La religion de combat par labbé Joseph Lémann Livre Quatrième Les enfants de lumière contre les fils de ténèbres Chapitre Premier Avec la pierre angulaire
I Le Christ est la pierre de langle. Ainsi la salué, dans un de ses plus beaux mouvements prophétiques, David son royal ancêtre: La pierre, quont rejetée ceux qui bâtissaient, a été placée à la tête de langle. Cest le Seigneur qui a fait cela; et cest la merveille qui est sous nos yeux. Cest ici le jour qua fait le Seigneur; réjouissons-nous et soyons pleins dallégresse. Quelques jours avant quil fût rejeté par la nation juive, Jésus-Christ se déclara lui-même pierre de langle, en sappliquant les paroles de son ancêtre: Expliquons donc cette locution célèbre. Un court aperçu préalable darchitecture est nécessaire: quest-ce que la pierre angulaire dans un édifice, dans une construction? Langle dune maison est formé, comme on peut le constater à chaque pas, par la jonction de deux murailles. En se rencontrant lune contre lautre, deux murailles forment un angle: il ny a quà regarder pour comprendre. Dans cet angle, la pierre angulaire est la solide pierre de taille qui, posée et enfouie dans le sol, supporte sur elle-même les deux murailles et leur permet ainsi de se joindre, de se réunir. Grâce à elle, les deux murs, celui de droite, et celui de gauche, se rencontrent, sunissent et persistent dans leur union. Tel est le rôle de la pierre angulaire. Ainsi quon le voit, cest un rôle de réunion. Appliquée à Jésus-Christ, cette locution signifiait que, puisquil était le Messie, son rôle devait consister à rapprocher et à unir ce qui était divisé, ce qui était distant, soit de Dieu à lhomme, soit de lhomme à lhomme. Et en effet, Jésus-Christ napparaît-il pas vraiment, dans limposante série de dix-huit siècles, comme langle damour qui a tout réuni? Quon en juge: En Lui, ces deux familles, dont lune est la très sainte Trinité, et lautre lhumanité, ne se sont-elles pas unies dune façon ravissante? Ainsi que chante lÉglise dans une de ses hymnes de triomphe, le Verbe de Dieu sétant fait chair, ces deux maisons, dont lune est celle du Très-Haut, et lautre, bien infime, la nôtre, se sont trouvées étroitement unies. Participant à lune et à lautre, le Christ est devenu leur angle damour! Ce rôle, il le continue, tous les jours, dans lÉglise catholique, où faisant devenir, par ses sacrements, les chrétiens enfants de Dieu, il joint incessamment la terre au ciel. Mais de plus, avant que vînt la Révolution, le Christ nétait-il pas langle damour dans la société civile elle-même? Navait-il pas rapproché, uni, et les riches et les pauvres, et les maîtres et les esclaves, et les Barbares et les peuples de Rome et dAthènes, et la race blanche et la race noire? En Lui, tous les enfants dAdam sétaient inclinés les uns vers les autres, joignant leurs curs et leurs mains. Parmi eux, hélas! ont toujours existé des distances, des contrastes, des castes, des inimitiés, des extrêmes; mais en Jésus-Christ, ces distances sétaient effacées, ces contrastes sétaient harmonisés, ces castes sétaient fondues, ces inimitiés sétaient adoucies, ces extrêmes sétaient touchés: lattrayante pierre angulaire avait fini par tout subjuguer, par tout faire rentrer en conjonction damour! Cest de la sorte quavaient pu se former les nations chrétiennes. Quétaient-ce, en effet, que les nations chrétiennes? Dadmirables communautés dhommes et de peuples unis par la foi, par la tradition, par la langue, par les moeurs, par le sol, et aussi par la vocation de répandre la vérité, déclairer les nations moins avancées vers Dieu, et de leur porter, au prix du travail et au hasard de la mort, les biens éternels, la justice et la civilisation. Mais de toutes ces gloires dont les nations chrétiennes étaient justement fières: de leur foi, de leurs traditions, de leur langue, de leurs murs, de leur sol, de leur vocation, nétait-ce pas le Christ qui en était la base? nétait-ce pas Lui leur angle de réunion? Et ainsi, autour du Christ, divine pierre angulaire, sétait