XXXI. - NOS ACTIONS

     Beaucoup de personnes croient qu'elles ont « bien ou mal agi », le général croit qu'il a gagné la bataille, le législateur qu'il a fait de bonnes lois, l'artiste qu'il a créé un genre, l'artisan qu'il s'est sacrifié au travail, etc., etc...

     Eh bien ! au risque de vous déplaire, mais servant la Vérité avant tout, je dis que personne n'a encore rien fait ! (à part le Christ et Sa Cour).

     Tout ce que nous nommons pompeusement nos oeuvres, ne sont, en vérité, qu'exercices de développement, essentiellement nécessaires à notre entité pour, un jour, nous révéler tel ou tel. Pourquoi se croire « bon » ou « brave » parce qu'on a accompli des actes qualifiés ainsi par notre pauvre humanité ? L'un a donné de ses écus, l'autre de son temps, quelques-uns aussi s'imaginent s'être sacrifiés pour une oeuvre ! ! Hélas ! il faut bien vous enlever ces charmantes petites illusions, car tout cela n'est qu'exercices, « entraînement », pour une Heure où nous aurons à oeuvrer réellement. Cette Heure sera décisive à jamais. Préparons-nous donc bien pour devenir un jour, ce que dans le plus haut et le plus pur de notre coeur spirituel, nous désirons être réellement.

     Il est temps de ne plus jouer à la petite guerre, à la parade, à la poupée, (quoique tout ceci nous arrache bien souvent des larmes) ce ne sont quand même que jeux d'enfants, à côté de ce que nous sommes appelés à réaliser un jour.

     Quittons ces attitudes qui ne révèlent aux sages qu'un orgueil naïf, quand il n'est pas stupide, et, que le Ciel aidant, nous redevenions des petits enfants humbles devant les oeuvres de notre Père, tant pis si Ses Desseins déjouent « nos chers petits projets », détruisent « nos châteaux de cartes ». Souvenons-nous que tout, même les désillusions, même les déboires, tout concourt à notre future réalité connue de Dieu seul.
 

XXXII. - COMÉDIE HUMAINE

     En jetant un regard sur la « Comédie humaine », je voyais d'anciens acteurs qui, ayant abandonné la scène, se trouvaient, désoeuvrés et comme dépaysés, au milieu de leurs camarades.

     Les uns avaient joué des rôles de rois, de reines, et ne trouvaient plus d'emplois, sinon de valets de chambre ou de soubrettes ; d'autres, qui n'avaient été précédemment que laquais, avaient à ce moment les premiers rôles ; ces derniers, encore mal habitués aux grandeurs de la scène, montraient des attitudes et des gestes emphatiques, tandis que les premiers, qui avaient conservé leurs allures anciennes, gardaient des airs hautains, dans des emplois inférieurs.

     Mais je vis, à ma grande surprise, un être qui avait joué tous les rôles, s'appliquer à incarner le plus humble, que le « Régisseur » lui avait confié ; je compris que celui-ci seulement était vraiment artiste.

     Il est écrit : « Le plus grand sera le serviteur de l'esclave de l'autre. » (Évangile).
 

XXXIII. - EXISTER, C'EST AGIR

     Nul n'existe qui n'a déjà agi ; un philosophe a dit : «je pense, donc je suis ». NON, ce n'est pas suffisant !

     Nous ne sommes que des vibrions sans nom, sans personnalité, tant que nous n'avons pas oeuvré. C'est pourquoi l'homme étudie, sans s'en douter, pour oeuvrer un jour, par la Grâce de Dieu ou par la Puissance des Enfers.

     Appliquons-nous donc afin d'être prêts pour le Jour et l'Heure où le Père décrétera le Temps révolu pour nous de recevoir un baptême et un nom.

     Manger, boire, dormir, chanter, écrire des livres, fabriquer, vendre des objets, faire des inventions, etc..., etc... n'est pas agir, c'est copier la Nature.

