(QUATORZIéME SERMON)
Ligatis manibus et pedibus ejus, mittite eum in tenebras exteriores : ibi erit fletus et stridor dentium.
Liez-lui pieds et mains, et jetez-le dans les tnbres extrieures, et l il y aura des pleurs et des grincements de dents.
(S. Matthieu, xxii, 13.)
Si tout pch mortel, M.F., doit nous traner, nous prcipiter, nous foudroyer dans les enfers, comme Jsus-Christ nous le dit dans l'vangile, quel sera donc le sort de celui qui aura le malheur de se livrer au pch le plus infme, le pch d'impuret ? O mon Dieu ! peut-on bien oser prononcer le nom d'un vice si horrible, non seulement aux yeux des chrtiens, mais encore ceux de cratures raisonnables ? Pourrais-je le dire, M.F., et vous, pourrez-vous l'entendre sans frmir ? Ah ! si j'avais le bonheur, en vous montrant toute la noirceur et toute l'horribilit de ce pch, de vous le faire fuir pour jamais ! O mon Dieu ! un chrtien peut-il bien s'abandonner une passion qui le dgrade jusqu' le mettre au-dessous de la bte la plus vile, la plus brute, la plus immonde ! Un chrtien peut-il bien se livrer un crime qui fait tant de ravages dans une pauvre me ! Un chrtien, dis-je, qui est le temple de l'Esprit-Saint, un membre de Jsus-Christ, peut-il bien se plonger et se rouler, se noyer, pour ainsi dire, dans le limon d'un vice aussi infme, qui, en abrgeant ses jours, lui faisant perdre sa rputation, lui prpare tant de maux et de malheurs pour l'ternit ! Oui, M.F., pour vous donner une ide de la grandeur de ce pch, je vais 1¡ vous montrer, autant qu'il me sera possible, toute l'horribilit de ce crime ; 2¡ en combien de manires nous pouvons nous en rendre coupables ; 3¡ quelles sont les causes qui peuvent nous y conduire ; 4¡ enfin, ce que nous devons faire pour nous en prserver.
I. – Pour vous faire comprendre la grandeur de ce maudit pch qui perd tant d'mes, il faudrait ici taler vos yeux tout ce que l'enfer a de plus affreux, de plus dsesprant, et, en mme temps, tout ce que la puissance de Dieu exerce sur une victime coupable d'un tel crime. Mais, vous comprenez comme moi, que jamais il ne sera donn de saisir la grandeur de ce pch et la rigueur de la justice de Dieu envers les impudiques. Je vous dirai seulement que celui qui commet le pch d'impuret se rend coupable d'une espce de sacrilge, puisque notre cÏur tant le temple du Saint-Esprit, notre corps tant un membre de Jsus-Christ, nous profanons vritablement ce temple par les impurets auxquelles nous nous abandonnons ; et de notre corps, qui est un membre de Jsus-Christ, nous faisons vritablement le membre d'une prostitue [1] . Examinez maintenant, si vous pourrez jamais vous former une ide qui approche de la grandeur de l'outrage que ce pch fait Dieu et de la punition qu'il mrite. Ah ! M.F., il faudrait pouvoir traner ici, ma place, cette infme reine Jzabel, qui a perdu tant d'mes par ses impudicits ; il faudrait qu'elle vous fit elle-mme la peinture dsesprante des tourments qu'elle endure, et qu'elle endurera toute lÕternit, dans ce lieu d'horreur o elle s'est prcipite par ses turpitudes. Ah ! vous l'entendriez crier du milieu de ces flammes qui la dvorent : Ç Hlas ! que je souffre ! Adieu, beau ciel, je ne te verrai jamais, tout est fini pour moi. Ah ! maudit pch d'impuret, les flammes de la justice de Dieu me font payer bien cher les plaisirs que j'ai gots ! Si j'avais encore le bonheur d'tre sur la terre, comme cette vertu de puret me serait bien plus prcieuse qu'elle ne m'a t ! È
Allons encore plus loin, M.F., peut-tre que vous sentirez un peu mieux l'horreur de ce maudit pch. Je ne parle pas d'un paen, qui n'a pas le bonheur de connatre le bon Dieu ; mais d'un chrtien qui connat combien ce vice est oppos la saintet de sa condition d'enfant de Dieu, d'un chrtien qui a t tout arros du sang adorable, qui tant de fois lui a servi de demeure et de tabernacle. Comment ce chrtien peut-il bien s'abandonner un tel pch ! O mon Dieu ! peut-on y penser et ne pas mourir d'horreur ! coutez ce que dit le Saint-Esprit : Celui qui est assez malheureux pour s'abandonner ce maudit pch, mrite d'tre foul sous les pieds du dmon comme le fumier sous les pieds des hommes [2] . Jsus-Christ dit un jour sainte Brigitte, qu'il se voyait forc de prparer des tourments affreux pour punir les impudiques, et que presque tous les hommes taient atteints de ce vice infme.
