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CHAPITRE II

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RÉPONSE NÉGATIVE DE L'ANCIEN TESTAMENT (SUITE)

 

I. Prophéties d'Ézéchiel, XXXVII ; XXXIX. - II. Prophétie de Zacharie,- III. Autre prophétie de Zacharie, X.- IV. Cause des fausses interprétations de ces prophéties par les Juifs : la méconnaissance de leur double objet, l'un temporel, qui a été la restauration de Jérusalem et de l'État juif après la captivité de Babylone, l'autre spirituel, qui est l'Église, Jérusalem des âmes. Combien attentionnée à l'égard du peuple juif avait été la divine Providence en lui ménageant ce double objet des prophéties ainsi que toutes les descriptions symboliques de l'Ancien Testament relatives au Messie et à son règne spirituel. - V. Erreur persistante des Juifs : ils rêvent un second accomplissement temporel de ces prophéties.

 

I

 

          Prophéties d'Ézéchiel, XXXVII, 21-28 ; XXXIX, 25-29..., voyez pages 33-35.


   Ces prophéties, à peine ébauchées en quelques détails au retour de la captivité de Babylone, se rapportent principalement à l'Église. Elles annoncent le règne du Sauveur, chef de tous ceux qui deviennent par la foi les véritables Israélites. L'union de Juda et d'Israël sous un seul sceptre, celui du. Messie, le nouveau David, doit s'entendre de la vocation des Gentils réunis aux Juifs fidèles. « Toutes ces choses se rapportent à l'Église et aux temps du Sauveur, alors qu'il a établi sa demeure dans l'Église, où il est devenu notre Dieu, et nous, son peuple ; alors qu'il a été établi chef de tous, afin qu'on sache qu'il est le Seigneur et que c'est lui qui sanctifie Israël, non selon la chair, mais selon l'esprit... C'est vraiment à l'avènement du Sauveur et dans le baptême du Christ que ce qui était depuis longtemps séparé s'est réuni, pour ne constituer désormais qu'un seul homme nouveau, une seule nation (1). »
   Mais comme cette prophétie a reçu son accomplissement sur une partie de la nation juive au temps de Jésus-Christ et des apôtres, elle aura son accomplissement sur la nation entière à la fin des siècles, non dans le sens grossier et charnel que lui donnent les Juifs, mais dans un sens spirituel, tel que celui qu'elle a eu, et que saint Jérôme invite à reconnaître au temps de Jésus-Christ et des apôtres. La réunion des deux maisons d'Israël et de Juda sera alors la réunion des deux peuples, de manière que ce sera Israël qui reviendra se joindre avec Juda, de qui il s'est séparé ; ce sera le peuple juif qui viendra se réunir avec le peuple chrétien ; par cette réunion il entrera dans l'alliance que Jésus-Christ a faite avec son Église, et participera ainsi aux prérogatives qui sont les suites de cette alliance.

 

II

 

          Prophétie de Zacharie, VIII, 3-8 ; 11-13 ; 20-23..., pages 35-37.


