCE DE DIEU EN TOUS LIEUX.

     Sauveur des hommes ! lorsque tu luttas contre la mort; lorsque, dans ce jardin de douleurs, tu élevas ton esprit à ton père, et que le sang et l'eau ruisselant sur ton corps détrempèrent la terre sous tes genoux, dans ce moment terrible, tu nous enseignas une vérité, qui sera vérité tant que les hommes seront hommes. Tu te lèves et tu dis à tes disciples dormant : « Ton esprit est docile et ta chair est faible. »

     Ce partage commun à tous les êtres finis, cette pesanteur terrestre, mon âme l'éprouve aussi quand elle veut s'élever jusqu'à toi, Être incréé, infini.

     Je me prosterne dans la poussière, ô mon père, pour t'adorer et te supplier. Écoute les prières , entends la voix d'un être borné , Seigneur. Remplis mon âme de feu, afin qu'elle s'élève jusqu'à toi.

     Tu es présent en tous lieux, tu m'environnes, ô mon père. Que ma réflexion s'arrête ici, et qu'elle savoure cette pensée délicieuse de ta toute présence !

     Quelle sera pour le faible mortel la vue de l'éternel face à face , si la simple pensée de ta présence m'inspire des forces si surnaturelles. Quel sera ton aspect pour moi, Être éternel, infini!

     Nul oeil n'a vu, nulle oreille n'a entendu, le coeur d'aucun homme, malgré la violence de ses désirs et de ses élancements vers Dieu, n'a senti ce que Dieu prépare à ceux qui l'aiment. Qu'il est peu d'hommes dont l'oeil voie le créateur dans les choses créées ! qu'il en est peu qui entendent l'Être incréé au milieu des fureurs de la tempête, du fracas bruyant des orages ou dans le doux murmure d'un ruisseau. Qu'il est peu de coeurs pénétrés d'une sainte frayeur pour la présence de Dieu.

     Permets à ma pensée de s'élever jusqu'à ton sanctuaire, environné de tes chérubins, Être partout présent.

     Que l'idée céleste de la présence en tous lieux ne m'échappe jamais, afin qu'en m'accoutumant à la méditer, je me prépare à te contempler un jour face à face dans ton sanctuaire.

     Je porte mon oeil autour de moi, je l'élève vers le ciel, et je vois que le Seigneur est partout.

     Réjouis-toi, ô terre, masse de poussière, dont le premier homme a été tiré ; toi où je passe ma première vie ; toi où je suis exilé et d'où je dois un, jour ressusciter, réjouis-toi, Dieu le Dieu éternel daigne t'honorer de sa présence.

     Je parcours les oeuvres de la création. Une fleur attire mes regards, c'est avec un saint respect que je l'a cueille, cette fleur, car c'est Dieu qui l'a faite, Dieu est où est cette fleur. C'est avec un saint respect que je sens l'haleine du vent qui souffle et purifie l'air, car c'est l'Éternel qui lui a commandé de souffler et de purifier l'air, et l'Éternel est partout où il souffle.

     Réjouis-toi de ta destruction, ô mon corps, car l'Éternel sera à l'endroit de ta destruction. Réjouis-toi de ta destruction , tes débris seront dispersés sur les hauteurs et dans les profondeurs de la création , et partout où sera portée ta dépouille , partout où reposera ta poussière, l'Éternel s'y trouvera. Les hauteurs de la terre s'abaisseront, les profondeurs de la terre se combleront, que l'Éternel, partout présent, tirera encore des êtres immortels du sein de la poussière.
 
 

Louange au Créateur! 
Louange au Destructeur! 
Louange au Créateur. 

     J'élève mon oeil au-dessus de moi et je vois que le Seigneur est partout.

     C'est toi, soleil, flambeau de la terre. c'est toi, globe terrestre ; c'est vous, astres , lune , satellites de la terre, qui m'attestez sa divine présence autour de moi.

     Voile mystérieux qui couvre les mondes, nous apercevons l'Éternel à travers ton obscurité, comme nous l'apercevons au milieu des paroles mystérieuses de l'écriture.

     Je vis, j'existe à la surface de cette terre ! Qu'est-ce que mon corps auprès de ces mondes innombrables, dont le nombre est inconnu même aux anges ?

     Qu'est-ce que mon âme auprès de ces mondes innombrables! Cependant elle est bien plus près de toi que tous ces mondes, cette âme immortelle et rachetée; car ces mondes ne pensent point, ne sentent point ta présence.

     C'est dans un silence solennel que je te rends grâce de m'avoir donné la pensée! C'est avec des larmes de joie, avec des. transports inexprimables de plaisir que je te rends grâces, ô mon père , quand j'éprouve les effets de ta présence.