Si nous prenons la peine de parcourir l'criture sainte, nous voyons que, depuis le commencement du monde, le bon Dieu a poursuivi les impudiques de la manire la plus svre. Voyez tous les hommes avant le dluge qui s'abandonnent ce vice infme ; le Seigneur ne peut plus les souffrir ; il se repent de les avoir crs ; il se voit forc de les punir de la manire la plus effroyable, puisqu'il ouvre sur eux les cataractes du ciel et les fait tous prir par un dluge universel [3] . Il fallait que cette terre souille par tant de crimes, et si horrible aux yeux de Dieu ft purifie par le dluge ; c'est--dire par les eaux de la colre du Seigneur. Si vous allez plus loin : Voyez les habitants de Sodome et de Gomorrhe, ainsi que les autres villes voisines, leurs habitants se livraient des crimes si pouvantables d'impuret, que le Seigneur, dans sa juste colre, fit tomber sur ces lieux maudits une pluie de feu et de soufre qui les brla avec leurs habitants ; les hommes, les btes, les arbres, les terres et les pierres furent comme anantis ; ce lieu a t si maudit de Dieu, qu'il n'est plus maintenant qu'une mer maudite [4] . On l'appelle Mer-morte, parce qu'elle ne nourrit aucun poisson et que, sur ses rivages, on trouve certains fruits qui ont une belle apparence, mais ne renferment qu'une poigne de cendres. Dans un autre endroit, nous voyons que le Seigneur ordonna Mose de mettre mort vingt-quatre mille hommes, parce qu'ils s'taient abandonns l'impuret [5] .
Oui, M.F., nous pouvons dire que ce maudit pch d'impuret a t, depuis le commencement du monde, jusqu' la venue du Messie, la cause de presque tous les malheurs des Juifs. Voyez David, voyez Salomon et tant d'autres. Qui a attir tant de chtiments sur leurs personnes et sur leurs sujets, sinon ce maudit pch ? O mon Dieu ! que ce pch vous ravit d'mes, oh ! qu'il en trane aux enfers !
Si nous passons de l'Ancien Testament au Nouveau, les chtiments ne sont pas moindres. Saint Jean nous dit que Jsus-Christ lui fit voir, dans une rvlation, le pch d'impuret sous la figure d'une femme assise sur une bte qui avait, sept ttes et dix cornes [6] , pour nous montrer que ce pch attaque les dix commandements de Dieu et renferme les sept pchs capitaux [7] . Si vous voulez vous en convaincre, vous n'avez qu' examiner la conduite d'un impudique ; vous verrez qu'il n'y a pas un commandement qu'il ne transgresse, et un des pchs capitaux dont il ne se rende coupable, en contentant les dsirs de son corps. Je ne veux pas entrer dans tous ces dtails, voyez-le vous-mmes, et vous direz que cela est vrai. Mais j'ajouterai qu'il n'y a point de pch dans le monde qui fasse faire tant de sacrilges : les uns ne connaissent pas la moiti des pchs qu'ils commettent de cette manire, par consquent ils ne les disent pas ; les autres ne veulent pas les dire, quoiqu'ils les connaissent ; de sorte que nous verrons au jour du jugement qu'il n'y a point de pch qui ait jet tant d'mes en enfer. Oui, M.F., ce pch est si affreux que non seulement nous nous cachons pour le commettre ; mais nous voudrions encore nous le cacher nous-mmes, tant il est infme, mme aux yeux de ceux qui s'en rendent coupables !
II. – Mais, pour mieux vous faire comprendre combien ce pch, quoique si affreux, est commun parmi les chrtiens, et comme il est facile de le commettre, je vous dirai en combien de manires l'on pche contre le sixime commandement de Dieu. L'on pche en six manires : par penses, par dsirs, par regards, par paroles, par actions et par occasions.
Je dis 1¡, par penses : il y en a plusieurs qui ne savent pas distinguer une pense d'avec un dsir ; ce qui peut faire faire des confessions sacrilges. coutez-moi bien et vous allez le voir : une mauvaise pense, c'est lorsque notre esprit s'arrte volontairement penser une chose impure, soit par rapport nous, soit par rapport d'autres, sans dsirer accomplir ce que l'on pense ; on laisse seulement croupir son esprit sur ces choses sales et dshonntes. Vous vous accusez de cela ; il faut dire combien de temps vous y avez laiss reposer votre pense, sans vous en dtourner, ou encore si vous avez pens des choses qui pouvaient vous y conduire par le souvenir de quelque conversation que vous avez eue, ou de quelque familiarit que vous avez permise, ou de quelque objet que vous avez vu. Le dmon ne vous remet cela devant les yeux que dans l'esprance qu'il vous conduira au pch, au moins par la pense.
