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CHAPITRE IV

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PÉRIODE D'ABANDON AU SEIN DU JUDAÏSME
OCCIDENTAL

 

I. Elle commence en Allemagne avec le philosophisme du XVIII e siècle, en France avec la Révolution. Abandon du Messie personnel bientôt suivi de l'abandon du retour des Juifs à Jérusalem et en Palestine. - II. Déclaration des synodes de Brunswick, Francfort et Breslau. - III. Napoléon encensé comme Messie. Signification faite au grand rabbin de France d'avoir à opérer une marche en avant. La Révolution avec sa déclaration des droits de l'homme reconnue pour le Messie attendu. - IV. Jugement porté sur ce double abandon du Messie et de Jérusalem par un historien contemporain et corroboré par deux événements récents.

 

I

 

   Nous voici aux XVIIIe et XIXe siècles. La période, de résignation et d'espérance a rempli tout le moyen âge, et ce n'est guère qu'à la fin du XVIIIe siècle que commence, en une partie du judaïsme, une nouvelle période, qui sera, dans l'ordre religieux, la négation du Messie personnel ou son rejet dans un lointain indéfini ; dans l'ordre social, l'abandon de l'idée de retourner à Jérusalem pour y reconstituer la nationalité juive. C'est donc la période d'abandon.
   Quelles furent les causes de ce changement d'attitude ?
   Elles peuvent se ramener à deux :
   Le philosophisme du XVIIIe siècle,
   La révolution de 1789.
   La première, par ordre de date et d'importance, est le philosophisme. Imbu de scepticisme et de libre pensée, le XVIIIe siècle a été comme on sait, entre tous les siècles de l'histoire, le plus grand destructeur des religions. Ce fut comme un acide qui circula partout, dissolvant toutes les croyances. Le judaïsme n'y échappa point. Ce que Bayle et Rousseau furent pour les croyances chrétiennes, Spinosa et Mendelssohn le furent pour les croyances juives. Condamné une première fois et repoussé de la synagogue avec Spinosa, le philosophisme reparut et se fit accepter dans la personne plus douce de Moïse Mendelssohn (1). Avec lui le néo-judaïsme commence. « Mendelssohn, dit une feuille israélite, remua le judaïsme de fond en comble ; il fonda le néo-judaïsme, qui n'est autre que le déisme philosophique (2). » La théorie du mythe prend naissance ; elle pénètre dans la synagogue par l'Allemagne, cette terre des grandes hardiesses de la pensée, et patrie de Mendelssohn. C'en est fait ; des esprits se groupent au Ghetto, qui commencent à penser et à dire tout haut que le Messie pourrait bien être un règne et non une personne.
   L'idée d'un règne en place d'un être personnel était trouvée mais ce règne, où devra-t-il s'étendre ? Quelles seront sa forme, ses proportions ? En d'autres termes, a ce mythe il fallait des couleurs. Un événement gigantesque vint les lui donner, ce fut la Révolution de 1789. Devant cet horizon inattendu, qui se déchirait et qui laissait apercevoir et espérer l'égalité civile de tous les hommes, l'alliance universelle de tous les peuples, l'affranchissement de toutes les races opprimées, et pour inaugurer cet affranchissement, l'émancipation du vieux peuple hébreu, qui, en 1791, commençait sa rentrée dans la famille des peuples, au fracas des bouleversements dans la vieille Europe : devant cet horizon, on conçoit que l'imagination étonnée et rajeunie des enfants de Jacob dut se persuader avec plus d'enthousiasme qu'elle avait saisi le vrai sens de cet être mystérieux si longtemps attendu ; et de fait, l'interprétation du Messie sous la forme d'un règne, d'une ère, trouva plus que jamais consistance et faveur.
   C'est ainsi que sous la double influence :
   du philosophisme, qui fournissait l'idée du mythe,
   de la Révolution de 1789, qui le colorait des images de liberté, de paix, de fraternité, de mission nouvelle, est né dans la synagogue le mythe messianique.
   Étudions maintenant sa marche et ses progrès.

