XXII

 

« Hier, à dix heures du matin... »

 

Une année avant la mort de saint Jean-Marie Vianney et donc en 1858, une mère de famille de Grigny-sur-Saône, Marie Robin, dame Theveniaux, en partance pour Ars, fut chargée d'y porter l'honoraire d'une messe : on sollicitait la guérison d'une pauvre hydropique, Anne Vandroux.

La messagère ne put arriver à M. Vianney que deux jours plus tard, à cause de l'habituelle affluence.

Le saint promit bien de célébrer la messe demandée, mais en ajoutant : « Ce sera pour le repos de l'âme ; car cette femme est morte hier, à dix heures du matin ». Stupéfaction de Marie Theveniaux qui, à son départ, n'avait rien vu d'alarmant dans l'état de sa compatriote.

Dès son retour au pays, elle apprit en effet que la malade dont elle avait imploré la guérison était morte au jour et à l'heure indiqués par le Curé d'Ars. (1)

 

 

(1) Ce fait a été communiqué au sanctuaire d'Ars par M. l'abbé Jaillet, curé de Grigny-sur-Saône (Saône-et-Loire), qui le déclare « absolument authentique et certain » – Lettre à Mgr Convert, du 20 septembre 1920