X

Les deux neveux

 

Un jour de 1853, s'entretenant avec le Curé d'Ars, Mme Élisa Glaize, de Saint-Étienne, témoignait quelque appréhension au sujet d'un neveu près de tirer au sort.

« Oh ! mon enfant, répliqua l'homme de Dieu, soyez tranquille. Il aura un bon numéro. »

Mme Glaize, n'étant venue que pour ce neveu-là, allait se retirer, quand le saint ajouta :

« L'autre sera prêtre et religieux. »

La visiteuse avait bien en effet un autre neveu, mais il n'en avait été aucunement question, et le Curé d'Ars ne pouvait pas, humainement, en soupçonner même l'existence.

Le premier neveu fut exempté par son billet de tirage. Le second devint prêtre et religieux mariste.

 

« Ce qu'il y a de très remarquable dans ce fait prophétique, glose le chanoine Ball, c'est non seulement l'annonce d'un bon numéro pour le premier, événement qui ne pouvait être préjugé par les lumières naturelles, mais c'est plus encore la prédiction de la vocation sacerdotale et religieuse de l'autre neveu, dont Mme Elisa Glaize ne lui avait ni parlé ni fait connaître l'existence et dont le vénérable Curé annonça l'avenir avec la même assurance et la même précision que s'il l'avait connu et en eût été requis (1). »

 

(1) Documents, n° 114