     Mais ce qui nous est demandé pour le moment, c'est de bien nous appliquer aux diverses besognes qui nous sont échues ; cette gymnastique nous prépare pour notre Heure, et cela selon l'ardeur que nous y mettons, et l'esprit de dévouement que nous demandons chaque jour à Dieu.

     Il n'y aura de vivant et de vrai que ce qui aura vécu d'AMOUR.
 

XXXIV. - L'ANGE ET LA BÊTE

     Comme vous le savez, nous avons en nous deux êtres : l'ANGE et la BÊTE. Notre tâche est donc de soumettre la bête (corps) à l'ange (âme).

     Dans la sagesse antique, ceci était démontré par la fable de Bellérophon ; les Arabes disent que le corps est le cheval de l'âme, et enfin le CHRIST a dit à notre race qu'il fallait se dépouiller du vieil homme.

     Mais s'il y a deux êtres en nous, il y a nécessairement deux foyers de désirs à tendances contraires, ces centres se nomment coeurs. Il va donc falloir que l'un ou l'autre dirige notre être, c'est pourquoi nous sommes incités, en ce moment qui est décisif, à mettre le pied sur la bête ou sur l'ange, sur le coeur d'En-bas, ou sur le coeur d'En-haut.

     Il est donc bien compris que selon notre choix, nous serons conduits vers le lieu qui lui correspond. Il ne faut pas être brutal même envers soi-même, mais, néanmoins, il faut une certaine énergie pour arriver à l'un ou l'autre but.

     Pour parvenir à l'Esprit, il faut renoncer à tous les bénéfices physiques de nos actes.

     Pour arriver « En-bas », il faut renoncer à tous ce qui est Bon, Beau et Vrai.

     Hâtons-nous donc de choisir, car les indécis et les tièdes seront comme écartelés au jour de la lutte dernière.

     Ceux qui sacrifient à la Bête, ce sont ceux qui oubliant la Cause des causes et leur propre principe, ont tourné leurs regards vers la matière qui, en ce moment, est travaillée parce qu'elle doit laisser échapper les esprits-âmes divins qu'elle retient enchaînés depuis la Chute. De par la Puissance du Christ, les hommes-divins en s'en allant, garderont pouvoir sur cette Nature, mais son Chef, notre adversaire, ne veut pas perdre ses anciennes prérogatives, aussi afin de garder sa puissance, fait-il et fera-t-il des efforts désespérés, pour séduire à nouveau ceux qu'il retient encore.

     Mais tout ceci est prévu et il ne pourra aller à l'encontre des arrêts de Dieu. Cependant, malheur aux hommes qui auront donné leurs pouvoirs à la Bête, qui auront accompli les rites de sa religion en se laissant séduire par la Nature, ils s'en iront avec la Bête et son Chef dans les abîmes extérieurs où, d'après les Écritures, ils doivent être précipités

     Avant cela, il doit y avoir la grande et dernière Lutte dans laquelle chacun doit s'affirmer pour l'un ou l'autre côté.

     Si donc votre corps vous entraîne à la chute, diminuez de sa force passionnelle en le faisant jeûner car s'il vous commande déjà, Vous ne pourrez lui résister au jour de la Lutte, puisque l'Adversaire donnera à la Bête-humaine un grand pouvoir pour séduire ceux qui lui sont attachés et soumis.

     Que ceux qui aiment la Vérité se préparent : fasse le Ciel que les jouisseurs puissent encore faire pénitence.

     La pénitence n'est faite que pour dompter la Bête dans laquelle notre âme est comme enfermée, elle ne profite qu'à nous-même afin que notre corps ne nous entraîne pas à la chute.

     Ceux qui disent que la pénitence est faite pour être agréable à Dieu sont dans l'erreur, ils ont oublié que notre Père est bon, qu'Il ne veut pas notre peine, mais des enfants qui viennent à Lui librement.

