VIII

 

Un double diagnostic

 

Un jour de 1857, une dijonnaise, Mlle Bony, se présentait au Curé d'Ars. Depuis longtemps elle souffrait et aucun médecin n'avait caractérisé son mal. Lasse des consultations, elle recourait à des lumières d'un ordre supérieur. Sans autre préambule, Mlle Bony demanda : « Veuillez me dire, mon Père, quel est le mal dont je souffre depuis un si grand nombre d'années.

— Mon enfant, répondit le serviteur de Dieu, c'est une maladie de cœur ; vous prendrez encore des remèdes ; ils vous soulageront, mais ils ne vous guériront pas. »

Une célébrité médicale consultée un peu plus tard, après un sérieux examen de la malade, confirma le diagnostic intuitif du Curé d'Ars. Il prescrivit des calmants, mais il ne guérit pas ce pauvre cœur, qui bientôt cessa de battre.

Mlle Bony avait posé une seconde question au serviteur de Dieu :

« Ma jeune amie Maria Bailly guérira-t-elle ? » Cette personne souffrait tellement des yeux qu'elle ne pouvait plus supporter la lumière du jour. De Maria Bailly jamais M. Vianney n'avait entendu parler encore.

« Oui, mon enfant, assura le saint sans hésitation, cette demoiselle guérira. »

En effet, Maria recouvra l'usage normal de la vue. Elle est morte religieuse à la Providence de Vitteaux.

 

C'est une parente de l'ancienne pénitente du Curé d'Ars, Mme veuve Jacotot, née Bony, qui en 1891, a témoigné de ces deux faits par devant M. le chanoine Ball. (1)

 

 

(1) Documents, N° 74