LA MORALE DE JÉSUS

 
Nous pouvons résumer ainsi qu'il suit ce quenotre Maître nous recommande. Nous le savons, aucun de ces conseils ne détruit l'ancienne loi, ils ne font que la compléter et la rendre plus centrale. Le Christ reprend, en somme le travail de ses envoyés et il le termine, le pousse jusqu'à la perfection. 

Non seulement ne pas tuer, mais ne pas maltraiter, ne pas calomnier un de nos frères, non seulement ne pas se mettre en colère contre un homme, mais aussi n'user de violence envers aucune créature, même une table, un objet que nous supposons, à tort du reste inanimé, car nous y déposerions des germes mauvais ( enseignement oral ). 

Donner consciemment notre vie ou une partie de nous mêmes, si cette vie ou cet organe de notre corps devait être une occasion de chute. Ceci est réservé à ceux qui possèdent, réellement leurs organismes matériels. Ne pas jurer, ne pas faire deserments, car un serment est un lien et un engagement avec une ou plusieurs créatures. 

Ne pas frapper, se défendre, parer les coups si nous sommes attaqués moralement ou matériellement ..Toute attaque est méritée et vient à son heure pour nous permettre de payer une dette. Non seulement pardonner à ses ennemis, mais les aimer, créer partout l'harmonie autour de nous. 

Prier comme l'enseigne Jésus lui-même, ne pas s'inquiéter, car l'inquiétude n'a jamais rien changé à notre destinée et c'est un manque de foi. Ne pas juger, car nous ignorons toute chose. Enfin, entrerpar la porte étroite, c'est-à-dire redevenir assez humble et assez petit pour que notre Maître lui-même nous indique qu'il est la Porte, la vraie, la seule licite qui mène au sanctuaire très saint et très pur de la vraie vie. 

Demander pour toute chose, laisser s'écouler hors de nous, pour ainsi dire naturellement, l'appel sincère et ardent vers Celui qui peu tout. Frapper à la porte du temple, si nous voulons qu'on nous ouvre.

Chercher la vérité sans trêve si nous voulons la trouver. 

Demander que se développent en nous la prudence et le discernement des esprits. Prier pour que nous puissions reconnaître les faux maîtres à leurs fruits d'orgueil et de contradiction, à leurs prestiges. 

Enfin ne pas parler, mais oeuvrer. Toute prière qui n'est pas vivifiée par l'acte, par la charité, n'a pas la force suffisante pour aller jusqu'au Ciel. Beaucoup de points de cette morale si simple, mais si difficile, que nous n'avons pas le courage de commencer à la mettre en pratique, je les ai développés au cours de cette année de travail. J'ai voulu seulement vous les rappeler. Vous allez vous séparer pour un temps, je vous adjure, mes amis, de rester unis par la pensée et la prière faite en pensant les uns aux autres et à la salle de vos réunions. Efforcez-vous de mettre à profit, ce que vous aurez appris cette année. Demandez de vous conduire toujours en amis du Christ. Ne faites rien que votre Maître n'approuverait. Ses regards sont fixés sur vous ; de son coeur immense se déversent sans trêve, sur le vôtre, des torrents d'amour, de lumière, de sagesse. 

Conduisez-vous donc de manière à recevoir le plus possible de ses dons.
 
 

LES DERNIERES PAROLES

 C'est avec une joie pure que j'ai pu inaugurer ce mois-ci votre troisième année( de travail spirituel ). Seuls, livrés à vous - mêmes, sans l'aide et le réconfort que ma présence aurait pu vous apporter, vous avez su vous maintenir dans la voie que je vous avais indiquée. Votre organisation, basée sur les principes évangéliques, a porté ses fruits. Vous êtes restés simplement des amis, unis par la même foi, fortifiés par les mêmes espérances. Ainsi, vous avez pu, tous, continuer de vivre votre vie avec plus d'intensité, plus d'unité ! Appuyés les uns sur les autres, vous vous êtes sentis plus forts et, ceux d'entre vous que les épreuves tragiques ou sournoises, visibles ou non, ont pu frapper, trouvèrent dans nos idées vivantes, dans le secours surnaturel de notre Maître le Christ, une aide inespérée et durable. Il en sera, j'en suis sûr toujours ainsi et de plus en plus. Certes, mes amis, la route est longue, dure, semée d'obstacles, mais les rayons du soleil de vérité illuminent tout jusqu'à la boue, jusqu'aux pierres, et vous font apercevoir à temps les abîmes. Là-haut sur la colline Sainte, votre Maître vous attend pour vous mener à l'Ami surnaturel qui vous ouvre ses bras et son coeur. Vous l'aimez assez désormais Celui-là, pour que je vous crois à Lui pour toujours. Certes, vous tomberez sous le poids de votre croix, mais, Lui, chaque fois, vous relèvera. Votre chemin désormais, ne sera plus solitaire. A vos côtés marcheront deux êtres qu'on appelle le bonheur et le sacrifice, et tous deux tendront à se confondre pour ne plus former qu'une créature de joie, sansfin. Le sacrifice ne sera plus pour vous difficile sur la terre et tout s'éclaircira. 

Vous comprendrez de mieux en mieux ce que le Ciel demande de vous. Vous saisirez, vous devinerez sans angoisse ce que cachent, en vérité, ces paroles du Christ : « Amis très chers, Enfants que mon amour appelle, si vous voulez me suivre, prenez votre croix, acceptez-la, et renoncez-vous ». Mes amis, je puis vous le dire ouvertement : si vous voulez vraiment être dignes un jour d'être appelés enfants du Ciel ; si vous désirez en ressentir les inexprimables et célestes délices, il faut que vous soyez prêts à les abandonner aux autres, dès que cela vous sera demandé. Il est nécessaire que le salut des créatures vous soit plus cher que le vôtre ; que vous renonciez à la conséquence de vos actions, que vous arrachiez les racines de votre amour-propre profondément enfouies au sol de votre égoïsme, que vous renonciez en un mot à tout. Alors, quand votre coeur vivant ne contiendra plus que l'image adorée de Celui qui est la vie ; quand la nature vous présentera en vain ses dons, quand vous serez capables de rejeter toutes les splendeurs offertes, du monde et de son prince, alors, je vous l'atteste, un seul sourire de Jésus, un seul de ses gestes divins, un contact léger et fugitif de sa lumière, vous relèveront joyeux et légers, vous feront tout oublier en un instant, vous paieront au centuple tous vos efforts ; vous aurez vaincu. 

