XX. - LA COURSE A L'ABÎME

     Les démolisseurs sont venus et ont tout sapé famille, religion, autorité, etc., etc... La vertu, l'honnêteté, les croyances, et jusqu'à la fidélité des époux, tout a été ridiculisé, ébranlé.

     On ne croit plus en rien !

     Famille, religion, patrie, l'homme a ri de tout et a tout sali !...

     Le culte de l'argent seul est resté debout.

     Maintenant, on pleure sur tout.

     Et le temps viendra où l'argent lui-même sera foulé aux pieds (1).

     ALORS?...

     Prions donc pour que les bâtisseurs de la Cité de Dieu et de son CHRIST, viennent, car « l'Heure est terrible et malheur à celui qui ne sera pas prêt !

     Prions afin qu'il nous soit donné encore un peu de temps, pour qu'à l'HEURE FINALE nous ayons enfin mérité de VIVRE.

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     Les Femmes d'aujourd'hui sont devenues « très fortes », elles apprécient, estiment et jugent les Hommes « à leur juste valeur ».

     Si nous voulons que nos billets, notre papier-monnaie ne perdent pas leur valeur, mettons-y un peu de bonté.

     Si nous ne valons rien, comment voulez-vous que notre monnaie, nos billets aient encore de la valeur ?

     C'est la clef de l'énigme des Temps que nous vivons.

     Les ouvriers en font autant vis-à-vis de leurs patrons !

     Les subordonnés vis-à-vis de leurs chefs !

     Les humains vis-à-vis de Dieu !

     C'est la Révolte ... et allez donc !

     Tourne Sabbat ! ...

     Regarder agir ses frères et les juger, ne sert de rien si ce n'est d'alourdir notre propre fardeau, il faut se mettre devant le « miroir », se regarder soi-même sans chercher à se mentir - et faire mieux.

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     Quand un peuple se livre à ses passions et devient orgiaque et sanguinaire, avide de jouir par tous les pores de son être, c'est qu'il approche de la Fin.

     Il accomplit l'évolution dernière, celle des sexes.

     Les forces de reproduction ayant leur heure comme les autres, à ce moment, celui qui n'a pas pris l'habitude de les dominer en devient le jouet car, de gré ou de force, il y est soumis.

     Mais celui qui a déjà passé là antérieurement, - comme il convient, - n'y repasse plus. La marée astrale monte, cherchant à le saisir, mais ne fait que l'effleurer. Il assiste, impuissant à la combattre, mais n'y est point mêlé.

     Cette Heure de rut est terrible, elle suscite des scènes horribles de folie et de meurtres, le cerveau de l'homme est affolé en voyant cela. Mais comme tout Ici-bas, cette Heure passe, et les élus montent.

     Les submergés et les noyés s'en vont en ces lieux infernaux que je ne décrirai pas.
 

XXI. - DÉCHÉANCE

     Ils étaient là en foule, qui se pressaient pour entrer dans l'asile où vont les inconscients, et quelques-uns parmi eux semblaient exagérer leur état, imitant par ce fait d'autres qui étaient plus déchus encore.

     Êtres vides, blasés, trous noirs, pâte molle prête à être refondue ! Gélatine gluante ! horreur !

     Oui, je le crois, être mauvais est encore préférable à cette mort vivante, car c'est le vide, c'est l'être qui a joui, qui s'est usé et a tari en lui les sources de la Vie éternelle ; il ne lui reste plus que la coque, loque traînante qui ne peut même plus vibrer aux passions.

     Gâtisme on nomme cela ! mais c'est la mort de l'âme ; les yeux de ces êtres sont creux, et derrière il n'y a plus rien.

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     Les passions sont les forces déréglées de la Nature qui s'assouvissent par le canal d'un être :

     N'ouvre pas l'écluse, sinon tu seras noyé.

     Ne les écoute pas car elles te dévoreront, en commençant par ce qu'il y a de meilleur en toi, forces vitales ensuite, Sources de la Vie en dernier lieu.

     Mais, par contre, toutes les fois que tu feras un acte de Bonté, tu généreras en toi une force qui harmonisera tes Principes et, de ce fait, ton corps qui les manifeste, en sera réorganisé.

     Le levain d'Amour fait lever toute la pâte.
 

XXII. - POURQUOI ?

     Quels sont ces êtres que le Ciel avait doués de grâce, de douceur, de bonté, et que l'on rencontre maintenant partout, suant le vice et exhalant les plus basses émanations?

