27 août
Bouquet spirituel: «Ne fallait-il pas que le Christ souffrît, et entrât ainsi dans Sa gloire ?» Lc 24, 26
SAINT JOSEPH CALAZANZ
Fondateur des Écoles Pies
(1556-1648)
Joseph Calazanz était Espagnol et de race royale. Dès l'âge de cinq ans, il s'armait d'une petite épée, se mettait à la tête de ses compagnons et s'élançait pour faire, comme il le disait naïvement "la guerre au diable." Dès son jeune âge il récitait le Rosaire, prêchait ses petits camarades et présidait des exercices de piété. Avec avidité il écoutait la lecture de la Vie des Saints en famille; il s'essayait déjà à suivre leurs exemples, prenait son repos sur la dure et trouvait mille moyens de faire pénitence. Au collège, on l'appelait le petit Saint; ses succès y furent, du reste, à la hauteur de sa vertu. Il avait vingt-cinq ans, quand ses parents lui proposèrent un riche mariage; mais le saint jeune homme avait fait voeu de chasteté et n'aspirait qu'à l'apostolat.
Dieu favorisa sa vocation en lui envoyant une maladie fort grave, dont il guérit miraculeusement. Ordonné prêtre, il occupa pendant huit ans de hautes charges dans son diocèse, où un bien immense s'opéra par son zèle; mais il entendit plusieurs fois une voix lui dire: "Va à Rome, Joseph, va à Rome!"
Il quitta tout pour suivre l'appel de Dieu, et partit pour Rome en pèlerin pauvre et inconnu. Il eut occasion de s'y dépenser généreusement, en attendant la manifestation définitive de la Volonté de Dieu: visiter et soigner les malades dans les hôpitaux, exhorter les prisonniers, consoler les pauvres, tel était, avec ses exercices de piété, le programme de ses journées. Levé à minuit, il se livrait à une longue méditation en présence du Saint-Sacrement, récitait Matines et Laudes à genoux, faisait ensuite la visite des sept basiliques à jeun, course de douze à quinze kilomètres et passait une partie de son temps à l'étude. Les ceintures de fer, les cilices, les flagellations, les jeûnes, complétaient son règlement de vie.
Que d'âmes lui ont dû leur salut! Il suffisait de tomber entre ses mains pour être assuré d'une conversion sincère. Après cinq ans de cette rude vie, Joseph éclairé sur les besoins du peuple, sentit la nécessité de fonder des Écoles gratuites: c'était l'oeuvre voulue de Dieu; elle prit le nom d'Écoles pies. Quelques années après, il pouvait dire: "Si j'avais dix mille religieux je pourrais les employer dans un mois, tant on m'en demande." Il mourut, après s'être dévoué cinquante-deux ans à l'éducation de la jeunesse: "Gagner une âme, disait-il souvent, oh! combien cela vaut! combien cela plaît à Dieu!"
Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950.