     Ce sont des instants de grâce, des instants de miséricorde, que ceux où tu fais passer dans mon âme le sentiment céleste de ta toute-présence.

     Un pareil instant vaut une éternité de bonheur. Mon âme soupire après de pareils instants, comme les ossements desséchés soupirent après leur résurrection.

     Je me prosterne la face contre terre, ô mon Dieu, je me prosterne en toute humilité devant toi. Ô puissé-je abaisser encore plus profondément mon néant devant ton élévation, Seigneur, tu penses, tu sens, ô mon âme, toi, qui penseras un jour avec plus de sublimité, qui sentiras avec une plus grande effusion de bonheur, quand tu verras face à face celui par lequel tu fus, tu es et tu seras, celui qui a été et qui sera de toute éternité.

     Ô toi, que mes paroles ne sauraient exprimer, que ta présence invisible éclaire et relève mes pensées! dirige-les vers toi, Être incréé ; remplis de ton feu tous mes sentiments, afin qu'ils s'élèvent jusqu'à toi, Être incréé, infini!

     Mais qui suis-je, pour oser parvenir jusqu'à toi, premier des êtres? Qui suis-je auprès de toi ? Sans celui qui s'est offert pour moi, je serais indigne de toi. Sans lui, ta présence serait pour moi un feu dévorant, un feu de vengeance.

     Le ciel et la terre passeront, tes promesses ne passeront pas, Dieu éternel. Depuis le premier qui a failli, jusqu'au dernier racheté, qui ressuscitera au son de la trompette, tu as toujours assisté les tiens; tu les assisteras toujours.

     Je n'ai point mis le doigt dans les plaies de tes mains; je n'ai point mis le doigt dans la blessure de ton sacré côté. Cependant tu es mon Seigneur et mon Dieu. Sois-moi présent par ta grâce, manifeste-moi ta présence par ta grâce.

     Ce sont des paroles de vie éternelle que tu prononças dans ta prière avant d'aller au jugement de Gethsémani. Que le ciel les répète ! que le ciel et la terre les répètent !

     « Fais qu'ils ne soient tous qu'un seul, ô mon père, comme tu es en moi et moi en toi. Fais qu'ils ne soient qu'un en nous, moi en eux et toi en moi, afin qu'ils soient parfaits de toute perfection. »

     C'est ce que tu peux opérer par ta présence, Seigneur, en la rendant sensible à mon coeur et à mon esprit.

     Ô paroles de vie éternelle! que le ciel les répète, que la terre et le ciel les répètent !

     Celui qui a lutté avec la mort pour moi , celui que Dieu a abandonné pour moi, celui qui n'a point succombé lorsqu'il était abandonné de l'Éternel, celui-là est en moi.

     Ô pensée qui me frappe du plus profond étonnement ! Je succombe à cette pensée; Seigneur, assiste-moi.
 
 

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MEDITATION

SUR LA SAGESSE DIVINE.

     Être souverainement bon, quand je considère ta sagesse et ton amour, que tu me parais adorable! Je vais méditer, dans une profonde adoration, qui tu es, source de sagesse et d'amour. Rempli d'admiration, je me prosterne devant toi dans la poussière, sans trouver de paroles pour te louer dignement.

     Il n'y a que mon coeur et mes affections qui puissent pénétrer jusqu'à toi ~ mon Dieu , mon Seigneur et mon père ! partout où je porte la vue, j'aperçois les ouvrages de ton amour. Le soleil s'élève, revêtu de gloire et de majesté , il dore le firmament et la vaste étendue des cieux; son aspect réjouit toutes les créatures qui respirent, et ce soleil est ton ouvrage, Dieu magnifique et puissant !

     La nuit étend son voile, des étoiles innombrables tempèrent les ténèbres, elles m'invitent à t'adorer. Dans quelque endroit que je porte mes regards, j'aperçois les oeuvres de la sagesse, tout m'annonce ta présence, ta grandeur, ton amour; partout je trouve le temple de la Divinité.

     Les doux zéphyrs agitent mollement l'air qui m'environne, la rosée bienfaisante du ciel descend et rafraîchit le sein de la terre, chaque goutte de pluie verse l'abondance et la fertilité dans nos Champs. Tout annonce ta sagesse, Seigneur; tout annonce ta bonté. Ta magnificence s'étend aussi loin que les nuages, aussi loin que les étoiles, où ma vue se perd et se confond.

     Le sable de la mer, la tempête qui élève les flots écumants, le ver qui rampe dans la poussière, m'annoncent la sagesse, aussi bien que les beaux fruits qui décorent les arbres. Les moissons ondoyantes, la forêt chenue, la prairie en fleurs, sont les hérauts de ton amour et de la sagesse. Le chef-d'œuvre de ta sagesse, c'est l'homme : l'homme, paré d'un corps que ta main se plut à construire d'une manière si admirable; l'homme, à qui tu as donné l'esprit et l'intelligence pour te connaître, et un coeur pour t'aimer.