 

II

 

   De la fin du XVIII e siècle jusqu'en 1848, il y eut de ce mythe une double marche, un double progrès parallèle l'un en Allemagne et l'autre en France.
   Mais voici une différence extrêmement remarquable, dont nous verrons plus loin les conséquences.
   En Allemagne, les progrès de la nouvelle doctrine s'accomplirent davantage sous l'influence du philosophisme, tandis qu'en France ils s'accomplirent davantage sous l'influence de l'émancipation. Quand cette théorie du mythe parut, les Israélites d'Allemagne étaient travaillés par le philosophisme, mais n'étaient pas encore émancipés, et les Israélites de France étaient émancipés, mais étaient encore tenus en garde contre le philosophisme.
   C'est par l'Allemagne que va commencer l'explosion.
En 1843, un comité réformiste s'organisait à Francfort-sur-le-Mein, qui jetait dans toutes les directions de l'espace la déclaration suivante :
   « Un certain nombre d'Israélites allemands a pris la résolution d'exprimer son opinion sur le judaïsme actuel, et de se détacher formellement de tous les principes vicieux et de toutes les pratiques surannées.

DÉCLARATION

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   ART. III. - Nous n'attendons ni ne souhaitons de Messie qui nous ramène en Palestine. Nous ne connaissons d'autre patrie que celle à laquelle nous appartenons par notre naissance et nos relations sociales.
   Tous ceux qui n'attendent point de Messie qui les ramène en Palestine... sont invités à signer notre déclaration et à la faire signer dans le cercle de leur activité par tous ceux de la même opinion
(3).
   Le résultat de cette déclaration fut immense trois synodes s'ensuivirent.
   Dans le premier, tenu à Brunswick en 1843, on posa cette question par laquelle on rompait hardiment avec le passé :
   Faut-il continuer à réciter des prières qui n'ont plus aucun rapport avec notre position ? Devons-nous nous lamenter sur des malheurs qui heureusement sont loin de nous (4) ?
Dans le deuxième, tenu à Francfort en 1845, on proclamait, les décisions suivantes :


   1° La langue hébraïque est-elle nécessaire à l'office divin ?
    Non, à l'unanimité.
   2° Toute prière pour le rétablissement des sacrifices sera-t-elle retranchée ?
   Oui, à l'unanimité.
   3° Doit-on effacer de nos prières toute invocation pour le rétablissement d'un État juif et  pour le retour des Israélites en Palestine ?
   Oui, à l'unanimité.
   4° Le dogme du Messie mérite-t-il une haute considération dans nos prières ?
   Oui, à l'unanimité (5).


   Or qu'était-ce que ce dogme du Messie dans la pensée de la haute assemblée ? Une correspondance de Francfort a eu soin de nous en conserver le commentaire : « Une opinion émise par le synode, et qui a été accueillie avec joie, est celle qui concerne la venue du Messie Les Juifs n'attendent qu'à être admis parmi les nations pour croire la promesse du Messie accomplie (6). »
   Enfin, dans le troisième synode, tenu à Breslau en 1846, on ne traite plus la question ; elle est épuisée, on ne met plus en doute la certitude du mythe ; et, quelques mois plus tard, un ministre prussien ayant osé dire au sein de la diète que « Sion était la seule patrie des Juifs », l'adresse qui suit fut aussitôt déposée entre les mains du gouvernement :
   « Nous déclarons solennellement ne reconnaître d'autre intérêt national que celui de la Prusse...; que nous n'éprouvons pas de désir de retourner à Jérusalem ; que nous n'attendons pas d'autre Messie que la liberté ; que, dans le judaïsme, l'idée du Messie est identique avec celle de la délivrance du joug, et que tous ceux qui ne partagent pas ces vues n'ont pas saisi le véritable esprit du judaïsme (7). »
   Le vieux parti talmudiste demeura frappé de stupeur et fut à peu près fini pour l'Allemagne. De la mort de Mendelssohn, en 1786, à l'adresse de Prusse, en 4847, on avait mis cinquante et un ans à se débarrasser d'une attente de soixante siècles.