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     La VÉRITABLE PUISSANCE qui réside seulement en Dieu ne nécessite pas la contrainte, le despotisme, comme le pensent souvent les pauvres humains ! C'est pourquoi l'Éternel, en qui résident la Prescience, l'Harmonie et la Puissance, laisse s'agiter toutes ses créatures, lesquelles s'essayent à jouer aux petits dieux en faisant bien souvent les diables... jusqu'à ce que tous ses enfants aient enfin réveillé en eux toutes les potentialités de la Vie dans un sens ou dans l'autre : car, ayant été créés libres, ils doivent librement aller vers un but.

     Alors, lorsqu'une race ou famille spirituelle a fini son Temps, lorsque l'Esprit qui en anime les membres en a fait vibrer toutes les facultés, le jugement arrive : mais c'est librement qu'elle aura choisi la Révolte et son Chef, ou la Soumission et Jésus.

     De partout sonne la « trompette » de la Révolte : ATTENTION ! car nos pauvres « oreilles » entendent bien mieux cette voix que celle de l'Ange dit Seigneur qui nous dit : soumettez-vous à ce qui vous arrive, car c'est justement ce qui vous est nécessaire pour atteindre le But.

     Je vous ai expliqué bien des fois que la vie d'Ici-bas n'est qu'un apprentissage, les exercices qu'elle comporte et que nous prenons bien souvent pour de grandes choses, ne sont en réalité que les moyens de développement de nos facultés immortelles.

     Tous nos travaux crouleront et s'en iront en fumée : à la fin il ne restera que les mobiles qui nous auront fait agir.

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     Vous me demandez une explication relative au LIBRE-ARBITRE ?

     Non, ce n'est pas sur ces mots que nous allons jeter un coup d'oeil, nous sommes si petits à côté de tous les grands qui ont abordé ce sujet, mais nous essayerons de comprendre qu'il nous est laissé la liberté de faire mal ou bien tel ou tel acte imposé par notre destinée, ou par tout ce qui nous dépasse ; oui, nous sommes libres de choisir entre la révolte et la soumission, l'égoïsme ou l'amour.

     Nous ne choisissons pas notre destinée, nous la subissons, mais Dieu nous laisse la liberté de choisir le principe de nos actes, la preuve de cette liberté c'est la lutte intérieure qui, si souvent, se livre en nous.

     C'est trois fois notre faute si nous sommes devenus esclaves de nos passions et de tout le mal que nous avons désiré et vécu.

     Dieu a créé des êtres libres qui, librement, doivent revenir à LUI, que ceux qui entendent comprennent, car le Père n'oblige personne.

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     Le vrai But de la vie c'est de devenir doux et humble de coeur.

     Confiance, espoir, mais humilions-nous si nous ne voulons pas être humiliés ! 

     Les « enfants prodigues » ce sont les Titans redevenus des petits enfants repentants, humbles et soumis.
 

XXXV. - LES DEUX MARQUES

     Je vous ai signalé maintes fois que nous aillions recevoir une MARQUE soit divine, soit infernale, souvenez-vous que cette oeuvre est commencée et que cette marque se voit déjà sur certains visages.

     Les divers anges d'En-haut, et aussi ceux d'En-bas, sont à l'oeuvre. Vous êtes libres de choisir, mais nul ne peut y échapper.

     D'ici quelque temps, vous serez si étonnés de voir des êtres ayant tant de bonté envers toutes les créatures, que vous vous demanderez d'où leur vient cette vertu, et vous en verrez d'autres se révoltant contre tout ce qui existe et ayant une attitude à faire peur.

     Ce sont là les deux Marques : ATTENTION, GARDEZ-VOUS DE JUGER, car c'est d'après votre propre jugement porté sur vos frères, que vous serez jugés vous-mêmes. je vous montre ces choses non pour vous induire en tentation, mais au contraire pour vous mettre en garde contre vous-mêmes. Donc regardons en nous dans le fond de notre coeur afin d'y faire le nettoyage s'il y a lieu ; je vous l'affirme, pas un de nous ne peut se flatter d'être sans égoïsme, sans orgueil, sans défauts, car sa présence Ici-bas serait inutile (même les serviteurs du Maître en ont accepté afin de pouvoir être utiles). Chacun de nous a donc un ou plusieurs défauts à combattre, et, pour le reconnaître, il suffit de regarder ce que nous reprochons le plus à ceux qui nous entourent, ce qui, en eux, nous fait le plus souffrir, c'est là exactement ce qui correspond à nous, à nos défauts.

