Étrangers et pèlerins sur la terre
1. Un certain philosophe fit une fois un voyage autour du monde pour découvrir un lieu où régnassent le calme et le repos parfaits. Au lieu de cela, il trouva partout le péché, la douleur, la souffrance et la mort. La connaissance et les expériences acquises de cette façon l'amenèrent à la conclusion que ce monde-ci n'est pas destiné à être pour nous une demeure permanente et véritable, mais que la vraie patrie, celle après laquelle notre âme soupire est ailleurs. C'est là que l'âme trouvera un repos parfait. 3. On raconte qu'un naturaliste emporta des oeufs de rossignol dans un pays froid, espérant qu'une fois éclos, les oiselets s'y acclimateraient et l'adopteraient comme leur patrie. Ils brisèrent leur coquille et y vécurent tout un été, mais l'automne venu ils s'envolèrent dans leur pays d'origine et n'en revinrent jamais. Nous non plus, quoique nés dans ce monde, nous ne sommes pas faits pour ce monde. Dès que le moment viendra pour nous de quitter ce corps, nous nous envolerons vers la patrie céleste. 4. A l'instant de la mort, l'âme ne meurt pas, elle ne s'en va pas non plus dans un lieu éloigné. Mais au travers de la mort, elle commence une existence nouvelle, elle entre dans un nouvel état. Comme l'enfant qui vient de naître commence une existence nouvelle en entrant dans un état nouveau, quoique le lieu dans lequel il continue à vivre soit le même, ainsi l'esprit, après s'être détaché du corps entre dans un état spirituel qui est beaucoup meilleur, quoique le monde dans lequel il vit soit le même qu'auparavant. Le sein maternel pour l'enfant et le corps pour l'âme sont des lieux de préparation pour l'avenir. Du corps., l'esprit passe devant la face de Dieu, où il réalise sa destinée véritable et la perfection. |