Je voudrais cette année dépasser un peu mes enseignements de l'année dernière, vous aider à cette renonciation parfaite si douloureuse à ses débuts, mais si facile, dés qu'on a vécu un peu de la vraie vie. Je voudrais tenter d'enflammer davantage vos cours, afin que cette flamme allume à son tour en vous le divin flambeau de la charité. 

Pour cela, il n'est pas peut-être de plus brûlantes paroles que les derniers chapitres de l'Evangile de St-Jean. Ces adieux de Jésus à ses amis, cet héritage d'amour et de lumière définitive, nous ne les commenterons pas, nous les aimerons, nous brûlerons à leur contact et le Maître si bon auquel nous avons tout donné, m'inspirera peut-être et vous préparera. Je le lui demande avec ferveur. Plus que jamais nous vivrons en plein surnaturel, plus que jamais vous devrez laisser votre mental et vos facultés masculines de raisonnement à la porte de votre salle. 

SOYEZ TOUTE SIMPLICITÉ, TOUT AMOUR, laissez vous bercer un instant au charme tout puissant des mots définitifs, des paroles vivantes que nous prendrons comme base, non de notre étude mais de notre amour. Alors cet enthousiasme, ces flammes brûlantes, cette vie surnaturelle vous la répandrez à grands flots sur votre vie, et sur celle des autres. Votre seule présence sera une étincelle qui enflammera, à son tour, d'autres coeurs ; rien ne vous paraîtra impossible et vous irez, le coeur et les yeux levés vers le Ciel, dans la SPLENDEUR DU JOUR NOUVEAU.

L’HERITAGE

 
Imaginons un instant, si vous voulez, que par amour pour nous, Jésus a donné un ordre au temps et à l'espace. En un éclair, les 2000 années qui nous séparent des heures solennelles que vécut alors notre Terre, obéissant au Maître très pur, sont comme si elles n'avaient jamais été. L'espace aussi est vaincu, et nous voici, vous et moi, en Judée, à Jérusalem, en une chambre haute où Jésus, entouré des douze, vient d'achever le repas pris en commun. Il leur a lavé les pieds, Lui le Seigneur ! - Judas a reçu de Lui le pain et a quitté la salle… .Jésus, pensif, s'assoit en silence, et nous voici dans cette, pièce dont l'atmosphère est toute pénétrée de la lumière émanant du corps très Saint de Celui que nous adorons. Les douze semblent nous connaître et nous font place. Au dehors, la nature est attentive ; le soir tombe et s'allument au ciel les premières étoiles. - Sur la terrasse, tourbillonnent et se posent des colombes : les anges écoutent aux fenêtres, ou à genoux derrière Jésus. Et voici que s'élève la voix très douce et très pénétrante du Sauveur : «  Mes chers enfants, je ne suis plus avec vous que pour un peu de temps, je vous laisse mon commandement et monhéritage, c'est que vous vous aimiez les uns les autres, comme je vous ai aimés. C'est à cela qu'on reconnaîtra que vous êtres mesdisciples. » 

Tout a disparu pour nous, mes amis ; nous ne voyons plus que la stature surhumaine de notre Maître ; sa robe blanche éclaire les ténèbres de la nuit commençante ; une lumière très pure et comme vivante illumine ses cheveux dorés ; les anges deviennent plus perceptibles... on voit battre leurs ailes... et les divines paroles s'inscrivent à jamais dans notre coeur de Lumière. 

Amour ! fleuve immense dont les eaux très saintes vont tout pénétrer et tout faire vivre jusqu'à ce que les temps soient accomplis ! ...Amour, qui prends ta source dans le Coeur Immense dont les battements deviennent presque perceptibles... Clef vivante, universelle, définitive... Amour plus fort que la mort... Père du désir d'aller vers Dieu ! Amour illuminateur et créateur d'où sortent toute force, toute énergie surnaturelle ; Amour dont, les plus faibles étincelles sauront encore ressusciter les âmes tombées, nous, pauvres enfants du Christ, nous assistons vraiment, à l'heure bienheureuse, où tu fus pour ainsi dire de nouveau créé ; où, Celui qui est l'Amour même en son essence surnaturelle, proclama ta puissance dans toute sa création. 

Et désormais, nous saurons en nos âmes, qu'aimer c'est oublier, se renoncer ; c'est détruire le sens et le pouvoir du moi inférieur, de l'amour-propre, de l'orgueil. C'est recueillir, concentrer en soi, la vie pour la répandre sur ses frères ; c'est les connaître, les comprendre, les diriger, les aider. C'est encore s'entourer d'une auréole qui attire les anges. Aimer sans connaître les lois secrètes de l'amour, c'est beaucoup : mais aimer pour Jésus et par Jésus, aimer tous les êtres et surtout ceux qui sont dans les griffes terribles de la douleur, les aimer en Christ, laisser l'amour brûler comme d'une flamme inextinguible tout notre coeur, c'est vraiment hâter l'heure où ne voulant plus que la volonté du Père, notre désir s'accomplira sur la Terre. 

Gardez, je vous en prie, mes amis, un souvenir précis, de la minute très brève que nous venons de passer à Jérusalem, et qui, peut-être, ne fut pas entièrement un rêve, que vos coeurs s'ouvrent pour recevoir ce qu'ils pourront chacun supporter de cet amour merveilleux et total dont Jésus brûle pour ses créatures, et que, revenus à la vie matérielle, cette flamme intérieure fleurisse en fleurs surnaturelles : bienveillance, amour de la Justice, Bonté, Indulgence - Manifestez-les d'abord les uns vis-à-vis des autres, puis dans la vie. Prouvez que vous avez vraiment été régénérés, que vous êtes des disciples réalisant ce que vous avez compris de la morale du Christ Jésus. Prouvez-le en évitant d'abord la médisance, et en pratiquant la Charité. Alors tout ce qui a vie et respire : la pierre, la plante, les animaux, les hommes et les anges vous proclameront disciples du Maître de l'Amour, sur la terre et dans les cieux. 

LES MULTIPLES DEMEURES
 

 
Ecoutons encore la voix, dans le silence de nos âmes : que votre coeur ne se trouble pas ; confiez vous en Dieu et en moi. 