 

III

 

   Dans le même intervalle, un progrès parallèle, avons-nous dit, s'accomplissait en France. Mais c'est ici qu'on va voir paraître la conséquence de cette différence de milieux que nous avons signalée plus haut.
  Ce qui faisait qu'au delà du Rhin la pensée de l'Israélite se montrait si précipitée et si hardie, c'est que l'Israélite allemand n'avait pas encore conquis la liberté civile. La liberté était cette perle pour laquelle il croyait qu'il fallait tout sacrifier, même le Messie. En France, au contraire, l'Israélite jouit de la liberté depuis 1794, et c'est pourquoi il se contient mieux dans la transformation de ses croyances. Dans le Grand Sanhédrin de 1807, on avait bien couvert le nom de Napoléon de louanges et de fleurs bibliques exclusivement réservées au Messie (8) ; mais sauf cette exception qui provint d'un certain enivrement, vu que depuis la ruine de Jérusalem le Grand Sanhédrin ne s'était plus réuni, l'autorité du parti talmudiste était demeurée assez puissante pour retenir et étouffer dans l'ombre toute explication catégorique sur la question du Messie.
   Ce ne fut qu'à partir de 1848 que toute compression devint superflue.
   Durant le règne de Louis-Philippe, le rationalisme allemand, encouragé, comme tout le monde sait, à passer la frontière, avait stimulé et sourdement provoqué l'israélitisme français. On n'attendait qu'une occasion pour parler. Elle fut fournie par le président » même du Consistoire central de France, le colonel Cerf-Beer.
   À l'occasion de l'installation du grand rabbin de Paris, en 1846, l'ancien soldat, dans un discours de compliment, dont l'effet fut celui d'une poudrière au milieu du parti talmudiste, signifia ni plus ni moins à M. le grand rabbin d'avoir à commencer les réformes (9). Ce fut le signal ; la libre pensée allait prendre son essor et le mythe messianique se célébrer en France, comme il se célèbre à Francfort, à Berlin et à Vienne.
   Ici il faut citer des noms :


   M. MUNCK, membre de L'Institut, professeur au Collège de France, membre et secrétaire du Consistoire central israélite, dit :
   « Ce triomphe du monothéisme, les prophètes l'annoncent avec une profonde conviction, comme le terme où doit aboutir le développement progressif des idées religieuses du genre humain. C'est là l'avenir idéal qu'ils ont constamment devant les yeux et que çà et là ils présentent sous l'image du Messie de la race royale de David (10). »


   M. SALVADOR, l'auteur de l'Histoire des institutions de Moïse et du peuple hébreu, dit :
   « Comme l'idée du Messie n'est, pas consignée d'une manière expresse dans les cinq livres fondamentaux, elle ne forme nullement un article indispensable de la foi des Hébreux. Le but seul indiqué par Moïse savoir la conservation perpétuelle d'Israël, en qualité d'enseignement experimental et d'étendard pour l'humanité, est le véritable article de foi (11). »
   M. COHEN, auteur du livre : les Déicides, dit :
   « L'avènement du Messie, dans les traditions prophétiques du judaïsme, est bien moins l'apparition matérielle d'un Être tout-puissant, Roi, Prophète ou Dieu, que l'éclosion d'une grande époque au point de vue religieux, social et moral.
   « Le caractère essentiel de l'époque messianique est la proclamation et la reconnaissance
de l'unité et de la spiritualité de Dieu par toutes les nations de la terre.

