LE NEW-AGE |
D : On constate une
grande avancée du New-Age et de ses pièges.
Que doit-on en penser ?
RS : Si
vous parlez des influences qui nous reviennent des Etats-Unis et d'Allemagne
depuis les années 60 et nous inondent de toutes sortes de techniques
"douces" afin de développer nos potentialités "psycho-spirituelles"
ignorées, vous avez certainement raison. Les chefs de file et
leurs disciples parlent en choeur d'un futur âge d'or, semblable
à ce qu'annonçaient autrefois leurs prédécesseurs,
faux prophètes en tous genres. A ceci près que les moyens
mis en œuvre ont changé et que les formes sont désormais
conditionnées par le progrès technologique qui entend
mettre à disposition bien- être et confort individualisés.
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le pouvoir de l'argent (mammon)et
les idéologies nourries d'orgueil (lucifer).
Celles-ci ne dépendent pas des formes et demeureront toujours causes premières, car ce sont toujours le libre arbitre, le cœur et le discernement de l'homme qui sont en jeu. Considérez un outil moderne comme l'ordinateur : certains se serviront utilement de leur "CD.Rom" comme bibliothèque de données historiques là où d'autres utiliseront l'image virtuelle pour "développer leurs énergies latentes", acquérir une "conscience cosmique" ou prédire l'avenir grâce à des moyens de divination mis à portée des doigts. En ce qui concerne les idoles du monde moderne, certains faux mages et psychothérapeutes rivalisent avec industriels et concepteurs, y compris sous le rapport du chiffre d'affaires. D : Le New-Age ne serait-il pas un simple phénomène de mode ? RS :Je crains qu'il n'y
ait que ce nom qui soit un effet de mode; le fond, quant à lui,
existe depuis
Espérons, s'ils sont vraiment bons thérapeutes, qu'ils parviendront à endiguer le courant initial, en discernant le vrai du faux! Je ne parlerai même pas du syncrétisme occulto-astrologique annonçant le Nouvel-Age sous le nom d'ère du Verseau car, dans ce genre de faux prophétisme, se donnant une trompeuse apparence rationnelle (précession des équinoxes), on ne trouve pas deux phrases sans une dizaine d'erreurs, tant au plan traditionnel que scientifique. D: Quels conseils pourriez-vous donner ? RS :Le mieux serait de se méfier des auteurs qui évoquent toujours sciences occultes, Rose-Croix, franc-maçons, adeptes, tout en ne connaissant que trop superficiellement cette littérature. A moins que l'on n'ait affaire à quelqu'un que l'expérience guide en ces matières. |
Pour parler
navigation, préféreriez-vous un navigateur revenu à
bon port après avoir affronté la tempête, ou un
pilote partant pour la première fois sans avoir jamais navigué
et incapable de s'orienter?
Avant d'embarquer, renseignez-vous sur le capitaine! Faire le chemin inverse, fût-ce à partir d'une position chrétienne, dans le but d'étudier ces sujets comporte, outre un risque personnel, celui d'augmenter la confusion autour de soi. Tout le monde ne peut être Saint Irénée de Lyon ou posséder les compétences d'un Cardinal Daniélou pour discerner la véritable Gnose chrétienne, présente dans les "Stromates" de Clément d'Alexandrie, d'avec la doctrine de Valentin dans la "Pistis Sophia". Je n'ai aucunement cette prétention mais puis du moins témoigner de mon parcours personnel, possédant en outre une très bonne bibliothèque spécialisée. |
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D : Comment avez-vous
concilié toutes ces recherches et rencontres avec votre métier,
puisque vous avez été éducateur pendant de nombreuses
années ?
RS: Comme je vous le disais, j'ai interrompu mes études très jeune. J'ai commencé à travailler vers 18 ans 1/2 comme éducateur stagiaire en centre éducatif car il me fallait assurer le quotidien. Mis à part quelques intermèdes dans des librairies spécialisées en ésotérisme, j'ai passé près de 25 ans auprès des jeunes de 14 à 20 ans : cas sociaux, caractériels, handicapés, délinquants, puis toxicomanes et sidéens adultes. Rassurez-vous, auprès de jeunes sans problèmes aussi! Cette expérience m'a énormément apporté et appris : richesse d'une vie communautaire, remises en causes pédagogiques et psychologiques, sens de l'écoute, etc. Vous savez, je défie charlatans et gourous de conserver longtemps leurs certitudes en passant des intérogations métaphysiques aux réalités concrètes de l'éducation, car ces sortes de confrontations laissent peu de place à l'égo. |