Textes appartenant au site de : livres-mystique.com © Roland Soyer
CONCLUSION
Certitude du Salut Miraculeux de la France.
Oui vraiment, si l'on ne croyait pas en Dieu, on pourrait désespérer de la France, car la République est bien le règne de Satan et de l'étranger. Elle est le plus grand châtiment que la Providence a permis pour punir notre Pays de l'abandon de toutes ses traditions. Digitus Dei est hic ! Dieu veut montrer à notre Patrie ce qu'il en coûte de renier sa mission, de marcher sous le signe de Lucifer et de regimber contre la volonté divine. La théologie l'enseigne : Le démon est le père de la mort, des guerres, des tempêtes, des maladies, etc.
«C'est cet infâme révolté qui, portant sur son front le stigmate de la malédiction, l'attire sur tous ceux qui deviennent ses partisans et ses esclaves. Voilà pourquoi les ennemis de Dieu appellent sur les peuples qu'ils gouvernent, à cause de leur amitié et de leur union avec Satan, tous les malheurs, toutes les calamités, toutes les misères ; que la haine du démon peut déchaîner contre l'homme.
«Au contraire, les peuples qui sont gouvernés par les amis de Dieu, empressés à faire observer Sa loi, voient s'accroître leur prospérité et jouissent, avec les bénédictions du ciel, de la paix et de l'abondance de tous les biens
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».
Ce sont les suppôts de Satan qui sont les maîtres de notre malheureuse Patrie, il est donc impossible qu'elle ne roule pas à l'abîme. Humainement tout est désespéré, mais l'acharnement de Lucifer contre notre Pays sera le gage de sa résurrection. Le Christ et Sa Divine Mère auront pitié.
Ah ! sans doute, depuis trop longtemps la patience et la bonté divines ont été mises à l'épreuve, et il faudra bien que tous les crimes et toutes les fautes soient expiés, mais, ô mon Dieu, si Votre justice doit être satisfaite, Votre justice aussi sera notre salut. En effet, si depuis plus de deux cents ans la France est coupable, elle est encore plus victime des embûches et de la haine de Satan qui ne s'est tant acharné sur Elle que, parce que pendant quinze siècles, elle avait été Votre meilleur soldat et donc son ennemi le plus redoutable ; Vous tiendrez compte aussi des erreurs de la politique religieuse qui, à plusieurs reprises, dans un but de conciliation et d'entente, loin de l'aider à secouer le joug satanique et républicain, l'y a asservie un peu plus. Le sang de nos martyrs, la vertu de nos saints, et tant d'actes héroïques ou méritoires accomplis par nos Pères pendant quinze siècles pour l'amour de Vous, intercèdent pour nous. A tous Vos appels nos aïeux ont répondu avec une ardeur et un enthousiasme inégalés, et chaque battement de Votre Divin Cur faisait battre le leur. Vous n'oublierez pas tout ce que notre France a fait pour Votre Divine Mère, Notre-Dame ; Vous Vous souviendrez qu'Elle Lui a été consacrée et que cette consécration confère à la Reine du Ciel des droits particuliers sur notre Pays qui a toujours été Son Royaume de prédilection ; Vous écouterez donc les supplications qu'Elle ne cesse de Vous adresser en faveur de Son Peuple. Vous tiendrez compte aussi, ô mon Dieu, des prières, des souffrances, des sacrifices, des larmes de Vos enfants fidèles qui veulent à quelque prix que ce soit et malgré les persécutions dont ils sont les victimes et les dangers auxquels ils s'exposent tenir haut et ferme le drapeau de la vérité totale et être les pionniers du règne de Votre Sacré Cur et du Cur Immaculé de Marie. Enfin l'héroïsme de nos missionnaires français les plus intrépides et les plus nombreux qui vont évangéliser le monde, Vous prouveront que notre France demeure, en dépit de tout, le peuple apôtre par excellence. Alors, Vous frapperez non dans Votre rigoureuse justice, mais dans Votre miséricorde et Vous sauverez notre France.
Tout est perdu, tout le paraît du moins.
Le trouble est si grand, la vérité si voilée, que les royalistes qui, seuls, possèdent la vraie doctrine politique, se divisent eux-mêmes sur la Personne du Prince : partisans des Orléans, des Bourbons d'Espagne, des Bourbons-Busset, des descendants de Louis XVII, du Roi caché que Dieu révélera au monde à son heure.
