CHAPITRE VI

- 99 - Il existe, disent les " Délivrés " indous, quatre moyens de connaître la direction qu'il faut suivre et entendre l'appel du Maître.

Le plus facile et le plus général, c'est la fréquentation des gens de bien, à l'exemple desquels on obéit peu à peu, et qu'on se met à suivre tout naturellement.

Le second, c'est l'étude de la Doctrine écrite, l'audition de l'enseignement oral d'un maître humain; un plus petit nombre d'hommes peuvent l'employer.

Encore moins peuvent se servir du troisième, qui est l'effort personnel et solitaire de la réflexion et de la demande intérieures.

Mais la méthode la plus certaine, la plus efficace et la plus saine, c'est la pratique de la vertu durant une longue suite d'existences antérieures.

- 100 - Or, pour donner un sens aux longues considérations des chapitres précédents, il semble convenable de les résumer en un code


d'observances pratiques, où les trois premiers de ces moyens prennent place, et que le spiritualiste sincère et désireux d'avancer puisse suivre jour par jour, et heure après heure.

Les pages suivantes sont l'esquisse d'une règle, encore à formuler, qui permettrait au laïque de jouir, dans le tumulte de la vie mondaine et malgré les soins qu'elle comporte, de la paix intérieure et de l'aide surnaturelle que tant d'âmes ont cherchées sous les voûtes des cloîtres.

- 101 - Le but que le spiritualiste se propose d'atteindre, c'est :

Pour rendre cette étude tout à fait claire, ne prenons que les éléments psychologiques les plus simples. Il ne s'agit ici que du travail de la volonté sur l'être conscient, en vue d'une meilleure assimilation des lumières divines qui se présentent à lui par l'âme et ses enveloppes sur-conscientes; telle est la thèse mystique de la vie intérieure.

- 102 Dans cette sphère consciente, se distinguent, de bas en haut, de dehors en dedans, trois sphères circonscrites :


- 103 -
Les tendances de ces trois sphères sollicitent la volonté, qui se détermine : ou bien au gré de la plus puissante, ou par le choix élaboré dans la méditation sereine, ou par l'élan d'un amour spirituel idéal

Il est évident que le spiritualiste ne se décidera que par le second ou le troisième motif.

- 104 - Chacune de ces trois sphères est soumise à deux tendances divergentes, centripète ou centrifuge, individualisante ou universalisante, que l'on peut caractériser comme suit :

Pour la physiologie : La paresse, la sensualité, la gourmandise, - l'activité, la continence, la frugalité.

Pour le caractère : L'ambition, l'orgueil, la colère, - le contentement, la modestie, la bonté.

Pour l'intellect : Le préjugé, l'insensibilité, l'avarice, - la tolérance, la compassion, la charité.

Chacun de ces caractères a des répercussions dans l'organisme tout entier, mais ce ne sont là, qu'on le sache bien, que des exemples, en vue de fixer les idées.


- 105 - La physiologie, le caractère et l'intellect doivent donc être ramenés à l'unité de l'obéissance à Dieu : trois questions se posent dès lors :

1) Comment sentir ou aimer ?

2) Comment penser ?

3) Comment agir ?

Les deux premières demandes donneront la réponse à la troisième, soit ensemble, soit séparément; c'est ce que nous allons voir de suite.


- 106 - Or, on peut préparer les modifications morales et intellectuelles en changeant le physique;

Effectuer les modifications physiques et intellectuelles en changeant le moral; projeter les modifications morales et physiques en éclairant l'intellectuel.

De là, trois entraînements :

Un physiologique, de bas en haut.

Un intellectuel, de haut en bas.

Un moral, du centre ou pivot.

C'est le dernier le plus normal et le plus efficace.

- 107 - Toutes les anciennes initiations ont reconnu cette vérité; les Brahmanes, par exemple, qui ordonnent le premier de ces trois entraînements, l'inaugurent toujours par une observance éthique; et après la maîtrise de laquelle viennent seulement les régimes alimentaire, respiratoire, cinétique, magnétique, mental et enfin métapsychique.

Les prêtres égyptiens faisaient de même, en imposant une règle de vie avant de commencer les périodes d'entraînement pour leurs opérations sacerdotales; les voici d'ailleurs, en substance.

- 108 - Pour augmenter la vie physiologique, l'étude des révolutions, des tempéraments indique des aliments lourds, une respiration lente et superficielle; la musique facile et paisible; le travail du soir.