     Pourquoi ces êtres sont-ils devenus ainsi ?

     Pourquoi la femme légitime, dont l'époux était à la guerre, a-t-elle oublié ses devoirs au point de tomber si bas dans la fange de la société?

     Pourquoi l'être qui semblait pur est-il devenu impur ?

     Pourquoi les marchands sont-ils si âpres au gain ?

     Pourquoi la jalousie est-elle si grande maintenant ?

     Pourquoi en cette Heure terrible, les hommes cherchent-ils à s'exploiter les uns les autres ?

     On dirait qu'un vent infernal souffle sur tout ce troupeau et que le Diable lui-même conduit la sarabande !

     Pourquoi Dieu permet-Il tout cela ?...

     Une voix intérieure répond : « C'est l'épreuve suprême, c'est le jugement sage et juste. Les humains vont en cette Heure avec ceux qui leur plaisent, ainsi ils seront jugés par leur propre choix. »

     Mais, s'ils savaient, pourtant, quels efforts ne feraient-ils pas pour arriver à mieux ?

     NON, NON, NON, car ils veulent rester sourds !...

     Barde, ta voix ne serait pas entendue ; ne pleure pas ainsi !...

     ATTENDS,ATTENDS,ATTENDS... ESPÈRE...

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     Ballottés sur l'Océan astral où roulent les flots de la Vie élémentaire, les humains, harcelés par les indigènes de ce Lieu, semblent en voie de perdition ; mais un Soleil divin, à travers les orages, envoie par intervalles, ses Rayons bienfaisants, et, le Maître de tout, qui ne veut pas la perte de Ses enfants, a placé sur cette mer houleuse, des rochers et des phares, qui sont comme autant de refuges pour ceux qui cherchent une autre Vie que celle où ils sont plongés : sur ces rochers, s'érigent des phares vivants fixes, Anges tutélaires bienfaisants ; mais aussi des Insinuateurs du sombre Doute, puis enfin, des Envoyés et des Évolués qui, tour à tour, encouragent et soutiennent les bonnes volontés.

     Que chacun aille selon l'Idéal de son coeur, et n'oublie pas le « port » où il doit aborder pour le Retour à la Patrie.

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     Nous ne serons que ce que nous pouvons être !....

     Un jour que j'avais devant moi, une grande assemblée d'hommes, l'idée me vint de leur donner des ailes, afin qu'ils puissent monter au Séjour du Bonheur (plus haut, c'est-à-dire vers le mieux).

     Alors, je les vis s'élevant... mais emportant avec eux, chacun son caractère, ses vertus et ses vices...

     Je réfléchis alors qu'En-Haut, ils agiraient comme Ici-Bas !

     Pour monter et planer dans les régions supérieures, il faut donc, non pas avoir de fortes ailes, mais un « bagage plus léger ».
 

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     Tous, nous nous plaignons de l'anxiété par laquelle nous passons et des « malheurs des temps » : tout souffre en ce moment et dans tous les plans de la Nature, depuis la pierre jusqu'à l'homme. La lutte est en tous lieux, en toutes conditions ; ne cherchons donc pas à fuir ces épreuves qui, comme le feu, purifieront notre âme.

     Mais elle est plus trompeuse que la guerre même, cette paix que nous désirions ?

     Malheur à ceux qui se laisseront charmer par elle, car Circé (la Nature) les séduira au point qu'ils n'auront de sens que pour satisfaire les bas instincts de leur nature - animale - humaine.

     Ils oublieront leur âme au point de devenir des animaux - raisonneurs. Ceux-là n'auront point part à la promesse du Maître.

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     Veillez, je vous le répète, afin de n'être jamais pris au dépourvu. Vous devez vous considérer comme des êtres de passage dans ce lieu de douleur qui est la Terre ; et l'heureux jour où plus rien en vous ne correspondra à ses supplices, à ses tourments purificateurs, vous aurez fini Ici-Bas.