2¡ Nous pchons par dsirs. Voil, M.F., la diffrence qu'il y a entre la pense et le dsir ; le dsir, c'est vouloir accomplir ce quoi nous pensons ; mais pour vous parler plus clairement, c'est vouloir commettre le pch d'impuret, aprs y avoir pens pendant quelque temps, lorsque nous en trouverons l'occasion ou lorsque nous la chercherons. Il faut bien dire si ce dsir est rest dans notre cÏur, si nous avons fait quelque dmarche pour accomplir ce que nous avons dsir, si nous avons sollicit quelques personnes faire mal avec nous ensuite quelles sont les personnes que nous avons voulu porter au mal, si c'est un frre, une sÏur, un enfant ; une mre, une belle-sÏur, un beau-frre, un cousin. Il faut bien dire tout cela, autrement votre confession ne vaudrait rien. Cependant, il ne faut nommer les personnes qu'autant qu'il est ncessaire pour faire connatre son pch. Il est bien certain que si vous aviez fait mal avec un frre ou une sÏur, et que vous vous contentiez de dire que vous avez fait un pch contre la sainte vertu de puret, cela ne suffirait pas.
3¡ L'on pche par regards, lorsqu'on porte ses yeux sur des objets impurs, ou quelque chose qui peut nous y conduire. Il n'y a point de porte par laquelle le pch entre si facilement et si souvent que par les yeux ; aussi le saint homme Job disait : Ç Qu'il avait fait un pacte avec ses yeux pour ne jamais regarder une personne en face [8] . È
4¡ Nous pchons par paroles. Nous parlons, M.F., pour manifester l'extrieur ce que nous pensons au dedans de nous-mmes, c'est--dire ce qui se passe dans notre cÏur. Vous devez vous accuser de toutes les paroles impures que vous avez dites, combien de temps votre conversation a dur ; quel motif vous a engag les dire, quelles personnes et combien de personnes vous avez pu les dire. Hlas ! M.F., il y a de pauvres enfants, pour lesquels il vaudrait bien mieux trouver sur leur chemin un tigre ou un lion, que certains impudiques. Si, comme l'on dit, la bouche parle de l'abondance du cÏur, jugez quelle doit tre la corruption du cÏur de ces infmes qui se roulent, se tranent et se noient pour ainsi dire dans la fange de leur impuret. O mon Dieu ! si vous nous dites que l'on connat l'arbre son fruit, quel abme de corruption peut tre semblable !
5¡ Nous pchons par actions. Telles sont les liberts coupables sur soi-mme ou sur d'autres, les baisers impurs, sans oser vous dire le reste ; vous comprenez bien ce que je dis. Mon Dieu ! o sont ceux qui, dans leurs confessions, s'accusent de tout cela ? Mais aussi que de sacrilges ce maudit pch d'impuret fait faire ! Nous ne connatrons cela qu'au grand jour des vengeances. Combien de jeunes filles resteront deux ou trois heures avec des libertins, et il n'y aura sorte d'impuret que leur bouche infernale ne vomisse continuellement. Hlas ! mon Dieu, comment ne pas brler au milieu d'un brasier si ardent ?
6¡ L'on pche par occasion, soit en la donnant, soit en la prenant. Je dis, en la donnant, comme une personne du sexe qui est mise d'une manire indcente, laissant son mouchoir trop cart, ayant le cou et les paules dcouverts, portant des vtements qui dessinent trop les formes du corps ; ou ne portant point de mouchoir en t, ou bien s'habillant d'une manire trop affecte. Non, ces malheureuses-l ne sauront qu'au tribunal de Dieu le nombre de crimes qu'elles auront fait commettre. Combien de gens maris qui ont moins de rserves que des paens ! Une fille est encore coupable de quantit de pchs impurs, qui sont presque tous des pchs mortels, toutes les fois qu'elle est trop facile et trop familire avec les jeunes gens. L'on est encore coupable, lorsqu'on va avec des personnes que l'on sait n'avoir que des mauvaises paroles la bouche. Vous pouvez ne pas y avoir pris plaisir, mais vous avez eu le tort de vous y exposer.
Souvent, on se fait illusion, l'on croit ne point faire de mal, tandis que l'on pche affreusement. Ainsi les personnes qui se voient sous prtexte de mariage, croient qu'il n'y a point de mal de passer un temps considrable seuls, le jour et la nuit. N'oubliez pas, M.F., que tous ces embrassements qui se font dans ces moments sont presque tous des pchs mortels, parce qu'ordinairement ce n'est qu'une amiti charnelle qui les fait faire. Combien de jeunes fiancs n'ont aucune rserve ; ils se chargent des crimes les plus pouvantables, et semblent forcer la justice de Dieu de les maudire au moment o ils entrent dans l'tat du mariage. Vous devez tre aussi rservs pendant ce temps que vous l'tes avec vos sÏurs ; tout ce que l'on fait de plus est un pch. Hlas ! mon Dieu, o sont ceux qui s'en accusent ? presque personne. Mais aussi, o sont ceux qui entrent dans l'tat du mariage saintement ? Hlas ! presque point. De l rsultent tant de maux dans le mariage et pour l'me et pour le corps. Eh ! mon Dieu ! des parents qui le savent peuvent dormir ! Hlas ! que d'mes qui se tranent dans les enfers !
