CHAPITRE XVII

QU'APRÈS SA MORT, LA MÊME NUIT, IL FIT UNE APPARITION GLORIEUSE ;
ET D'UN CERTAIN MIRACLE OBTENU PAR LA VERTU DE SES RELIQUES.

    Comme il était encore sur son lit de douleur le doyen de Diest, (1) médecin très expert, en même temps que familier et ami intime de l'homme de Dieu, était venu le voir.

    Après sa mort, lorsque la nuit, en compagnie des frères, il veillait la dépouille mortelle; il fut pris d'un léger sommeil, et vit le saint Prieur, revêtu des habits sacerdotaux, s'avancer vers l'autel, avec un si grand éclat et une telle majesté, que nul ne pourrait l'exprimer par des paroles. Il voulut par cette vision lui témoigner, tout à la fois, son affection envers lui, et la grâce singulière qui l'animait dans la célébration de la Messe. Une religieuse tourmentée d'un cruel mal de dents, après avoir usé longtemps et inutilement de l'action médicale et chirurgicale, exténuée par l'excessive douleur, alla trouver une soeur religieuse qui gardait comme relique une dent du saint Père Rusbroch, et lui exposa son tourment. Celle-ci, sous l'inspiration divine, lui répondit aussitôt : Ma soeur, si j'étais affligée de ce mal, j'approcherais dévotement de mes dents, celle du vénérable Prieur de la Valverde, relique que j'ai en garde, espérant par les mérites (de ce saint) recouvrer la santé. La malade se laissa convaincre ; et, ayant approché dévotement la relique de sa bouche, elle sentit aussitôt la douleur cesser ; et peu après elle fut complètement guérie.

(1) Ville du Duché de Brabant près de Louvain.