Dans le chemin, votre coeur se troublera souvent ; toutes les fois que vous douterez, et surtout que vous raisonnerez. La vérité est simple et votre cerveau compliqué. A chacun de vos pas en avant, l'adversaire cherchera à jeter l'inquiétude en vous. Il y réussira chaque fois, qu'au lieu d'agir, vous voudrez discuter ou même chercher dans la raison, une vérité vivante qui peut être seulement dans votre coeur. Notez bien que vous n'avez pas à interroger votre raison, parce qu'elle ne peut absolument pas renfermer ce que vous cherchez. Pour vous, elle constitue seulement un frein et un équilibre. - Ah ! même les disciples, mêmes les compagnons choisis que Jésus appelait ses chers enfants, quand ils entendirent la définitive et profonde parole : Aimez vous ! comme ils se troublèrent au lieu d'aimer ! Il est difficile, en effet, d'ouvrir son coeur, ses bras, son sourire, de se donner à ses frères ! Comme c'est dur de nous oublier pour eux, toujours! Aussi le Seigneur. l'Ami surnaturel, dès qu'Il discerne entre eux cette hésitation, avec quelle bonté ne leur donne-t-il pas la force d'en guérir ! d'abord par la confiance, ensuite « parce qu'il y a plusieurs demeures dans le royaume du Père ». Profitons aussi, mes amis, de cet enseignement direct de Jésus. 

Ah ! qu'il est doux et puissant ce mot confiance !... Comme il parle par lui-même ! N'y trouvons-nous pas le mot ancien « fiance » qui voulait dire foi ! Et la confiance est en effet la pierre secrète et solide sur laquelle s'établiront les premières bases de la foi en nos coeurs. Au contraire, la défiance est. une force destructive. La confiance construit. Mais l'homme s'est tellement éloigné des sources de la vie véritable, que cette vertu humaine, a mille peines de naître en lui. Par sa parole créatrice, Jésus a heureusement multiplié la puissance de cette belle créature spirituelle et peu à peu, à force de parler à notre coeur, elle finit par en chasser l'Etre terrible, son adversaire, la défiance, créature infernale. - Alors notre, vie secrète nous devient un peu perceptible, nous nous ouvrons pour ainsi dire au lieu de nous fermer et la douce confiance naît en nous, pour un homme d'abord, pour Dieu et Jésus, ensuite. Ah ! c'est alors la fin des troubles et des souffrances. Par la voix de cet être sublime, quelques paroles du Christ vivant trouvent le chemin de notre coeur. - L'amour naît ensuite et nous découvrons la possibilitéd'obéir à notre Maître, de nous aimer les uns les autres à son exemple. 

Puis, pour rassurer encore ses amis, le Maître leur explique qu'il y a plusieurs demeures dans le royaume. 

Ainsi ils pénétreront d'abord dans les parties du ciel qui seront plus rapprochées, moins loin, moins difficiles à atteindre. Là, Jésus leur préparera une place, et Il reviendra les chercher pour les conduire auprès de Lui. Ainsi la loi de la hiérarchie se fera sentir même dans le Ciel. - Et cela ne peut que nous encourager à chasser les craintes et les doutes qu'à maintes reprises l'ennemi cherchera à nous inspirer, en se basant sur les difficultés énormes, il est vrai, mais non insurmontables, qui nous attendent si nous voulons suivre le Christ. 

S'il y a plusieurs demeures, chacune d'elle sera comme un royaume avec des lois particulièrement plus compréhensibles pour certains d'entre nous. S'il y a plusieurs demeures, dans chacune règnera soit l'amour, soit la sagesse, soit la puissance, soit la lumière, etc. Et enfin, au centre Jésus qui concentre en Lui-même tout ce que nous pouvons supposer de ces attributs de la vie absolue, et mille fois plus encore, Jésus notre ami, nous prendra avec lui au sortir de ces multiples demeures du Père dans lesquelles, je suppose, nous passerons tour à tour. -Mais ce sont là des extases qui nous emportent trop loin de la Terre. Retenons surtout, mes amis, de ces paroles de Jésus que, nous devons ouvrir toutes grandes, et tout de suite, les portes de nos demeures intérieures, afin qu'y pénètre la douce et divine confiance, fille du Père. Retenons aussi la promesse formelle de Jésus qu' Il nous garde notre place pour l'Eternité. 
 
 

JE SUIS LA VOIE

 
J'ai demandé que le ciel amène vos esprits et vos âmes, en contact avec la mémoire très vive que notre terre a gardée des actes et des paroles de Jésus. Avant de vous laisser enflammer par la très douce et très pure lumière, par la définitive splendeur de ces paroles dernières, j'ai voulu vous faire voir et connaître les lieux où elles furent prononcées. J'ai quelques raisons de croire que plus ou moins vous en serez fortifiés et disposés encore plus à vous brûler, à vous enflammer le coeur avec moi, à ce divin foyer. Aimer tout ce qui a vie, car tout a une parcelle de cette vie éternelle du Père qui se distribue à l'infini sans cesser de rester une ; se confier en un abandon complet à Jésus ; se laisser aller sur son coeur comme Jean, retirer de ce repos dans les bras de l'Ami des hommes, une force merveilleuse et durable; aspirer la vie de ce coeur immense qui la donne sans jamais en perdre une parcelle ; concentrer en nous cette flamme brûlante, vivante ; cette vie divine, et la répandre à flots sur tout ce qui respire ; donner tout, Tout, sans rien garder pour nous-mêmes ; voilà les graines semées jusqu'ici dans le terrain de vos âmes, amis fidèles, qui travaillez courageusement pour les préparer à ce travail. 

Aujourd'hui, nous écoutons encore. Toute notre vie est concentrée dans nos oreilles, et comme l'amour coule à flots purificateurs, en nous-mêmes, pendant ce dialogue entre Philippe et Jésus doit nous retirerons grands profits spirituels, car il s'agit de son identité véritable ! Nous allons entendre, des lèvres mêmes du Christ, une assurance formelle. Il est identique à celui qu'il appelle son Père. Philippe celui qui m'a vu, a vu mon Père. Nous sommes ses enfants, heureusement pour nous, notre désir est d'être placés un jour parmi les petits enfants que le Maître appelait sur la terre et qu'il range autour de Lui dans le ciel. Aussi, nous n'en demanderons pas davantage. Que faut-il de plus ? Jésus ne nous donne-t-il pas la clef véritable de son identité 

Celui qui m'a vu, a vu le Père. Jésus est donc quoiqu'en disent les rationalistes,LE PÈRE LUI-MEME, le Père inconnaissable, la vie infinie, créatrice, réalisée tangiblement sur la Terre, comme la main réalise la pensée, comme la fleur réalise la graine ; la vie a été manifestée. La terre en a été un moment imprégnée, et sa tâche, maintenant, comme celle de toute créature, sera de hâter le moment où la vie, le royaume s'établiront à jamais en elle, accomplissant ainsi la volonté du Père. 