On pche encore contre la sainte vertu de puret quand on se lve la nuit sans tre habill pour sortir, pour aller servir un malade, ou pour aller ouvrir la porte. Une mre doit faire attention de ne jamais avoir de regards dshonntes, ni d'attouchements sans ncessit sur ses enfants. Les pres et mres et les matres sont coupables de toutes les familiarits qu'ils permettent entre leurs enfants et leurs domestiques, pouvant les empcher. L'on se rend encore coupable, en lisant et prtant de mauvais livres ou des chansons licencieuses ; en s'crivant des lettres entre personnes de diffrent sexe. L'on participe au pch en favorisant des rendez-vous de jeunes gens, sous prtexte mme de mariage.
Vous tes obligs, M.F., de dclarer toutes les circonstances aggravantes, si vous voulez que vos confessions soient bonnes. coutez-moi, vous allez encore mieux le comprendre. Pchez-vous avec une personne dj abandonne au vice, qui en fait profession, vous vous rendez volontairement l'esclave de Satan, et encourez la damnation ternelle. Mais, apprendre le mal une jeune personne, la porter au mal pour la premire fois, lui ravir l'innocence, lui enlever la fleur de sa virginit, ouvrir la porte de son cÏur au dmon, fermer le ciel cette me qui tait l'objet de l'amour des trois personnes de la Sainte-Trinit, la rendre digne de l'excration du ciel et de la terre : ce pch est encore infiniment plus grand que le premier, et vous tes obligs de vous en accuser. Pcher avec une personne libre, ni marie, ni parente, est, selon saint Paul, un crime qui nous ferme le ciel et nous ouvre les abmes ; mais pcher avec une personne engage dans les liens du mariage, c'est un crime qui en renferme un grand nombre d'autres ; c'est une horrible infidlit, qui anantit et qui profane toutes les grces du sacrement de mariage ; c'est encore un excrable parjure qui foule aux pieds une foi jure au pied des autels, en prsence non seulement des anges, mais de Jsus-Christ lui-mme ; crime qui est capable d'attirer toutes sortes de maldictions, non seulement sur une maison, mais encore sur une paroisse. Pcher avec une personne qui n'est ni parente, ni allie, c'est un gros pch, puisqu'il nous perd pour jamais ; mais, pcher avec une parente ou une allie, c'est--dire, un pre avec sa fille, une mre avec son fils, un frre avec sa sÏur, un beau-frre avec sa belle-sÏur, un cousin avec sa cousine, c'est le plus grand de tous les crimes que l'on puisse imaginer ; c'est se jouer des rgles les plus inviolables de la pudeur ; c'est fouler aux pieds les droits les plus sacrs de la religion et de la nature. Enfin, pcher avec une personne consacre Dieu, c'est le comble de tous les malheurs, puisque c'est un sacrilge pouvantable. O mon Dieu ! peut-il y avoir des chrtiens qui se livrent toutes ces turpitudes ! Hlas ! si au moins, aprs de telles horreurs, l'on avait recours au bon Dieu pour lui demander de nous tirer de cet abme ! Mais, non, l'on vit tranquille, et la plupart n'ouvrent les yeux qu'en tombant en enfer. Vous tes-vous, M.F., form une ide de la grandeur de ce pch ? Non, sans doute, parce que vous en auriez bien plus d'horreur, et vous auriez pris plus de prcautions pour ne pas y tomber.
III. - Si vous me demandez maintenant ce qui peut nous conduire un tel crime. Mon ami, je n'ai qu' ouvrir mon catchisme et le demander un enfant, en lui disant : Qu'est-ce qui nous conduit ordinairement ce vice honteux ? Il me rpondra simplement : Monsieur le Cur, ce sont les danses, les bals, les frquentations trop familires avec des personnes de diffrent sexe ; les chansons, les paroles libres, les immodesties dans les habits, les excs dans le boire et le manger.
Je dis : les excs dans le boire et le manger. Si vous me demandez pourquoi cela, le voici, M.F. : C'est que notre corps ne tend qu' la perte de notre me ; il faut ncessairement le faire souffrir en quelque manire, sans quoi tt ou tard, il jettera notre me en enfer. Une personne qui a bien cÏur le salut de son me ne passera jamais un jour sans se mortifier en quelque chose dans le boire, le manger, le sommeil. Pour l'excs du vin, saint Augustin nous dit clairement qu'un ivrogne est impudique, ce qui est bien facile prouver. Entrez dans un cabaret, ou soyez en la compagnie d'un ivrogne, il n'aura pas autre chose la bouche que les paroles les plus sales ; vous le verrez faire les actions les plus honteuses ; et certainement il ne les ferait pas s'il n'tait pas dans le vin. Vous voyez donc par l, M.F., que, si nous voulons conserver la puret dans notre me, il faut ncessairement refuser quelque chose notre corps, sans quoi il nous perdra.
