RÉPONSE A UNE DEMANDE

DU DIRECTEUR DE LA REVUE " L'ÉCHO DU MERVEILLEUX "
(Déjà à un autre emplacement sur le site)

Monsieur et cher Confrère,

Vous me demandez d'indiquer la direction générale des quelques travaux que j'ai publiés concernant l'ésotérisme; et, n'était l'expérience que je vous sais des goûts du public, je craindrais fort qu'au vu des premières lignes de cette lettre, les lecteurs de 'ÉchoL du Merveilleux ne tournent la page en toute hâte, car mon nom ne doit pas leur dire grand-chose.

Je ne suis qu'un étudiant isolé; je n'appartiens à aucune association de chercheurs, à aucune fraternité ésotérique ou religieuse visible : et les quelques amis qui partagent ma manière de voir quant à l'occultisme, ont la chance d'être ignorés et la sagesse de vouloir l'incognito.

J'ai touché à beaucoup de sujets depuis 1887, époque où ces études ont commencé à me passionner. Les commodités matérielles, le temps, les livres m'ont fait défaut; tandis qu'une chance imméritée mettait sur ma route les représentants autorisés de toutes les traditions. Les convenances m'ont toujours interdit de raconter à tout le monde des choses que ces hommes obscurs, mais extraordinaires, considéraient comme devant rester secrètes.

Des rabbins m'ont communiqué des manuscrits inconnus : des alchimistes m'ont admis dans leurs laboratoires; des soufis, des bouddhistes, des taoïstes m'ont emmené, pendant de longues veilles, dans les séjours de leurs dieux : un brahmane m'a laissé copier ses tables de mantrams, un yoghi m'a donné les secrets de contemplation. Mais, un soir, après une certaine rencontre, tout ce que ces hommes admirables m'avaient appris est devenu, pour moi, comme la vapeur légère qui monte, au crépuscule, de la terre surchauffée.

Tous mes petits livres d'ésotérisme, tous mes articles dans les revues d'occultisme, tous mes cours à l'École hermétique, furent forcément semés de lacunes et de réticences; ces essais arides ont eu, au moins, le mérite d'attirer l'attention des chercheurs, et de provoquer des travaux plus complets. Pour mon compte, avec quelques compagnons, j'ai fait le tour de tous les ésotérismes et exploré toutes les cryptes avec la plus fervente sincérité, avec le plus vif espoir de réussir. Mais aucune des certitudes enfin saisies ne m'a paru la Certitude.

J'ai eu très tôt la chance de connaître les illuminés occidentaux, surtout L.-C. de St-Martin et, par lui, le génial Jacob Boehme, dans l'oeuvre touffue duquel sont raccourcies la théosophie prékrishnaïque, la philosophie allemande et la philosophie moderne; de là, je vins aux mystiques : commune illusion qui nous fait chercher bien loin les trésors que la Providence présente à portée de notre main. Nous ne courons qu'après ce que nous croyons être caché; nous ne connaissons rien de notre propre religion, elle ne nous intéresse pas; et, cependant, son dogme et sa liturgie sont l'exposé le plus complet du savoir intégral qu'il y ait actuellement sur la terre; ce que les théologiens ont écrit n'est pas la vingtième partie des vérités que ces formules renferment. Tout est dans le catholicisme, aussi bien la science du minéral que celle de l'âme, l'art du prince comme celui du médecin, le pouvoir du thaumaturge comme les combinaisons du sociologue. L'opinion que j'exprime ici n'est pas celle d'un fidèle de l'Église de Rome, mais d'un disciple direct de l'Évangile, auquel on tend trop à substituer, aujourd'hui, les religions orientales comme pseudo-tabernacles de l'unique Vérité.

C'est ainsi que je fus conduit à faire connaître Boehme,

Gichtel, Law, ces mystiques si généralement ignorés en France et qui s'élèvent, à mon avis, aussi haut que les docteurs et les saints les plus célèbres.

