XII

 

« C'est parfaitement vrai !... »

 

Le Carillon de Beaurepaire (Isère), dans son numéro d'août 1893, a publié ce fait d'intuition qui montre avec quelle simplicité et quelle facilité M. Vianney lisait au fond des cœurs.

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Le 4 août est l'anniversaire de la mort du Curé d'Ars, dont notre église possède la statue. En l'honneur de sa fête, nous rappelons deux faits locaux qui ne peuvent qu'intéresser ceux qui ne les connaissent pas. (1)

 

Mlle Marie Levet exerçait sa profession de couturière à Estrablin, près de Vienne. Mise au courant par d'autres pèlerins du pays de la grande réputation du Curé d'Ars, elle voulut se rendre compte de tout ce qu'elle entendait raconter. Moi aussi, se dit-elle, j'aurai le bonheur de voir ce saint prêtre, de lui parler et de lui demander les lumières et les conseils dont j'ai besoin. Ses désirs se réalisèrent pleinement.

Arrivée à Ars, elle se prépara de son mieux à accomplir les devoirs de son pèlerinage. Elle attendit de longues heures au confessionnal. Enfin elle se confessa et, quand elle eut terminé, le saint Curé lui dit :

« Il y a telle chose dont vous n'avez pas parlé et que vous avez faite à telle époque de votre vie.

— C'est parfaitement vrai, mon Père, répondit-elle, après quelques instants de réflexion ; je l'avais complètement oublié  »

 

Le saint confesseur lisait donc dans les consciences... Marie Levet eut le bonheur de s'entretenir plusieurs fois avec lui. Il la reçut du Tiers Ordre de saint François. Il lui signa quantité de souvenirs, dont plusieurs sont gardés pieusement par sa famille.

Revenue dans son pays natal de Tourdan, elle y habita une modeste maison où elle gagna le ciel par la pratique des bonnes œuvres. Elle mourut saintement le 20 février 1897, à l'âge de soixante-treize ans.

 

(1) Les lecteurs du présent livre connaissent déjà l'un de ces « deux faits locaux », classé parmi les récits de vue à distance, p. 89 (XIV)