Tous sont de bonne foi et ont le culte et la passion de la France et de nos Rois. Dieu seul est témoin de l'angoisse poignante et de la crucifiante douleur que causent à certains d'entre eux le doute et l'incertitude sur le "vrai héritier et Fils de Roi !"
Il n'est qu'un miracle Éclatant de Dieu qui puisse les Éclairer et reforger l'unitÉ d'Âme de la France en montrant À tous, Royalistes et autres, le Prince qui, seul, À droit À la Couronne.
Tout est perdu, tout le paraît du moins.
Nous vivons le règne de Satan. Quand on voit dans le monde entier la formidable conjuration antichrétienne
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, les athées triomphant de toutes parts et si puissants qu'ils font prendre à leur gré le bien pour le mal et le mal pour le bien, si l'on n'avait pas la Foi, si l'on ne comptait pas sur les promesses d'éternité faites à Saint Pierre, on serait tenté de s'écrier aussi :
«C'en est fait de l'Eglise !» Tout est perdu, tout le paraît du moins, c'est donc l'heure de Dieu ! Car «les portes de l'Enfer ne prévaudront pas contre Elle ! »
Courage et confiance.
Une fois de plus le vieil adage ne mentira pas : Gesta Dei per Francos ! Les Francs accompliront les gestes de Dieu !
«Le Sauveur va de nouveau sauver le monde par des moyens de Sa charité dont Il n'a pas encore fait usage. On ne peut imaginer la grandeur de ce qu'Il fera pour le monde, de ce que Dieu prépare en Sa miséricorde... Il faut que tout soit perdu, sans ressources, afin qu'on voie que le salut vient de Dieu seul. Le sauveur m'a dît : Je le ferai seul, et personne ne pourra dire : C'est moi qui l'ai fait !
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»
Le Christ va intervenir et voici pourquoi :
«Le peuple qui a fait alliance avec Dieu aux fonts baptismaux de Reims se repentira et retournera à sa première vocation. Les mérites de tant de ses fils qui prêchent la vérité de l'Évangile dans le monde presque entier et dont beaucoup l'ont scellée de leur sang, les prières de tant de saints qui désirent ardemment avoir pour compagnons dans la gloire céleste les frères bien aimés de leur patrie, la piété généreuse de tant de ses fils qui, sans s'arrêter à aucun sacrifice pourvoient à la dignité du clergé et à la splendeur du culte catholique, et, par dessus tout, les gémissements de tant de petits enfants qui, devant les tabernacles, répandent leur âme, dans les expressions que Dieu même met sur leurs lèvres, appelleront certainement sur cette nation les miséricordes divines. Les fautes ne resteront pas impunies, mais elle ne périra jamais la fille de tant de mérites, de tant de soupirs et de tant de larmes.
«Un jour viendra, et nous espérons qu'il n'est pas très éloigné, où la France, comme Saul sur le chemin de Damas, sera enveloppée d'une lumière céleste et entendra une voix qui lui répétera : «Ma fille, pourquoi Me persécutes-tu ?» Et sur sa réponse : «Qui es-tu Seigneur ?» La voix répliquera : «Je suis Jésus que tu persécutes. Il t'est dur de regimber contre l'aiguillon, parce que dans ton obstination, tu te ruines toi-même». Et, Elle, tremblante et étonnée, dira : «Seigneur, que voulez-Vous que je fasse ?» Et Lui : «Lève-toi, lave-toi des souillures qui t'ont défigurée, réveille dans ton sein les sentiments assoupis et le Pacte de notre alliance, et va, fille aînée de l'Eglise, nation prédestinée, vase d'élection, va porter, comme par le passé, Mon Nom devant tous les peuples et devant les rois de la terre
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».
Un grand mouvement de foi se dessine dans l'élite ; il ne peut avoir qu'une cause surnaturelle, divine. Une image revient à la pensée : saint Pie X distribuant paternellement à de tous jeunes enfants le Pain de Vie, la divine Eucharistie. Ce n'est pas en vain que le Sauveur a voulu Se donner dans l'âge le plus tendre à ces Enfants, alors qu'ils sont toute innocence et toute pureté, pour les prémunir d'un bouclier vainqueur et faire germer en eux, avant l'âge des passions, alors qu'ils n'ont pas même encore été effleurés par les contingences et les vilenies de ce monde, cette éclosion magnifique qui commence à poindre de nos jours.