     Ô partie vivifiante de mon être! Ô mon âme, Ô mon esprit! enfant du Père éternel, élève-toi jusqu'à celui qui t'a créé, célèbre son nom, espère en lui, ne cesse de servir et d'aimer celui qui t'aimait avant même que tu fusses capable d'amour.
 
 

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PENSEES

SUR LA REDEMPTION.

     Ô Dieu ! comment mon esprit peut-il concevoir cette pensée de ton amour suprême, la pensée de notre rédemption ? Je démêle confusément la grandeur de ton ouvrage à travers le voile sacré qui le couvre, sans que mon esprit puisse l'approfondir. Et comment saurait-il t'approfondir, cet insecte qui ne connaît pas même le miracle toujours subsistant du soleil; qui ne peut décider ni de son cours ni de sa structure, quoiqu'il éprouve tous les jours la chaleur bienfaisante de ses rayons ? Non, mon âme, jamais tu n'approfondiras la divinité, la sublimité de ce décret qui a fait de Jésus une victime de la mort; tu ne saurais que sentir les divins effets de l'amour qui l'a dicté.

     Ô sagesse humaine ! toi qui n'es que folie aux yeux de la Sagesse éternelle, ne me dérobe point la consolation de penser que le Fils de Dieu a effacé mes fautes sur l'arbre de la croix.

     De quelle inquiétude désespérante ne serais-je point agité maintenant, si Dieu n'avait été mon rédempteur ! Que les railleries des impies ne m'ôtent point la consolation que donne la foi ; j'en éprouve la divine efficacité, j'adore et je crois. Je trouve la paix et le repos dans cette sainte croyance; le repos, qu'aucun mortel ne peut donner. Je crois, et déjà je sens mon coeur s'élever, et s'efforcer de devenir semblable à celui qui est tout amour, et qui nous a aimés jusqu'à la mort; je crois, et cette croyance me rend ce séjour terrestre plus agréable, mon coeur en est plus humain et mon âme plus forte.

     Ô Dieu d'amour, tu nous as donné ton fils ; que pouvais-tu nous refuser, à nous, pauvres mortels, après nous avoir sacrifié une partie de toi-même?
 
 

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PRIERE

AU JOUR ANNIVERSAIRE DE SA NAISSANCE.

     Je te rends grâces, ô mon Dieu, de la vie que tu m'as donnée. C'est toi qui m'as tiré du néant; ma vie est un présent de ta bonté; c'est par ta grâce que je suis encore en vie. Quel autre que toi m'a conduit dans les voies de ce pèlerinage ? qui m'a conservé jusqu'à ce moment ?

     Qui m'a donné tant de jours heureux ? qui m'a fait goûter le bonheur de la vie, si ce n'est toi? quel autre que toi s'est chargé d'adoucir mes peines dans le malheur ?

     Qui inspirait de la consolation à mon âme lorsqu'elle était opprimée par la douleur et par la misère? Quel autre que toi, mon Créateur, recueillait les larmes que je versais dans le silence de la solitude ? Tu pensais à moi avant même que je pusse penser ; tu comptais mes larmes avant même que je susse pourquoi je pleurais, et tu me consolais avant que je connusse la consolation.

     Combien de fois, me voyant écarté du sentier de la vertu, ne me donnas-tu pas des avertissements paternels ! combien de fois ne brisas-tu point les chaînes de fer qui m'attachaient au péché ! Tu m'ôtas ces chaînes, dans ta miséricorde, et tu m'accordas mon pardon comme père et comme ami.

     Je chancelais, et tu me soutenais, j'étais près de tomber, et tu accourais pour me retenir. Si je venais à t'abandonner, c'était toi qui revenais me chercher ; et lorsque je retournais à toi, tu m'ouvrais de nouveau ton sein paternel. Ô qu'elles sont infinies mes obligations envers toi pour la manière admirable dont tu m'as conduit ! Je veux consacrer ce jour tout entier à ma reconnaissance envers toi, Seigneur, pour la multitude de tes bienfaits; et si tu daignes prolonger mes jours donne-moi un coeur toujours docile et qui ne t'abandonne jamais. Ôte-moi tout, ô mon Dieu ! mais ne m'ôte point ton amour.
 
 

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MISERICORDE.

     Ô mon Dieu, Dieu de miséricorde, mon âme s'élève vers toi. Le Seigneur, c'est ton nom ; ton nom est Père des hommes. Tu parles, et les mondes sortent du néant; tu parles, et les mondes rentrent dans le néant. Une mer de félicités entoure ton trône. Ô permets qu'une goutte de cette mer détrempe mon palais, afin que je goûte de cette félicité que tu réserves aux hommes qui t'aiment.

