XI

 

« Continuez de prier pour lui »

 

En février ou en mars 1859, une Lyonnaise, Mme Ladreyt née Anne Martin, sortait de se confesser à M. Vianney, quand elle s'entendit rappeler.

— Mon enfant, lui demanda le serviteur de Dieu, vous avez beaucoup prié pour M. Neyrand ?...

— Assurément, mon Père.

— Et pourquoi ne continuez-vous pas ?... »

 

M. l'abbé Neyrand avait été le confesseur de Mme Ladreyt, qui lui gardait dans son cœur une vive reconnaissance. Ce bon prêtre était mort depuis trois mois. Au bout de quelques semaines, son ancienne pénitente, tranquillisée sur le sort de ce saint homme, lui avait retiré ses suffrages. Il n'avait pas été question de lui au confessionnal.

 

« Mais, mon Père, répliqua Mme Ladreyt, j'ai cessé de prier pour lui parce que je le crois au ciel.

— Non, mon enfant, depuis qu'il est mort à Ajaccio, il souffre en purgatoire.

— O mon Père, ce n'est pas possible !

— Si, il est encore dans les peines, pour avoir été trop indulgent à l'égard de ses pénitents. Continuez de prier pour lui. »

 

En juillet 1878, Mme Ladreyt vint affirmer la réalité d'une pareille révélation par-devant M. le chanoine Ball, qui, ayant interrogé minutieusement le témoin, conclut : « Je ne puis mettre en doute sa véracité ». (1)

 

 

(1) Documents Ball, N° 51

 

 

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