Et Jésus dit encore à ses amis. Vous savez où je vais, et là où je vais vous viendrez aussi, et vous viendrez par moi : car je suis LA VOIE, LA VÉRITÉ, LA VIE. Ainsi replions nos ailes ; cessons toute méditation, tout élan pour adorer dans le silence l'amour. A la même heure solennelle tout est dit, tout est révélé. En quelques mots, en quelques paroles vivantes, notre Maître nous donne tout : notre but, intégral, définitif, et les moyens de l'atteindre.

Qu'y a-t-il au-dessus de la Vie, au-dessus de la Vérité ? Rien n'est-ce pas, et quelle route plus sûre pourrions-nous choisir que le coeur, l'enseignement, la parole de Celui qui est. Lui-même tout cela ? La Vérité, la Vie sont en son coeur. Son coeur sera notre chemin. Et puisque cet Etre immense, inconnaissable, qui est tout,en venant nous aider a voulu le faire avec le maximum d'obstacles, d'épreuves, de douleur : la souffrance nous sera douce, nous l'aimerons de toutes nos forces. La voie Royale du calvaire, c'est le coeur de notre Ami surnaturel, et. ce coeur nous en avons soif. Rien ne pourra nous en détourner. Nous savons maintenant toutes choses. A nous donc la douleur, mais à nous aussi l'amour, infini, complet, à nous les joies impérissables du sacrifice en Dieu. 

 

MON PERE EST EN MOI

 

Nous sommes encore dans la même salle, mêlés aux disciples très chers de Jésus, nous écoutons toujours, les yeux fixés sur Lui. « Mon Père est en moi et je suis en mon père ; croyez cela au moins à cause des oeuvres que je fais ; ce que je vous dis ce n'est pas de moi-même, c'est mon Père qui parle et agit par moi ». - Admirables paroles ! Anges de lumière et de flammes, comme vous éclairez les ténèbres autour de nos coeurs qui étaient morts et que voici ressuscités ! Comme vous brûlez tout ce qui n'a pas votre innocence, comme vous vivifiez au contraire tout ce qui vous ressemble! - L'importance de croire, ce que dit Jésus est primordiale ; croire ce qu'il dit, c'est Le comprendre, L'aimer, Le servir ; c'est comprendre, aimer et servir l'incompréhensible pouvoir créateur, l'inconnaissable splendeur que nous pouvons bien nommer, comme Jésus, notre Père, puisque toutes nos vies, viennent d'elle. - Et si nous croyons que Jésus et le Père ne font qu'un, c'est-à-dire si quelque chose en nous sait cela de source sûre, ne pouvons-nous pas nous réjouir, en vérité que la vie éternelle ait vraiment été manifestée sur la Terre ! Et si cela a eu lieu il y a 2.000 ans, ne savons nous pas aussi que cette manifestation durera autant que notre Terre, car lorsqu'une Créature quelconque a reçu la visite de la vie complète, c'est pour toute la continuité de ses activités extérieures et intérieures, à jamais. Et Jésus, dans sa bonté, dit à ses amis : « Si vous ne pouvez encore toutefois croire, savoir en vous,de source certaine la vérité de ce que je vous dis ;que mes oeuvres, vous aident à accomplir l'effort personnel nécessaire et je ferai le reste. Contemplez en vous-même et voyez qu'elle est vraimentl'origine de tout ce que vous avez vu. Non seulementles malades guéris, mais les coeurs illuminés parmilliers. - Et voyez si tout autre que la vie aurait pu triompher de la mort. Que cette contemplation constitue votre part dans l' oeuvre de votrerésurrection. Et moi, je prendrai votre esprit etje l'amènerai avec moi dans chacune des demeures où mon Père fait régner l'une des multiples formes de la vérité une »

Et nous aussi, amis ; comme les grands disciples nos frères aînés, les maîtres de la moisson, aidons notre foi chancelante par la méditation des oeuvres de notre Maître dans la nature et dans les coeurs humains. Ce travail n'est pas difficile, à condition de ne pas laisser le mental s'emparer des faits et les disséquer, car alors nous nous éloignerions de la vie. D'un élan définitif, de toutes nos forces, faisons taire en nous, tout ce qui n'est pas vivant ; laissons notre coeur plonger dans l'abîme sans fond de sa vie secrète, et il lira facilement dans la mémoire de la Terre la réalité de tout ce que Jésus a accompli de sa naissance à sa mort en particulier. 

Ainsi, peu à peu, nous vivrons, nous nous sentirons pénétrés entièrement par la vérité. - La Foi créature surnaturelle, entraînant avec elle ses soeurs, l' Espérance et la Charité, laissera tomber de son coeur incandescent quelques étincelles, germes miraculeux, desquels naîtra quelque jour la petite plante que Jésus Lui-même cultive en nous. - Alors nous croirons, nous saurons, nous serons un en nous, un avec nos frères, et unis à Jésus comme il est uni à son Père ! 

 

LA VOLONTE DE DIEU

 

En vous plaçant toujours et à chaque occasion dans ce que chacun de vous a reconnu en lui-même de la vie ; enharmonisant continuellement votre raisons par les élans du coeur, en habituant votre cerveau à ne fonctionner que pour ce qui est de son domaine, vous avez aidé au développement de sens spéciaux tout aussi positifs que vos sens physiques. Le ciel en avait mis en vous le germe, mais, cette graine fragile, vous seuls, pouviez la nourrir par vos souffrances, vos larmes, vos espoirs. Aussi. est-ce avec joie que je puis constater en vous, chaque année, un pouvoir plus grand à saisir la merveilleuse précision des enseignements de Jésus. - C'est pour cela que je vous transporte cette année en Judée, et dans le lieu très saint choisi par le Christ pour nous léguer en héritage tous ses secrets. - Aujourd'hui nous avons à contempler deux paroles. D'abord celle-ci « Les oeuvres que je fais et les paroles que je vous dis, ce n'est pas de moi-même ; Mon Père parle et agit par moi » . Puis, si nous avons le temps, l'affirmation, la plus consolante ; qui va être la clé définitive de tous les pouvoirs d'origine divine, que certains hommes manifestent sur la terre. « Si vous gardez mes paroles, si vous croyez en moi, vous ferez aussi les oeuvres que je fais, et même de plus grandes, car je vais vers le Père et tout ce que vous demanderez en non nom, je le ferai moi-même. » 

Ainsi Jésus nous enseigne que tout vient du Père Lui-même, ses oeuvres et ses paroles à Lui, la manifestation totale sur la terre de Dieu. - Jésus ici parle volontairement comme homme. C'est aussi en tant que revêtu de la nature humaine qu'Il a dit, une fois : « Mon Père est plus grand que Moi. » L'enseignement à tirer de cette parole est le suivant. Le Père est seul l'Absolu du bien ; sa vie éternelle constitue, vraiment lorsqu'elle pénètre une création, ce que nous nommons sa volonté. 