Je dis que les bals et les danses nous conduisent ce vice infme. C'est le moyen dont le dmon se sert pour enlever l'innocence au moins aux trois quarts des jeunes gens. Je n'ai pas besoin de vous le prouver, vous ne le savez que trop malheureusement par votre propre exprience. Hlas ! combien de mauvaises penses, de mauvais dsirs et d'actions honteuses causes par les danses ! Il me suffirait de vous dire que huit conciles tenus en France dfendaient la danse, mme dans les noces, sous peine d'excommunication. – Mais, me direz-vous, pourquoi donc y a-t-il des prtres qui donnent l'absolution ces personnes sans les prouver ? – Pour cela, je ne vous en dis rien, chacun rendra compte de ce qu'il aura fait. Hlas ! M.F., d'o est venue la perte des jeunes gens ? Pourquoi n'ont-ils plus frquent les sacrements ? Pourquoi ont-ils mme laiss leurs prires ? N'en cherchez pas d'autre cause que la danse. D'o peut venir ce grand malheur que plusieurs ne font plus de pques, ou les font mal ? Hlas ! de la danse. Combien de jeunes filles, la suite de la danse, ont perdu leur rputation, leur pauvre me, le ciel, leur Dieu ! Saint Augustin nous dit qu'il n'y aurait pas autant de mal travailler toute la journe le dimanche, qu' danser. Oui, M.F., nous verrons au grand jour du jugement, que ces filles mondaines ont fait commettre plus de pchs qu'elles n'ont de cheveux sur la tte. Hlas ! que de mauvais regards, que de mauvais dsirs, que d'attouchements dshonntes, que de paroles impures, que d'embrassements mauvais, que de jalousies, que de disputes, que de querelles ne voit-on pas commettre dans la danse ou la suite des danses ! Pour mieux vous en convaincre, M.F., coutez ce que nous dit le Seigneur par la bouche du prophte Isae : Ç Les mondains dansent au son des fltes et des tambours, et un moment aprs ils descendent dans les enfers [9] . È L'Esprit-Saint nous dit par la bouche du prophte Ezchiel : Ç Va dire aux enfants d'amour, que parce qu'ils se sont livrs la danse, je vais les punir rigoureusement ; afin que tout Isral soit saisi de frayeur. È Saint Jean Chrysostome nous dit que les patriarches Abraham, Isaac et Jacob ne voulurent jamais permettre que l'on danst leur mariage, dans la crainte d'attirer les maldictions du ciel sur eux. Mais, je n'ai pas besoin d'aller chercher d'autres preuves que vous-mmes. Parlez-moi sincrement, n'est-ce pas que vous ne voudriez pas mourir en venant d'une danse ? Non, sans doute, parce que vous ne seriez gure prts aller paratre devant le tribunal de Dieu. Dites-moi pourquoi vous ne voudriez pas mourir dans cet tat, et pourquoi vous ne manquez pas de vous en confesser ? C'est donc bien prouv, vous sentez vous-mmes que vous faites mal ; autrement vous n'auriez pas besoin de vous en accuser et ne craindriez pas de paratre devant Jsus-Christ. coutez ce que nous dit saint Charles Borrome parlant de la danse : de son temps, l'on condamnait trois ans de pnitence publique une personne qui allait la danse, et, si elle continuait, on la menaait d'excommunication. N'allons pas plus loin, M.F., la mort vous prouvera ce que nous disons aujourd'hui, mais trop tard pour un grand nombre. Il faut vraiment tre aveugle pour croire qu'il n'y a pas grand mal dans la danse, lorsque nous voyons que toutes les personnes dsireuses de s'assurer le ciel, l'ont quitte et ont pleur le malheur d'y tre alles, dans le temps de leurs folies. Mais, tirons le rideau jusqu'au grand jour des vengeances o nous verrons tout cela plus clairement, o la corruption du cÏur ne pourra plus trouver d'excuse.
Je dis que les immodesties dans les habits nous conduisent ce vice honteux. Oui, M.F., une personne qui ne s'habille pas dcemment est la cause de beaucoup de pchs : de mauvais regards, de mauvaises penses, de paroles dshonntes. Voulez-vous savoir, du moins en partie, le mal dont vous tes la cause ? Mettez-vous un instant aux pieds de votre crucifix, comme si vous alliez tre jug. L'on peut dire que les personnes mises d'une manire mondaine sont une source d'impuret, et un poison qui donne la mort tous ceux qui n'ont pas la force de les fuir. Voyez en elles cet air effmin ou enjou, ces regards perants, ces gestes honteux, qui, comme autant de traits tremps dans le poison de leur impudicit, blessent presque tous les yeux assez malheureux pour les regarder. Hlas ! que de pchs fait commettre un cÏur une fois imbib de ce limon impur ! Hlas ! il y a de ces pauvres cÏurs qui sont aussi brls de ce vice impur, qu'une poigne de paille dans un feu, Je ne sais pas si vous avez commenc vous former une ide de la grandeur de ce pch et en combien de manires l'on peut s'en rendre coupable, priez le bon, Dieu, M.F., qu'il vous le fasse bien connatre et en concevoir une telle horreur que vous ne le commettiez jamais plus.