     Comme je vous l'ai toujours dit et démontré, vous devez subir des épreuves purificatrices, et tout ce que vous passez, est terminé, mais à la condition de vouloir ne plus retomber dans les errements, causes de vos douleurs présentes. « Faites pénitence », ont dit les prophètes, c'est-à-dire ne vous laissez plus aller aux penchants de la chair ; mortifiez-la, ceci ne veut pas dire qu'il faille porter un cilice, mais bien ne pas donner à votre chair sa satisfaction entière dans ses désirs, lors même qu'ils seraient sans préjudice pour autrui. Abstenez-vous donc de temps en temps, l'hygiène même vous le recommande. Puis, tout cela se faisant et votre purification s'accomplissant, vous ne devez plus vous laisser aller à des plaintes, des gémissements, des récriminations... mais vous devez chercher à être utiles, dans l'accalmie de vos souffrances.

     AIMEZ, PARDONNEZ, DONNEZ.

     Toutes les réactions douloureuses que vous subissez, considérez-les comme justes et bonnes pour votre cause finale, et, GARDEZ-VOUS DU LEVAIN DE VOS ENNEMIS, afin de ne pas perpétuer sur la Terre cette vie infernale qui, après des périodes incubatoires précises, amène des cataclysmes de plus en plus terribles, à mesure que nous avons de plus en plus conscience du BIEN et du MAL.
 

XXIII. - LA PÉNITENCE. - L'OFFRANDE

     Aux temps des Hébreux, lorsqu'un malade avait recouvré la santé, lorsqu'un Israélite avait obtenu une faveur du Ciel, il se rendait au Temple pour y offrir un sacrifice en remerciement de la grâce obtenue. Voyez l'Évangile, le Christ ne recommande-t-Il pas cette pratique au paralytique de la piscine !

     De nos jours, les médecins ne nous interdisent-ils pas certains aliments, qui sont presque toujours ceux que nous préférons et dont nous avons abusé.

     Eh bien ! c'est là, la rançon due à la Nature, car l'argent donné au médecin n'est pas le paiement de la guérison, mais seulement la rémunération de son travail, de sa consultation.

     Et nous, que faisons-nous quand nous avons obtenu une faveur du Ciel ?... Rien, ou presque rien. Cependant le joug du Maître est léger, je dirais même trop léger.

     Il a toujours été dit qu'il faut remercier en esprit et en vérité, alors nous récitons quelques prières, et c'est tout !... je vous le répète quand on a obtenu une grâce, c'est sur l'autel de son coeur qu'il faut offrir un sacrifice à Dieu. Et, à ce sujet nous savons tous que le Christ a dit : « Ce que vous faites au plus petit d'entre les miens, c'est à Moi que vous le faites ».

     Il faut donc faire pénitence en se privant de quelque chose, non pour le garder afin de s'en servir plus tard, mais en faire profiter quelqu'un que nous n'aimons pas et qui en a besoin.

     C'est là, LA VÉRITÉ DU SACRIFICE DE REMERCIEMENT.

     Et si plusieurs d'entre nous, qui avaient déjà reçu, ne reçoivent plus comme la première fois, c'est qu'ils n'ont pas accompli l'offrande prescrite, qu'ils n'ont pas tenu la promesse faite.

     Hâtez-vous donc de réparer cet oubli. Voyez vous-même si cela est... Suivez votre Chemin... Nous nous disons « chrétiens » et voulons être considérés comme tels quand nous implorons la pitié du Ciel.

     Hélas ! que de fois nous aurions à rougir de nos agissements !

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     Pour obtenir les faveurs des dieux ou apaiser leur courroux, les païens offraient des victimes innocentes et sans tache (vierges, colombes, agneaux, taureaux, etc. ... ).

     Depuis le christianisme, ces holocaustes sont supprimés, nous n'avons plus la permission de faire payer par nos frères, nos fautes personnelles, nous n'avons pas davantage le droit d'immoler les animaux.

     Mais nous devrions imposer à notre animal - humain un sacrifice sans aucune tache d'égoïsme ou d'orgueil ; nous devrions immoler notre amour-propre, nos satisfactions, nos caprices, notre superflu, et, plus même...

     Nous nous servons de notre titre de « chrétiens » pour réclamer, et, c'est tout... Cependant avec ce titre, nous devrions faire plus et mieux.

XXIV. - LES GÉNIES

     Le « Génie véritable » est incompatible avec notre nature humaine.

     L'être génial, c'est-à-dire celui qui apporte une chose nouvelle en art, science, religion, philosophie, etc., etc.,... n'est jamais compris tout de suite (2). Il est très souvent dans certains états d'exaltation ou d'extase, qui semble ivresse ou folie aux yeux des autres humains : c'est la preuve qu'il est vraiment « Révélateur - génie ».

