UNE BONNE FORMATION

Roland Soyer est né dans le Val de Marne et habite actuellement en Bretagne. 

A 19 ans, la Providence le met en contact avec des personnes  aux  connaissances particulières : Druides, Alchimistes, Mystiques et Saints.
 A 25 ans, il est spécialisé dans la recherche des livres rares et responsable  des ventes à la librairie ésotérique " La Table d'Emeraude ". 
On le voit ici à droite, photographié en compagnie de son ami  Eugène Canseliet avec lequel il organisa une exposition importante sur l'alchimie à la "Librairie du Merveilleux". 

D:  Pourriez-vous expliquer le parcours  que vous avez suivi ainsi que votre formation dans le domaine de l'ésotérisme?  

RS : Vous savez, il n'est pas très facile de synthétiser un tel cheminement avec toutes ses interrogations depuis l'adolescence ! 
Jeune,  vers 14 ans , je cherchais  déjà à comprendre ce qui différenciait ou séparait le relatif de l’absolu, m'intéressant à tout ce qui est étrange et désirant franchir les limites entre visible et invisible : aborder d'autres terres, d'autres êtres, d'autres cieux. Je désirais savoir s'il y avait un Créateur et comment le connaître.  
   
Certes, tout cela était un peu empirique au départ ou d'ordre psychologique et très certainement compensatoire. Quoiqu'il en soit, c'est toujours vécu sincèrement à cet âge, parfois même de façon vitale ; l'on cherche bien souvent ailleurs ce qui est parfois tout près, à l'intérieur de nous-même, bien que cela puisse sembler incompréhensible à notre entourage.  
On ne peut lutter contre de telles aspirations, surtout lorsqu'elles sont ressenties aussi fortement que la vie elle-même!  

   D'ailleurs, ces compensations psychologiques, pour ceux qui sont interpellés au départ de la vie, sont souvent synonymes d'interrogation profonde ou de malaise, c'est pourquoi il ne faut ni les ignorer ni les traiter à la légère.  
   Une fois parvenu à la maturité et après avoir répondu (objectivement) à certaines attentes, le mal de vivre souvent disparaît. D'aucuns deviendront plus stables, d'autres plus matérialistes, tandis que certains entreprendront des recherches sérieuses et durables. Cela dépend beaucoup des motivations mais plus encore de la Providence.  


 Vînt le jour où l'on me proposa de travailler dans une librairie spécialisée de Paris. La propriétaire, alors âgée, avait besoin d'une aide pour le réassortiment de son stock. Ce fut pour moi une occasion unique de côtoyer les éditeurs et écrivains  les plus "branchés" de Paris sur ces questions  d'ésotérisme.   
C'est ce qui m'a formé et aguerri au départ, non sans mal et sans danger !  
   Lorsque l'on a affaire à une clientèle aussi diversifiée : franc-maçons, templiers, astrologues, spirites, voyants, para- psychologues, milieux martinistes et autres sociétés initiatiques, etc, on finit par connaître leurs habitudes, leurs traits de caractère ainsi que leurs exigences et leurs recherches.  
Pour peu que l'on se soit intéressé à leurs pratiques, on apprend vite à devenir soi-même astrologue, alchimiste ou voyant, surtout qu'à l'époque j'avais pour ma part soif de tout connaître,  outre certaines prédispositions naturelles.  
   Dans ce genre de librairies, on voit défiler des milliers de livres, toute une littérature spécifique allant du XVIè siècle à nos jours et traitant de l'histoire des différentes traditions, courants religieux et ésotériques.   
C'est la meilleure formation "pratique" que je connaisse !  
    Il ne me restait plus qu'à éviter pièges, contrefaçons et faux gourous; il y faut une vie sérieuse, et plus encore les conseils de bons guides et amis. Heureusement, comme vous allez le voir, j'étais bien entouré !