     Les MARQUES sont libres, mais si vous êtes trouvés à droite, vous ne recevrez pas la Marque de gauche, et réciproquement...

     ALLEZ DONC OÙ IL VOUS PLAÎT...

     Il est bon de préciser cette question capitale qui intéresse toute l'humanité :

     A force de suivre la « route du devenir » nous nous trouvons, en cette Heure, en face d'un gigantesque point d'interrogation.

     Où voulez-vous aller? Que voulez-vous être? Reconnaissez-vous un Maître ? Quel est-il ?

     Il faut absolument que d'ici peu de temps, nous ayons fixé notre choix : Si vous allez au Bien, faites le Bien,

     Si vous allez au mal, faites le Mal.

     Et cela selon vos aptitudes, vos milieux, vos moyens...

     Mais, me direz-vous, que deviendront ceux qui ne sont pas avertis? Ne craignez rien, la Voix de l'Ange se fait entendre, soit dans le recueillement, soit par la voix de la conscience, à tous ceux qui sont attentifs.

     Et ceux qui ne choisiront point? Ils se trouveront ou plutôt iront du côté du Prince de ce monde, attendu qu'ils auront toujours sacrifié leur conscience à ce dernier.

     Vous êtes avertis, allez donc chacun en votre lieu, en suivant la route que vous aurez préférée et que vous préférez encore.

     Vous ne direz pas je ne savais pas, car je rendrai témoignage !

     Qu'importe celui qui vous le dit, si ce qu'il vous dit est bien.

     Hâtez-vous et ne vous lamentez plus !...

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     L'HEURE approche... oui l'Heure vient où tout sera consommé !

     C'est l'heure de la séparation de l'ivraie d'avec le froment.

     Tout ce qui a eu vie sous notre Soleil depuis le commencement passera au crible.

     Ceux de droite iront comme d'eux-mêmes à droite,

     Ceux de gauche iront comme d'eux-mêmes à gauche.

     Et chacun au bout y trouvera son Maître. Heureux, à ce moment, celui qui aura choisi le BON. Mais le choix ne se fait pas seulement en fixant son désir, il faut encore faire le chemin qui mène au lieu ou état choisi :

     La Soumission dans les épreuves purificatrices de la vie, mène au Christ (cette voie c'est la crucifixion de la chair et de la volonté d'En-bas).

     La Révolte, en petit comme en grand, mène au point où se trouve son principe, mais elle conduit aussi vers le premier qui a agi ainsi, c'est-à-dire le Prince des Révoltés.

     Comme dans les initiations antiques, où deux coupes étaient offertes au néophyte, deux voies sont toujours devant l'Humanité, et pour chaque acte il y a toujours deux façons de l'accomplir; deux principes à notre décision, deux buts qui s'offrent à notre choix.

     Deux voies sont ouvertes devant nous, et cela correspond au jugement ; pourquoi préférons-nous l'une à l'autre? Ce sera la somme acquise en Bien ou en Mal qui nous y prédisposera, qui fera pencher la balance, hâtons-nous donc vers notre But. Les uns vers l'abnégation de soi-même, vers Jésus et son Évangile de Pardon et d'Amour, les autres vers le Sabbat des jouissances égoïstes, les délices enivrantes de la Terre, le Veau d'or et le Prince de ce Monde.

     Bien malheureux ceux qui riront !!! mais comme l'Heure est là, leurs rires resteront figés sur leur face animale en un rictus effrayant.

     Que ceux qui entendent comprennent et agissent selon leur sens car le Père n'oblige personne.

     Si cette Heure dure encore c'est qu'il a été demandé qu'elle soit prolongée, afin que ceux qui n'avaient pas encore oeuvré puissent le faire, et pour permettre à ceux qui n'avaient encore rien fait de se mettre à l'oeuvre.

