EMILE BESSON



Le présent livre a été composé par Emile Besson, en puisant dans l'oeuvre abondante de Sédir les pages consacrées à la Charité.

Comme il l'avait fait pour la Prière - dans le petit livre paru à nos éditions - il a présenté son choix en l'accompagnant de sous-titres qui mettent en valeur les différents aspects des deux règles fondamentales de la vie chrétienne.

Quant à La Didachée, dont il a donné la traduction avec une étude et des commentaires sur l'Eglise primitive, il a invité ses lecteurs à pratiquer leur religion dans le même esprit de simplicité et de charité que les chrétiens des premiers temps.

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Fils aîné d'une famille de six enfants, de condition modeste - son père était instituteur - Émile Besson vint au monde à Paris, le 30 juin 1885.

Il fit des études secondaires au lycée Condorcet, où il eut comme collègues : Louis Farigoule, qui prit ensuite le pseudonyme de Jules Romains, Albert Pauphilet, l'historien du Moyen Age, André Cuisenier, avec qui il se lia d'une grande amitié - et pour professeur le philosophe Alain, dont il appliqua par la suite la méthode de conversations familières plutôt que celle d'un enseignement dogmatique. Il fit ensuite des études supérieures de lettres (il assista à des cours d'Henri Bergson), puis de théologie à Genève.

Peu de temps après, il fit la connaissance de Sédir et de sa femme Alice et, en 1919, il devint son plus proche collaborateur, après avoir travaillé à ses côtés pendant toute la guerre de 1914-1918, au service des renseignements sur les prisonniers, dans les bâtiments de l'Ecole Militaire.

Secrétaire général des Amitiés Spirituelles, fondées officiellement en 1920, et rédacteur en chef du Bulletin depuis septembre 1919, il assuma ses fonctions avec un zèle inlassable, jusqu'à ce que - dans les tout derniers temps de sa vie - l'altération de sa santé l'ait obligé à les partager, puis à les transmettre à des amis plus jeunes.

Alors que rien ne le préparait au métier de paysan, il avait quitté Paris en août 1926 pour devenir cultivateur et vigneron à L'Arbresle, dans les Monts du Lyonnais. Il répondait ainsi à l'appel de Monsieur Chapas, le «caporal», qui avait été le plus fidèle disciple de Monsieur Philippe, et dont la maison du Clos Santa Maria était voisine immédiate du Clos Landar. Tout en continuant son travail spirituel et en y consacrant de longues heures de ses nuits, tout en poursuivant des voyages à Paris et dans plusieurs villes de France, Emile Besson accomplit avec ténacité les tâches de la terre, aidé en cela par son épouse, non moins courageuse que lui dans son adaptation à ce mode de vie nouveau pour elle aussi.

Les gens de la terre sont peu accueillants pour ceux qui viennent de la ville se mêler de faire le même métier qu'eux. Notre ami put s'en rendre compte plus d'une fois. Mais il trouvait le soutien et les encouragements chez le « caporal», dont il nous a redit souvent les paroles de sagesse et de lumière.

Une fille, toute proche de son coeur et de ses pensées, et plus tard un gendre puis cinq petitsenfants, vinrent animer la grande maison, vers laquelle se dirigèrent pendant un demi-siècle de très nombreuses personnes, venues de tous les horizons pour voir et entendre celui que Monsieur Chapas avait chargé d'être « le lien et le gardien ». Sans compter l'abondant courrier qui arrivait chaque jour, et auquel il répondait immédiatement, en mettant dans chaque lettre l'attention aux questions du correspondant, et l'amour des autres dont son coeur était si riche.

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Le 2 janvier1871 naissait à Dinan, en Bretagne, Yvon Le Loup, qui devint Sédir. C'est le 2 janvier 1976 que nous avons accompagné Emile Besson jusqu'au cimetière qui domine L'Arbresle, où le Ciel envoya plusieurs de Ses amis.

Jacques Sardin.