     Tu sais les jours que je dois vivre encore, ils sont écrits dans ton livre. Oui , toutes mes pensées sont écrites dans ton livre; chacune de mes actions y est renfermée; les bonnes en petit nombre, les mauvaises en beaucoup plus grand nombre. Qu'il serait affreux pour moi, ce livre, sans ta miséricorde et sans mon sincère repentir ! Je déteste mes fautes; j'espère que tu te laisseras toucher par mes sentiments d'affliction. La miséricorde et le pardon sont tes attributs, Seigneur. Pardonne-moi, j'espère en toi; que la terre s'écroule, j'espère en toi; que mon vêtement terrestre soit détruit, j'espère en toi; que je sois moi-même réduit en poussière, ma poussière ne cessera d'espérer en toi.
 
 

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POUR OBTENIR LA VICTOIRE

SUR LES SENS ET SUR LES PASSIONS.

     Que suis-je sans toi, ô mon père! ne m'abandonne pas. Vois comme les ennemis de mon salut me dressent des embûches. Leur amorce est la sensualité, cette sensualité que je porte sans cesse avec moi. Le monde profane me sourit avec une trompeuse douceur ; la volupté m'appelle; les corrupteurs me sollicitent; et, pour m'attirer, ils boivent à mes yeux, jusqu'à l'ivresse dans la coupe du plaisir. Ô mon père sois mon sauveur. Fortifie-moi, afin que je ne me laisse point séduire par leur voix perfide, et que je ne goûte jamais de cette coupe enchanteresse du crime.

     Seigneur, je suis sans résistance si tu ne me fortifies, Seigneur, je succombe. Ne m'abandonne pas, puisque j'ai confiance en toi. Prive-moi de mon oeil s'il voit faussement les objets; rends mon bras impuissant s'il veut atteindre des fruits qui lui soient défendus. Détruis ce vêtement de chair, s'il est en danger de t'offenser; réduis-le en poussière ; mais épargne mon âme, elle est ton partage, Seigneur, elle est ton ouvrage. Et voudrais-tu détruire ton propre ouvrage? C'est ce que tu ne feras point, Seigneur ; au contraire, tu m'accorderas la puissance et la force. Que les sens alors me provoquent au combat, tu seras mon bouclier ; ton nom sera le glaive avec lequel je combattrai, et ma victoire sera ton ouvrage. Prends pitié de celui qui combat.
 
 

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SOUVENIR

DE L'AMOUR DE DIEU.

