LE MOI
L'amour-propre.
Tant que vous direz : Toi, c'est toi, mais moi, c'est moi, vous aurez du chemin à faire. (27-11-l900)
Il faut mettre l'amour-propre sous ses pieds ; ceux dont on n'a pas ri ne peuvent aller au Ciel. (1901)
Plus nous avons de l'amour-propre, plus nous souffrons, car l'amour-propre n'est pas autre chose que l'orgueil. (9-6-1895)
L'orgueil.
L'orgueil consiste à se grandir, à se croire plus haut que son frère, à le regarder par-dessus son épaule, comme on dit vulgairement; et pourtant n'avons-nous pas tous le même père qui est Dieu, ne sommes-nous pas tous ses enfants? Dieu est juste, Il nous a créés tous égaux. Et n'est-il pas dit dans l'Evangile : Les premiers seront les derniers et les derniers seront les premiers? (1895)
Nous sommes dans l'appartement de l'orgueil, et il nous faut tromper le concierge pour pouvoir en sortir ; c'est nous qui nous y sommes fourvoyés.
L'homme est plein d'orgueil, il laisse croître l'orgueil. Il est comme un arbre dont les branches se sèchent et tombent et se mélangent avec les branches saines, et cela s'épaissit et se sèche de plus en plus, devient confus, et la lumière ne peut plus passer à travers et il ne reste que l'orgueil. (14-11-1900)
L'orgueil est l'homme même. Il est partout dans l'organisme, on ne peut s'en débarrasser, car il faudrait se changer entièrement ; aussi le Ciel ne nous demande-t-il que de faire des efforts et d'aimer notre prochain. (6-3-1902)
Aimer son prochain n'est pas si difficile ; il suffirait de faire des efforts vrais pour le vouloir ; ce sont les efforts qui manquent, et ce qui les paralyse, c'est l'orgueil. ( 6-12-1893)
L'orgueil est la source de tous nos maux ; il nous oblige à penser à nous avant de penser à nos frères.
C'est ce que l'on appelle le soi-même, notre soi-même. Or, si nous voulons aller dans le Ciel, nous serons obligés de laisser notre soi-même. En effet notre frère n'est-il pas plus que nous? Si nous avons quelque chose et que cela plaise à notre frère, ou
qu'il n'ait rien, nous devons le lui donner. Que ce soit notre frère ou nous qui possédions n'est-ce pas la même chose ? On doit donner à celui qui demande.
Lorsque nous penserons à notre frère avant de penser à nous, nous serons dans le chemin du Ciel.
(1895)
Nous ne sommes encore qu'à l'état embryonnaire, c'est pour cela que nous ne devons pas être si vaniteux. (17-5-1897)
On ne doit s'enorgueillir de rien. Lorsqu'on vit dans l'orgueil, on avance peu quoi qu'on fasse ; on marche sur une ligne horizontale ou descendante.
L'égoïsme est la racine de tous les vices ; l'orgueil en est une branche. Lorsque l'orgueil grandit, il arrive un moment où l'individu devient stupide. (18-2-1902)
On monte et on descend, c'est-à-dire que l'on est entraîné par l'orgueil qui peut grandir, nous rendre très durs, et nous faire tomber très bas, si Dieu ne nous arrête. (27-12-1894)
Si vous êtes trop orgueilleux, vos anges gardiens s'éloignent de vous : vous êtes assez forts pour vous passer d'eux. (19-1-1897)
Le Ciel nous laisse livrés à nous-mêmes si nous croyons à notre force, et l'orgueil tue. (11-2-1902)
L'orgueil diminue quand on diminue dans le monde, il grandit quand on grandit ; d'où la nécessité de descendre pour les orgueilleux et le danger de l'orgueil pour ceux qui grandissent. Il ne faut jamais dire : " Je ne pécherai plus ".
Il y a des êtres qui, après avoir servi Dieu longtemps, avoir mérité de devenir les chefs d'une grande armée, sont envahis par l'orgueil, deviennent traîtres, changent de maître et combattent Dieu. Mais ceux-là seront repris un jour. Leur pouvoir est grand, mais non absolu. Ils ignorent ce qu'est l'âme. Ceux à qui on a dit ce que c'est que l'âme ne désertent plus.
Pour arriver à combattre l'orgueil qui est en nous, il faut que nous puissions abandonner, oublier notre soi-même, que le mot " moi " soit supprimé. Le mot " moi " nous retarde, il nous empêche de faire le bien, parce que nous disons ceci : Si je donne tout ce que j'ai, que ferai-je ensuite, " moi "? Je donnerais bien cela, mais pas tout ce que j'ai. (19-11-1894)
Nous pouvons tous devenir enfants du Ciel ; pour cela le Ciel demande de nous que nous mettions notre orgueil sous nos pieds.
Qui possède la charité n'a point d'orgueil. (30-11-1893)
Le Maître avec sa canne traça un cercle sur la terre et dit : " Tu vois ce cercle? Eh bien ! figure-toi que tu n'es que ce grain de sable au bord du cercle.
Pour arriver, il faut conquérir tout le cercle afin de parvenir à posséder le centre. Tu voudrais arriver au centre sans passer par les épreuves de la conquête.
Je te le répète, aime ton prochain comme toi-même ; il ne s'agit pas seulement de déraciner l'orgueil, il faut encore faire tous ses efforts pour le convertir en humilité ".