IV. – Mais, voyons maintenant ce qu'il faut faire pour se garantir de ce pch, qui est si horrible aux yeux de Dieu, et qui trane tant de pauvres mes en enfer. Pour vous le montrer d'une manire claire et simple, je n'ai qu' ouvrir encore une fois mon catchisme. Si je demandais un enfant, quels sont les moyens que nous devons employer pour ne pas tomber dans ce maudit pch, il me rpondrait avec sa simplicit ordinaire : Il y en a plusieurs, mais les principaux sont : la retraite, la prire, la frquentation des sacrements, une grande dvotion envers la sainte Vierge, la fuite des occasions, et enfin rejeter promptement toutes les mauvaises penses que le dmon nous prsente.
Je dis qu'il faut aimer la retraite, je ne veux pas dire qu'il faille se cacher dans un bois, ni mme dans un monastre, ce qui serait cependant un grand bonheur pour vous ; mais je veux dire, qu'il faut fuir seulement les compagnies des personnes qui ne parlent que de choses capables de vous salir l'imagination, ou bien qui ne s'occupent que d'affaires terrestres et nullement du bon Dieu. Voil, M.F., ce que je veux dire. Le dimanche surtout, au lieu d'aller voir vos voisins ou voisines, prenez un livre, comme l'Imitation de Notre-Seigneur Jsus-Christ, ou bien la Vie des saints ; vous y verrez comment ils ont combattu les tentations que le dmon a tch de faire natre dans leur esprit ; vous verrez combien ils ont fait de sacrifices pour plaire Dieu et sauver leurs mes : cela vous encouragera. Vous ferez comme saint Ignace, qui, tant bless, se mit lire la vie des saints ; voyant les luttes qu'ils avaient prouves et le courage avec lequel ils combattaient pour le bon Dieu, il se dit lui-mme : Ç Et pourquoi ne ferais-je pas ce que ces saints ont fait ? N'ai-je pas le mme Dieu qui m'aidera combattre, le mme ciel esprer et le mme enfer craindre [10] ?... È Vous ferez de mme. Oui, M.F., il est ncessaire de fuir la compagnie des personnes qui n'aiment pas le bon Dieu. Ne soyons avec le monde que par ncessit, quand notre devoir nous y appelle.
Nous disons qu'il faut aimer la prire, si nous voulons conserver la puret de notre me. Si vous me demandez pourquoi il faut prier, je vous en donnerai la raison : c'est que cette belle vertu de puret vient du ciel, c'est donc par la prire que nous devons la demander et la conserver. Il est certain qu'une personne qui n'a pas recours la prire ne conservera jamais son me pure aux yeux de Dieu. Par la prire, nous conversons avec le bon Dieu, les anges et les saints, et par cet entretien cleste nous devenons ncessairement spirituels ; notre esprit et notre cÏur se dtachent peu peu des choses cres pour ne considrer et n'aimer que les biens du ciel. Cependant il ne faut pas croire que, toutes les fois que l'on est tent, l'on offense le bon Dieu ; le pch ne se trouve que dans le consentement et dans le plaisir que l'on y prend. Quand nous serions tents huit ou quinze jours, si cela nous fait horreur, nous faisons comme les enfants dans la fournaise de Babylone, qui n'en sortirent que plus beaux [11] . IL nous faut vite avoir recours au bon Dieu en lui disant : Ç Mon Dieu, venez mon aide ; vous savez que sans vous, je ne peux que me perdre ; mais, aid de votre grce, je suis sr de sortir victorieux du combat. Ah ! Vierge sainte, devons-nous dire, ne permettez pas que le dmon ravisse mon me qui a cot tant de souffrances votre divin Fils. È
Pour conserver la puret, il faut avoir recours aux sacrements, et les recevoir avec de bonnes dispositions. Oui, M.F., une personne qui a le bonheur de frquenter les sacrements souvent et saintement, peut trs facilement conserver cette belle vertu. Nous avons une preuve que les sacrements nous sont d'un grand secours, dans les efforts du dmon pour nous en loigner ou nous les faire profaner. Voyez, quand nous voulons nous en approcher, combien le dmon suscite en nous de craintes, de troubles, de dgots. Tantt il nous dit que nous agissons presque toujours mal, tantt, que le prtre ne nous connat pas, ou bien que nous ne nous faisons pas assez connatre, que sais-je ? Mais, pour nous moquer de lui, il faut redoubler de soins, nous en approcher encore plus souvent, et ensuite nous ensevelir dans le sein de la misricorde de Dieu, en lui disant : Ç Vous savez, mon Dieu, que je ne cherche que vous et le salut de ma pauvre me. È Non, M.F., il n'y a rien qui nous rende si redoutables au dmon que la frquentation des sacrements ; en voici la preuve. Voyez sainte Thrse. Le dmon avoua, par la bouche d'un possd, que cette sainte lui tait devenue si redoutable par la saintet puise dans la sainte communion, qu'il ne pouvait pas mme respirer l'air o elle avait pass. Si vous en cherchez la raison, elle est trs facile comprendre : le sacrement adorable de l'Eucharistie, n'est-il pas ce vin qui produit la virginit [12] ? Comment n'tre pas vierge en recevant le roi de la puret ? Voulez-vous conserver ou acqurir cette belle vertu qui rend semblable aux anges ? Frquentez souvent et saintement les sacrements, vous tes srs que, malgr tous les efforts du dmon, vous aurez le grand bonheur de conserver la puret de votre me.