Aussi peut-on penser qu'à l'heure où, inspiré par l'Esprit Saint, le Grand Pontife décréta la Communion des tout petits, il lança le dernier trait qui d'ici peu fera chanceler définitivement la Révolution et sauvera le monde des abîmes ouverts devant lui. Et cette Révolution satanique, comme l'a dit Joseph de Maistre, qui débuta par la proclamation des «Droits de l'Homme», c'est-à-dire par la négation de ceux de Dieu, ne se terminera que par la proclamation des devoirs de l'Homme et des droits de Dieu ! parce que les petits communiants de saint Pie X auront compensé dans la balance de la Justice Divine, les blasphèmes et les révoltes de notre France bien-aimée
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.
Lors de la béatification de la Pucelle, saint Pie X affirmait solennellement :
«Je n'ai pas seulement l'espérance, j'ai la certitude du plein triomphe... Je suis affermi dans cette certitude par la protection des martyrs qui ont donné leur sang pour la foi et par l'intercession de Jeanne d'Arc, qui, comme elle vit dans le cur des Français, répète aussi sans cesse au ciel la prière : Grand Dieu, sauvez la France !»
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Courage et confiance !
Par un miracle éclatant, plus éclatant peut-être que tous les précédents, Dieu permettra que Jeanne d'Arc vienne accomplir ce que Monseigneur Delassus appelle sa mission posthume et fasse connaître à nouveau "le vrai hÉritier de France et fils de Roi" c'est-à-dire celui que Dieu choisira parmi les descendants de nos Rois et le conduise à son "digne sacre", montrant ainsi, une fois de plus, que la Royauté en France repose sur le choix divin et que le Roi n'est Roi que par la grÂce de Dieu.
Alors, mais alors seulement, la France redeviendra la plus puissante Nation car le Christ renouvellera avec son Roi qui seul a le droit et le pouvoir de le faire l'alliance tutÉlaire en vue de laquelle a ÉtÉ crÉÉ notre peuple. Alors le Grand Roi, en pleine union avec le Saint Pontife, rétablira en tous lieux l'ordre et la paix, et assurera le triomphe du règne du Sacré-Cur, du Saint-Esprit et de la Vierge. Le Sacré-Cur embrasera les âmes que Marie ornera de toutes ses vertus et le Saint-Esprit illuminera les intelligences. Jamais l'Eglise militante ne connaîtra pareil triomphe, aussi pourra-t-elle réunir le Grand Concile qui dissipera toutes les erreurs passées et assurera l'épanouissement et le rayonnement de la vérité religieuse jusqu'à la fin des temps ; on peut même espérer, qu'après tant de services éclatants rendus par le Roi et la France à l'Eglise, le Souverain Pontife, qui régnera alors, profitera de cette circonstance pour proclamer la mission divine de la race de nos Rois et de la France.
Après le règne le plus glorieux qu'on aura jamais vu, le Roi, devenu Empereur, ira déposer sa Couronne et son sceptre à Jérusalem, sur le Mont des Oliviers, dans cette Basilique que les nations élèvent au Sacré-Cur et que son règne seul permettra d'achever. C'est là, en effet, que doit finir le saint Empire Romain et Chrétien, sur cette colline qui fut le «témoin des mystères du Christ, qui entendit Sa prière et Ses Enseignements, Ses prophéties et l'acclamation de Sa Royauté», sur laquelle se trouve la Grotte où il apprit le Pater à ses Apôtres et d'où Il les envoya évangéliser toutes les nations
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sur cette montagne qui fut celle de Son Ascension glorieuse et sur laquelle Il doit revenir pour présider au jugement général.
Courage et Confiance !
Bientôt, nous en avons la certitude, selon la tradition de nos Pères, nous pourrons crier, ivres de Foi, d'amour et d'espérance :
Noël, Noël ! Vive le Roi ! Noël, Noël !
Vive le Christ qui est Roi de France !