   « Et comme conséquence de la foi en l'unité divine, l'unité humaine, l'unité fraternelle de tous les enfants de Dieu deviendra la sainte doctrine des sociétés et des individus. Plus de guerres, plus d'armées dévastatrices ; mais partout l'ordre, l'harmonie, l'équilibre, la paix et la prospérité (12). »


  M. AUSCHER, rabbin de Besançon, dit :
   « Notre bannière religieuse porte quatre dogmes : unité absolue et rigoureuse de Dieu, immortalité de l'âme, révélation sinaïque, et enfin venue du Messie, c'est-à-dire perfectibilité indéfinie de l'humanité (13). »


    M. RODRIGUES, auteur du livre : les trois Filles de la Bible, et secrétaire perpétuel de la Société scientifique littéraire israélite, dit :
   « Le Messie qui n'est ni en chair ni en os, ce Messie impalpable va-t-il nous apparaître enfin, visible aux yeux de la pensée et dominateur sublime du monde de l'esprit ? Son nom est-il la raison humaine, parvenue à son état viril (14) ? »


   M. S. CAHEN, traducteur de la Bible, dit :
   « Le Messie est venu pour nous le 28 février 1790 avec la Déclaration des droits de l'homme.    Le Messie que nous attendons, c'est la diffusion des lumières, c'est la reconnaissance de tous les droits, c'est l'émancipation de l'humanité entière (15). »


   M. MICHEL W EILL, grand rabbin et auteur de l'ouvrage : le Judaïsme, ses dogmes et sa mission, dit :
   « La grande question du messianisme semble être une de ces questions auxquelles s'applique la vieille maxime in dudiis libertas.
   Pour nous, après avoir consulté nos oracles divins, nous sommes arrivés au résultat que voici : que les voyants ou prophètes d'Israël n'ont compris, sous le nom de messianisme, que le triomphe final du dogme unitaire, le règne de la justice, de la liberté, de la concorde et de l'harmonie universelle, mais qu'ils n'ont jamais fait mention ni d'un descendant de David, ni d'un Roi Messie, ni même d'un Messie personnel (16).
… « II s'ensuivrait que le véritable Rédempteur serait non plus une personnalité, mais
Israel transformé en phare des nations
, élevé aux nobles fonctions de précepteur de l'humanité, qu'il instruit par ses livres comme par son histoire, par la constance dans ses épreuves, non moins que par la fidélité à sa doctrine (17). »
   La Société scientifique littéraire israélite, dans l'ouvrage allemand Sinai et Golgotha, traduit et propagé par ses soins, dit :
   « D'après une prophétie d'Isaïe, des souffrances auraient été décrétées par Dieu lui-même sur le peuple-Messie, afin qu'il éteignît par là ses péchés. Grâce à cette prophétie, faussement appliquée à un homme-Messie, le fait même de la mort de Jésus changeait complètement d'aspect et perdait tout caractère infamant.
    «…Le prophète Isaie parle, dans tout ce chapitre LIII, du peuple d'Israël personnifié comme peuple-Messie (18). »
    Les Archives israélites, organe le plus important de la presse israélite en France, disent :
   « Les Juifs ne sont entrés dans l'arène philosophique que depuis Mendelssohn et Lessing, c'est-à-dire quelques années avant 89. C'est surtout depuis ce temps de Messie, car la Révolution était le vrai Messie pour les opprimés, que les Israélites ont osé rétablir le sens vrai du mosaïsme, en élaguer tout élément surnaturel et le ramener à la vérité philosophique (19). »
   Et encore :
   « La réhabilitation de la race juive ne s'est pas encore faite, malgré le XIXe siècle, malgré les Rothschild et les Pereire, malgré les Meyerbeer et les Halévy. La race juive comme telle attend donc encore son Rédempteur. Ce Rédempteur n'est pas un roi, ni un fils de David. Ce n'est pas un conquérant ni un faiseur de miracles ; cette rédemption, c'est la réhabilitation du judaïsme, comme culte, comme race, comme nationalité religieuse, c'est sa réintégration dans tous les honneurs dus à son antiquité, à ses souffrances et à ses services (20). »