Si nous voulons conserver pur ce temple du Saint-Esprit, il faut avoir une grande dvotion la trs sainte Vierge, puisqu'elle est la Reine des vierges. C'est elle qui, la premire, a lev l'tendard de cette incomparable vertu. Voyez combien le bon Dieu en fait d'estime : il n'a pas ddaign de natre d'une mre pauvre, inconnue dans le monde, d'avoir pour pre nourricier un pre pauvre ; mais il lui fallait une mre pure et sans tche, un pre d'une puret telle que la sainte Vierge seule pouvait le surpasser en puret. Saint Jean Damascne nous encourage grandement avoir une tendre dvotion envers la puret de la sainte Vierge ; il nous dit que tout ce que l'on demande au bon Dieu en l'honneur de la puret de la sainte Vierge on l'obtient toujours. Il nous dit que cette vertu est si agrable aux anges qu'ils chantent sans cesse dans le ciel : Ç O Vierge des vierges, nous vous louons ; nous vous bnissons, Mre du bel amour. È Saint Bernard, ce grand serviteur de Marie, nous dit qu'il a converti plus d'mes par l'Ave Maria, que par tous ses sermons. ætes-vous tents ? nous dit-il, appelez Marie votre secours, et vous tes srs de ne pas succomber la tentation [13] . Lorsque nous rcitons l'Ave Maria, nous dit-il, tout le ciel se rjouit et tressaille de joie, et tout l'enfer frmit en se rappelant, que Mari a t l'instrument dont Dieu s'est servi pour l'enchaner. C'est pour cela que ce grand saint nous recommande tant la dvotion : la Mre de Dieu, afin que Marie nous regarde comme ses enfants. Si vous tes bien aims de Marie, vous tes srs d'tre bien aims de son Fils. Plusieurs saints Pres nous recommandent d'avoir une grande dvotion envers Marie, et de faire de temps en temps quelques communions en son honneur, et surtout en l'honneur de sa sainte Puret ; ce qui, lui est si agrable qu'elle ne manquera pas de nous faire sentir son intercession auprs de son divin Fils.
Pour conserver cette vertu anglique nous devons combattre les tentations et fuir les occasions, comme ont fait les saints, qui ont mieux aim mourir que de perdre cette belle vertu. Voyez ce que fit le patriarche Joseph, lorsque la femme de Putiphar voulut le solliciter au pch, il lui laissa la moiti de son manteau entre les mains [14] . Voyez la chaste Suzanne, qui aima mieux perdre sa rputation, celle de sa famille et sa vie mme, que de perdre cette vertu qui est si agrable Dieu [15] . Voyez encore ce qui arriva saint Martinien, qui s'tait retir dans un bois, pour ne penser qu' plaire Dieu. Une femme de mauvaise vie vint le trouver, feignant de s'tre gare dans les forts et le priant de vouloir bien avoir piti d'elle. Le saint la reut dans sa solitude et la laissa seule. Le lendemain tant revenu voir ce qu'elle tait devenue, il la trouva bien pare. Alors elle lui dit que le bon Dieu l'avait envoye pour faire alliance avec lui ; qu'elle avait de grands biens dans la ville, qu'il pourrait faire beaucoup d'aumnes. Le saint voulut savoir si cela venait de Dieu ou du dmon ; il lui dit d'attendre, parce que tous les jours il venait des gens pour se recommander ses prires et qu'il ne fallait pas leur laisser faire un voyage inutile ; il allait sur la montagne pour voir s'il en arrivait quelques-uns. LorsquÕil fut sur la montagne, il entendit une voix qui lui dit : Ç Martinien, Martinien, que fais-tu ? tu coutes la voix de Satan. È Il en fut si effray qu'il retourna dans sa solitude, fit un grand feu et se mit dedans ; la douleur du pch qu'il tait expos commettre et la douleur du feu lui firent pousser de grands cris. Cette malheureuse tant venue ce bruit, lui demanda ce qui l'avait mis dans un tel tat. Ç Ah ! lui rpondit le saint, je ne puis pas supporter le feu de ce monde, comment pourrais-je endurer celui de l'enfer, si j'ai le malheur de pcher comme vous le dsirez ? È Ce qui frappa tellement cette femme qu'elle resta dans la cellule du saint, fit pnitence toute sa vie, et Martinien alla plus loin pour continuer ses austrits [16] .
