CONCLUSION


APPRÉCIATION DU SANHÉDRIN, D’APRÈS LES DOCUMENTS MIS EN LUMIÈRE. - DANS LES PERSONNES NULLE VALEUR MORALE, LES HISTORIENS JUIFS EUX-MÊMES LES AYANT FLÉTRIES. - DANS LES ACTES, NULLE VALEUR JURIDIQUE, I’ÉTUDE DU PROCÈS DE JÉSUS, RÉVISÉ D’APRÈS LA LOI HÉBRAÏQUE, RÉVÉLANT LA SOMME ÉNORME DE VINGT-SEPT IRRÉGULARITÉS. - UN ACCUSÉ, VICTIME DE PAREILS PROCÉDÉS, NE PEUT ÊTRE UN HOMME ORDINAIRE. - QU’ÉTAIT-IL DONC? - OBLIGATION DE JUSTICE ET D’HONNEUR, POUR TOUT ISRAÉLITE, DE S’EN ENQUÉRIR AVANT DE RATIFIER LE JUGEMENT DU SANHÉDRIN. - LE PROPHÈTE ZACHARIE A DIT CE QU’ÉTAIT JÉSUS ET ANNONCÉ LA RÉPARATION QUE TOUT ISRAËL ACCOMPLIRA UN JOUR.

Le but que nous nous proposions en entreprenant ce travail était d’étudier sous un double aspect le sanhédrin qui jugea Jésus-Christ : d’abord dans ses membres, ensuite dans ses actes.

Or, que nous ont révélé les recherches, nous osons dire loyales et scrupuleuses, que nous avons faites?

Dans ses membres, cette cour d’assises ne nous a présenté qu’un assemblage d’hommes, en majeure partie, indignes de leurs fonctions. Nulle piété, nulle droiture, nulle valeur morale : les historiens de notre propre nation les ont flétris!

Dans leurs actes, c’est-à-dire dans leur manière de procéder, nous avons constaté des énormités sans nom, vingt-sept irrégularités, dont une seule suffisait pour faire casser le jugement! Ces irrégularités nous les avons comptées en les confrontant avec le droit criminel hébraïque alors en vigueur ; on en découvrirait davantage si l’on révisait le procès de Jésus d’après le droit plus délicat et plus parfait des peuples modernes.

Nulle valeur morale dans les juges, nulle valeur juridique dans leur arrêt ; telle est, ô Israélites, l’appréciation que nous émettons et qu’émettra avec nous tout esprit sincère, toute conscience honnête, après avoir lu ces pages.

Eh bien, laissez-nous vous le demander à vous-mêmes : devant un pareil spectacle, n’y a-t-il pas, pour tout Israélite, une raison d’honneur, disons plus, une raison de justice qui obligent à ne point ratifier le jugement du sanhédrin, avant d’avoir examiné par soi-même ce qu’était Jésus-Christ?

Assurément, il ne peut être un homme ordinaire ; l’étrange procédure suivie à son égard en est la preuve. Lorsque, dans un procès, une irrégularité vient à être découverte, elle n’entraîne point évidemment la justification de l’accusé, pouvant être l’effet de l’inadvertance ou du hasard. Mais, lorsque dans la trame entière d’une procédure, lorsque, d’un bout à l’autre d’une séance judiciaire, on voit se dérouler, se succéder une à une vingt-sept irrégularités, toutes graves, toutes scandaleuses, toutes opiniâtrement consenties, n’y a-t-il pas là une irréfragable preuve que l’accusé victime de pareils procédés, était une personne à part?

Qu’était-il donc cet étrange accusé?…

Au jour où il fit à Jérusalem une entrée triomphale ( c’était cinq jours avant son procès ), des Juifs venus de loin pour assister aux fêtes de Pâque, venus du pays des Parthes, de la Médie, de la Perse, de la Mésopotamie, du Pont, de la Phrygie, de tous les plateaux connus de l’Asie, des confins de la Lybie, de la Cyrénaïque, de Crète, de l’Égypte, de l’Arabie, de Rome, ces Juifs, au spectacle de son triomphe et de l’enthousiasme populaire, se demandaient, chacun en sa langue : Qui est donc celui-ci? Quis est hic ?

Cette question, ô Israélites, le spectacle de l’injustice, plus encore que celui d’un triomphe, demande qu’aujourd’hui vous vous la posiez à vous-mêmes!

Qui est donc celui-ci, à l’égard duquel le sanhédrin a violé toute justice?

Qui est celui-ci, qui n’a opposé que de la douceur aux violences de ses juges?

Qui est celui-ci, qui a bu l’eau amère du Cédron comme David, et a été vendu comme Joseph?

Cette question, à dix-neuf siècles de distance, le tumulte tombé, les passions éteintes, tout Israélite loyal, la Bible dans les mains, peut aisément la résoudre.

Quant à nous, vos frères selon la chair, depuis vingt ans nous savons qui il est ; et ce n’est jamais sans une émotion profonde que nos yeux et nos coeurs reviennent à cette page de notre Bible inspirée, que vous nous permettez de placer sous votre regard. Méditez-la cette page, ô Israélites ; elle vous révélera qui était le condamné du sanhédrin, en même temps qu’elle vous fera connaître ce que doit être, ici-bas, le dernier acte du peuple juif avant que d’entrer, avec ses tribus et ses familles, dans la terre promise de l’Église, et plus tard dans la Terre promise de l’éternité.