   Selon la lettre, c'est-à-dire selon le sens littéral, cette prophétie s'applique, mais d'une manière imparfaite, aux Juifs, qui, depuis l'édit de Cyrus, commençaient à jouir de l'effet des promesses que le Seigneur leur avait adressées par les anciens prophètes, et qu'il leur renouvelait par la bouche de Zacharie. Mais l'imperfection de l'accomplissement temporel conduit à la perfection de l'accomplissement spirituel, réalisé en Jésus-Christ et en son Église. « Nous, écrit encore saint Jérôme, nous disons que ces choses se sont, en partie, accomplies après le temps de Zorobabel et de Néhémie, qu'elles se sont réalisées en types et en figures, quand le peuple, revenu de la captivité, a habité Jérusalem, qu'il a été appelé le peuple de Dieu, et que le Seigneur a été appelé de nouveau son Dieu, en justice et en vérité. Mais c'est maintenant et d'une manière très complète, sous le Seigneur notre Sauveur, dans l'Église, que la promesse reçoit son accomplissement par les faits, surtout par rapport à cette annonce : Voici, je délivre mon peuple du pays de l'Orient et du pays du soleil couchant (2). C'est de ces élus que le Seigneur parlait dans l'Évangile : Beaucoup viendront de l'Orient et de l'Occident, et ils prendront place dans le royaume des cieux avec Abraham, Isaac et Jacob (3). »
   Ainsi parle saint Jérôme, et il ajoute : « Il y a des Juifs qui rapportent l'accomplissement de cette prophétie au temps où ils espèrent que le Messie viendra. Pour nous, nous plaçons avecplus de raison cet accomplissement au temps où le divin Sauveur est né de la Vierge Marie... Comme il est manifeste que cette prophétie se rapporte à l'avènement du Christ, à ses apôtres et à la foi parmi toutes les nations, il n'y a pas à chercher et à attendre un autre accomplissement (4). »
   C'est donc dans l'Église du Christ, Jérusalem spirituelle, que se rencontre, chaque jour, l'accomplissement de cette fraîche et délicieuse annonce de la prophétie : Des vieillards et des femmes âgées s'assiéront encore dans les places de Jérusalem, chacun un bâton à la main, à cause du grand nombre de leurs jours. Les rues de la ville seront remplies de petits garçons et de petites filles qui joueront sur les places (5). Avant que Jésus-Christ parût, quelle disette du côté des dons sanctifiants qui auraient dû être la gloire de l'ancienne Jérusalem ! Un petit nombre attendait la rédemption d'Israël, cette rédemption qui délivre de la servitude du péché, et fait marcher dans la sainteté et la justice tous les jours de la vie. Rien n'était moins commun parmi les Juifs qu'une, disposition si sainte, et l'on n'en avait pas même l'idée parmi les Gentils. Mais quelques années après, quand Jésus-Christ eut choisi ses apôtres et répandu sur eux son Esprit, la piété qui avait été concentrée dans quelques personnes cachées et confondues dans la foule se manifesta et forma au dehors un grand troupeau. La cité de Dieu, l'Église, se remplit d'habitants. Plusieurs milliers de Juifs crurent à l'Évangile ; les Gentils s'y soumirent ensuite, et entrèrent dans la vraie Jérusalem. Depuis, les vieillards et les jeunes gens n'ont cessé d'y louer le Seigneur. Tout âge y jouit de la liberté et de la consolation de l'Esprit-Saint. L'Église présente comme des places vastes et spacieuses dans la latitude des commandements de Dieu. Les parfaits et les forts y accourent. Ceux qui se sentent de la caducité et de la faiblesse causée par des passions invétérées, peuvent y marcher avec quelques secours, et y trouvent dans la charité de leurs frères un soutien puissant, une espèce de bâton. Des enfants nouvellement nés, c'est-à-dire les néophytes récemment régénérés en Jésus-Christ, s'acquittent de leurs devoirs avec une joie et une facilité qui leur fait paraître comme un jeu l'exercice des vertus chrétiennes. Et qu'y a-t-il en effet de pénible, quand on a la ferveur d'une charité disposée à prendre chaque jour de nouveaux accroissements (6) ?
   C'est ainsi que s'est accomplie et que s'accomplit encore cette prophétie de Zacharie. Chimère donc, encore une fois, d'attendre la restauration matérielle d'un État juif à Jérusalem. Il ne faut pas transporter à une nouvelle Jérusalem terrestre les promesses qui appartiennent à l'Église de Jésus-Christ. Cette Jérusalem à laquelle les Juifs seront ramenés un jour de l'Orient et de l'Occident, et vers laquelle tous les peuples accourront avec eux, n'est point une Jérusalem matérielle, qui jamais ne pourrait être assez vaste pour contenir une si grande multitude dans son sein ; c'est l'Église même de Jésus-Christ, qui, comme l'annonce Zacharje dans une autre prophétie, est comparée à une ville sans murs (7), parce qu'elle est ouverte à tous, et qu'il n'y a point de multitude, si grande qu'elle puisse être, que l'Église ne Puisse contenir dans son Sein.

 

III

 

          Prophétie de Zacharie, X, 11-12..., pages 37-38.

