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Le voyage sans lendemain

 

Entre 1830 et 1840 – M. le chanoine Ball ne précise pas davantage – deux paroissiennes de Neulise (Loire) où Pierre Bossan a construit une église remarquable, Mlle Garel et Mme veuve Mercier, firent de compagnie le pèlerinage d'Ars. Toutes deux jouissaient d'une parfaite santé. Quand de la route de Villefranche elles aperçurent l'humble église tant désirée, toutes deux se promirent bien qu'elles auraient plus d'une fois dans leur vie le bonheur de voir le saint Curé et de recevoir ses conseils.

Ce souhait s'était ancré si profondément dans leur esprit que, sans s'être concertées l'une et l'autre, Mlle Garel et Mme Mercier ne purent s'empêcher, au confessionnal, d'en faire confidence à M. Vianney. Mais, pour chacune, la réponse fut différente.

A Mme Mercier : « Oui, mon enfant, dit le bon saint, vous reviendrez quand vous voudrez. »

A Mlle Garel : « Oh ! non, mon enfant, vous ne reviendrez pas. »

 

« L'événement, explique M. Ball, confirma pleinement ces prédictions. Mlle Garel qui était alors pleine de vie et bien loin de songer à une mort si prompte, ne fit guère ce pèlerinage qu'une année avant le grand voyage de l'éternité, et pendant cette année il ne lui fut pas donné de revoir Ars ; tandis que Mme Mercier y retourna plusieurs fois, ainsi que le vénérable Curé le lui avait annoncé. »

 

Marie Jourlin, une Lyonnaise, amie des deux voyageuses, venue à Ars en 1886 et de qui le chanoine Ball tenait ces détails, les « attestait en tout conformes à la stricte vérité ». (1)

 

 

(1) Documents, N° 83