Pour développer la vie animique, sensitive, passionnelle : la viande, le vin; respiration rapide; musc; musique vive; le travail de suite après le repas.

Pour enfin faciliter le travail intellectuel : des fruits, des oeufs, du sucre, de l'eau; du café; la respiration lente et ralentie; l'encens, l'oeuvre d'art grave, le plain-chant; le travail à jeun.

- 109 - Ces entraînements, ou d'autres analogues, préparent une qualité de force nerveuse concordante avec la qualité de l'énergie psychique, soit pour l'action, soit pour la sensitivité, ou l'enthousiasme, soit pour l'étude.

Mais cette méthode, qui semble si rationnelle puisqu'elle paraît procéder du concret à l'abstrait et du matériel au spirituel présente deux inconvénients :

Comme nous ne connaissons que l'aspect physico-chimique de notre organisme, et non pas l'ontologie de nos cellules, leur qualité biologique, ni leur force de résistance, ni leur destin spirituel, nous risquons de leur imposer un travail systématique, de les torturer, de les affaiblir, de les pervertir.

Et ensuite, imposant à la vie corporelle une direction, la vie magnétique, la psychique et la mentale, si elles ne suivent


pas une direction semblable - et nous n'avons pas de moyen de les contraindre, puisque c'est justement pour cela que nous effectuons l'entraînement physique - nous avons une partie de nous-mêmes dans un plan, et une autre partie ailleurs : d'où déséquilibres, dispolarisations, ingressus morbide.

- 110 - Donc, ce dressage physiologique ne peut être que l'école élémentaire de la volonté; il faut le balancer par un entraînement d'indifférence aux régimes, et puis l'abandonner.

Par exemple, que l'on force l'enthousiasme en suivant le régime alourdissant; que l'on garde le calme intellectuel tout en usant des excitants, et ainsi de suite.

Il est donc préférable d'entraîner d'abord le centre intellectuel, lequel à son tour réagira sur les deux autres, successivement. Mais le mieux, c'est de gouverner de suite le centre animique qui, étant le pivot de toute la machine, communique aux autres sphères le mode qui lui est propre.

La seconde école sera donc d'apprendre à méditer; la troisième d'apprendre à sentir, ou si l'on préfère, à aimer.

- 111 - Ici, le travail devient plus délicat; il ne faut ni hâte, ni perte de temps; ne faites rien à demi.


La première phase est l'habitude de la conscience : Apprendre à regarder les objets, à observer.

 - Il faut que cela se fasse sans effort, involontairement.

 - Donner des réponses réfléchies au lieu de se contenter des réflexes mnémotechniques ou habituels.

 - Chercher l'idée sous l'objet et sous le fait.

 - Chercher les rapports des idées entre elles.

Ceci doit se faire au cours et à l'occasion de la vie quotidienne.

La deuxième phase choisit une heure, un endroit, un régime (§ 108) pour la méditation.

La troisième phase supprime ces commodités.


- 112 Il y a trois grands sujets de méditation.

Celle du matin : sur les intuitions nocturnes et les projets pour le jour qui commence.

Celle du soir : examen de conscience et préparation au sommeil.

Celle de l'étude où on est sollicité, quand l'accomplissement de nos devoirs nous en laisse le temps.

Les deux premiers sujets sont pour tout le monde; le premier (sic) n'est utile qu'aux spécialistes.


- 113 - Les observations, les expériences, la lecture sont l'aliment.

La méditation est une digestion.

La pensée, une procréation.

Car il y a un corps mental, construit avec une substance éthérique et pourvu d'organes analogues à ceux de notre corps physique.

Il faut donc exercer ce corps mental, par la concentration. Et le faire travailler, lui faire donner un rendement utile par la méditation.


- 114 - La concentration, comme le mot l'indique, consiste à fixer sur un seul objet, une seule perception, toute la force mentale; c'est un développement de l'attention, donc une oeuvre de volonté.

Contre l'association des idées : il faut ne pas la combattre avec brusquerie, ne pas contracter ses muscles, ramener doucement et patiemment l'attention, l'onde mentale sur l'objet choisi, jusqu'à ce qu'on en ait une perception nette, complète et exacte.

Ce résultat obtenu, il faut, toujours par le même procédé, rendre cette image immobile; car la foule des images mentales antérieures et contemporaines tend à la chasser. Ici, la vue intérieure commence à prendre contact avec la forme invisible de l'objet contemplé.