     Puis il se familiarise avec les vérités entrevues et va essayer de les traduire ; mais, à ce moment, tout semble lui manquer, rien n'existe encore pour manifester cette chose nouvelle, il faudra qu'il accepte de se servir des moyens de fortune placés par le ciel à la portée de sa main ; s'il n'a pas vaincu son orgueil il se butera et, se croyant grand, aura peur de paraître petit... alors, c'en est fini de lui, il se laissera aller au découragement et deviendra un déclassé. Ses gestes bizarres et sa vie ratée, serviront à montrer aux ambitieux qu'il faut avoir des ailes pour voler, sinon rester, avec les autres.

     Comme tout ce qui existe dans la Création, les Génies ont un sexe : ils sont mâles ou femelles, actifs ou réceptifs, projecteurs ou organisateurs d'idées.

     Le génie qui réalise est rare ; les idées lui arrivent en foule, mais il n'a pas le temps nécessaire pour les manifester, ce sont les génies femelles qui sont chargés de ce soin.

     D'une parole, d'un geste, d'un trait de plume ou d'un coup de pinceau, le génie positif, c'est-à-dire mâle, révèle une idée, ensuite la matrice ou génie négatif prend cette idée, la moule, la travaille, pour lui donner la forme d'adaptation à nos plans.

     Gardons-nous donc de juger, car le Néant n'existe pas, - il y a bien le repos, mais il n'est que pour la matière, et encore ! ! !...

     La Femme aspire à devenir un être complet, une espèce d'androgyne, heureusement pour elle que cela n'existe pas, sans quoi elle n'aurait plus sa raison d'être !... et serait un monstre ! ! !

     O, Sagesse quand donc viendras-tu orienter nos pensées et nos jugements ?
 

XXV. - COUP D'OEIL

     Il existe une grande différence entre les INTELLIGENTS et les SAVANTS.

     Je place les Intelligents les premiers, parce que l'intelligence est primordiale et, c'est en cherchant dans leurs oeuvres, que les hommes sont devenus savants.

     Les êtres doués d'une intelligence réelle, sont généralement peu actifs sur notre plan physique, car il ne faut pas confondre l'intelligence du Lieu, du Temps, avec la vraie Lumière, celle qui émane du Spiritus sanctus.

     L'intelligence est essentiellement libre et nul ne la contraindra jamais à suivre telle ou telle voie.

     Quand un homme, soi-disant d'esprit, va dans les mauvais lieux, afin d'en dépeindre les vices qui y grouillent, s'il paraît exulter en en montrant l'horreur, il faut se méfier car, la belle, la sublime Intelligence ne se prête pas à cette malsaine complicité, mais c'est sa caricature, la ruse, qui la remplace.

     L'homme qui trompe, ainsi que celui qui met à nu l'horreur pour s'en repaître et en nourrir les autres, ne sont pas des hommes intelligents, mais fourbes et rusés. Le Diable tente d'imiter Dieu, mais il ne peut que le singer.

     Viennent ensuite les savants qui, bien souvent, ne sont que des copistes, qui cherchent à utiliser pour leur profit une notion quelconque envoyée par la Lumière réelle. Ils l'érigent en dogmes et deviennent de ce fait, ennemis de l'intelligence et du libre examen. Semblables au visiteur d'un musée qui, se souvenant de l'emplacement des objets qu'il renferme, ne se demande pas si leur arrangement a pu en être modifié par le temps, ils se contentent d'affirmer à leurs semblables que les choses sont ainsi, et les paresseux, reculant devant l'effort de la recherche personnelle, acceptent leurs dires sans contrôle.

     On crée alors une fausse école ou une secte à laquelle tous devront se rallier sous peine d'anathème ou de ridicule.

     Quel sera alors le rôle des académies et des universités de tous ordres ?

     Garder la tradition, conserver et montrer les oeuvres du passé de la race.

     Parmi les membres de ces institutions, quelques-uns, en suivant bien ponctuellement les enseignements des novateurs d'autrefois, essayent de marcher vers un genre de progrès ; ils font bien, car ainsi ils développent un peu les rameaux de l'arbre ; d'autres, les plus hardis, tâchent d'en émonder certaines branches pour que cet arbre devienne plus gros et plus fort.

     Mais tout ceci sent le sépulcre !

     Les individus sans scrupule, imitent l'un et l'autre, selon les avantages du moment !