Cette volonté, ce que nous pouvons en comprendre, cette vie infinie, représente donc sur une terre, et représente seule l'absolu du Vrai, du Bien et du Beau. Tout acte donc, toute parole, toute manifestation extérieure ou intérieure qui ne prendra pas sa source, ses moyens et ses buts dans la volonté de Dieu, ne sera pas de Dieu. Tout homme donc qui parlera, agira, guérira par Lui-même ; sa parole, ses actes, ses guérisons, ne seront pas vivantes, ni absolument sains, ni absolument durables ou efficaces. Au contraire, si un homme même débutant, même ignorant, même encore faible, a remis le plus complètement qu'il l'a pu, sa volonté propre à son Maître, et si la volonté de Dieu a pris la place en lui de sa volonté corrompue, toutes les paroles et les actes de cet homme, seront, dans la mesure où ilpourra le supporter, imprégnés d'éternité, de certitude et d'amour-. Les guérisons que le ciel fera par lui, ne seront d'abord, que très petites, mais toutes seront complètes et auront un retentissement évident, non seulement sur la Terre, mais dans le pays de l'Esprit. Vous voyez donc, mes amis, les raisons pour lesquelles je vous ai dès le début orientés vers ce seul but : faire en tout la Volonté de Dieu, jamais la vôtre. C'était le point de départ obligé. C'était l'étincelle qui devait déterminer l'incendie dont les flammes purificatrices ont commencé de brûler toutes les scories spirituelles qui s'étaient entassées sur votre coeur de lumière et l'empêchaient de battre. Si donc Jésus comme homme, ne faisait rien de Lui-même, si sa nature humaine s'effaçait pour laisser agir le Père en Lui, si les grands disciples, les Apôtres, les Maîtres ont fait de même depuis, combien plus ne devons-nous pas nous autres travailler ferme pour arriver à ce résultat primordial ? On y parvient vous le savez en s'habituant à voir, dans tous les événements de sa journée, une indication nette de ce que veut le ciel et en se soumettant en toutes choses, en acceptant volontiers tous les ennuis, les maladies, les épreuves. 

Ainsi, mes amis, chacun de vous pourra bientôt. recevoir la preuve que ses prières sont exaucées et sa vie entière bénie. 

L’ENIGME DU CHRIST

« Si vous croyez en moi .… »

Tous vous croyez en Jésus. Vous avez reconnu en vous-même son identité ; ce qu'Il est ; vousavez reconnu cela par l'intermédiaire de ce qui en vous reflète l'étincelle du feu sacré : qui est la vie même du Père, répandue, à l'infini, dans toute la création, et qui en vos coeurs, a reçu un don, celui de la personnalité. C'est grâce à ce don; que vous savez sans qu'il soit besoin de preuves être vous et non aucune autre créature dans le monde. 

Mais comment a-t-il pu se faire que vous ayez compris le Christ ? Eh bien ! Lui-même a pris votre esprit avec Lui, et l'a introduit dans sa vie divine et dans sa vie humaine. Cette, merveilleuse union constitue un soleil si resplendissant que, seule la main puissante de votre Ami, a pu vous en préserver, tout en vous le laissant contempler sans danger. ? Et, en revenant dans la chair, ce qui en votre être, a vu et compris, a fait pénétrer sa vision et sa compréhension jusque dans votre conscience matérielle. Voilà pourquoi et comment vous croyez en Jésus. Mais cette illumination n'est qu'à ses débuts, il faut qu'elle pénètre entièrement votre être, du haut en bas ; il est indispensable que la totalité de vos cellules en soit envahie, et qu'aussi cette lumière gagne tous les êtres que vousentraînez avec. Vous, en montant vers le Père. 

Néanmoins, grâce à la merveilleuse hiérarchie que Jésus a voulu établir du ciel sur la terre, et de Lui-même au moindre de ses disciples, vous ressentirez déjà des effets certains de cette promesse de miracles et de prodiges. Les guérisons que vous obtiendrez, les illuminations et directions que vous recevrez en rêve, la compréhension des esprits et des âmes qui vous sera donnée, la consolation et la paix qui s'écouleront doucement, de vos coeurs, pour aller soutenir et pacifier, tout cela sera, en vérité, déjà, de même nature que les pouvoirs complets de vos aînés. - Que cette constatation vous soit douce, mes amis, et qu'a contempler la toute humble, mais si vivante fleur sortie déjà de la terre glacée de vos coeurs, vous vous sentiez. pénétrés d'enthousiasme ; que vous pressentiez le jour, où cette petite plante, grandie et fortifiée baignera toute entière dans les rayons du soleil de Dieu 

Elle viendra cette heure bénie, je vous l'atteste où la voix même de Jésus vous remettra vos fautes et vous donnera le droit de demander au Père en son nom. Alors, pas une créature, ne viendra vers vous sans recevoir quelque chose et vous porterez partout où vous irez le rayon céleste dont votre coeur sera pénétré. Mais vous avez compris déjà, j'en suis sûr, que pour demander au nom de Jésus, il faut absolument être son Ami ? Et pour le devenir il faut l'aimer et garder ses commandements. Alors « Il priera son Père et Il vous donnera un autre consolateur, l'Esprit de Vérité, qui demeurera toujours en vous ». Ce consolateur, c'est le Saint-Esprit, et, vous le savez, il a existé sur la terre, douze hommes qui en étaient porteurs et avaient le pouvoir de la transmettre. Et une fois transmise cette forme subtile de la vie créatrice demeure toujours avec ceux qui l'ont reçue. Ces apôtres de Jésus, leur mission continue, toujours analogue à ce qu'ils ont accompli sur la terre, après le départ du divin Maître. Et sur chaque monde il y a aussi un porteur de l'Esprit de Vérité.- Plusieurs d'entre vous m'ont juré, avec larmes, qu'ils avaient compris ce que c'est qu'un vrai maître. Et bien, ceux-là, qu'ils redoublent de soins, de travail, d'abnégation, qu'ils renoncent à eux-mêmes et qu'une joie toute puissante gonfle leur coeur. Ils se rapprochent de l'heure où, ayant aimé Jésus du toute leur force, il priera le Père de leur envoyer ce consolateur qui ne les quittera plus jamais, recevra leurs esprits après leur mort et. les conduira ensouriant auprès du Juste Juge.

