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VIE DE GEMMA GALGANI
CHAPITRE X
LE NOUVEAU DIRECTEUR DE GEMMA.
(1900)
Dans les grandes épreuves qui suivirent l'apparition des stigmates, le Seigneur await dirigé vers sa Servante pour la soutenir et la consoler plusieurs fils de la Passion, entr'autres le père Gaétan et le très révérend père Pierre-Paul.
Il lui avait appris en même temps par une claire locution qu'un religieux de cette Congrégation deviendrait son directeur. Les premiers furent d'un grand secours à Gemma dans ses nécessités spirituelles du moment, mais, leur mission passagère terminée, ils se retiraient l'un après l'autre, heureux d'avoir admiré dans cette âme d'élite les prodiges de la grâce.
Les jugements de Dieu, dit l'Apôtre, diffèrent de ceux des hommes. Souvent même ils en sont à l'opposé. Pour atteindre ses plus hautes fins, le Seigneur se plaît à se servir d'instruments vils et abjects, de ce qui n'est rien, afin que toute la gloire du bien accompli lui demeure manifestement aux yeux des hommes. (1). De cette nature devait être le directeur réservé à sa Servante. Celle-ci ne l'avait jamais vu, personne ne lui en avait jamais parlé, humainement elle ne pouvait savoir qu'il existât au monde ; et cependant elle le connaissait, dans son caractère, dans son âge et jusque dans son extérieur. Ce religieux demeurait à Rome. Sitôt que le Sauveur le lui eût montré par voie surnaturelle et désigné comme son père, s'abandonnant à la confiance illimitée qu'elle éprouvait à son égard, elle lui écrivit une lettre de dix pages dont voici le commencement : « Mon révérend père, depuis longtemps je sentais dans mon cœur avant tout un grand désir de vous voir, et aussi de vous écrire. Je demandais à mon confesseur la permission d'entrer en correspondance avec vous ; toujours il me la refusait. Samedi dernier, je renouvelai ma demande ; et il l'accueillit favorablement, à ma grande, satisfaction. Mais voici qu'au moment de vous écrire je me sens saisie de crainte ; et savez-vous pourquoi ? J'ai à vous dire des choses bien étranges dont certainement vous serez vous-même étonné. Je vous l'avoue franchement. j'ai la tête un peu détraquée : tantôt elle s'imagine voir, tantôt elle croit entendre des choses impossibles. Je dis impossibles, parce que Jésus n'a jamais parlé, ni ne s'est jamais révélé à des âmes telles que la mienne, très mauvaise. » Ici Gemma raconte la vision où lui fut montré son nouveau directeur, puis, pasant en revue ses deux dernières années, elle parle de sa grave maladie, de sa guérison miraculeuse, du Bienheureux Gabriel, de sa vocation à l'état religieux ; enfin elle annonce la future fondation, à Lucques, d'un monastère de religieuses Passionistes, entrant à ce sujet dans les détails les plus circonstanciés dont nous verrons plus loin la parfaite réalisation.
La lettre, datée du 21 janvier 1900, se termine par la formule dont elle ne se départira jamais : « Je vous prie de me donner votre bénédiction, de me venir en aide et de prier pour la pauvre Gemma. »
Elle en écrivait bientôt une autre de six pages, dont j'extrais le passage suivant : « Hier, me trouvant en prière devant le saint Sacrement, je m'entendis appeler ; il me sembla que c'était Jésus. (Père, avant de continuer à me lire, je vous demande par charité de ne pas me croire, ne croyez rien ; j'écris seulement par obéissance ; sans cela je n'eusse pas dit un mot de ce qui va suivre). Jésus me dit : Ma fille, écris donc au Père que ton confesseur se mettra volontiers en rapports avec lui. Fais-le, tel est mon désir. - Je répondis : Mon Jésus, je vous comprends, vous voulez que le Père sache tout ce qui me concerne... J'allais continuer, mais il me parut que Jésus - si ce n'était ma tête m'interrompait, disant : Ceci est désormais ma volonté : que le confesseur mette le Père au courant de tout. »
Eu réalité, Monseigneur Volpi se sentait lui-même inspiré de rechercher cet aide qu'il ne connaissait pourtant pas. Mieux placé que personne pour apprécier la rare vertu de la chère enfant, il comprenait l'importance de la direction d'une telle âme et l'étendue de sa responsabilité. Parfois, à cause de ses nombreuses et graves occupations non moins que par humilité, le sage prélat, je l'ai déjà dit, dirigeait sa pénitente vers d'autres confesseurs dont ensuite il sollicitait les conseils. Le phénomène de la stigmatisation, de la sueur de sang et des extases devenues très fréquentes avait fini d'éveiller toutes ses appréhensions, et bien que rassuré d'abord par le père Gaétan et le très révérend père Pierre-Paul, les doutes revenaient par moments dans son esprit et les craintes dans son cœur. Saisissant l'occasion d'un voyage à Rome, Monseigneur voulut avoir un entretien avec moi, mais nous ne pûmes nous rencontrer. Au mois d'août, il me faisait parvenir par mon Provincial l'invitation de me rendre à Lucques afin de procéder sur place à l'examen de la servante de Dieu. Comme par principe j'ai toujours admis difficilement l'opération divine dans ces faits insolites, surtout lorsqu'ils se produisent chez des femmes, je lui conseillai de ne pas s'inquiéter outre mesure et de mettre simplement sa pénitente dans la voie ordinaire, battue du commun des fidèles. Sa Grandeur m'écrivit de nouveau pour me donner certains éclaircissements sur ces manifestations extraordinaires. Je persistai dans mon sentiment et fus même assez mal inspiré pour suggérer au vénérable évêque l'essai des exorcismes. Devant une telle méfiance de ma part sa perplexité ne fit que grandir. Voulant que mon jugement fût basé sur des constatations et des expériences personnelles, il obtint de mon Provincial un ordre qui m'obligea d'optempérer à ses désirs.