 

IV

 

   Nous pouvons arrêter provisoirement cet incroyable recueil, qui sera complété plus loin à propos de Jérusalem. Mais déjà, après de pareils aveux, combien juste apparaîtra ce jugement d'un des plus illustres historiens contemporains, le comte de Champagny, dans son bel ouvrage Rome et la Judée, qu'on ne saurait trop répandre :
   « Ce qu'il y a de plus triste pour l'homme qui a le sens des choses religieuses, c'est de voir de quelle façon aujourd'hui la nation d'Israël ou une partie de cette nation croit pouvoir secouer son manteau de deuil. Affranchie par la libéralité des législations modernes ; devenue simultanément la citoyenne de presque tous les États chrétiens ; initiée à la vie commune de toutes les cités ; y portant et toutes les qualités natives de l'esprit judaïque et l'originalité d'une nation séquestrée depuis dix-huit siècles ; douée en particulier du génie des affaires, et arrivant aux splendeurs de la fortune plus encore par la dextérité de l'intelligence que par le labeur de la main ; s'assimilant aux chrétiens, je veux dire aux non-juifs, jusqu'à la négligence de ses propres rites ; interprète fort large du Pentateuque ; à plus forte raison, dégagée des pratiques et des préjugés talmudiques : cette partie du judaïsme se figure ou n'est pas loin de se figurer qu'Israël est maintenant délivré, qu'il a son Messie, que l'ère de la rédemption approche, si elle n'est déjà commencée. La Jérusalem nouvelle serait la Jérusalem de l'argent avec un banquier pour Messie, la cote des fonds publics au lieu du Sepher thora, la Bourse au lieu du Temple, et la corbeille des agents de change figurant le Saint des saints. Si Akiba, Moïse Maimonides et les vieux rabbins du moyen âge étaient témoins d'une telle rédemption, ils pleureraient sur cette prétendue délivrance des larmes plus amères qu'ils n'en versèrent jamais sur la désolation de Jerusalem (21). »
   La partie du judaïsme à laquelle ces réflexions doivent s'appliquer se compose de la majorité des Juifs de France et d'Allemagne, d'Angleterre, d'Autriche, d'Italie, de Belgique, de Hollande, des États-Unis, en un mot de tous les centres juifs qui, sous le souffle de la Révolution et avec l'aide de la franc-maçonnerie, ont obtenu, en ces divers pays, la possession de tous les droits civiques. Chez eux les conséquences signalées ci-dessus, l'abandon du Messie personnel et le renoncement à Jérusalem, sont en train de se développer.
   Deux preuves, qui dispensent de beaucoup de citations, viennent d'en être récemment données :
   La première en date est la fondation coloniale entreprise par le baron de Hirsch, pour y recueillir les familles juives expulsées, en ces dernières années, soit de la Russie, soit de la Roumanie. En quelle partie du monde les millions du célèbre baron ont-ils acheté le territoire de cette colonie ? Aussi loin que possible de Jérusalem, dans l'Amérique du Sud, au sein de la République Argentine. Assurément le Sultan se fût difficilement prêté à une aliénation quelconque de l'ancien territoire biblique. Mais si la vieille foi d'Israël par rapport à Jérusalem eût existé dans l'âme, dans les aspirations du baron de Hirsch, n'est-il pas vrai qu'il lui eût été facile, grâce à sa haute puissance financière, d'acquérir des terrains plus rapprochés de la Palestine ? S'il ne l'a pas fait, c'est que pour lui l'idée d'un centre national avait cessé d'exister.