L’ESPRIT DE VERITE

Vous le savez, lorsque je vous invite à contempler longuement les phrases même prononcées par Jésus, à vous jeter avec moi dans les bras des anges qui les gardent, à enflammer vos âmes à ce contact surnaturel, afin que s'envole avec plus d'ardeur, votre élan vers le Père, je vous ramène ensuite toujours sur la terre, et je le ferai ici, en vous rappelant que les douze auxquels s'adressait notre Maître étaient et sont encore, du reste, des créatures en vérité incomparables et des Surhommes. Aussi lorsque nous tentons de monter jusqu'aux cimes spirituelles, où ils se tiennent, de nous hausser vers leurs statures surhumaines, de contempler en leur coeur qu’ils veulent bien entre ouvrir, les certitudes qu'y créa la Parole brûlante du Christ, devons-nous toujours nous souvenir de ce que nous sommes. Comme de pauvres enfants sincères, mais maladroits, trébuchant encore à chaque pierre du chemin, nous ne découvririons dans ces foyers incandescents d'Amour et de Vie surnaturels, dans ces porteurs du Saint-Esprit que des soleils et des flammes inaccessibles à nos faibles efforts. Mais si nous ne pouvons pas monter vers eux, ne savons-nous pas qu'ils nous aiment assez pour descendre jusqu'à nous ?

Ainsi ne perdant jamais de vue notre impuissance, prenant une base solide sur nos réalisations et nos travaux positifs terrestres, nous pouvons nous laisser aller à contempler ces merveilles. 

Le Consolateur, l'Esprit de Vérité, la terre et les humains liés à la terre ne peuvent le recevoir, le voir ou le connaître. Mais Jésus affirme à ses amis qu'eux le verront parce qu'ils vivront. 

Plusieurs d'entre vous désireraient peut-être savoir si l'Esprit de vérité prendra ou non un corps matériel comme l'a fait Jésus ?Vous pensez bien qu'il n'est pas en mon pouvoir de vous fier à ce sujet. mais on peut dire avec certitude que très peu d'êtres ont vraiment compris Jésus sur terre. Très peu aussi ont deviné que ses envoyés successifs étaient vraiment porteurs de l'Esprit - Saint. 

Si donc un jour la terre doit recevoir cet aspect de la Vie Infinie sous une forme tangible, seuls les amis très secrets du Père seront aptes à la percevoir parce que seuls ils vivront de la vie véritable. Bornons nous à savoir qu'à l'endroit du chemin ou nous sommes parvenus à travers tant d'épreuves et de larmes, déjà viennent jusqu'à nous les accords lointains d'une harmonie divine ; déjà l'air vibre sous les ailes des milliers d'anges annonçant l'approche du Saint-Esprit ; déjà nous nous arrêtons éperdus, tremblants de ne pas être prêts pour l'heure solennelle. Déjà nos coeurs se replient sur eux-mêmes pour bondir avec plus de force, vers Celui que nous attendons. Oui, mes amis, nous avons tous suffisamment conscience ; en nos âmes s'éveille la vie sacrée du Père, endormis depuis des siècles, nous nous sommes laissés profondément envahir par l'Amour que le fils nous envoie, et nous pouvons espérer que le divin Esprit, à son tour, laissera pénétrer jusqu'à nos demeures les plus profondes, un de ses rayons par l’intermédiaire d'un envoyé, duCiel. Ce sera le résultat premier de notre humble mais persévérant travail, à vous et à moi. Ce sera, la fleur bien pâle encore mais vivante de la vraie vie centrale, réelle, éternelle, àjamais vôtre, et qui n'aura plus qu'à se développer peu à peu dans l'amour et la joie complète que le Père donne à ceux qui l'aiment.

JE ME FERAI CONNAITRE

 
Notre Maître, après avoir affirmé qu'en partant, il ne laisserait pas ses amis orphelins, mais qu'Il les reverrait, puisqu'il vivrait et qu'eux vivraient aussi, leur fait en plus cette promesse vraiment merveilleuse, et capable seule de combler tous les désirs de nos coeurs, fussent-ils immenses comme la mer et le ciel. « Si vous m'aimez je me ferai connaître à vous, mon Père vous aimera et nous ferons en vous notre demeure ». 

Un peu avant, Jésus avait affirmé: «Celui qui m'a vu à vu mon Père ». Evidemment cela veut dire, celuiqui m'a vu complètement, qui m'a reconnu en son coeur, celui-ci peut dire qu'il a vu et reconnu mon Père, a vu la source même inconnaissable d'où s'écoule. sans arrêt la vie. C'est donc nous indiquer vraiment, mes amis, toute la route et les progressives lumières que nous y devrons rencontrer. 

Voyez : il vous faut d'abord connaître Jésus comme homme. Sans le deviner, sans même soupçonner son identité nous l'aimons déjà, nous adorons sa bonté pour Marie-Madeleine, la femme adultère, les enfants ; nous reconnaissons sa morale et son enseignement comme, les plus purs. Nous plaçons déjà notre Christ sur tous les sommets .

Puis un jour, Il se fait connaître à notre esprit, comme les rayons du soleil pénètrent dans la nature et vont réchauffer la graine jusque dans le sein de la Terre, sa lumière éclaire tout en nous, même nos cellules cérébrales et nous Le reconnaissons, nous Le voyons vraiment ; en Le voyant, nous contemplons en même temps la Vie Eternelle dont Il est la totale manifestation, puis nous rencontrons l'Amour ; l'Amour qui est Lui-même encore, et qui va à sa suite, remplir notre coeur. Nous commençons d'aimer la vie, puis les manifestations de la vie, les hommes, les animaux, les végétaux et les minéraux, et les formes encore plus confuses qui dorment dans les replis secrets du monde. Et Jésus grandira dans nos coeurs . Il nous embrasera d'amour pour Lui. Nous le reconnaîtrons en toute chose, en tout être ; nous L'aimerons comme II veut être aimé ; c'est-à-dire sans partage. Lui seul sera notre mobile, notre effort, notre but. Peu à peu alors, Il se fera connaître davantage. Nous vivrons en Lui et par Lui... Nous apprendrons ses perfections infinies et ses permanents sacrifices. Il nous fera voir comment Il donne sa vie miraculeuse constamment à toutes les créatures sans jamais en perdre une parcelle ; ses anges nous suivront et nous serviront, si nous ne désirons vraiment que SERVIR. Puis un jour viendra ou retentira de nouveau dans le total, incompréhensible et divin silence qui soudain se fera en nous, cette incroyable et presque inouïe parole : « Mon fils, celui qui m'a vu et reconnu, servi et aimé, celui-cia vu mon Père et voici, mon Père va faire en toisa demeure et nous serons en toi à jamais. » Ah ! mes amis, je ne sais si vous tremblerez comme moi d'émotion et de joie pure, en lisant cette surhumaine promesse. Ne comprenez-vous pas un peu ce qu'est l'homme en qui elle s'est réalisée. Ah ! comme il participera à la vie divine, celui-là ! Comme. il répandra à flots son coeur et ses forces Comme il aimera tout, même les démolis, même la mort ! Comme tout fleurira sous ses pas ! Comme les autres hommes le suivront, rassurés, éperdus ! Comme la douleur disparaîtra quand elle saura qu'il va venir ! Et nous, pauvres enfants terrestres, quelle joie est la nôtre puisqu'un jour se lèvera, pour nous aussi, cette sublime aurore !