   Saint Jérôme, que nous aimons à citer parce qu'il résume la controverse de l'Église des premiers siècles avec les Juifs, applique d'abord cette prophétie au temps de Judas Machabée. Interprétation très juste, car l'époque de Judas Machabée vit renaître avec les exploits du héros asmonéen la félicité d'Israël. Mais de ce premier sens qui est loin d'expliquer toutes les richesses de l'annonce, saint Jérôme s'élève à un second sens spirituel, pour démontrer avec précision que c'est par les victoires spirituelles de Jésus-Christ et des apôtres que cette prophétie s'est tout à fait accomplie (8).
   Au temps du savant docteur, les Juifs, pour écarter cet accomplissement chrétien de la prophétie, racontaient que ceux de leur nation qui furent emmenés en captivité par les Assyriens et les Chaldéens, avaient été dans la suite transférés jusque dans le Bosphore et dans les pays qui étaient septentrionaux à l'égard de la Médie et de la Perse. Ces rabbins ajoutaient que les Israélites transportés si loin ayant été ainsi rappelés par la bonté de Dieu, et ayant passé par le détroit de la mer, selon la parole de Zacharie, c'est-à-dire par le détroit de la Propontide qui est entre Chalcédoine et Byzance, il n'y avait pas lieu d'attendre d'autre accomplissement de la prophétie. Mais c'est avec mépris que saint Jérôme rapporte et traite un pareil commentaire (9). Le grand ouvrage de la Rédemption, en effet, le salut des hommes délivrés du joug du péché, appelés de toutes parts, rassemblés dans la terre des vivants, qui est l'Église, voilà l'objet essentiel dont le prophète Zacharie décrit ici les caractères. Ce n'est pas une rédemption passagère, mais éternelle, qui est opérée en faveur de l'Israël de Dieu. Ce n'est pas de quelques maux temporels qu'Israël est délivré, mais de toutes ses iniquités. La prédication de l'Évangile a rassemblé une surprenante multitude de brebis éparses dans le monde. Le siècle profane a vu en frémissant l'Église chrétienne sortir des ténèbres de l'idolâtrie, se répandre, se multiplier, marcher avec ordre, au nom du Seigneur, comme une armée de forts combattants. Qui n'aurait cru que les persécutions auraient dû, ou s'opposer à la délivrance des fidèles ou les engloutir dès leurs premieres démarches vers le Royaume de Dieu. Mais la mer s'enfuit à la vue d'Israël racheté, et le Jourdain retourna en arrière. C'est ce que nous chantons sans cesse dans nos cantiques d'actions de grâces. Les contradictions des méchants, les menaces des persécuteurs furent tempérées et suspendues par la puissance du Libérateur. L'Église marcha au milieu des eaux tumultueuses du monde, elle passa, comme le prédit Zacharie, par le détroit de la mer dont. le Seigneur frappa les flots, et elle trouva un sentier au milieu du fleuve dont le fond fut desséché. Les martyrs même, en paraissant submergés, demeuraient triomphants. Ils entraient avec gloire dans le repos éternel. Que ces miracles sont grands ! Le règne de Satan a enfin cédé celui de Jésus-Christ. L'orgueil d'Assur, c'est-à-dire celui du monde et de l'ange superbe qui y domine, fut humilié selon la promesse de Zacharie, et le sceptre de l'Égypte cessa d'appliquer des ouvrages de houe les enfants de Dieu.
Israel rassemblé dans l'unité de la foi et de la charité fut amené dans la terre spirituelle, dont il est écrit que les justes y habiteront dans tous les siècles des siècles. Les fertiles campagnes du pays de Galaad et du Liban, dont parle Zacharie, ne sont rien en comparaison d'un autre genre de pâturages où le souverain Pasteur fait reposer ses brebis. Cet heureux troupeau fut si fécond dans les premiers temps que le terrain où il s'établit d'abord ne put lui suffire, l'Église sortant de la Judée pour se répandre parmi les Gentils, et passant ensuite des limites de l'Empire romain jusque dans les nations barbares (10).
   Les Juifs qui furent convertis à la foi hors de la Judée, au temps des Apôtres, ne furent point alors ramenés en Judée, mais ils furent introduits dans l'Église : telle est la Jérusalem à laquelle il faut appartenir pour avoir part aux promesses qui lui sont faites.
   Il faut donc traiter de chimère toute espérance, toute tentative qui aurait pour objet la restauration d'une Jérusalem terrestre, destinée à devenir la capitale d'un nouvel État juif. Les prophéties mêmes de l'Ancien Testament, sur lesquelles les Juifs ont appuyé si longtemps leur espoir chimérique, s'opposent, ainsi qu'on vient de le démontrer, à une pareille restauration.
   Accomplies en partie au retour de la captivité de Babylone, lors de la reconstitution de 1'État juif par Esdras et Néhémie, ces prophéties viennent toutes se parfaire, s'accomplir définitivement dans une construction plus haute, plus excellente, parce qu'elle n'est plus matérielle mais spirituelle, l'Église de Jésus-Christ.