formée et se développait, depuis dix-huit siècles, dans un magnifique concert de pondération et davancement, cette triple merveille: lÉglise catholique, les nations chrétiennes, la civilisation. Mais voici quen 1789, la France a donné le signal dun nouvel ordre de choses, et dans linauguration quelle en a fait, la pierre angulaire, le Christ, a été rejeté. II Ce quil en coûte de sêtre écarté de la divine pierre de langle, les malaises de la France et des autres nations, et les calamités qui pèsent sur elles toutes, sont là pour le faire comprendre, si lon veut réfléchir et conclure avec loyauté. Un souvenir banal, un détail de la tour de Babel, trouvera bien ici sa place, puisquil sagit dédifice social et de pierre de langle. La Bible a conservé le cri par lequel les hommes dalors, dans les plaines de Sonnaar, sexcitèrent à leur oeuvre de construction, sans tenir compte de la Divinité: Venez, se dirent-ils les uns aux autres, faisons des briques, cuisons-les au feu, et bâtissons-nous une cité et une tour dont le faîte aille toucher le ciel. Mais la Bible a conservé également un autre cri dont la puissance se fit sentir dans les étages de la tour en construction; il descendait des cieux comme léclat dun tonnerre et disait: Venez, et confondons tellement leur langage quils ne sentendent plus les uns les autres. Cétait le Dieu des vengeances, qui convoquant le Conseil de ses trois divines Personnes, opposait société à société, dessein à dessein. Venez et bâtissons, avaient dit les hommes; Venez et confondons, répondait Dieu. Sous ce tonnerre du venez et confondons, les hommes de Babel se troublent; leurs esprits se brouillent, leurs langues ne prononcent plus de même, leurs mots ne sentendent plus; et pour éviter de plus grands malheurs, ils se séparent précipitamment et sen vont dans toutes les directions. Ne semble-t-il pas que, au-dessus de la société superbe en voie de construction à la date de 1789, le même tonnerre du venez et confondons, se soit fait entendre? car, depuis lors, quelle confusion! «Les passions mal assorties hurlent toutes ensemble,» sécriait un jour, à la tribune, Berryer. Il disait vrai. Aussi bien, la situation est autrement redoutable quà Babel. Car, lorsque les premiers humains ne purent plus sentendre, lÉcriture dit simplement «quils se séparèrent»; tandis que, dans notre Babel agrandie, comme il est matériellement impossible de se séparer et daller ailleurs, lespace nétant plus libre, on est toujours sur le point den venir aux mains et de sentre-détruire. Entendez-vous gronder et sapprocher les hordes du socialisme? Ces hordes avec leurs appétits sont le résultat logique du rejet de la pierre de langle. En Jésus-Christ, les riches et les pauvres, les patrons et les ouvriers, sétaient inclinés les uns vers les autres et avaient uni leurs mains, ayant, dans lÉglise maison de Dieu, le même rang, les mêmes droits, les mêmes honneurs: exactement comme deux murailles qui, étant reliées par un angle, ont la même élévation et la même destination. Mais la secourable pierre angulaire ayant été rejetée de la société civile, un écart terrible sest produit, et le voici dénoncé, cet écart: Chaque jour, dans tous les pays, larmée de ceux qui ne possèdent rien, larmée des salariés, larmée des prolétaires augmente. Elle est devenue innombrable. Cest à elle que le socialisme sadresse. Il ne dit pas immédiatement: Reniez vôtre Dieu; il dit: «Prolétaires de tous les pays, unissez-vous.» Il dit encore de sa plus puissante voix: «Travailleurs, ayez conscience de vous-mêmes, de vos privations, de vos droits, de votre nombre, de votre force.» «Prolétaires de tous les pays, unissez-vous;» ce qui est limmense danger de lheure actuelle, car cest le réveil soudain de la haine de classe. Le socialisme réveille lesprit déclassé pour en faire un esprit de convoitise, un esprit de défiance, un esprit de vengeance, un esprit de révolte. Lesprit de classe quil veut est la haine de classe. Or, il nest pas de haine plus profonde, plus tenace, plus