HATONS-EN LA VENUE EN PRIANT, EN AGISSANT, EN SOUFFRANT S'IL LE FAUT EN VRAIS DISCIPLES DE JESUS. 

LA PAIX DU CŒUR

 



Si, comme je le crois, vous avez un peu vécu avec moi, par l'Esprit dans cette chambre, où retentit autrefois la parole vivante duMaître ; si vous avez pu voir avec quelle force, quelle ardeur d'amour écoutaient, Jean, Pierre, Thomas, Philippe et les autres ; si votre coeur a pénétré leurs pensées, si vous vous êtes rendus compte que foule leur vie était, hors d'eux-mêmes passée en Jésus, vous saisirez mieux l'adorable bonté du Christ : Avoir connu, reconnu et compris et aimé celui qui disait de lui-même « Je suis la Vie », avoir vécu plusieurs années près de Lui et Le perdre ! Savoir qu'on ne verra plus ce visage, ces yeux surhumains, ce sourire ! Cette main secourable toujours levée pour bénir ! qu'on ne suivra plus du regard cette robe blanche qui semblait éclairer la nuit !... Finis ces enseignements vivants après le repas, ou sous les étoiles, dans les sentiers solitaires ! Jésus sait que leur désespoir va ,dépasser les bornes et il leur donne de suite le remède efficace, l'assurance de la venue du Consolateur ; Il leur laisse sa paix, non pas la paix du monde, mais la sienne.
La paix de Jésus ! C'est une créature spirituelle si belle qu'aucun mortel ne la saurait contempler sans voile ; elle est fille de ce qu'il y a de plus profond dans sa vie divine. II s'en est séparé pour nous ; il l'a laissée sur la Terre, parmi les larmes et les mille formes de la douleur ; Elle est comme son sourire et sa vie manifestée visiblement sur notre monde ; Elle tient dans son sein, en réserve, toutes les forces nécessaires pour les donner aux. nations et aux hommes de bonne volonté qui désireront d'aller vers la paix véritable. Mais elle ne sera visible sur terre que pour les amis réels du Christ qui l'auront reçue en eux-mêmes toute entière. 

Un sourire de cet Ange suffit pour remplir notre coeur d'une joie profonde, d'un calme inaltérable, qui nous rendent invincible. A cette heure le Christ, l'unit vraiment à l'Esprit et aux coeurs des Douze. Elle devint à jamais leur compagne. Elle ira vers ceux qu'ils lui désigneront. Dès ce moment aussi les disciples reçurent la force nécessaire pour supporter l'atroce douleur de la séparation. 

Et Jésus répète encore : « Je m'en vais, mais je reviendrai vers vous. Si vous m'aimez suffisamment vous Vous réjouirez de ce que je vais vers mon Père puisqu' Il est plus grand que moi » . 

Le Maître redescend sur la Terre ; car sa vie divine vient de se laisser deviner ; il parle maintenant comme homme. Il semble dire : Voyez en moi maintenait un homme comme vous ; votre ami, qui vient de vous révéler la vérité enfermée en lui même et qui va vous donner bientôt sa vie. Réjouissez vous donc puisque je vais me fondre de nouveau en la Vie Infinie, dans le sein de celui qui m'a envoyé vers vous. Il est plus grand que moi considéré comme homme, car ma vie humaine est forcément inférieure à ma vie divine, qui est en moi, et totalement le Père. Réjouissez-vous parce que vous ferez de grandes choses, car mon sacrifice vous aura mérité que je fasse moi-même, tout ce que vous désirerez. Et Jésus avant de quitter la salle, leur affirme encore qu'il va de son propre vouloir, se laisser torturer et donner sa vie : Le Prince de ce monde n'a aucun pouvoir sur moi. « Il faudra donc que je permette à la douleur et la mort de s'approcher et, à chaque épine de ma sanglante couronne, à chaque coup de verge, à chaque insulte, à chaque clou ducalvaire, il faudra que je renouvelle la permissionindispensable ».

La douleur est une créature, mes amis, et Jésus a voulu subir non seulement celles terribles du Jardin de Gethsémani et du Calvaire, mais encore, absolument toutes les douleurs que nous connaissons, et celles que nous ignorons. Souffrance d'homme, de démons et d'anges, il s'est assimilé toutes ces créatures. Il les a laissées s'installer en Lui. Il les a donc connues toutes et les a expérimentées totalement. Mais il n'a pas été nécessaire qu'il les vive pour les connaître. Ilest utile de bien sesouvenir de cela.
 
 

LA MERVEILLEUSE UNION 

 
«Chapitre XV, St-Jean ». L'heure où nous serons vraiment aussi étroitement liés au Christ, que la branche est unie au cep, n'a pas encore sonné. Jésus nous a dès à présent choisis. Du fond des siècles sans nombre sa voix tentait d'éveiller nos coeurs endormis, et nous sommes au moment où nous commençons de ressentir cette Divine Présence, où nous sentons s'épandre au plus profond de notre être, les premières vagues de l'océan d'amour vivant où nous entendons pour la première fois l'éternelle voix de notre Ami surnaturel. Une connaissance merveilleuse, une certitude vivante est liée cependant en nous, nous savons que nous ne pouvons rien sans notre Maître ; nous sommes certains que la branche Séparée du tronc ne saurait vivre, et que nous mourrions aussi spirituellement, si jamais nous nous écartions du Christ.

Les paroles dites pour ceux, qu'Il n'appelle plus serviteurs, mais amis, constituent notre lumière, notre idéal, notre vie. Nous sentirons augmenter constamment notre foi. L'espérance nous répétera ,qu'un jour nous serons aussi étroitement unisau Christ que nos Maîtres, nos aînés. Nous demeurerons en Lui. Sa vie surnaturelle circulera dans tout notreêtre, à tel point que c'est Lui qui un jour vivra en nous. Et le Père à cette heure, nous purifiera encore pour que nous portions plus de fruit.. Car « c'est sa gloire que nous en portions sans cesse davantage. » Mais que nous sommes loin de cette heure ! 