 

IV

 

   C'est pour avoir délaissé, puis méconnu le double objet de ces prophéties, l'un temporel, relatif à l'ancienne Jérusalem terrestre, l'autre spirituel, relatif à la Jérusalem des âmes, œuvre du Messie, que le peuple juif s'est égaré et s'égare encore.
   Ce premier accomplissement temporel des prophéties, soutien et figure d'un second accomplissement spirituel, la Providence divine l'avait délicatement ménagé, ainsi que toutes les descriptions symboliques du règne du Messie, si fréquentes chez les prophètes, pour fixer l'attention et les désirs du peuple juif du côté du Rédempteur promis. Si les prophètes, en effet, s'étaient bornes à annoncer, sous une forme nue et directe, que l'œuvre du Messie ne devait consister, en son premier avènement, que dans une rédemption des âmes ; que les biens dont il serait le dispensateur ne seraient que des biens d'ordre spirituel, délivrance du joug du démon, rémission des péchés, effusion des grâces, les Juifs charnels, dont le nombre était sans contredit le plus grand, se fussent médiocrement intéressés à la venue du Messie et au royaume qu'il devait établir. Ne rencontrant dans le texte des prophéties rien de ce sensible et de cet éclat vers lesquels les entraînait leur nature, ils n'eussent point tardé à traiter les biens spirituels promis pour les temps du Messie, et même les prophéties qui en faisaient l'annonce, avec ce dédain dont leurs pères avaient usé autrefois à l'égard de la manne, don de Dieu : Pourquoi nous avez-vous fait sortir de l'Egypte ? avaient reproché à Moïse les Juifs du désert ; pourquoi nous avez-vous amenés en ce lieu affreux, où l'on ne peut semer ; où ni les figuiers, ni les vignes, ni les amandiers ne peuvent venir, et où l'on ne trouve pas même d'eau pour boire ?... Notre âme n'a plus que du dégoût pour cette nourriture si légère (11) !
   Notre âme n'a plus que du dégoût ! C'est avec le même dédain que les descendants de ces Juifs charnels en seraient venus à parler des biens promis pour les temps du Messie, biens encore plus légers à l'extérieur que la manne elle-même, puisqu'ils ne devaient être que spirituels, se rapportant uniquement à l'âme, et invisibles comme elle. D'avance la plupart des Juifs se fussent laissés envahir à l'égard de ces biens d'un dégoût criminel. La bonté de Dieu para au danger par la manière dont elle inspira les prophètes et conduisit leur plume. Ceux-ci dirent la vérité, en annonçant que les biens que le Messie apporterait à la terre seraient des biens d'ordre spirituel ; mais cette vérité, ils la voilèrent en la couvrant d'un revêtement riche et éblouissant, de ces belles images, de ces gracieuses métaphores empruntées à tout ce que la nature et la société offrent de plus attrayant et de plus délectable. Ils annoncèrent donc qu'aux temps du Messie, des sources d’eau vive jailliraient au milieu du désert sablonneux, et le changeraient en un jardin de délices ; que les charmes de l'innocence primitive revivraient ; que les serpents seraient sans venin, et que les plus fiers animaux dépouilleraient leur férocité naturelle (12). Ils annoncèrent la rédemption des âmes et l'établissement de l'Église sous le couvert d'événements et de personnages à la fois historiques et figuratifs, tels que la fin de la captivité de Babylone, le retour du peuple juif dans le pays de ses pères, une réédification merveilleuse de Jérusalem. Et qu'on le sache bien, rien n'était plus enraciné dans la croyance des Juifs que cette persuasion d'après laquelle les événements les plus importants de leur histoire et leurs personnages les plus illustres étaient des esquisses de l'avenir. Les prophètes étaient là pour rappeler sans cesse au peuple tout ce qu'il avait de symbolique dans sa vie et dans celle de ses grands hommes (13). Mais ils avertissaient aussi qu'il ne fallait pas se rattacher à des espérances trompeuses de biens temporels, et que la rédemption par le Messie ne serait que celle annoncée originairement dans l'Eden, lors de la première des prophéties, faite par Dieu lui-même : J'établirai des inimitiés entre toi et la femme, entre ta descendance et la sienne : elle t'écrasera la tête (14), c'est-à-dire une revanche contre le Serpent séducteur, une réintégration dans l'innocence originelle et dans tous les biens qui en étaient l'accompagnement.