     La roue tourne ! 
     Les érudits discutent !
     La douleur étreint ! 
     Et les Sages pleurent !

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     Celui qui se contente de la science des autres, est semblable à une personne qui posséderait une horloge sans en avoir la clef. Ce serait pour elle un ornement inutile, mais rien de plus.

     Celui qui cherche, celui qui désire la Vérité, doit, avant tout, demander la Lumière intérieure, par la prière et la méditation, et ne rien croire avant d'avoir bien réfléchi, ni à ce qu'il a lu, ni à ce qu'il a vu ou entendu à l'extérieur.

     Les livres les mieux écrits, ceux même qui expriment le mieux les idées ne sont pas parfaits.

     Les langues ne font que balbutier des vérités.

     Tout ce qui arrive par les voies humaines est altéré et comme voilé.

     Si l'on réfléchit trop et si l'on ne demande pas à Dieu la Patience, l'Humilité, la Charité, il peut arriver que l'on ne croie plus à rien, qu'on s'arrête et qu'on ne fasse plus rien ! (Ceci dit pour le Raisonneur).
 

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     Les professeurs de philosophie enseignent aux uns la science (sagesse) des autres, mais eux ne sont pas obligés d'être des « sages ».

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     Les choses savantes et curieuses font souvent perdre de vue le Devoir, ce petit devoir simple de chaque jour, et ne donnent pas la patience et la bonté pour le réaliser.

     L'avancement spirituel ne se fait pas par de belles lectures, mais par des actes de Bonté.

     Celui qui écrit garde la responsabilité et le bénéfice de ce qu'il écrit.

     Celui qui lit profite du travail de son frère, mais n'a rien acquis s'il n'a pas agi.

     Pour trouver la Lumière qui est dans l'Évangile, il faut la désirer en toute sincérité, et avoir déjà essayé de vivre ce qu'on a compris, en mettant un peu d'amour vrai dans chacun de ses actes.

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     Les livres sacrés n'instruisent point...

     Ils sont seulement des questionnaires, auxquels l'homme doit répondre en lui-même et par ses actes.

     S'il s'y trouve quelques questions résolues, c'est pour encourager et mettre sur la Voie l'homme de bonne volonté.

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     Les « morts » se contentent de la forme (la lettre), les « vivants » ou ceux qui aspirent à la Vie, ont besoin du Pain de l'Esprit et personne ne peut L'avoir par autrui, philosophes, professeurs ou autres instructeurs !...

     Il faut soi-même l'acquérir, en réalisant dans ses actions, même les plus petites, l'enseignement de l'Évangile. (Ceci dit pour ceux qui ne sont pas nés de la chair).

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     Vous réclamez des « livres », vous voulez lire beaucoup pour votre avancement spirituel, dites-vous 

     Mais avez-vous donc déjà vécu strictement ce que vous avez lu ou entendu? Êtes-vous donc des chrétiens parfaits? L'Évangile ne vous suffit-il plus ?

     J'ai grand peur que vos cerveaux se troublent à vouloir, par curiosité, connaître les façons de penser de plusieurs guides

     Si donc vous avez trouvé un « ami », gardez-vous de le perdre. Si vous en voulez plusieurs vous n'en aurez plus, car quel est celui qui peut suivre deux routes à la fois ?

     Si vous voulez arriver au But, suivez le chemin que vous avez entrepris, sinon vous serez semblables à des lièvres qui courent de tous côtés sans savoir où ils vont.

     Le Ciel a placé sur notre destinée une Route droite et des chemins de traverse. Il y a également plusieurs Routes droites, et dans ces routes, différents guides, mais qu'est-ce que cela peut vous faire? Sinon hésiter ; ne faites donc pas comme certains des premiers chrétiens, qui ne savaient s'ils suivaient Pierre ou Paul !

     Suivez la VOIE DE L'ÉVANGILE, et si votre guide ne satisfait plus à vos nécessités spirituelles ou autres, demandez-en un autre au Maître, mais n'en suivez pas plusieurs à la fois.

     Suivez la VOIE DE L'ÉVANGILE qui conduit au Maître, et alors c'est à LUI que vous demanderez et c'est de LUI et par LUI que vous recevrez.

     Soyez donc fixes et non semblables au « Fou du Tarot ».

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(1) C'est la course à la fortune.
(2) Il est écrit: les pores crachent sur les perles et les foulent aux pieds.