XVIII

 

« Elle guérira... L'autre ne guérira point »

 

Un jour de l'année 1859, une Rémoise, Mlle Joséphine Jamas, après sa confession, questionnait le saint Curé d'Ars :

« Mon Père, puis-je espérer que ma mère quittera jamais ses béquilles ? Les médecins disent que non...

— Mon enfant, votre mère guérira et marchera sans béquilles.

— Et Mme X, qui est infirme ?

— Cette dame, elle, ne guérira pas. »

 

De retour à Reims, Mlle Jamas trouva sa mère qui marchait sans béquilles. Pendant le pèlerinage de sa fille, elle s'était mise seule sur ses jambes, à la stupéfaction des voisines. Et elle n'eut plus jamais besoin de ses béquilles ; tandis que l'autre dame dont il avait été question aussi là-bas, demeura jusqu'à la fin infirme et malade.

Bien plus. En même temps que le corps, les intercessions du serviteur de Dieu avaient guéri l'âme : Mme Jamas, devenue indifférente, reprit ses pratiques religieuses et dès lors se montra fervente chrétienne.

Sa fille revint plus tard à Ars en pèlerinage de reconnaissance. Le 21 septembre 1879, elle dictait ses souvenirs à M. Ball, qui les recueillit fidèlement (1).

 

 

(1) Documents, N° 72