     Hâtez-vous donc, car vous ne vous souvenez plus de ce que vous avez fait dans le passé, et vous ne savez pas si c'est votre dernière journée.

     Le Diable va essayer de tout brouiller, car c'est là son rôle : beaucoup qui jouissent égoïstement de leurs biens en faisant des simulacres de pitié et de piété se croiront dans la Vérité, parce que leurs yeux se sont fermés aux misères des autres, leur coeur s'est refusé au pardon, la loi de Jésus n'a été pour eux que lettre morte, ils n'ont pas voulu être solidaires de ceux qui souffrent. Du bout des doigts et comme avec dégoût et ostentation, ils ont donné l'aumône et ont paru faire le bien.

     Parmi ceux-ci il y en a de riches et de pauvres, car, tour à tour, vous avez tous passé par le Haut et le Bas, afin que l'on puisse vous voir à l'oeuvre.

     Jouez, chantez, écrivez, parlez, étudiez, oeuvrez, semez, récoltez, bâtissez... faites toutes choses selon vos conditions, comme si vous vouliez faire plaisir à tous ceux qui bénéficieront de vos oeuvres, priez le Seigneur de les bénir afin qu'elles leur fassent du bien de toutes façons, et, ne vous inquiétez plus du reste.

     Ceux qui trembleront, ceux qui auront peur, en entendant cela, ce sont les timides et les incapables, ils n'ont point de confiance en la bonté de Dieu car eux, ils n'ont aucune bonté pour leurs frères. (Elles dérivent l'une de l'autre).

     Ceux qui souriront à cet avertissement, sont ceux dont l'être est plein des choses de ce monde, leurs yeux sont fermés au Ciel.

     Ceux qui grinceront des dents en écoutant cela, sont ceux qui, déjà, ont leur âme dans la géhenne.

     Faites donc tous de grands efforts sans vous lamenter, sans rire et sans grincer ni vous décourager, car le Père est infiniment Bon, et si vous mettez de la bonne volonté, Il aura pitié des « pauvres selon le Ciel ».
 

XXXVI. - DÉVELOPPEMENT DE L'ÊTRE HUMAIN

     L'être humain (comme je vous l'ai expliqué bien des fois) est composé de trois centres, il est comme une image de Dieu, mais en négatif ou réceptif seulement.

     Ce triple tabernacle a été donné à l'homme pour lui permettre de recevoir, à mesure qu'il en a besoin, le triple Rayon de Dieu son Père ; ce triple courant pénètre son triple centre de réceptivité, ensuite l'âme de l'homme s'en sert pour oeuvrer selon les lois qui régissent les principes (monde divin) c'est là ce qu'on appelle faire la volonté du Père. Quant à l'adoration proprement dite, elle est toute intérieure, mais elle doit aussi se manifester extérieurement par des actes.

     Aidez au développement des créatures que vous rencontrez, c'est là l'adoration vraie, sans juger ni ces êtres ni leurs oeuvres, vous disant simplement . « si mon Père les laisse vivre et agir ainsi, Il est aussi leur Créateur et pourrait les arrêter, les pousser, etc., etc., donc, s'Il ne le fait pas c'est sans doute qu'il veut que ce soit ainsi et par conséquent, c'est bien, car de Lui, nous ne pouvons attendre que la Vérité, le Bien, l'Ordre, et si cela nous paraît le contraire, c'est que nous ne comprenons pas, donc, inclinons-nous ».

     Le laboureur sait que le blé qu'il sème pourrit avant de lever et de produire son grain, mais avec sagesse, il attend que la moisson mûrisse pour juger de la récolte.

     Faisons donc ainsi, laissons tout croître et même aidons tout être à se développer, et attendons l'heure.

     Aider à la « culture des fleurs du jardin du Père » c'est donner à chacun, jusqu'à satiété, de l'Amour, de la Bonté ; quand cet être en sera saturé, cet Amour débordera sur lui et il deviendra bon, car il sera nourri de Bonté, inondé d'Amour. (Il faut bien donner à la terre autant d'eau qu'elle en peut absorber pour que le travail de la germination se fasse et que la récolte soit belle).