Dieu d'amour,
Père des hommes, 
Bienfaiteur des créatures, 
Ami des mortels, 
Protecteur des malheureux , 
Le ciel et la terre nous annoncent ton amour.
Le soleil et la lune, qui luisent avec tant d'éclat sur nos têtes, nous annoncent ton amour.
Les étoiles qui brillent dans l'obscurité, nous annoncent ton amour.
Les zéphyrs qui rafraîchissent nos joues brûlantes, nous annoncent ton amour.
Les fleurs qui réjouissent la vue par la beauté de leurs couleurs, nous annoncent ton amour.
Les arbres dont nous goûtons les fruits, nous annoncent ton amour.
Les moissons dorées qui remplissent nos granges, nous annoncent ton amour.
Les raisins qui mûrissent sur la vigne, nous annoncent ton amour.
Les sources d'eau qui découlent du haut des rochers, nous annoncent ton amour.
Les ruisseaux qui serpentent au milieu des prairies, nous annoncent ton amour.
Les herbes qui croissent aux bords des rivières, nous annoncent ton amour.
Les oiseaux qui chantent dans les bosquets, nous annoncent ton amour.
Les animaux qui se plaisent dans les bois , nous annoncent ton amour.
Les poissons qui fendent les ondes claires, nous annoncent ton amour.
L'ombre qui nous rafraîchit en plein midi, nous annoncent ton amour.
Les fraîches matinées du printemps, nous annoncent ton amour.
Les chaleurs étouffantes de l'été, nous annoncent ton amour.
La fertilité de l'automne, nous annonce ton amour.
Le repos de la nature durant l'hiver, nous annonce ton amour.
Les plaisirs d'un beau matin, nous annoncent ton amour.
La chaleur vivifiante du midi, nous annonce ton amour.
Le repos de la soirée, nous annonce ton amour.
La tranquillité de la nuit, nous annonce ton amour.
La structure admirable de notre corps est un présent de ton amour.
La sensibilité de nos organes pour le plaisir est un présent de ton amour.
La beauté qui réjouit notre oeil, est un présent de ton amour.
L'harmonie qui délecte noire oreille, est un présent de ton amour.
Le sens agréable du toucher, est un présent de ton amour.
La volupté du goût, est un présent de ton amour.
Le plaisir de la vie, est un présent de ton amour.
Le bienfait du sommeil, est un présent de ton amour.
La douceur du repos, est un présent de ton amour.
La joie d'un heureux réveil, est un présent de ton amour.
Le bonheur de l'amitié , est un présent de ton amour.
Le sentiment de l'amour pur, est un présent de ton amour.
Notre bien-être,est un présent de ton amour.
Notre santé, est un présent de ton amour.
Notre entretien,est un présent de ton amour.
Nos joies domestiques, sont un présent de ton amour.
L'ami qui nous chérit, est un présent de ton amour.
Le père qui vit pour nous, est un présent de ton amour.
La mère qui prend soin de notre enfance, est un présent de ton amour.
Le frère qui nous aime,est un présent de ton amour.
La soeur qui nous est chère, est un présent de ton amour..
L'enfant qui nous intéresse, est un présent de ton amour.
Le prince qui travaille à notre bonheur, est un présent de ton amour.
Le juge qui veille pour nous, est un présent de ton amour.
Le pain dont nous sommes nourris, est un présent de ton amour.
Le breuvage qui éteint notre soif, est un présent de ton amour.
L'air que nous respirons, est un présent de ton amour.
La vie dont nous jouissons, est un présent de ton amour.
Nous reconnaissons tous ton amour, 
Nous espérons tous en ton amour, 
Quand nous sommes menacés de quelque malheur, délivre-nous, Seigneur,par ton amour.
Quand nous sommes tourmentés par la maladie, délivre-nous, Seigneur,par ton amour.
Quand la douleur nous opprime, délivre-nous, Seigneur,par ton amour.
Quand l'ennemi nous poursuit et nous persécute, délivre-nous, Seigneur,par ton amour.
Quand nous sommes assaillis des frayeurs de la mort, délivre-nous, Seigneur,par ton amour.
Délivre-nous de tout mal, Seigneur,par ton amour.
Délivre-nous de tout péchés,Seigneur, Par ton amour.
De tout vice, délivre-nous, Seigneur,par ton amour.
De l'erreur, délivre-nous, Seigneur,par ton amour.
De toute espèce de crime, délivre-nous, Seigneur,par ton amour.
De l'orgueil, délivre-nous, Seigneur,par ton amour.
De l'avarice, délivre-nous, Seigneur,par ton amour.
De l'envie, délivre-nous, Seigneur,par ton amour.
De la haine et de l'inimitié, délivre-nous, Seigneur,par ton amour.
De la volupté et de la concupiscence, délivre-nous, Seigneur,par ton amour.
De l'injustice, délivre-nous, Seigneur,par ton amour.
De l'oppression du prochain, délivre-nous, Seigneur,par ton amour.
De la médisance, délivre-nous, Seigneur,par ton amour.
De la corruption, délivre-nous, Seigneur,par ton amour.
De la calomnie, délivre-nous, Seigneur,par ton amour.
Du mauvais exemple, délivre-nous, Seigneur,par ton amour.
De tout péché, délivre-nous, Seigneur,par ton amour.
De tout malheur, délivre-nous, Seigneur,par ton amour.
De toute perdition, délivre-nous, Seigneur,par ton amour.
De la mort éternelle, délivre-nous, Seigneur,par ton amour.
Agneau de Dieu, qui par amour portes les péchés du monde, écoute-nous, Seigneur.
Agneau de Dieu, qui par amour portes les péchés du monde, délivre-nous, Seigneur.
Agneau de Dieu, qui par amour portes les péchés du monde, aie pitié de nous Seigneur.

PRIERE.

     Ô Dieu! auteur du plus pur amour, accorde-nous la grâce de connaître toute la grandeur de ton amour, et de nous en rendre dignes. Fais que nous brûlions envers notre prochain de ce saint amour que tu nous commandes, et par l'accomplissement duquel seulement, ô source de tout amour, nous pouvons t'aimer suivant toute l'étendue de notre obligation.
 

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ADORATION, HUMILITE ET CONFIANCE.

     Ô mon Dieu, je suis capable de t'aimer, il m'est permis de t'aimer ! Souffre que je médite cette pensée sublime; pénètre mon âme de ta lumière; que le feu sacré de ton amour embrase mon coeur, qu'il élève mon esprit, et qu'il le tire de cette prison matérielle des sens pour le rapprocher de toi. Débarrasse-moi des chaînes des sens, afin que je puisse t'adorer en vérité.