Mais, si Boehme et saint Jean de la Croix se ressemblent, Swedenborg et Paracelse diffèrent et s'opposent comme le catholicisme, le babisme, l'islamisme, le bouddhisme, le brahmanisme et tutti quanti. Il ne faut pas mettre de la sentimentalité dans l'examen des notions théosophiques. Il n'est pas vrai que les religions soient unes; si cela était, leurs adeptes ne s'entretueraient point alors, ni par le glaive, ni par la calomnie. Les phrases à trémolos des unificateurs à outrance naissent d'un vice de logique. Tout est un dans l'Absolu, disent-ils, donc les formes du relatif sont unes également. Eh bien ! non : la Trimourti n'est pas la Trinité chrétienne ni le ternaire pythagoricien; Jésus et le Bouddha ne sont pas le même principe, ni deux fonctions du même principe; la Gnose et l'Évangile ne conduisent pas au même but.

Il faut lire dans les textes ce qui y est, et non ce que l'on souhaiterait y lire; il faut observer, dans les expériences spirituelles, ce qui a lieu, et non pas ce qu'un soi-disant maître affirme devoir se produire; il ne faut jamais abandonner son droit d'examen.

C'est pour cela que j'ai écrit le " Fakirisme ", les " Lettres magiques " et la " Médecine occulte ".

D'où vient cette certitude, dira-t-on, et de quel droit cette allure d'autorité ? L'intellectualité contemporaine comprend peu le mystique. Je ne me donne pas comme tel; ce mot représente à mes yeux quelque chose de si élevé que je n'en fais que mon idéal. Serais-je à moi-même mon propre critérium ?

Non; je sais seulement que le Père est tout. Et les hommes croient que le Père n'est rien ou presque rien. Pourquoi si, deux mille ans en arrière, Quelqu'un allait par les routes, prenant les âmes d'un simple regard et les assumant jusqu'au seuil de la Lumière incréée, pourquoi ne pourrait-II pas renouveler, quand il Lui plairait, ces cures spirituelles, au gré des rencontres qu'II provoque le long des chemins mystérieux de l'Invisible ?

Mon Dieu est l'Absolu, l'essence de l'Absolu et, comme tel, Il est plus près de moi que le plus beau des dieux, que la plus tendre des épouses : il suffit de ne plus écouter les créatures pour entendre Sa Voix miraculeuse, il suffit de ne plus désirer les créatures pour sentir Sa toute-puissante, Son ineffable douceur.

On crie : Lao-Tze, Moïse. Pythagore, saint Denis l'Aréopagite, les Rose-Croix, ce n'est rien; ce sont des flammèches; ils n'ont pas vu la milliardième partie de ce qui est à voir, et ils ont mis des gardes et construit des murs entre notre Père et nous ! Cela n'est pas vrai; il n'y a rien entre l'homme et Dieu que la perversion volontaire de l'homme. Apprendre que l'on ne sait rien, expérimenter que l'on ne peut rien, vérifier que le Ciel est là, en nous, que l'Ami nous entoure sans cesse de Ses bras bénis, voilà la leçon de Jésus. C'est cela que j'ai voulu dire en publiant les " Conférences sur l'Évangile ", le " Bréviaire mystique ", le " Devoir spiritualiste ", les " Forces mystiques ", les " Initiations ".

(15 octobre 1910)


MÉDITATION SUR DIE

Si je vous comprends bien, vous désirez avoir des impressions de contemplatifs plutôt que des méditations de philosophes, car l'image que vous nous demandez " d'inventer naïvement en rentrant en nous-mêmes ", cela ressemble fort à ces intuitions de la nuit mystique et à ces " visions intellectuelles " dont nous parlent les extatiques.

Si Dieu était racontable, Il ne serait plus Dieu; et les mots humains ne sont que des signes. Oui, Dieu est vivant dans l'expérience de quelques-uns de nos contemporains; mais pour la majorité d'entre eux, ce vocable est en décadence et, pour plusieurs, il est ridicule et l'idée qu'il représente est même haïssable.

