XXV

 

Une mort mystérieuse

 

Le 8 février 1864, au cours du procès de canonisation du Curé d'Ars, M. l'abbé Louis Beau, curé de Jassans, qui avait été son confesseur habituel des dernières années, fit la déclaration suivante :

 

Ma conviction intime est que M. Vianney voyait et connaissait ce qui se passait à distance.

Voici la preuve qu'il en a lui-même fournie :

« Allez-vous-en, dit un jour le serviteur de Dieu à une personne qui se trouvait dans la foule des pèlerins.

— Mais, pourquoi m'envoyez-vous ? Je n'ai pas terminé mes affaires.

— Allez-vous-en », répéta avec insistance le Curé d'Ars.

 

Cette personne partit tout de suite. Or, en arrivant chez elle, à Yenne, en Savoie, elle apprit que son neveu, jeune prêtre de vingt-sept ans, économe au petit séminaire du Pont-de-Beauvoisin, avait été trouvé noyé dans le Rhône.

Comme, quelque temps après, on demandait au Curé d'Ars s'il pouvait dire les causes de l'accident : « C'est une victime », répondit-il sans autre explication.