Pour activer ce mystérieux et incompréhensible travail, donnons donc notre volonté plus complètement encore. Etablissons plus solidement cette certitude de notre faiblesse et le ciel nous aidera.

Tant que nous ne demeurerons pas au Christ nous serons semblables au sarment de l'Evangile, et nous brûlerons au feu terrible de la douleur. - Vous demanderez peut-être, mes amis, comment nous pourrions expliquer une union aussi absolue entre le Créateur et ses créatures puisqu' Il est certain que nous ne pourrons jamais devenir le Christ, ainsi que l'enseignent, à tort, certaines initiations, et cependant les branches et le tronc d'une plante semblent bien être vraiment un ! 

J'ai la ferme espérance que nous nous perdrons un jour dans l'océan sans limites de la vie divine, mais, comme une goutte d'eau entourée de cire fait partie de la mer, c'est-à-dire sans perdre la notion de notre personnalité. Et si la même vie végétale circule dans le tronc et les branches, celles-ci n'ont pas la même composition cellulaire. Et la vie reste indépendante de la plante qui la manifeste. Ainsi la vie surnaturelle de Jésus circulera dans ses créatures reconquises. Ainsi, elle en restera cependant à jamais séparée. Ainsi les créatures seront toujours autres que le Créateur, car II doit être, Il est absolument indépendant de sa Création.
Nous pouvons donc ainsi comprendre cette miraculeuse union entre le Christ et nous. Union aussi intime que possible, aussi complète que celle tronc et des branches d'un végétal, mais qui laisse cependant à nous-mêmes la sensation de notre personnalité et à Jésus sa liberté divine absolue. Et la clé de tout cela, c'est encore l'amour. Les commandements de notre Maître qui heurtent tout ce qui en nous appartient au Prince de ce Monde. Ils sont très difficiles à accomplir, mais nous en viendrons à bout si nous L'aimons. Et cet amour Jésus nous indique qu'il constitue, un monde, un lieu spirituel dans lequel nous pourrons pénétrer par sa grâce. C'est, dit-il, une demeure pour notre esprit. Et si nous pouvons y rester, notre coeur humain suivra les élans de notre âme, se laissera embraser aux divines flammes qui sont l'atmosphère même de ce lieu, et nous aimerons Jésus comme il mérite d'être aimé. Alors ses commandements nous deviendront faciles, nous en saisirons les mobiles, nous les réaliserons de notre mieux, ainsi, nous parviendrons à cette joie totale que nous promet notre Maître pour Lui et pour nous.

 

LA JOIE TOTALE

 
Toutes ces paroles que nous venons d'adorer en silence, sont la clé de ce que notre Maître appelle La joie parfaite. Et elles ont été prononcées dans ce but. 

Tous les êtres vont vers la réalisation de la joie humaine. C'est le mobile le plus clair de nos énergies. La joie ! être heureux ! Le bonheur, c'est ce que nous cherchons tous, mais peu d'entre nous en savent le chemin. Nous croyons le trouver clan:; ce qui n'est pas nous-même. Longtemps nous le croyons rencontrer dans la satisfaction des désirs instinctifs de notre corps, puis clans celle plus haute de notre sentimentalité, enfin dans les joies intellectuelle. Mais, de même que nos paix terrestres sont des créatures bien fragiles, peu fortes et peu durables, de même nos pauvres joies sont bien éloignées de la perfection que nous promet Jésus. 

Ne soyons pas moroses cependant ; ne repoussons pas les petits et fugitifs bonheurs que la Terre peut nous offrir. Le Christ ne les défend pas, mais Il nous convie à les étudier, à les comparer avec la joie parfaite qu'Il nous offre. Si notre esprit peut demeurer dans son amour, et si à son tour, notre coeur humain veut bien se laisser envahir tout entier par le reflet merveilleux de cette divine lumière, alors notre Maître se réjouira en nous et notre joie sera sans borne, éternelle, et nous l'apporterons, jusque dans nos calvaires terrestres et dans tous les enfers où Jésus voudra nous conduire. Car, mes amis, cette éternelle et ineffable joie sera nôtre et nous pourrons la donner sans cesse sans jamais la perdre et ce don contiendra un bonheur nouveau, plus grand encore. 

Nous pouvons dès maintenant, en ressentir les effets. Notre but a beau s'effacer dans des lointains de rêve, nous paraître inaccessible, cependant déjà Jésus Lui-même se penche sur nos âmes et y sème ce qu'elles peuvent supporter de sa Paix et de sa Joie. Et ce qu'Il nous commande nous les avons. Nous n'ignorons rien de ce qu'il faut faire pour devenir un jour son ami. Sa loi c'est de nous aimer les uns les autres. Si nous pouvions aimer seulement la vie comme nous nous aimons nous mêmes ! Si notre faim de la prière et de la bonté égalait en régularité et en force les appels de la matière ! Si nous ressentions nos besoins spirituels comme ceux de notre corps ! Nous nous rapprocherions singulièrement du but. 

Mais ne nous décourageons pas et faisons chaque jour un petit effort. Jésus nous donnera le moyen d'accomplir à la lettre le commandement qui résume tous les autres. 

Les amis du Christ ! Ceux qu'Il n'appelle plus serviteurs mais amis, par ce qu'Il « les a instruits de tout ce qu'Il a appris de son Père ! »Qu'elle n'est pas leur gloire ! C'est parmi eux qu'il faut chercher, je pense, ceux qui, ayant suivi les huit chemins des Béatitudes ont mérité de posséder une terre. Mais leur origine est tellement haute que les plus purs parmi nous peuvent seulement l'entrevoir... Adorons en silence et conduisons nous de manière qu'un jour, si le Christ le juge Nécessaire, notre chemin croise celui d'un de ces maîtres mystérieux. 

Ce que Jésus dit de ces élus, nous pouvons cependant, mes amis, le comprendre, pour nous. Ce n'est pas notre esprit qui a choisi le Christ pour Maître. C'est Lui qui dans sa course incessante à travers les mondes, l'a un jour appelé, et lui a dit :Suis-moi. partir de cette heure, ce qui est nous même véritablement, ce qui est notre moi, notre personne a commencé d'illuminer notre coeur et nos diverses enveloppes sur la terre ou ailleurs. Et nous avons produit quelques fruits durables, et travaillé pour la vie éternelle. Et c'est ce chemin que nous suivons ensemble dans les larmes, car, mes amis, le Calvaire précède la gloire que Jésus reçoit de soit l'ère. Réjouissons-nous malgré notre faiblesse et nos souffrances, car en vérité notre but et les moyens de l'atteindre rayonnent d'une telle lumière qu'aucune nuit maintenant, aucune ténèbres ne peuvent nous la cacher.