Dieu est le mouvement absolu, l'acte pur; il faut donc être son prosélyte et ne pas en conserver l'image secrètement en soi. Dieu est amour, je veux dire sacrifice; il nous rassure donc, il nous sert par son personnage messianique, et quelques-uns essaient de le servir en se sacrifiant à leur tour. Je crois qu'il est, non pas un être, mais l'Etre dont tous les autres êtres ne sont que les reflets. Je crois qu'il est l'Etre le plus trahi; que de plus en plus on dédaignera ou on oubliera de l'adorer, à sa place on installera la déesse Humanité ou le dieu Genre-humain. Je pense qu'il faut s'offrir pour sa gloire, parce que lui seul peut donner le bonheur véritable aux hommes, mes frères : mais il ne faut pas combattre " fanatiquement " pour lui. La manière de se battre, pour les soldats de Dieu, c'est de se prodiguer aux souffrances environnantes, de ne se défendre ni contre l'ingratitude, ni contre les dérisions, ni contre les haines; c'est de rendre le bien pour le mal.

Dieu n'a jamais perdu sa suprématie; s'il paraît très souvent oublié ou dédaigné, c'est parce qu'il se rapetisse à la stature de l'homme afin que celui-ci développe ses forces en luttant contre lui. Une reprise consciente de Dieu s'effectuera certainement; elle sera à la fois lente, pour la plus grande partie d'entre nous, et soudaine pour quelques-uns; c'est une loi de la Nature que, dans l'évolution des idées, les périodes mystiques, matérialistes, philosophiques, religieuses se succèdent assez régulièrement. Mais toute loi comporte des exceptions surnaturelles.

La croyance que j'ai en Dieu n'est pas une certitude mentale ou l'expression d'un besoin animique; c'est pour moi un fait, comme une sensation intérieure aussi nette que la sensation visuelle de la lumière; mais la connaissance de Dieu, et par ce mot vous entendez un ensemble de notions raisonnables, la connaissance de Dieu n'est jamais qu'un à peu près. La foi n'est ni une croyance, ni une opinion ni un système; c'est une évidence spirituelle. Aussi l'incroyant me semble le plus malheureux des êtres, parce qu'il ignore son malheur. Et cependant Dieu reste à jamais " indescriptible ", car il est tout; ou plutôt toutes choses ne sont que des graines qu'il sème à travers l'infini; et ces semailles constituent le fini; ni la religion, ni le civisme, ni la poésie, ni la philologie : rien ne peut le revendiquer exclusivement puisque toute chose, concrète ou abstraite, n'est qu'un miroir de sa Réalité, puisque c'est lui qui rend tout possible, puisqu'il contient à toujours tous les impossibles et tous les inconcevables.

Évidement il est éternel, non moins évidemment nous deviendrons éternels dans la mesure où nous voudrons bien vivre de sa vie. C'est là le monde du Messie, le royaume du Christ, seul visage véritable du Dieu.

Je ne crois pas que votre enquête soit tendancieuse; il me semble que vous et vos amis êtes trop avertis pour vouloir faire entrer l'inconcevable dans un concept; mais, en répondant à vos questions, je sais bien que je n'ai dit que de pauvres à peu près. On ne parle pas de Dieu, on ne pense pas sur Dieu, on n'étudie pas Dieu; devant lui, l'homme ne peut que se taire et mourir dans l'Amour irrévélé.

Réponse à une enquête de la Revue Philosophies, janvier 1925.


L'ORIENT ET L'OCCIDEN

Monsieur,

Je vous remercie de l'honneur que vous me faites en me demandant mon avis pour votre enquête. J'ai justement donné sur le même sujet une conférence pour la dernière Assemblée des Amitiés Spirituelles, et je vous redirai les conclusions de cette causerie.