     Fais-moi sentir la présence, Être infini, l'efficacité de cette sainte présence. Fais-moi sentir que je ne respire, ne vis et n'existe que par toi. Si ce coeur bat dans mon sein, si ce sang coule dans mes veines, il ne bat et ne coule que par un effet de ta bonté. Sans toi le mouvement de mon coeur cesserait, le cours de mon sang s'arrêterait, mon esprit cesserait d'être animé. Tu es l'âme et la vie de toutes choses; je ne vis que par toi, je ne pourrais être sans toi.

     Tu es le centre d'unité, la force motrice de toute force, qui opère partout. Opère en moi l'oeuvre de la sanctification ; épure mon esprit, afin qu'il sente son rapprochement de toi. Détruis l'enveloppe matérielle qui me couvre et qui m'empêche de me réunir à toi efface tout ce qui est sensuel en moi et dérobe ta vue aux yeux de mon âme.

     Je ne suis rien sans toi, par toi je suis tout; souverainement heureux avec toi, souverainement malheureux sans toi. L'éloignement de toi c'est la mort , le rapprochement de toi c'est la vie; la réunion avec toi c'est le bonheur éternel.

     Prends pitié du ver qui connaît sa faiblesse, qui s'agite dans la poussière, et qui connaît l'intervalle qu'il y a du fini à l'infini. Écoute sa prière, que ses gémissements pénètrent jusqu'à ton trône, au milieu des cantiques de tes chérubins, et du haut de ton trône éternel abaisse ton regard sur lui dans la profondeur de sa poussière. Ce ver est aussi ta créature, l'ouvrage de tes mains.

     Vois comme son existence tient à cette feuille légère, le jouet des vents . Un souffle d'orage l'entraîne, le toucher d'un enfant peut l'écraser. Seigneur, c'est moi qui suis ce ver; l'orage des passions m'a précipité de l'élévation où tu m'avais créé, dans la profondeur des abymes; je suis devenu l'esclave enchaîné des sens.

     En vain je me débats et je sanglote, je ne suis qu'un ver; et qui prend intérêt à la conservation d'un ver! Mes forces ne sont que les forces d'un faible insecte qui est dans l'impuissance de s'élever jusqu'à la hauteur que tu habites.

     Mais tout éloigné que je suis de ton séjour, tout enfoncé que je suis dans les profondeurs de l'abyme, je n'ai cependant pas cessé d'espérer en toi, Seigneur. Toi , dont la puissance enveloppe la chenille dans sa filature, et qui, au moment où on la croit perdue pour la création, lui donne des ailes pour s'élever de l'abîme de son néant dans les régions élevées de l'air, pourrais-tu abandonner cet insecte appelé homme?

     Non. Tout dans la création tend à une plus haute perfection ; tout ce qui ne s'éloigne pas volontairement de toi, cherche à s'élever à toi. Mais pour essayer ce vol il faut que je me dépouille de cette enveloppe matérielle qui me retient à la terre. Ô Dieu donne-moi la force de rompre ces liens qui m'enchaînent dans la profondeur de la matière.

     La mort et le péché, voilà mon partage. C'est moi-même qui ai abandonné les régions du plaisir intellectuel ; j'ai fait un pacte avec le péché, j'ai contracté alliance avec les désordres qui combattent tes saints décrets, et qui s'efforcent en vain de détruire les ouvrages de ton amour.

     J'ai abusé contre toi de la force que je ne tenais que de toi, Seigneur ; j'ai payé ton amour d'ingratitude et toutefois tu m'as fait miséricorde. Un souffle de ta puissance eût suffi pour m'anéantir, un regard pour me précipiter dans des abîmes sans fond, et cependant tu ne m'as point anéanti, tu ne m'as point précipité dans les abîmes. Tu a pris pitié de la faiblesse d'un esclave des sens.

     Toute ta vengeance n'a été qu'amour et les signes de ta colère n'ont été que des signes de mon rappel au bonheur et de ton indulgence.

     Et j'ai pu te méconnaître aussi longtemps! Avec quelle confusion je rentre dans mon coeur, avec quelle confusion j'y retrouve les traces de mes mauvaises actions ; la révolte d'un être impuissant contre le tout-puissant, d'un vermisseau pour lequel un grain de sable est un monde, contre celui qui a créé les anges , et qui a suspendu des milliers de mondes dans l'espace de la création. Et cependant, j'ai trouvé en toi miséricorde et pardon. Quelle doit être la grandeur de ton amour pour moi. Ô puissé-je effacer mon ingratitude par mes larmes ! puisse le repentir me consumer, afin que je devienne moi-même une victime de réconciliation! Mais mes crimes envers toi ne surpassent-ils pas toute mesure?