   La seconde preuve de l'abandon de Jérusalem est celle que fournissent actuellement les synagogues officielles de l'Europe centrale et occidentale par leur attitude à l'égard du Sionisme dont il va être question
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(1) Baruch Spinosa, natif d'Amsterdam (1632), mourut en 1677.Ayant donné de bonne heure les preuves d'un esprit sceptique, il fut repoussé de la synagogue, et, par l'influence des rabbins, banni de la ville. Son panthéisme est tellement avéré que le nom de spinosisme est aujourd'hui synonyme de panthéisme.
Mendelssohn naquit à Dessau en 1729, et mourut à Berlin en 1786.
(2) Arch. israél., ann. 1848, p. 109.
(3) Arch. israél., ann. 1844, p. 298-300.
(4) Arch. israél., ann. 1844, p. 513-514.
(5) Ibid., ann. 1845, p. 873-875.
(6) Arch. israél., p. 694.
(7) Ibid., ann. 1847, p. 651-652.
(8) « Il a paru vraiment sur la terre un génie surnaturel, entouré dune grandeur et d'une gloire infinie : Et ecce cum nubibus coeli, quasi filius hominis veniebat, et dedit ei potestatem et honorent, et rcgnum. (Daniel, VII, 13.) » (Discours de M. le rabbin Sèqre, député du département de la Sésia au Grand Sanhédrin.)
« Nous voyons clairement les merveilles infinies du Créateur suprême annoncées par Daniel. Il a choisi Napoléon. On doit lui appliquer les paroles de mon texte : « Voici mon serviteur dont je prendrai la défense ; voici mon élu dans lequel mon âme a mis toute mon affection. Je répandrai mon esprit sur lui, et il rendra justice aux nations ; il ne sera point triste ni précipité quand il exercera son jugement sur la terre, et les îles attendront sa loi. Je suis le Seigneur qui vous ai conservé, qui vous ai établi pour être le réconciliateur du peuple et la lumière des nations. » (Isaïe, XLII.) (Sermon de M. David Zinsheimer, rabbin député de Strasbourg ; - Procès-verbaux du Grand Sanhédrin.)
(9) Voici quelques passages de ce discours :
« Monsieur le grand rabbin,
« Depuis un demi-siècle, une nouvelle ère a commencé, non seulement pour nous, mais pour la majorité de nos frères de tous les pays. La voix de l'humanité et de la justice se fait jour partout. Par conséquent, de nouveaux changements sont attendus, sont demandés avec instance dans notre culte. Les prières de l'esclave, ses jeûnes, ses larmes, ne conviennent pas à l'homme libre. Les espérances de proscrit n'ont aucun sens dans la bouche de celui qui voit luire sur sa tête le ciel de la patrie et une patrie comme notre bien-aimée France... Ne vous trompez pas, monsieur le grand rabbin, sur la portée de ces paroles ; nous sommes les interprètes d'une génération beaucoup plus religieuse qu'on ne pense, mais elle veut que la forme comme le fond de la religion soit d'accord avec la vérité, c'est-à-dire avec ce qu'elle sent, avec ce qu'elle comprend, avec ce qu'elle est. En vous faisant connaître les vœux et la situation de son esprit, je dois ajouter ses espérances, nous croyons avoir rempli le plus saint des devoirs. Vous comprendrez aussi le vôtre, nous en sommes certains. » (Arch. israél., ann. 1846, p. 729 - 734.)
(10) Palestine, p. 421.
(11) Histoire des institutions de Moïse, t. II, p. 525.
(12) Les Déicides, introduct., p. XXXIII-XXXIV.
(13) Arch. israél., ann. 1868, p. 164.
(14) Les trois Filles de la Bible, p. 46.
(15) Arch. israél, ann. 1847, p. 801.
(16) Univers israélite, ann. 1868, p. 542-544.
(17) Univers israélite, ann. 1869, p. 314-315.
(18) Sinai et Golgotha, p. 347.
(19) Arch. israél., ann. 1862, p. 309.
(20) Arch. israél., ann. 1865.
(21) Comte de Champagny, Rome et la Judée, t. H, p. 213, 214 ; Paris. 1865, in-12.