L'occident et l'orient peuvent, à mon avis, parfaitement se comprendre et se pénétrer dans tous les modes de leurs civilisations respectives, sauf peut-être dans le mode religieux. Les efforts mutuels tentés jusqu'à présent dans ce sens ne me semblent pas avoir échoué tout à fait, tout au moins quant aux élites. Que de chemin depuis les travaux de l'école anglaise de Calcutta, que de chemin, en art, depuis les fausses chinoiseries du XVIIIe siècle; que de chemin dans les concepts sociologiques. Il me paraît même que les Jaunes deviennent plus vite Européens dans le côté externe de la civilisation, tandis que les Européens deviennent plus vite Chinois ou Hindous dans leurs activités esthétiques ou intellectuelles.

De tous les pays d'Europe, la France serait la plus réfractaire à l'emprise orientale, si elle était toujours la France; elle est devenue, hélas ! le rendez-vous de tous les aventuriers étrangers, je veux dire de tous ces cerveaux bouillonnants de Russie, d'Allemagne, de Hongrie, des Balkans, qui ont des idées, certes, mais qui manquent un peu trop de mesure et de modestie. On ne peut pas s'empêcher de souffrir en voyant notre peuple devenir un champ d'expériences. Je sais bien que c'est là son rôle séculaire; la France reçoit toujours les Barbares; ils lui apportent certes un sang nouveau, mais ce n'est pas sans de profondes blessures qu'elle leur donne son esprit de goût, d'ordre, de clarté, sa lumière enfin, cet équilibre aisé, cette solidité foncière, au moyen de quoi les extrêmes sont conciliés, de l'idéal au réel et de l'abstrait au concret.

Je crois avec Monsieur Henri Massis que cet apport d'éléments étrangers pourrait faire courir un grave péril au génie français si ce dernier perdait ses attaches traditionnelles et classiques. Il faut qu'en France un noyau traditionaliste demeure; il sera attaqué, honni, ridiculisé, sans doute; mais je suis sûr qu'il tiendra jusqu'au bout. Il faut que nous conservions des savants positifs et libres de parti pris, des philosophes nourris soit de Saint-Thomas, soit de Descartes ou de Port Royal, des écrivains classiques par leur discipline du coeur et de l'esprit plus encore que par leur style, des artistes enfin qui, sans copier servilement des techniques défuntes, conservent cette sincérité, cette modestie en face de la nature et ce culte du lyrique qui ont toujours été l'apanage des maîtres.

Il y aura certes une liquidation des influences méditerranéennes, qui ne se fera pas sans dégâts; les idées et les sentiments de l'est et de l'ouest ne sont pas seuls à se battre; je crains que les peuples aussi n'entrent en lutte; la paix sur cette terre n'est qu'un beau rêve, hélas; mais il résultera de tous ces chocs une vision nouvelle du monde, une méthode nouvelle, une mentalité nouvelle, du moins je l'espère.

Les civilisations orientales nous dépassent de loin dans le domaine spéculatif; la Chine et la Perse ont renouvelé notre peinture et notre art décoratif; les grandes synthèses ésotériques de là-bas, si peu que nous les connaissions, ont ouvert des fenêtres sur le monde; ainsi la chimie actuelle reprend des procédés de l'alchimie brahmanique; la physique actuelle arrive aux conceptions de la physique taoïste et de la physique indienne; les théories d'Einstein sont vieilles comme le monde, là-bas; les théories de Freud ne sont que le rudiment de certains Yogas; Bergson se retrouve dans la théorie de la Baakti; Paul Valéry exprime en langage littéraire la métaphysique des Adwaïtis; nos métapsychistes recommencent des écoles connues dans toute l'Asie; il n'est pas jusqu'au tentations récentes de créer un art scientifique qui n'aient déjà été menées à terme dans les temples du Dekkan; la musique, la danse, le théâtre ont chez nous beaucoup pris à la Chine et à l'Inde; mais tous ces efforts restent fragmentaires parce que l'Europe ne possède pas encore un système de connaissance aussi fortement organisé que ceux de l'orient. Nos chercheurs vont de l'externe vers l'interne; les orientaux -- je veux dire l'élite -- travaillent de l'interne vers l'externe. Ainsi, je crois que, dans tous les ordres de l'activité humaine, sauf pour l'industrie chimique ou mécanique, l'Europe peut recevoir quelque chose de l'Asie.

