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forces secrètes couverture

Chapitre 4

 

LES DÉBUTS D'UNE VOCATION

 

 


Charles Parlange est né le 13 octobre 1886 à Carcassonne; il fit ses études classiques au collège de Juilly. Jusqu'en 1927, il fut co-propriétaire d'une des plus importantes firmes commerciales du Midi, dirigée actuellement par son frère.

Rien dans sa vie ni dans ses études n'aurait pu faire présager alors les manifestations thaumaturgiques dont il allait être un jour le pivot.

Vers 1925, il tombe malade et les praticiens diagnostiquent une colite grave. Après les crises violentes du début, elle passe à l'état chronique. En 1932, nouvelle aggravation, moins douloureuse cette fois mais avec acheminement visible vers la mort par épuisement. Notre malade dépérit, incapable de supporter les aliments, maigrissant de neuf kilos en peu de mois.

Remèdes, traitements, régimes, tout fut essayé sans que se manifestât la moindre amélioration.

En mars 1933, il se prêta (d'assez mauvaise grâce, avoue-t-il), sur les instances pressantes des siens, à l'intervention d'un magnétiseur versé dans les sciences occultes, M.G..., qui désire conserver l'anonymat. En juin de la même année, Charles Parlange était complètement guéri, malgré son incrédulité du début.

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C'est alors que son guérisseur lui affirma qu'il possédait aussi et à un plus haut degré que lui-même des pouvoirs curatifs évidents.

Notre convalescent faillit se fâcher de ce qu'il persistait à considérer comme une malicieuse ironie.

G... revint à la charge, lui demandant d'essayer ses forces sur des cultures microbiennes, des viandes putrescentes, des maladies organiques incurables.

Pour avoir la paix - et asseoir son propre scepticisme sur des faits sans réplique - Charles Parlange tenta ses premières expériences quelques jours plus tard, il avait l'intime certitude de leur échec et se flattait que cet échec réduirait M. G... au silence.

Malheureusement - ou heureusement - les expériences réussirent toutes. Sans entraînement, sans préparation, sans transition d'aucune sorte, sans aucune foi dans les résultats éventuels, notre apprenti guérisseur se classait d'emblée, à sa grande stupéfaction, parmi les maîtres.

C'est à la fin de juin 1933, avec 37° centigrades à l'ombre, qu'il momifia sa première côtelette, vérifiant ainsi la puissance bactéricide de ses effluves. En août suivant, il entreprit de soigner son premier malade, un cancéreux incurable. Il obtint en peu de jours une amélioration extraordinaire, mais dut abandonner le patient, incomplètement guéri, en septembre, à la fin des vacances.

Cette première lutte avec la maladie le convainquit du moins de la réalité de ses pouvoirs. Les pages qui suivent en persuaderont également tout lecteur sans préjugé.

Ainsi que nous l'avons dit, rien ne semblait prédestiner au rôle extraordinaire - à la mission, dirons-nous - qu'il devait jouer. Ses études solides, son rationalisme teinté d'incrédulité, ses occupations prosaïques, l'absence de toute manifestation métapsychique antérieure, ces divers éléments concouraient à en faire le contraire de ce qu'on a convenu d'appeler un "mystique". Par ailleurs, aucun don médiumnique, aucune prédisposition pour cette voie pleine de périls.

Au physique, nous sommes en présence d'un type sanguin-nerveux affable et d'abord réservé. Tête énergique, au regard singulièrement pénétrant derrière l'écran relatif des lorgnons.

Le portrait intellectuel qu'on en peut tracer présente, tout d'abord, une psychologie avertie, un jugement clair et froid, mûri par les épreuves d'une existence accidentée, une conception réaliste des choses, un grand souci des détails, une horreur instinctive pour la rêverie nuageuse et les caprices de l'imagination.

Ce qu'il y a de "mystique" en lui - si l'on tient à ce mot - ne vient pas du cerveau mais du coeur, un coeur dont on ressent vite la bonté. Non cette bonté superficielle et expansive, si commune... et si trompeuse; moins encore ce "coeur d'or" qu'attendrit sur l'instant l'infortune du prochain, mais qui, le moment d'après, reprend sa solide consistance habituelle. La bonté chez lui ne se paye pas de mots; elle est muette et concentrée et se laisse parfois deviner sans jamais s'exhiber.

Ce court aperçu sur l'homme nous semble suffisant; nous savons maintenant qui il est, quel chemin l'a conduit vers sa vocation. Il nous reste selon le prudent conseil de l'Evangile à "juger de l'arbre d'après ses fruits", du guérisseur d'après ses guérisons, de la qualité des forces en jeu d'après leurs manifestations.


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