Enfin, il faudrait pouvoir chasser toutes les images formelles, et arriver à tenir une seconde, une fraction de seconde, l'attention en face de Dieu.


- 115 -
Après quelques mois de pratique journalière, le mental peut devenir capable d'un travail méthodique. Ici, commence la méditation proprement dite. On peut la réduire à six opérations volontaires :

Un sujet étant donné :

1) L'intellect attentif le perçoit par individualisation.

2) Il le réfléchit par analyse.

3) Il le compare à d'autres par analogie et synthèse.

4) Il se le rappelle par classification méthodique.

5) Il l'assimile, le comprend, par induction et déduction.

6) Il en rapproche les dépendances par l'imagination, et crée sa pensée.

La durée d'une telle méditation ne peut pas être fixe.


- 116 - Arrêtons-nous un moment, une fois ce magnifique résultat obtenu : la création d'une pensée; il est bon de comprendre que ce n'est qu'un provisoire. Car le mental conscient ne peut nous donner du non-moi qu'une connaissance proportionnelle :

A l'apparence de l'objet;

A l'état du milieu où se posent le percepteur et le perçu;

A la qualité individuelle du mental.

Nous arrivons à la troisième école, la plus saine, la plus harmonieuse, la plus féconde, l'école de l'amour, l'école par excellence de la volonté; celui-là est la flamme et celle-ci la chaleur.


- 117 - L'amour le plus haut est celui qui désire le plus haut objet : Dieu.

Le plus pur, c'est celui qui s'oublie soi-même le plus.

Le plus fort, c'est celui qui travaille, c'est-à-dire qui affronte le plus la souffrance.

Pour préparer cette ascèse, il faut une série d'entraînements progressifs des mobiles de nos actes. C'est la purification de la volonté : en voici un exemple; chacune des idées des neuf canevas qui suivent doit être apprise, réfléchie, contemplée sous toutes ses faces.


- 118 - 1) Dieu est le Père, le Vrai, le Beau, le Bien, le Puissant, le Permanent, le Réel. Tout ce qui n'est pas Lui est une forme muable.

2) Tous les objets, toutes les sciences, toutes les existences ne sont que des écoles. Inutile de s'y attacher, non plus qu'à soi, ni à ses propres désirs, ni aux résultats de nos actes. Devenir stable en Dieu. Pratiquer la vertu pour elle-même.

3) Que la pensée ininterrompue de Dieu ramène à Lui tous nos actes, toutes nos émotions, toutes nos cogitations. On gouvernera ainsi les impulsions des cinq sens, et les émotions, par la fixité du mental sur Dieu.

4) Le moi s'observant sans cesse sentir et agir, on obtiendra la maîtrise de ses mouvements psychiques, de ses paroles et de ses actes.


- 119 - Parti de l'idée d'Absolu pour arriver au contrôle de soi-même, c'est-à-dire à une réalisation individuelle de cette Unité première, nous allons essayer d'obtenir la même unité quant aux influences externes.

5) Si tout n'est qu'une école, les formes, les rites, les systèmes sont vains : les quitter en soi, tout en les gardant selon la compréhension d'autrui. Accepter toutes les manières de voir : nos frères sont aussi dans les écoles; telle est la tolérance.

6) On devient donc impassible, endurant, patient, serein : on supporte tout sans colère, sans envie, sans hâte.


7) Garder cette constance dans l'épreuve; vaincre la tentation, par une fixité immobile; devenir incapable de sortir de la route : telle est l'origine de la foi.

8) Ayant conquis l'équilibre, s'enquérir de tout; trouver en tout le bien, le beau, le vrai qui s'y cachent. Sentir que le Maître nous a pris par la main.

- 120 - 9) Ici le Maître suscite dans le coeur du disciple le premier frémissement de son approche; le désir du Ciel se lève; le Maître est là; l'Amour s'allume; rien d'autre ne peut se dire.

Mais, je le répète, ces neuf exercices, qui d'ailleurs, pour être parfaitement suivis, peuvent prendre des années, et même des existences, ne sont qu'un exemple. Chacun peut se faire à lui-même son programme.

- 121 - Ces thèmes de méditation et de contemplation s'appliquent à toutes les circonstances de la vie, et à tous les états d'âme. L'acte n'est que leur conséquence logique et nécessaire.