     Il est très important de faire bien les plus petites choses.

     Vous savez déjà que nous sommes comme un microcosme dans le macrocosme, et que si dans l'être humain, toute la Création est représentée, c'est précisément parce que nous sommes les rois de cette création, ou plutôt que nous devons atteindre à ce But.

     Si nous sommes de bons princes dans nos États, qui sont en « défrichement » nous devrons donc nous occuper de tout ce qui constitue notre domaine et ne dédaigner qui ni quoi que ce soit.

     Chaque journée humaine est marquée d'une tâche particulière. Nous sommes comme en reconnaissance, en visite dans nos états, et si nous y rencontrons des discordes, des haines, des antipathies, des passions, des orgueils, des révoltes, etc., notre devoir est de faire rentrer dans l'ordre tout cela, par la Puissance du Sceptre que le Christ nous a donné et qui s'appelle AMOUR.

     Faisons des efforts pour bien comprendre, car rien au monde n'est plus intéressant pour nous.

     N'oublions pas que nous sommes (seulement) en chemin de conquête et que chaque jour et même chaque heure, peut et doit nous conquérir quelques parcelles de notre futur royaume.

     Mais voilà la difficulté :

     Notre centre de réceptivité, de perceptivité à ce sujet, se trouve d'être justement notre coeur, de là les douleurs que nous éprouvons et que nous supposons venir des défauts de ceux qui nous entourent.

     Le premier des exercices consiste à essayer de supporter ses frères sans les juger.

     Le deuxième à leur être utile.

     Enfin troisièmement, à leur être agréable en les aimant comme Jésus nous a aimés.

     La Voie qui mène à notre But, au Pays de la Vie, semble folie aux hommes affairés, à ceux qui ont mis en jeu toutes leurs facultés pour satisfaire le « soma », le corps. Et pourtant c'est la seule et unique voie qui puisse nous sortir de ce labyrinthe où nous errons depuis nombre de siècles.

     Jésus a ouvert une petite porte très étroite, tâchons d'y passer ou continuons de tourner jusqu'à l'effondrement de la chair, après, après... vous verrez bien...

     Il existe une « usine » où l'on refond les vieux matériaux qui ne sont plus utiles à rien... Il en sera reparlé...
 

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     L'homme est comparable au végétal, son développement se fait dans le même sens : voyez un arbre, s'il est planté dans un mauvais terrain, il va, par ses racines emprunter ailleurs sa nourriture, ainsi font les hommes.

     Tous nous avons besoin d'être alimentés ; tous nous avons des appétences plus ou moins bizarres selon nos types.

     Pendant que nous nous formons dans le sein de notre Mère - Nature, ou plutôt que se forme notre entité terrestre, nous sommes comme des voleurs gloutons, qui prennent çà et là ce qui nous semble bon.

     Puis nous cherchons l'amitié ou plutôt les caresses, et une fois rassasiés, nous empruntons encore ailleurs pour nos appétits plus élevés, jusqu'à ce qu'enfin nous arrivions à demander à Dieu Lui-Même de nous assouvir.

     C'est alors que le JARDINIER CÉLESTE nous envoie la ROSÉE BIENFAISANTE et DIVINE qui fait se développer notre âme, laquelle est appelée à maîtriser notre corps pour la lutte dernière, celle à laquelle nous sommes tous assignés, dans la Grande Vallée mystique de Josaphat !

     O Homme, garde bien ta Femme et prépare-la à ce grand jour, car ne pourront prendre part à cette lutte que des êtres complets :

          I positif et    – négatif forment l'être complet +

     Les rafales succèdent aux rafales, mais un jour le BEAU SOLEIL se lèvera pour tous...

     EN ATTENDANT, OEUVRONS ET NE DÉSESPÉRONS PAS...
 