     Ai-je bien la faculté de réparer le mal, puisque tout ce qui est en moi n'est que mal à tes yeux ? 
Il ne me resterait que le désespoir pour ressource, si tu ne m'apparaissais que comme un souverain maître, comme un créateur, devant la majesté duquel le monde retombe dans le néant. Mais je reconnais également et, toi mon père, un père indulgent. Un indigne pécheur n'oserais plus t'appeler de ce nom;mais tu daignes encore l'appeler ton enfant, tu lui tends avec bonté les bras, tu le reçois comme une mère reçoit son nourrisson, qui retourne à son sein.

     Seigneur, je reconnais quema réconciliation est un effet de ta grâce, une oeuvre de ta bonté.

     Je reconnais que je suis destitué de tout mérite, et que jamais je n'aurais pu m'approcher de toi, s'il ne s'était élevé un médiateur entre toi et moi, qui a rétabli l'anneau de la chaîne qui me liait à toi, et qui avait été brisé par les péchés des mortels. Une mer de larmes ne suffirait pas pour apaiser ta justice, et quand des millions d'hommes pleureraient, leurs larmes ne formeraient point une goutte de cette mer inépuisable.

     Quand des millions de mortels verseraient leur sang, ils n'effaceraient point les traces de leurs péchés du livre de l'éternité, et quand des millions de mortels s'offriraient en sacrifice, leur sacrifice serait insuffisant, puisqu'il serait taché des impuretés du péché.

     C'est pourquoi le Christ s'est placé entre son père et nous. Il a. pleuré pour nos péchés, il a versé son sang pour nos péchés, et il a effacé la sentence de mort du livre de l'éternité, pour y substituer celle de pardon et de réconciliation, envers ceux qu'il a rachetés. Telle a été la grandeur de ton amour, ô mon Dieu. Laisse tomber une étincelle de cet amour dans mon coeur, afin qu'elle y consume tout ce qui n'est pas à toi, et qu'elle l'enflamme du feu de ton amour.

     Être infiniment miséricordieux, je te demande grâce et pardon par cette victime sacrée de réconciliation, qui a versé son sang sur l'arbre de la croix pour nous. Tu ne refuses rien de ce que nous demandons en ce nom. Accorde-moi donc au nom de cette victime la force dans le combat contre la violence des sens; accorde-moi la piété, la sagesse et l'amour; accorde-moi enfin la sanctification dans toutes mes actions. Détruis en moi l'empire de la chair, purifie mon âme, rapproche mon coeur de toi, afin que je prenne plaisir à tes paroles et à les oeuvres, et que j'annonce partout ta miséricorde et ta puissance. Éclaire mon esprit, afin qu'il comprenne toute la valeur de tes saintes paroles, et qu'il se rendu familier le langage du séjour de la sagesse.

     Si tu me l'accordes cette sagesse, je marcherai sans cesse dans le chemin de l'humilité et de la vertu, je suivrai constamment le sentiment de la justice et de l'amour, afin de devenir un jour un vase d'élection par ta grâce. C'est au nom du Sauveur des hommes que je t'implore, ô père des hommes, source d'une nouvelle vie et de la sanctification ! Lance le moindre rayon de ta sagesse dans mon âme , que tes pensées prennent la place de mes pensées, que tes paroles soient substituées à mes paroles, que tout mon être soit absolument renouvelé , afin que je mène une vie toute spirituelle et toute remplie de ta lumière. Mon espérance en toi n'a point de bornes, Seigneur, et fussé-je même dans les profonds abîmes de la mort, ma voix percerait jusqu'à ton trône, et tu me délivrerais au nom de ce Sauveur, sur lequel je fonde ma croyance, mon espérance et mon amour.

     Daigne donc me guider, Être infiniment sage ! et ne permets pas que ma raison s'élève au-delà des bornes qui lui sont prescrites. Dirige ma volonté selon ces lois lumineuses de ta sagesse, et fais que mon coeur et mon esprit suivent avec ardeur les mouvements de cette volonté.

     La raison humaine se tait devant toi, Être incompréhensible; mais mon coeur tend sans cesse vers toi. Attire-le toujours de plus en plus à la source de ta lumière, jusqu'à ce que mon âme, remplissant ses désirs, s'élève de sa prison matérielle dans la patrie des purs esprits, et se réunisse à toi, Seigneur, qui fus, qui es et qui seras dans toute l'éternité.
 

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A LA SAINTE MERE DE DIEU.
 

PRIERE.

     Bienheureuse vierge! Mère de mon Dieu, et en cette qualité digne de la plus profonde vénération des anges et des hommes! Je m'adresse à toi pour te rendre les hommages dus à ta sainteté et pour implorer ta puissante protection.
 

Je te salue, Marie

     Je te reconnais et je t'honore en qualité de mère de mon Dieu et de mon Sauveur.. Je te reconnais et je t'honore comme mon plus puissant intercesseur auprès du trône de ton fils, mon Dieu et mon Sauveur, et je me recommande à ta protection et à tes prières.
 