Mais, -- il y a ici un grand " mais ". Comment l'expliquer clairement, en peu de mots ? Je vais essayer.

Voici l'univers matériel, le sol et le travail matériel (agriculture, industrie, commerce), le travail social, économique, politique; voici l'univers esthétique et le labeur des artistes; voici l'univers intellectuel et le travail des savants, des philosophes, des métaphysiciens, des théologiens. Les fausses valeurs de la civilisation occidentale ne se trouvent que dans l'importance exagérée qu'elle accorde aux travaux du premier ordre. Là, elle a une leçon à apprendre de l'orient.

Or, cet orient pèche à son tour en donnant aussi une importance exagérée au labeur intellectuel, surtout dans ce domaine mixte qui sépare l'intelligence et la sensibilité, -- ou qui les réunit.

Car l'orient comme l'occident sont en train d'oublier quelque chose d'essentiel : ce quelque chose, c'est Dieu. Cependant, me dira-t-on, les orientaux sont des races religieuses par excellence. Oui, mais l'idée qu'elles se font de Dieu est erronée. Leurs panthéismes entraînent leurs intellectualismes excessifs; par un jeu inverse, notre positivisme nous mène à l'athéisme; et, comme l'idée mène le monde, là-bas comme ici, l'organisme social se décompose et les crises les plus graves peuvent survenir. Les phénomènes sensibles et les concepts rationnels ne sont que des ombres mouvantes d'une réalité résidant par-delà. Les orientaux pensent que cette Réalité est à l'origine des faits comme des idées. Oui, elle se trouve là, mais aussi par-delà, mais aussi en deçà, mais aussi mêlée aux uns comme aux autres. Dieu, le vrai Dieu, est indépendant de l'Univers, et en même temps il habite l'Univers; dans toute l'effrayante complexité du relatif, la créature qui s'y débat peut appréhender l'Absolu; et doit l'appréhender, sans quoi elle marche à sa ruine. Cette appréhension de l'Absolu, elle se nomme Jésus-Christ.

Je ne puis pas montrer en quoi cette vue diffère de la théorie hindoue des avatars de Krishna, ni de la théorie des Bouddhas de Compassion; je ne puis pas non plus en suivre les conséquences en métaphysique, en philosophie, en science, en art, en gouvernement, en économie et jusque dans l'usage quotidien de l'ouvrier, du laboureur, du commerçant, de l'être social. Mais j'estime que cette notion du sur-naturel, cette idée de l'Etre par excellence, libre à la fois et esclave volontaire de celles de ses créatures qui l'appellent, -- ce paradoxe absurde enfin de l'Évangile, est la religion que porte l'Europe, et, dans l'Europe, spécialement la France.

Voilà la seule valeur vraie que nous puissions offrir à l'orient; et tous les trésors de culture et de civilisation que l'orient nous apporte ne feront qu'égarer nos recherches et compliquer notre labeur. Mais l'humanité se comporte comme l'individu : elle aime le mystérieux et le compliqué, et se fatigue à chercher au loin des trésors qui ne valent pas celui qui se trouvent sous sa main.

En résumé, l'Asie et l'Europe vont s'enrichir mutuellement dans tous les domaines du relatif. Ce qu'il faut craindre, c'est qu'elles ne s'apauvrissent mutuellement dans le seul domaine qui compte, dans le domaine de l'Absolu.

Je m'excuse, Monsieur, d'avoir été prolixe : les questions de votre enquête embrassent un si grand nombre de problèmes. Si vous trouvez ma réponse trop longue, veuillez me le faire savoir; ce me sera une occasion de vous redire mes souhaits pour votre estimable Revue, et toute ma sympathie.

Réponse à une enquête des " Cahiers du mois ", sur les rapports de l'Orient et de l'Occident.

9 décembre 1924.