Il n'y a donc pas, à proprement parler, des entraînements pour agir; ceux qui pensent avec justesse et qui sentent avec noblesse agissent toujours bien.

D'ailleurs, dès que nous générons ledésir sincère de suivre la Loi du Ciel, il s'offre toujours à nous, même sans que notre conscience s'en aperçoive, une collaboration invisible, effective, et de plus en plus continue.

Jamais personne n'est seul.

CONCLUSION

- 122 - L'homme désire toujours ce qu'il ne possède pas; ce qu'il possède, il en fait fi. C'est-à-dire que notre idéal à chacun est notre complémentaire analogique. Si, nous plaçant par l'imagination plus haut que le tourbillon de notre planète, nous embrassons d'un coup d'oeil la série des existences que subit une âme avant d'avoir peut-être appris complètement sa leçon terrestre, nous apercevons cette âme comme un soleil, et ses différentes personnalités comme des satellites de révolution qu'éclaire à tour de rôle la vie propre de ce globe terraqué. Ces satellites psychiques sont des aspects de l'âme centrale immobile; ils ont leur libre arbitre propre et par suite leur idéal particulier, avec lequel ils se fusionnent plus ou moins; et le système d'ensemble a aussi son idéal plus synthétique vers lequel il se dirige, comme notre soleil se dirige vers la constellation d'Hercule entraînant avec lui tout son cortège planétaire.


- 123 - Plus l'être humain évolue, plus il devient complet et complexe, plus son idéal, c'est-à-dire son complémentaire invisible, monte aussi vers la perfection; plus il revêt un caractère vénérable et sacré, plus ces deux entités se rapprochent, et plus graves deviennent les conséquences des infractions à ce contrat hiératique qui relie l'homme au Dieu qu'il a élu. Mentir à son idéal est donc presque irréparable; cela ravale notre dignité, cela aveugle notre conscience, cela empoisonne en nous la source vive de l'Esprit.

Contemplez ici notre dignité à nous tous.

- 124 - Agissez d'abord selon la voix secrète et infaillible de la conscience. Ensuite cherchez le pourquoi de votre impulsion intime; enfin, quand l'action vous laisse du temps, méditez sur la cause de ce pourquoi, sur le fonctionnement de la faculté rationnelle. Telle est la marche qu'Epictète, écho inconscient de Sankaratcharya, recommande, pour découvrir les sommets de notre psychologie; " Le vrai moi, dit-il, c'est notre volonté, tout le reste n'est pas nous ".


- 125 - La grandeur réelle de l'homme selon l'Éternité, est l'inverse de sa grandeur apparente


selon le Temps. Le roi, qui veut connaître le coeur de son peuple, dépouille pour parler avec le prolétaire, son costume d'apparat. Celui qui sait les mystères cache sa science sous la parabole; celui qui peut enveloppe sa puissance de l'humble manteau de la prière. Celui-là est terriblement fort : ne garde-t-il pas close, par amour, sa main remplie de perles ? Quel martyre pour cet Aîné, que son silence voulu !

- 126 - Connaissant que tout remue et bouge à l'infini, dans cet Univers, que tout s'interpénètre, qu'enfin selon l'axiome hermétique, tout est dans tout, considérez l'homme qui oeuvre. Ses forces musculaires, sensorielles, nerveuses, magnétiques, passionnelles, intellectuelles sont mises en branle par une décision volontaire. Celle-ci à son tour est produite par sa volonté générale, qui se projette, se lance en avant, vers un point du futur matériel ou invisible. Cette flèche psychique entraîne avec soi dans sa trajectoire les facultés plus externes énoncées ci-dessus; et toutes réunies, actives et passives, subissent les mêmes péripéties, endurent les mêmes fatigues, reçoivent les mêmes clartés, vivent ensemble en un mot, selon les paysages invisibles que le roi Désir leur fait traverser dans ses recherches aventureuses.


- 127 - De quels objets est-il possible que le désir, père de la volonté, s'inquiète ? Il y en a trois catégories. La première et la plus basse c'est la matière, le confort, la paresse, le repos, l'inertie, le sommeil, le non-agir en un mot, dans tous les plans, pour le corps, pour l'âme et pour l'intellect : c'est la couleur noire.


