Lorsque Mr Philippe évoquait la
réincarnation, il faudrait plutôt l'entendre comme une explication
du purgatoire, si l'on veut un rapprochement avec le catholicisme, ou comme
un écho de la loi du talion pour ce qui est de l'Ancien Testament.
De plus, il ne l'a pas enseignée
en tant que doctrine et n'en parlait qu'en termes très simples.
Il décrivait, pour ainsi dire, la longue patience
de Dieu qui ne condamne personne et désire le salut pour
tous, puisqu'il nous attend éternellement !
Par là, il voulait nous indiquer que
nous n'avons bien qu'une seule existence à vivre avant le jugement
particulier puisque le Christ nous a rendu libres et que l'on peut désormais
ressusciter, par sa grâce, au terme de cette vie terrestre. Seulement,
comme le disait encore Saint Paul, refuser cette grâce du Christ,
c'est revenir à notre condition d'esclaves et donc au talion de Moïse
et à nos épreuves "purgatives".
Tant que nous n'avons pas recouvré
la liberté en Christ, ce retour constant aux fautes quotidiennes
conditionne les épreuves et les dettes a payer. Voilà
la réincarnation, comme je la comprends, chez Mr Philippe, c'est
à dire l'enchaînement qu'entraîne une vie hors du
Christ, ce qui n'est certainement pas une
fin en soi !
En ce qui concerne la finalité
ultime de l'être humain, il ne connaissait que l'homme libéré
en une seule existence, dans la résurrection
de la chair, par la grâce de l'Esprit-Saint .
Il faisait remarquer cependant :
"Qui est capable de tout laisser pour l'amour de ses frères
en cette vie? " et précisait encore : "On ne va pas au Ciel les uns
sans les autres" .
Mr Philippe ne pouvait annoncer quoi
que ce soit qui fût en dissonance avec les paroles de l'"ami", ce Christ
qu'il aimait tant : "Vous ne trouverez rien dans mes paroles qui ne soit
contenu dans les Évangiles".
Ses paroles soulignaient aussi que la mort
n'est qu'une apparence, une transition et que nous n'avons pas à nous
soucier du lendemain.
Une fois encore, elles sont à rapprocher de
celles de Saint Paul (II Co. V, 6 à 11) : "Ainsi donc, nous sommes
toujours pleins de confiance, tout en sachant que, tant que nous habitons
dans ce corps, nous sommes hors de notre demeure, loin du Seigneur,
car nous cheminons par la foi, non par la vue....Oui, nous sommes pleins
de confiance et nous préférons quitter la demeure de ce corps
pour aller demeurer auprès du Seigneur. Aussi notre ambition, que
nous conservions notre demeure ou que nous la quittions, est-elle de lui
plaire. Car il nous faudra tous comparaître à découvert
devant le tribunal du Christ afin que chacun recueille le prix de ce qu'il
aura fait durant sa vie corporelle, soit en bien, soit en mal. "
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