V
Qu'il ne faut pas fuir toute responsabilité
M. l'abbé Sage, curé de l'importante paroisse de Pernes, au diocèse d'Avignon, a recueilli le joli récit qu'on va lire. « Il ne faut rien négliger de ce qui peut honorer les saints », écrivait-il à Mgr Convert, le 15 juillet 1919, en lui adressant les résultats de sa petite enquête.
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Il y a quelques années, j'étais curé à Mormoiron. Il y avait sur ma paroisse plusieurs vieilles filles, bien chrétiennes, dont une s'appelait Adèle Conil, dite de l'Orfèvre. Or voici ce que racontait cette excellente personne à propos du Curé d'Ars.
Des parents ou des amis offrirent à Mlle Adèle d'être marraine d'un enfant qu'on allait prochainement baptiser. Par crainte des responsabilités de cette modeste charge, elle n'accepta pas.
Quelque temps après, elle alla en pèlerinage à Ars et se confessa au saint Curé. Elle ne parla aucunement de ce baptême, mais quel ne fut pas son étonnement de recevoir cette remontrance :
« Vous n'avez pas bien fait de refuser d'être marraine, il y a quelque temps. Il ne faut pas, mon enfant, avoir peur de faire le bien, quand même il nous en coûterait quelque chose. Allons, une autre fois soyez plus sage. »
Longtemps après, cette bonne demoiselle racontait encore cette intuition du saint Curé, et elle en était toujours émue. J'ai entendu moi-même ce récit de sa bouche et bien des personnes l'ont entendu comme moi.