 

Pleine de grâce.

     Dieu t'a remplie de sa grâce. Il t'a conservée sans tâche et pure de tout péché, il t'a douée de toutes les vertus et de toutes les perfections qui convenaient à la mère de Dieu.
 

Le Seigneur est avec toi.

     Il a été sans cesse avec toi, et jamais aucun péché ne l'a séparé de toi. Il t'a accompagné durant toute ta vie, de sa grâce et de sa protection, et il est encore et demeurera toute l'éternité avec toi, dans toute la plénitude de sa gloire et de sa majesté.
 
 

Tu es bénie entre toutes les femmes.

     Dieu t'a bénie, et parmi toutes celles de ton sexe il t'a choisie pour être la mère de celui en qui toutes les générations doivent être bénies.
 
 

Et béni soit le fruit de ton ventre, Jésus.

     Tu as été bénie par lui, nous te bénissons avec lui, nous te bénissons àcause de lui. Heureux le corps qui l'a porté! heureux le sein qui l'a nourri! mais plus heureux celle qui l'a toujours aimé, qui a entendu la parole de Dieu et qui l'a conservée pour en faire la règle de sa conduite!
 
 

Sainte Marie, mère de Dieu.

     Toi qui as conçu Jésus, qui est Dieu, et qui l'as mis au monde; toi dont l'intercession peut tout auprès de ton fils; dont les prières peuvent tout auprès du Tout-Puissant, et dont la bonté envers les hommes égale la puissance dans le ciel, sois-nous propice.
 
 

Prie pour nous.

     Obtiens-nous de Dieu toutes les grâces dont nous avons besoin pour lui être agréables, et que, par ton :intercession, il nous donne accès auprès de lui ; par Jésus-Christ, ton fils, notre sauveur, notre libérateur.
 

Pauvres pêcheurs.

     Nous sommes devenus indignes, par nos péchés, de nous adresser à Dieu directement, et d'implorer les grâces qui nous sont nécessaires : obtiens-nous la grâce d'une véritable pénitence, avec le pardon de nos iniquités.
 
 

Maintenant et à l'heure de notre mort,
ainsi soit-il.

     Obtiens-nous la sagesse qui éclaire l'esprit et qui nous enseigne la crainte de Dieu. Obtiens-nous une piété ardente, sincère et constante, avec la grâce d'imiter tes vertus. Fortifie-nous dans notre croyance, dans notre espérance et dans notre amour, et fais naître en nous une horreur invincible du péché.

     Mais , par-dessus tout , obtiens-nous la persévérance dans le bien jusqu'à la fin , avec la grâce de nous réconcilier parfaitement avec Dieu, et de mourir de la mort des justes, fortifiés par la digne réception de la sainte Eucharistie.
 
 

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PRIERE D'ELISABETH ROWE.

     Ô source du véritable amour, permets à mon âme altérée de puiser dans les torrents délectables qui s'écoulent de toi ! Laisse-la se plonger dans la plénitude des joies célestes, où ses désirs, sans cesse renaissants, seront éteints et rassasiés dans une éternelle abondance. Ô bien-aimé de mon âme ! éprouvé-je jamais de plaisir hors de toi? me formé-je une idée de bonheur hors de toi ? Tu as bien voulu couronner mes jours de satisfaction, au sein de l'abondance et de la paix.

     Ne donné-je pas la préférence à ta faveur et à ton amour par-dessus toutes choses ?

     N'ai-je pas placé dans ta faveur et dans ton amour tout le plaisir et toute la consolation de ma vie? À quoi me sert ce tableau vain et mensonger des choses périssables ? mes pensées s'élancent bien au-delà de tous ces globes. Ce monde terrestre n'a point de charmes pour moi ; je suis morte au vide et passager éclat dont il fait parade. Mon âme n'est plus occupée que de toi; elle pousse sans cesse des voeux ardents et sans bornes vers toi. C'est pour toi que toutes mes facultés se réveillent ; car ce n'est qu'en toi , source inépuisable de transports de joie et d'amour, ce n'est qu'en toi que, se trouve tout ce qui peut réveiller nos désirs et satisfaire nos voeux. Avec quelle avidité mon âme parcourt ces vastes espaces du plaisir et du bonheur , dont tu es centre

     Comme toutes les autres pensées s'effacent dans mon esprit, hors la tienne ! Je m'oublie moi même, j'oublie tout, excepté toi, objet sublime dont je suis constamment occupée. Elle sera toujours présente à mon esprit, cette pensée ; elle le sera jusqu'à la mort, et même après la mort, par la durée de mon être immortel : toute mon occupation sera de contempler et d'admirer tes sublimes perfections. 
 

FIN