- 128 - La seconde, c'est la soif de posséder, de conquérir, de jouir, de découvrir, de lutter, d'agir : c'est l'exaltation de soi-même; on travaille alors sans repos, on apprend à sacrifier une joie pour en obtenir une autre, dans le domaine religieux, social, économique ou individuel. C'est la couleur rouge.


- 129 - La troisième ne se découvre qu'à l'aube grise de la satiété. Quand le moi sait que l'inertie est suicide, et l'activité propre une illusion, il cherche ailleurs la vie et le réel. Ayant connu que le travail lui est nécessaire et obligatoire, il s'enquiert d'un but éternel, puisque tous les buts temporels lui échappent plus ou moins vite; et il ne trouve ce but, en dehors de l'argent, de la puissance, de la gloire, de la science, de l'amour et des créatures, qu'en Dieu seul; telle est la couleur blanche, l'attitude du spiritualiste, la vraie trajectoire de la volonté.


- 130 - C'est ici la liberté : plus de désirs personnels, ni pour des résultats terrestres, ni en vue d'un paradis ultérieur, ni pour paraître héros, ou saint, ou dieu; renoncer à soi et suivre l'Esprit : ainsi n'étant plus rien, on peut tout par la puissance de l'Amour.


- 131 - A la regarder du zénith, tout est misérable dans l'existence humaine; la minute présente seule nous appartient; " petit est le coin de terre où nous la vivons, petite est la renommée qu'on laisse après soi, " même la plus durable; elle se transmet par une succession d'hommes de chétive nature, destinés à mourir bientôt, et qui, ne se connaissent pas eux-mêmes, bien loin de connaître celui qui est mort avant eux" ( Marc Aurèle.) .


- 132 - Mais à regarder cette existence, du nadir, elle est magnifique, car elle s'ouvre sur l'infini, sur l'éternel, sur l'absolu. La fenêtre intérieure par où arrive en nous la Lumière incréée suffit, dès qu'aperçue, à ouvrir l'appétit mystérieux du divin; alors, dans notre âme, tout s'éclaire d'un jour nouveau; les images temporelles rentrent dans leur grise tonalité; les fruits de ce monde deviennent insipides; et chaque minute, chaque sensation, chaque geste, chaque parole, chaque parole, chaque idée, chaque rencontre enfin, est à l'ami de Dieu comme une ascension, un élargissement et une béatitude.

Telle est la vie selon l'Esprit, la vie dans la clarté, la vie dans la joie, la vie dans la bonté.


BIBLIOGRAPHIE

133 - Voici une liste de quelques ouvrages, pour certains faciles à trouver, et qui donnent, dans un langage simple, des méthodes et des directions pratiques pour l'édification du caractère. Cette courte énumération a été faite sans aucun esprit de chapelle; elle ne comporte que des oeuvres occidentales, écrites pour la mentalité européenne et libres, autant qu'il a été possible, de toute tendance sectaire : n'importe quel homme, vivant de la vie ordinaire, peut en tirer son profit. Elles sont énumérées dans un ordre ascendant.


1. MARC-AURELE. - Pensées. Paris, Charpentier.
2. EPICTETE. - Manuel.
3. C. MARTHA. - Les Moralistes Romains, in-18. Paris, C. Lévy.
4. AMIEL. - Journal, Paris, Fischbacher, 2 vol.
5. SAILLANS. - Discours. Paris, Société biblique.
6. L'Action Morale. Paris, impasse Ronsin.
7. P. DESJARDINS. - Le Devoir Présent, in-16, A. Colin.
8. CARLYLE. - Le Culte des Héros, in 18.
9. EMERSON. - Les Surhumains, in-l 8.
10. MÆTERLINCK. - Le Trésor des Humbles. Paris, Charpentier.
11. S. AUGUSTIN. - De Magistro, in Opera. Paris, Oudin.
12. HELLO. - L'Homme. Paris, Palmé ou Perrin.
13. NICOLE. - Traités de Morale.
14. LE P. GRATRY. - Les Sources, in 18. Téqui.
15. BALZAC. - Le Médecin de Campagne.
16. Le Combat Spirituel.
17. L'Imitation de J.-C.
18. PASCAL. - Pensées.
19. St. FRANÇOIS DE SALES. - La Vie Parfaite. Tours. Mame.
20. BOSSUET. - Manière courte et facile de faire Oraison.
21. DE CAUSSADE. - L'Abandon à la Providence. Paris, Gabalda.
22. S. VINCENT DE PAUL - Maximes, chez Bray-Retaux.