implacable que cette haine, parce quelle se croit légitime. Là est le résultat le plus funeste de la propagande socialiste actuelle. Cest là quon sème le vent jusquà ce que vienne la tempête. «Il faut faire en sorte que le peuple ait conscience de lui-même, a dit un chef socialiste; le jour où ce résultat sera obtenu sera le jour de laction.». Vous lentendez, laveu est complet: avant de marcher à la conquête du pouvoir, le socialisme veut conquérir le prolétariat. Voilà pourquoi je me sens forcé de pousser un cri de détresse à la pensée de ce qui arriverait si le socialisme parvenait à entraîner pour quelque temps seulement les masses organisées du prolétariat international. Il y aurait dans la société des convulsions épouvantables. Lhistoire de lhumanité serait témoin de la révolution la plus vaste, la plus furieuse, la plus pleine de ruines qui fut jamais. LÉcriture se sert de cette métaphore: les deux oreilles en tinteront, tinnient ambæ aures. Outre les grondements du socialisme, un autre phénomène social terrifie: le défilé des empires. Une seule fois dans lhistoire du monde, ce défilé avait eu lieu; Daniel lavait annoncé, en vue du Christ qui devait venir. Lempire des Assyriens est remplacé par lempire des Chaldéens ou de Babylone; lempire des Chaldéens est remplacé par lempire des Perses ou de Cyrus; lempire des Perses est remplacé par celui dAlexandre et des Grecs; et enfin, lempire romain les absorbe tous et disparaît à son tour, ou plutôt se transforme. On voit, dit Bossuet, ces fameux empires se présenter successivement et tomber pour ainsi dire les uns sur les autres; et sur leurs ruines à tous, apparaît Jésus-Christ, lempire du Fils de lhomme. III Une tentation a troublé dans nos rangs, des frères découragés, cette tentation : Ne serait-il pas préférable, et opportun, d’abandonner cette société en confusion, comme autrefois on abandonna Babel, et d’attendre à l’écart une société nouvelle que nous apporteraient les événements? Gardons-nous de cette extrémité: l’abandon ne serait pas chrétien. On abandonne le christianisme, mais le christianisme n’abandonne jamais. Voilà pourquoi les enfants de lumière ont le devoir non seulement de retenir, mais de rapporter la pierre de l’angle: de la rapporter à une société merveilleuse dans ses découvertes et sincère dans ses aspirations, mais désorganisée par les fils de ténèbres et surtout par des principes de ténèbres. Repoussons les ténèbres, respectons les aspirations, applaudissons aux découvertes, et leur apportons la divine base charitable sans laquelle ces merveilles ne subsisteraient pas. De la sorte, ce sera rajeunir la société, sans la décourager, ni l’aigrir davantage. En effet, comment le rajeunissement s’obtient-il? Saint Thomas d’Aquin répond: Il s’obtient en se rapprochant de son principe, ce qui veut dire: que toutes les fois qu’un être revient à ce qui fut sa source de vie, de force, d’éclat, de beauté, il rajeunit. Exemples: Un enfant égaré, en revenant au foyer natal, son principe, sent des flots de vie rentrer, avec le repentir, dans son âme. En revoyant les lieux qui furent témoins de notre enfance, tout notre être tressaille et aspire à un mystérieux renouvellement. Lorsque vint en Judée Celui qui, à cette question: Qui êtes-vous? répondit aux Juifs: Je suis le principe: moi qui vous parle, lhumanité, qui était dans un état voisin de la décrépitude, trouva, dans ce principe adoré, un si merveilleux rajeunissement, que, jusque dans ses usages, elle recommença les siècles. Enfin, un peuple lui-même rajeunit, toutes les fois quil sinspire de ses glorieux commencements, quil médite les gestes héroïques de ses pères et lépopée de son berceau. En pleine décadence dIsraël, il y eut tout à coup les Machabées, parce quils dirent: Nous obéirons, à la loi de nos pères. Tous ces exemples ne sont-ils pas mille fois consolants? La proposition de lAnge de lÉcole est donc admirablement vraie: Lorsquon revient à son principe, toujours on rajeunit. Rajeunissez la société, ô catholiques, en la