Voici donc cette page, elle est du prophète Zacharie :

" En ce temps-là, le Seigneur protègera les habitants de Jérusalem : et alors le plus faible d’entre eux apparaîtra comme David ; et la maison de David apparaîtra comme la maison de Dieu.

" Et je répandrai sur la maison de David et sur les habitants de Jérusalem un esprit de grâce et de prières. Alors ils jetteront les yeux sur moi qu’ils ont percé de plaies, et ils pleureront avec larmes et avec soupirs la mort qu’ils m’ont fait souffrir, comme on pleure un fils unique ; ils seront pénétrés de douleur, comme on l’est à la mort d’un fils aîné.

" Et la terre pleurera : une famille à part, et une autre à part ;

" Les familles de la maison de David à part, et leurs femmes à part ;

" Les familles de la maison de Nathan à part, et leurs femmes à part ;

" Les familles de la maison de Lévi à part, et leurs femmes à part ;

" Les familles de la maison de Séméï à part, et leurs femmes à part ;

" Et toutes les autres familles, chacune à part, et leurs femmes à part…

" Et alors on dira au Seigneur : D’où viennent ces plaies que vous avez au milieu des mains? Et il répondra : J’ai été percé de ces plaies dans la maison de ceux qui m’aimaient…

" Ils m’appelleront par mon nom, et je les exaucerai. Je leur dirai : Vous êtes mon peuple ; et chacun d’eux me dira : Seigneur, mon Dieu ! "

À cette description, à ce dialogue, à ces plaies aux mains et aux pieds, qui de vous, ô Israélites, ne reconnaîtra, s’il est de bonne foi et si la grâce daigne le toucher, l’Homme-Dieu condamné par le sanhédrin? Car l’Écriture vous dit son nom : Il était le Messie, le Seigneur! Et nos pères, hélas! ne l’ont point connu. Mais leurs fils le reconnaîtront un jour ; chacun d’eux lui dira : Seigneur mon Dieu! Et, le reconnaissant, ils lui demanderont à contempler les plaies de ses mains et de ses pieds ; et de ces plaies ils approcheront leurs lèvres ; et sur ces plaies ils laisseront couler des torrents de larmes. Et la terre s’attendrira à ce spectacle ; tous les hommes pleureront avec eux, une famille à part, et une autre à part.

Ce jour de sublime et d’émouvante reconnaissance, à nous qui écrivons ces pages, il ne sera pas donné de le contempler sur cette terre : depuis longtemps nous l’aurons quittée. Mais, du haut du ciel, où Dieu, nous l’espérons, nous fera la grâce de nous recevoir, nous nous unirons à notre peuple converti et repentant. Au ciel, il n’y a plus de larmes ; et c’est pourquoi nous emprunterons, pour les offrir à Dieu, les larmes de nos frères :

Maison de David,
Maison de Nathan,
Maison de Lévi,
Maison de Séméï,

lorsque luira le jour de ce sanglot : D’où viennent ces plaies que vous avez au milieu des mains? en ce jour, ah! souvenez-vous des deux fils d’Israël, prêtres de Jésus-Christ, qui ont écrit ces pages. Et en échange des heures qu’ils ont consacrées à ce travail, versez comme hommage quelques-unes de vos larmes, versez-les, en leur nom, aux pieds du condamné du sanhédrin!


Les abbés Lémann.

FIN


- Supplément d'actualité (hors livre) -

-Découverte du Talmud de Vilnius
(Extrait de presse)

• Israël - Le journal des Juifs religieux Yom Shishi a publié un article, signé par Ishai Weiner, à propos d’un Talmud (commentaire rabbinique de la Bible), écrit vers l’année 1150 et découvert récemment. Le Talmud en question, dit "de Vilnius", du nom de la ville lituanienne bien connue, a été trouvé entier et en bon état, dans un édifice qui servit de synagogue durant 200 ans.
La particularité de ce Talmud est de comporter un traité consacré aux procès pénaux menés par le sanhédrin. À la page 37, côté B, on fait mention de la condamnation de Jésus par le conseil suprême juif, et on reconnaît que ce fut le sanhédrin qui requit contre lui la peine de mort et la crucifixion. Cette affirmation contredit l’interprétation officielle juive, selon laquelle le procès, la condamnation et le crucifiement de Jésus auraient été l’oeuvre des Romains uniquement.
Selon l’auteur de l’article, le Talmud de Vilnius se trouve aujourd’hui dans un endroit secret de Bnei Braq, le quartier religieux au nord-est de Tel Aviv. Actuellement, écrit Weiner, ce Talmud, après être resté caché en ex-Union Soviétique durant 840 ans, est en passe de devenir "un des secrets les plus soigneusement gardés" en Israël. On craint en effet, parmi les Juifs, que si Pilate ne porte plus la responsabilité de la mort de Jésus, les Juifs soient à nouveau accusés de déicide.
Extrait du "journal des Juifs religieux", Yom Shishi, et reproduit dans le bulletin Notre-Dame des temps nouveaux (61450, La-Ferrière-aux-Étangs), et dans la revue Encore FATIMA au jour le jour…, jeudi le 28 juillet 1994, # 827 ( Adresse postale: B.P.35, 40231 SAINT-VINCENT-DE-TYROSSE CEDEX 01)