 

V

 

   Malheureusement la direction des prophètes ne fut pas suivie. C'est aux images dont ils avaient revêtu la vérité pour la rendre plus frappante, plus attrayante, que le peuple juif s'est attaché et s'attache encore. C'est un second accomplissement temporel des prophéties rapportées ci-dessus, une nouvelle réédification de Jérusalem et de l'État juif, que beaucoup d'entre eux persistent à espérer. Chimère ! Le double objet des prophéties s'étant accompli, l'un, il y a vingt-cinq siècles, par la réédification matérielle de Jérusalem sous Esdras et Néhémie, l'autre, il y a dix-neuf siècles, par la fondation de l'Église, Jérusalem spirituelle toujours subsistante, entreprendre de rétablir une Jérusalem terrestre juive, ce n'est pas autre chose que tenter de saisir et d'édifier une ombre. Or. depuis dix-neuf siècles et pour toujours, la réalité, qui est l'Église, dissipé et fait disparaître l'ombre : Umbram fuqat veritas !
   Telle est la réponse de l'Ancien Testament. Écoutons maintenant celle du Nouveau.


(1) S. Jérôme, Comment in Ezech., cap. XXXVII.
(2) Zachar., VIII, 7.
(3) Matth., VIII, 11. - S. Jérôme, Comm. in Zachar. cap. VIII.
(4) S. Jérôme, ibid.
(5) Zachar., VIII, 4, 5.
(6) « Quod si referimus ad Ecclesiam, de qua dicitur : Gloriosa dicta sunt de te, civitas Dei (Ps. LXXXIX, 2) ; Et : Fluminis impetus lætificat civitatem Dei : sanctificacit tabernaculum suum Altissimus : Deus in medio ejus, non commovebitur (Ps. XLV, 44), quis poterit ambigere plateas Ecclesiœ esse virtutes, in quibus sapientia agit fiducialiter et in murorum sumnitatibus pradicatur ? Unde et ad Dominum Psalmista conclamat : Latum mandatum tuum vehementer (Ps. CXVIII, 96). In his plateis Dominum Salvatorem sponsa perquirens, loquitur in Cantico canticorum : Consurgam et circuibo civitatem in foro, et in plateis ejus, donec inveniam eum quem diligit anima mea (Cant. III, 2)... Istiusmodi senes et anus sedebunt in plateis Jerusalem, et tenebunt baculos in manibus suis, et platea civitatis complebuntur pueris ludentibus. Isti sunt pueri et puellæ, senes, et juvenes, quos Psalmista ad cantandum Domino cohortatur dicens : Juvenes et virgines, senes cum junioribus laudent nomen Domini (Ps. CXLVII, 12). Et Joannes evangelista atque apostolus : Scribo, inquit, vobis, pueri, quoniam dimittentur vobis peccala propter nomen Salvatoris scribo vobis, patres, quia cognovistis eum qui a principio est (I Joan. II, 12, 13)... Quæ cum audierint ab Apostolo : Gaudete, iterum dico gaudele (Philip. IV, 4), mentis ætitiam gestu corporis indicabunt, et tripudiante saltatu, dicent cum David : Saltabo et ludam in conspectu Domini (II Reg. VI, 22). » (S. Jérôme, Comment. in Zachar. lib. II, cap. VIII, 4 et 5.)
(7) Jérusalem sera une ville sans murs, à cause de la multitude des hommes et des animaux qui seront au milieu d'elle. Je serai moi-même pour elle, dit le Seigueur, un mur de feu tout autour, et je serai glorifié au milieu d'elle. (Zachar., II, 4, 5.)
(8) S. Jérôme, Comment. in Zachar., cap. X, 1-5.
(9) S. Jérôme, loc. cit.
(10) S. Jérôme, Comment. in Zachar., cap. X, V. 11 et 12.
(11) Nombr., XX, 5 ; XXI, 5.
(12) Isaïe, XI, 3 et. 6 ; XXX, 25 ; XXXV, 7 ; XLIV, 3, 4 ; XLIX, 10 ; LX, 25. - Jérém., XXXI, 38. - Joël, II, 23, etc.
(13) Isaïe, VIII, 18 ; Zachar., III, 8.
(14) Genèse, III, 15.