Il est rapport dans la vie de saint Thomas d'Aquin [17] qu'on lui envoya une femme de mauvaise vie pour le porter au pch. On la fit entrer dans sa chambre pendant qu'il tait absent. Lorsqu'il aperut cette crature, il prit un tison ardent et la chassa honteusement. Voyez encore saint Benot, qui, pour se dlivrer de ses mauvaises penses, se roulait dans les ronces o il se mettait tout en sang. D'autres fois, il se plongeait dans l'eau glace jusqu'au cou pour teindre ce feu impur [18] . Mais je ne trouve rien dans la vie des saints qui soit comparable au rcit de saint Jrme. Du fond de son dsert, il crit un de ses amis, et lui fait la peinture des combats qu'il prouve et des pnitences qu'il exerce sur son corps ; on ne peut le lire sans pleurer de compassion : Ç Dans cette vaste solitude que les ardeurs du soleil rendent insupportable, dit-il, ne me nourrissant que d'un peu de pain noir et d'herbes crues, couchant sur la terre nue, ne buvant que de l'eau, mme dans mes maladies, je ne cesse de pleurer aux pieds de mon crucifix. Lorsque mes larmes manquent, je prends une pierre, je m'en frappe la poitrine jusqu' ce que le sang me sorte par la bouche, et malgr cela, le dmon ne me laisse point de repos ; il faut toujours avoir les armes la main [19] . È
Que conclure, M.F., de tout ce que nous venons de dire ? IL n'y a point de vertu qui nous rende si agrables au bon Dieu, que la vertu de puret, et point de vice qui plaise tant au dmon que le pch d'impuret. Cet ennemi ne peut souffrir qu'une personne qui est Dieu possde cette vertu ; et c'est ce qui doit vous engager ne rien ngliger pour la conserver. Pour cela, veillez avec soin sur vos regards, vos penses et tous les mouvements de votre cÏur ; ayez frquemment recours la prire ; fuyez les mauvaises compagnies, les danses, les jeux ; pratiquez la mortification ; recourez la trs sainte Vierge ; frquentez souvent les sacrements. Quel bonheur ! si nous sommes assez heureux pour ne pas laisser souiller notre cÏur par ce maudit pch, puisque Jsus-Christ nous dit qu'il n'y aura que ceux qui ont le cÏur pur qui verront Dieu [20] ! È Demandons, M.F., chaque matin au bon Dieu de purifier nos yeux, nos mains et gnralement tous nos sens ; afin que nous puissions paratre avec confiance devant Jsus-Christ, qui est le partage des mes pures ; c'est tout le bonheur que je vous souhaite.
[1]
I Cor . vi, 15, 19.
[2]
Omnis mulier, qu¾ est fornicaria, quasi stercus in via conculcabitur. Prov. ix, 10.
[3]
Gen. vi.
[4]
Ibid. xix.
[5]
Num. xxv, 9.
[6]
Apoc. xvii, 3.
[7] Le Saint a sans doute emprunt du P. Lejeune, t. II, Sermon liv, De la luxure, cette application de la figure de lÕApocalypse au vice de lÕimpuret.
[8]
Pepigi fÏdus cum oculis meis, ut ne cogitarem quidem de virgine. Job. xxxi, 1.
[9] Tenent tympanum et citharum, et gaudent ad sonitum organi. Ducunt in bonis dies suos, et in puncto ad inferna descundunt. Job. xxi, 12, 13. Ce texte est de Job et non du prophte Isae. Nous ferons remarquer que ce nÕest pas la seule fois que le Saint attribue un auteur des textes qui appartiennent un autre.
[10] Ribadnria, au 31 juillet.
[11]
Dan. iii, 94.
[12]
Quid enim bonum ejus est, et quid pulchrum ejus, nisi frumentum electorum, et vinum germinans virgines ? Zach. ix, 17.
[13] Hom. 2e super Missus est, 17.
[14]
Gen. xxxix, 12.
[15]
Dan. xiii.
[16] Ribadeneria, au 13 fvrier.
[17] Ibid, au 7 mars.
[18] Ibid, au 21 mars.
[19] Lettre 22e, Eustochie, cite dans la Vie des Pres du dsert, t. V, p. 263.