ramenant à son principe, en lui faisant retrouver, par tous les moyens possibles, par toutes les combinaisons de lamour, Jésus-Christ si bon, si miséricordieux, si compatissant; Ne vous tenez pas à lécart, mais réparez lécart davec la pierre de langle! IV Vous avez donc lespérance, nous répliquera-t-on, de voir lantique jonction se rétablir entre la société et la céleste pierre angulaire? Oui vraiment, mais sous les aspects que la divine Sagesse tient en réserve. Dabord, les destinées de la pierre angulaire sont assurées de la continuation de leur magnificence. Simaginerait-on, par hasard, quelle demeurera dans le rebut où les gouvernements lont mise et reléguée? Si elle sy prêtait, elle ne serait plus la pierre vivante. Cest son nom encore, dans les Écritures. Nimporte quelle autre pierre est inerte; déplacée, elle demeurera dans le coin où on laura reléguée; mais celle-là, elle est vivante, elle ne se résigne point à linertie! Dès laurore des siècles, quoique tenue en réserve, elle faisait mouvoir les empires. En tête du livre du monde, C est de moi quil est écrit: les empires sarrangeaient et se dérangeaient en vue de sa réception. Et maintenant quelle sest manifestée et que, visible à la conjonction des siècles anciens et des siècles nouveaux, elle a vaincu le chaos païen et en a tiré, aux regards des hommes et des anges, ces merveilles nommées lÉglise catholique, la chrétienté, la civilisation, on simagine quelle se soumettra à un état de rebut et dinertie! Détrompez-vous, orgueilleux législateurs qui vous inspirez toujours de 89. La pierre vivante, humble dans ses fondements qui sont la crèche et la croix, est fière dans son édifice qui est lÉglise catholique ou universelle. Vous ne voulez plus delle à la base de la société nouvelle et des nations modernes: le ciel saura prendre en sa faveur dautres dispositions. Lesquelles? Le Livre inspiré de Job les fait pressentir: «Le Seigneur parla à Job du milieu dun tourbillon et lui dit: Où étiez-vous quand je jetai les fondements de la terre? Dites-le-moi, si vous avez de lintelligence. Savez-vous qui en a posé la pierre angulaire, alors que les astres du matin me louaient tous ensemble, et que les anges poussaient des cris de joie? Ainsi donc, au moment où le Créateur posa la pierre angulaire du monde, qui est le Christ, but suprême de la création, les astres du matin et les anges rivalisaient de louanges et de réjouissance. Et, dans la suite des âges ce fut une coutume chez les anciens de placer toujours la pierre fondamentale des édifices au milieu des chants et au son des instruments, comme pour rappeler et perpétuer lhonneur rendu à la divine pierre angulaire du monde. Eh bien, il nest pas nécessaire dêtre prophète pour annoncer que ces transports dallégresse et ces témoignages dhonneur se retrouveront à légard du Rebuté de 89. Vous navez plus voulu de Lui comme pierre de langle dans votre nouvel édifice, imprudents architectes; le ciel saura prendre, à son tour, des dispositions nouvelles à son égard. Cette pierre vivante va se mouvoir en dehors du gouvernement de la France qui la mise au rebut, en dehors de la Chrétienté qui nexiste plus; elle va se mouvoir et attirer les peuples dune autre manière. De nouvelles terres, de nouveaux cieux, sorganiseront autour delle, entreront en conjonction avec elle: il faudra du temps, elle prendra son temps! Mais un jour viendra où les cris de joie, les chants et le son des instruments se feront de nouveau entendre; et la péroraison de lhistoire du monde verra se renouveler la même fête quà sa genèse: les astres du matin et les churs des anges applaudissaient au placement de la divine pierre angulaire; les applaudissements recommenceront, car elle est indéracinable! Mais que doit-on penser des nations de lEurope? Leurs destinées ne sont-elles pas compromises? Évidemment, un peuple qui consommerait sa rupture avec la pierre de langle sexposerait à une ruine inévitable. Léon XIII le disait hier: La prospérité des peuples et des nations vient de Dieu et de