XIV

 

Le refuge

 

Au cours de l'année 1857, Mlle Antoinette Métrat, jeune fille de vingt-trois ans, domiciliée à Saint-Jacques-des-Arrêts, dans le Rhône, fut atteinte d'une fièvre typhoïde qui se compliqua bientôt d'une fièvre cérébrale. Elle était depuis deux mois dans ce malheureux état ; les soins éclairés du docteur Burdet, de Tramayes (Saône-et-Loire), n'y apportant aucun changement, ce médecin avait dû, comme on dit, l'abandonner. C'est alors que la famille résolut de recourir à M. Vianney, devenu le refuge des désespérés.

Mlle Claudine Métrat, sœur de la malade, partit donc pour Ars. Elle se mêla à la foule qui, à certaines heures de la journée, se pressait sur le passage du saint. Elle n'eut pas à lui parler ; du reste, il ne lui en laissa pas le temps.

« Mon enfant, lui dit M. Vianney en s'arrêtant devant elle, donnez cette médaille à la malade ; faites une neuvaine à sainte Philomène, et tout ira bien. »

Mlle Métrat prit la médaille et s'en retourna, joyeuse. Sa sœur était déjà hors de danger. Elle acheva rapidement de guérir.

« Cette relation, écrit M. Ball, a été reçue à Ars en juin 1879, de la bouche de Sœur Marie, directrice des Sœurs de Saint-Joseph à Saint-Jacques-des-Arrêts. Elle a connu pertinemment le fait et en certifie de tout point l'exacte vérité ». (1)

 

 

(1) Documents, N° 63