AVEC DES AMIS IMPORTANTS
 
 

 

EUGENE CANSELIET

(1899-1981)


 Disciple de Fulcanelli, ce chantre du Grand-Oeuvre alchimique a célébré Dame Sagesse tout au long de sa  vie et de ses écrits. 
   Son oeuvre, magnifique synthèse de la tradition des vrais adeptes et Rose-Croix chrétiens, a permis à tous les chercheurs sincères d'avoir connaissance de cette culture et de retrouver ainsi l'esprit de la chevalerie chrétienne. 
  En effet, ses livres, ainsi que ceux de Fulcanelli, s'ils  appartiennent à la difficile tradition alchimique, n'en fourmillent pas moins de références et citations charitables permettant aux lecteurs de s'orienter par eux-mêmes. 
 



ANDRE SAVORET

(1898-1982)

   Hermétiste, druide, poète, philologue et écrivain profondément chrétien, son érudition n'avait d'égal que son grand cœur car il était d'une disponibilité totale envers les amis qui le sollicitaient. 
   Il se situait dans la lignée de Fabre d'Olivet, Pierre Dujols, Sédir ou Philéas Lebesgue et, comme son auteur préféré "Eckartshausen", l'alchimie qu'il pratiquait n'était qu'au service de l'Évangile et du prochain.Tout en privilégiant l'amour qui le caractérisait, celui de sa chère "France".
D: Il est important à cet âge d'être soutenu pour ne pas perdre la tête; comment étiez-vous conseillé ?  

RS : J'ai eu effectivement cette chance d'être aidé très tôt, principalement par André Savoret et Eugène Canseliet que des circonstances fortuites m'avaient fait rencontrer, ce qui m'a permis à l'époque de recevoir, en plus de leur amitié, quelques confidences intimes d'ordre initiatique et mystique.  

   Leur âge et leur expérience faisaient d'eux les meilleurs conseillers qui soient.   
E. Canseliet était un infatigable chercheur qui écrivait quotidiennement, tout en s'adonnant très souvent à la pratique dans le laboratoire qu'il s'était confectionné. Aux mêmes activités, A. Savoret, que j'ai vu régulièrement pendant près de dix ans et à qui je suis redevable de la plus grande part de mes connaissances, joignait le calme, la patience et le courage que réclamait une santé précaire.  
 C'est lui, surtout, qui m'apprit à déjouer les pièges et contrefaçons dont je vous parlais et qui abondent parmi les textes ou groupements ésotériques.  Il aurait pu enseigner d'ailleurs car il connaissait beaucoup de choses et de monde! Il avait rencontré Sédir et Mr Chapas dans sa jeunesse, deux fidèles amis de celui que l'on appelait à l'époque le Maître Philippe de Lyon, qui lui avaient transmis de nombreux documents les concernant. Plus tard, après la disparition d'Irène Hillel-Erlanger et du célèbre Fulcanelli qu'il avait également connus, il devint l'ami de Philéas Lebesgue et E. Canseliet.   
Son exemple et sa vie restent pour moi le plus beau des enseignements et me guident encore sur le chemin de la véritable spiritualité chrétienne.  
  
    A l'époque, les écrits d'E. Canseliet et A.Savoret influençaient presque tous les milieux bien qu'ils n'aient fait partie d'aucun groupement particulier. Ils  ne traitaient que de poésie, de sagesse, et de la philosophie des trois règnes de la Nature dans laquelle ils excellaient, décryptant ses rapports avec l'ensemble des mythes et religions, au premier rang desquels le christianisme.  Leurs travaux, encore recherchés aujourd'hui, n'en demeurent pas moins ignorés ou incompris du grand public.  
   En eux, amour et connaissance s'équilibraient harmonieusement, ce qui m'a particulièrement soutenu sur le chemin vers Dieu.   

   J'ai connu bien d'autres personnes encore, et j'en évoquerai peut-être certaines, mais plus discrètement car quelques-unes sont encore vivantes et désirent conserver l'anonymat.  

   E. Canseliet et A. Savoret souhaitaient eux aussi rester anonymes mais leurs oeuvres étaient trop connues pour qu'ils ne soient pas sollicités de toute part. Leur porte n'était toutefois close qu'aux curieux, jamais aux chercheurs sincères.

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