sa bénédiction. Si un peuple, loin de reconnaître cette vérité, va jusquà se soulever contre Dieu, et dans lorgueil de son esprit lui dit tacitement quil na pas besoin de lui, la prospérité de ce peuple nest quun fantôme destiné à sévanouir sitôt quil plaira au Seigneur de confondre lorgueilleuse audace de ses ennemis. Et encore: Dieu nabandonne jamais ni daucune manière son Église. Celle-ci na donc rien à redouter des attentats des hommes; mais les peuples qui ont dégénéré de la vertu chrétienne ne sauraient avoir la même garantie. Mais, grâce à Dieu, les patries chrétiennes, détournées par la Révolution, répugnent et résistent à la rupture. On a tant prié! et les efforts réparateurs des catholiques sont si consolants dans leur ensemble! Que lon considère le chemin qui sest fait, depuis vingt ans, pour retrouver la jonction avec la pierre angulaire: Au concile du Vatican, une antique promesse de Dieu sest, de nouveau, affirmée: «Voici la pierre que jai mise Je la taillerai et je la graverai moi-même avec le ciseau, dit le Seigneur des armées.» La pierre, taillée et gravée avec le ciseau des douleurs, a donc été de nouveau reconnue et affirmée au concile du Vatican; Tous les Évêques du monde, successeurs des Apôtres, se sont rangés autour delle, augustes assises de la société; Après les Évêques, le clergé tout entier sest adapté et uni à la construction; Ensuite sont venues les foules catholiques, les pèlerinages catholiques, les cercles douvriers catholiques, les congrès catholiques, les universités catholiques: tout cela, ce sont des matériaux solides et de première beauté; quon remarque avec quel entrain ces matériaux se posent, avec quelle symétrie ils prennent, chacun, leur place dans la construction; Et puis, ô spectacle inattendu! voici que, au jour des noces dor du grand Pape illuminateur et pacificateur, les délégués des Rois et des chefs des États, traversant tous les rangs, sont venus se ranger sur les degrés de son trône: la terre était récapitulée à Rome! La société nouvelle grandit tous les jours; elle accuse des proportions inaccoutumées; ce nest plus précisément, une société française, ni une société italienne, ni une société anglaise, ni une société allemande: cest la société catholique, dont la pierre fondamentale est Jésus-Christ avec son Vicaire, le Rejeté de 89 et le prisonnier du Vatican! Courage donc, ô catholiques de tous les pays; unissez vos efforts autour de la pierre de langle. La pierre, par une transmission de ses qualités, fera à son tour de vous des pierres carrées, des hommes carrés sur toutes faces, comme parle saint Augustin, de ces hommes chez qui les idées et les convictions sont à létat de pierres bien taillées. «La pierre carrée a cet avantage quelle ne tombe jamais, de quelque côté quon la retourne; et nayant rien doblique, rien de vacillant, elle se tient et retient tout ce quelle porte, dans une unité vivante et majestueuse.» Vous serez donc des pierres carrées, catholiques de tous les pays; vous ne vacillerez pas à lendroit de la justice et de lhonneur! Et lorsque, dans, un temps qui ne peut plus être éloigné, le divin et irrécusable Architecte, quon ne prend jamais en défaut, voudra bien nous donner le couronnement de lédifice, que, par un pressentiment glorieux, nous persistons à attendre malgré nos malheurs; voudra bien nous donner ce couronnement de lédifice, cette splendide coupole religieuse et sociale, figurée dans la coupole de Saint-Pierre de Rome: vous, catholiques de tous les pays, solides pierres carrées, vous aurez été préparés à la recevoir et à la soutenir. Ce sera alors la dédicace, sur terre, de Rome universelle, seconde Jérusalem meilleure que la première, la vraie vision de la paix, Jerusalem visio pacis: où, sur la coupole, à côté de linscription fameuse: Tu es Pierre, et sur cette Pierre je bâtirai mon Église, se gravera, nous lespérons, cette autre inscription, complément de la première, et magnifique attestation de lÉglise victorieuse et bâtie: Un seul bercail et un seul pasteur. |