XXXVII. - SCHÉMA DE L'HOMME SPIRITUEL
 

LÉGENDE. - Dans la tête On remarque des yeux et des oreilles qui correspondent à la pensée (cerveau) et au cervelet, réceptacle de l'ambiance , puis un nez et des narines qui correspondent aux poumons et au coeur ; et enfin une bouche et une langue qui correspondent à la vie (nutrition), et à la force d'agir (mouvements) (1).

Tout ceci appartient au triangle infernal, mais peut servir de moyens au Ternaire divin, ainsi qu'il est expliqué ci-après.

Et les trois ternaires doubles se résument en deux simples qui représentent l'un, celui que nous devons recouvrer qui est le spirituel, et l'autre celui d'En-bas que nous quittons, et en le quittant nous le gagnons, car Jésus a dit que celui qui, librement, quitte une chose, la recouvrera bien au-delà d'elle-même.

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     Avant sa descente-chute dans les enfers ou abîmes de la Nature, l'homme n'avait (schématiquement) qu'un seul ternaire, lequel était rempli du rayon de Dieu, Père-Vie, Fils-Amour, Saint-Esprit-Intelligence.

     Lors de la Chute, le triple rayon divin se retira du ternaire humain qui resta comme vide. Le Prince des Enfers lui donna alors le ternaire d'En-bas qu'il remplit de son triple mais infernal rayonnement.

     De ce fait, l'homme apprit à connaître une partie de la Création qu'il ignorait ; mais n'ayant plus la Sagesse divine, il dut errer dans toutes les contingences de cet état pour lequel il n'avait pas été créé.

     Les conséquences de ses errements furent incalculables et lui créèrent une personnalité adéquate aux divers états par lesquels il était obligé de passer. Les Initiateurs de ces plans (Spiritus mundi), lui enseignèrent alors les moyens de dominer la matière, et lui donnèrent la connaissance des rapports qui existent entre le Serpent (Spiritus mundi, âme naturelle sidérale) et la Création extérieure produite par le mélange des quatre éléments et mue par les forces vitales du Serpent. Cette science fut nommée Magie, c'est-à-dire Maîtrise. Mais pour l'acquérir, il fallut avoir recours à Celui qui la dirigeait,... d'où la Théurgie, c'est-à-dire évocation des dieux.

     L'Homme eut donc commerce avec les divers dieux de la Nature ; mais ceux-ci, en compensation de ce qu'ils donnaient, exigèrent que l'homme leur fit offrande de son entité divine, renonçant ainsi à un retour à sa Mère Patrie.

     Ceci était un rapt, car nul, quel qu'il soit, n'a le droit de garder pour lui et à jamais, aucune des créatures que le Père a créées libres. Néanmoins l'Homme, fils de Dieu, ayant donné sa parole, il fallait pour le délivrer, le racheter. C'est à ce moment qu'intervint le Verbe manifesté par Jésus, le CHRIST.

     Depuis Sa venue, l'homme peut recouvrer son entité divine, mais il ne doit plus sacrifier aux dieux de la Nature, il doit réveiller progressivement son ternaire divin endormi en lui, le revivifiant par le triple Rayon de l'Éternel : c'est ce qui se produit lorsqu'après avoir demandé à notre Père notre pain quotidien, nous nous servons de cette grâce pour pardonner, aimer, donner et agir harmoniquement avec le Christ, en comprenant peu à peu les devoirs qui, nous incombent en tant que « fils de Dieu ».

     La première des épreuves purificatrices que l'homme s'imposera, c'est : le renoncement à tous les pouvoirs humains et extra-humains acquis depuis sa désobéissance ou révolte.

     Il devra se soumettre à tous événements logiques et même à certains qui lui paraîtront illogiques.

     Regarder en dedans de lui au lieu de chercher à voir à l'extérieur.

     Se réjouir des luttes qui nécessitent l'intervention de la Trinité, puisque c'est le seul moyen de reconquérir l'entité réelle.

     C'est en somme se dépouiller du « Vieil homme » et suivre la Voie que Jésus nous a tracée.

     Voilà donc en quoi consiste le renoncement.
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(1) Voir Lueurs Spirituelles, T. II. L'Homme.