XI
Un veuvage consolé
En cette année 1845, Mme Ferrière, née Virginie Pitiot, faisait à Ars son premier pèlerinage. Elle habitait Feurs, dans le département de la Loire, et avait deux enfants, un garçon et une fille.
Après sa confession, elle parla spécialement à M. Vianney de son garçon, qui était élève au petit séminaire de Largentière.
« C'est bien, dit le saint Curé, il sera prêtre et fera votre consolation pendant votre veuvage.
Mais, mon Père, se récria la pénitente, mon mari se porte bien. Rien ne m'annonce que...
Je vous dis, mon enfant, que votre fils fera votre consolation pendant votre veuvage. »
La prédiction se vérifia. Ce fils fut ordonné prêtre le 10 juin 1854. Contre toute prévision, le père mourut en 1858 ; Mme Ferrière lui survécut dix-huit ans, pendant lesquels son cher abbé fit véritablement sa consolation.
Et c'est lui, qui, étant aumônier des Dames Ursulines de Beaujeu (Rhône), de passage à Vichy avec sa sur, raconta ce trait à M. Ball le 23 août 1879. (1)
(1) Documents, N° 68