Nihil obstat Parisiis, 1a die Martii 1926 D. LALLEMENT.
Imprimatur, Parisiis, 2a Martii 1926 E. ADAM, Vic. général.
Imprimatur pour les parties ajoutées dans cette 5è édition
Auch, le 27 octobre 1955. N. LALAGUE, Vic. général.
[244]
Dieu, la Royauté et le Salut de la France, p. 114.
[245]
Mgr Delassus : La conjuration antichrétienne. Mgr Jouin : Le Péril judéo-maçonnique (les cinq volumes).
[246]
Vie de la Mère Marie de Sales Chappuis, rédigée par les Religieuses de la Visitation, p. 258.
[247]
Actes de saint Pie X, tome VII, p. 162 et 163. Allocution Vi Ringrazio, lors de l'imposition de la barrette aux Cardinaux de Cabrières, Billot, Dubillard et Amette, le 29 novembre 1911. Comparez : Cardinal Pie : uvres p. 506-507.
Lors de la béatification du Curé d'Ars, le 8 janvier 1905, saint Pie X avait dit aux pèlerins Français : «Et puisque la béatification du Curé d'Ars prouve que Dieu garde pour la France Sa prédilection, je vous prie de vous unir à moi dans cette conviction : bientôt Dieu opérera des prodiges qui nous donneront non plus seulement la confiance que la France ne cesse point d'être la Fille aînée de l'Eglise, mais la joie de le constater, non seulement par des paroles, mais par des actes. (Semaine Religieuse d'Autun, 29 août 1914, p. 729).
[248]
En 1873, à Notre-Dame de Paris, Notre-Seigneur apparut et fit connaître à une tertiaire de saint François, Jeanne Baillet, pourquoi Il soumettait les Nations Catholiques à tant d'épreuves : «Je suis traduit devant les tribunaux. Je suis jugé, condamné, livré à tous les supplices. Il ne leur reste plus que la mort à M'infliger. Je te parle des réunions secrètes (celles de la F\M\) qui se tiennent en grand nombre et qui font la force du mal le plus ingénieux et le plus puissant pour détruire Mon Eglise et tout ordre social
Ce que je désire c'est que de bons prêtres, par l'offrande du Très Saint Sacrifice de la Messe, fassent Réparation à la très Sainte Trinité, des outrages qui Lui sont faits dans ces réunions criminelles. Qu'ils s'unissent trois par trois pour honorer par cette union, l'adorable Trinité si indignement outragée. Par cette réparation Je m'engage à anéantir ces sociétés impies».
(Voir le petit fascicule de l'Association Réparatrice, publiée avec l'Imprimatur). Le 7 janvier 1875, Pie IX approuvait la fondation de l'Association Réparatrice à la Très Sainte Trinité et l'étendait aux fidèles, demandant à ceux-ci de se réunir trois par trois pour communier le même jour dans les mêmes buts. Cette uvre, que nous ne saurions trop recommander, existe toujours.
[249]
Pie X, Actes. Tome V, p. 205, 206.
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Voir du R. P. J.-B. Lemius : Vu de l'Univers Catholique pour l'érection d'une basilique au Sacré-Cur à Jérusalem. Pèlerinage au Sacré-Cur du Mont des Oliviers. Demander toute documentation et envoyer toutes les offrandes pour la construction de cette basilique au Monastère de la Visitation, 13, rue de la Dalbade, à Toulouse. Ajoutons que c'est à la France qu'est due l'érection de cette basilique. Au milieu du siècle dernier, la Princesse de la Tour d'Auvergne, duchesse de Bouillon, remit en honneur le Sanctuaire dédié à la Prière du Sauveur. Pour conserver plus sûrement ces Lieux privilégiés à l'Eglise catholique, elle en fit don à la France, y érigea un monastère dédié au Sacré-Cur et commença les fouilles pour retrouver la Grotte des enseignements du Sauveur. Pendant la guerre de 1914-1918, des âmes françaises pensèrent à ériger un temple international «où toutes les nations se donnèrent rendez-vous dans l'amour du Sacré-Cur pour obtenir la paix». Et le Gouvernement Français donna à cet effet le terrain de la Montagne des Oliviers. Une fois de plus : Gesta Dei per Francos !