J'arrivai à Lucques aux premiers jours de septembre et me rendis dans la maison de la famille Giannini. En m'apercevant. Gemma me reconnut et vint à ma rencontre avec une vive allégresse. J'avoue qu'en sa présence j'éprouvai des sentiments de dévotion et de vénération comme devant un être céleste. Nous allâmes nous agenouiller ensemble aux pieds du crucifix de l'oratoire domestique. Gemma pleura de joie et de reconnaissance envers le Seigneur, et je pleurai avec elle. Mon Dieu, me dis-je alors, si la présence d'un juste excite de tels sentiments dans l'âme, que fera votre propre présence dans la patrie des bienheureux ? Par ces singulières impressions le Seigneur me préparait à admirer une scène merveilleuse qui devait éloigner de mon esprit, dès le début et pour jamais, toute ombre de doute.
C'était un jeudi. Au milieu du dîner, Gemma, pressentant l'extase, se lève de table et se retire tranquillement dans sa chambre. Bientôt après, sa mère adoptive m'appelle ; je la suis et je trouve la jeune fille en pleine extase, sur le point d'engager avec la justice divine une lutte animée dont l'enjeu est la conversion d'un pécheur. J'avoue n'avoir, jamais de ma vie, assisté à spectacle plus émouvant.
L'extatique, assise sur sa couchette, tourne les yeux, le visage, toute sa personne vers le point de la chambre où se montre le Seigneur. Émue sans agitation, elle apparaît résolue, dans l'attitude d'une personne en discussion qui veut l'emporter à tout prix. Elle commence : « Puisque vous êtes venu, Jésus, je vous supplierai de nouveau pour mon pécheur. Il est votre fils et mon frère : sauvez-le, Jésus ; » et elle le nomme. C'était un étranger dont elle avait fait à Lucques la connaissance, et que plusieurs fois déjà, mue par une inspiration intérieure, elle avait averti de vive voix et par écrit, de mettre ordre à sa conscience, sans se contenter du renom de bon chrétien dont il jouissait dans le public. Or Jésus, sourd aux recommandations de sa servante, semble décidé à le traiter en juste juge. Gemma reprend done sans se décourager « Pourquoi ne m'écoutez-vous plus aujourd'hui, ô Jésus ! Vous avez tant fait pour une seule âme, et celle-ci, vous refusez de la sauver ? Sauvez-la Jésus, sauvez-la... Soyez bon. Jésus, ne me parlez pas ainsi. Dans la bouche de celui qui est la miséricorde même, cette parole j'abandonne sonne si mal ; vous ne devez pas la dire. Vous avez répandu, sans le mesurer, votre sang pour les pécheurs, et maintenant vous voulez mesurer la quantité de nos péchés ? Vous ne m'écoutez plus ? et à qui alors dois-je recourir ? Votre sang, vous l'avez versé pour lui comme pour moi. Moi, vous me sauvez, et lui, non ? Je ne me lèverai plus d'ici ; sauvez-le. Dites-moi que vous le sauvez. Je m'offre comme victime pour tous, mais particulièrement pour lui. Je vous promets de ne rien vous refuser : me le donnez-vous ? c'est une âme. Pensez-y, Jésus, c'est une âme qui vous a coûté beaucoup. Elle deviendra bonne, et se corrigera.
Pour toute réponse, le Seigneur continue d'opposer la divine justice. Et Gemma de répliquer en s'animant davantage : « Je ne cherche point votre justice, mais votre miséricorde. De grâce, Jésus, allez trouver ce pauvre pécheur et donnez une douce étreinte à son cœur ; vous verrez qu'il se convertira ; essayez au moins... Écoutez, Jésus vous avez, dites-vous, multiplié les assauts pour le gagner ; mais vous ne l'avez jamais appelé votre fils ; essayez de suite, dites-lui que vous êtes son père, et qu'il est votre fils. Vous verrez, vous verrez qu'à ce doux nom de père son coeur endurci s'amollira. »
À ce moment, le Seigneur, pour montrer à sa servante les motifs de sa sévérité, lui découvre une à une, avec les plus petites circonstances de temps et de lieu, les fautes de ce pécheur, en concluant que la mesure est comble. La pauvre enfant, qui a répété à haute voix toute cette confession, en demeure épouvantée ; les bras lui tombent, elle pousse un profond soupir ; tout espoir de vaincre semble l'avoir fuie. Tout à coup, son abattement se dissipe, et elle revient à l'attaque : « Je sais, je sais, Jésus, qu'il vous a beaucoup offensé ; mais ne l'ai-je point fait davantage ? et cependant vous avez usé envers moi de miséricorde. Je sais, je sais ; Jésus, qu'il vous a fait pleurer ; mais en ce moment, Jésus, vous ne devez point penser à ses péchés ; vous devez penser à votre sang répandu. Que de bonté vous avez eue même pour moi Usez envers mon pécheur, je vous en prie, des mêmes délicatesses d'amour dont j'ai été l'objet. Souvenez-vous, Jésus, que je le veux au ciel ! Triomphez, triomphez ; je vous le demande par charité. »
Cependant le Seigneur reste toujours inflexible, et Gemma retombe dans l'abattement et l'anxiété ; elle garde le silence, paraissant abandonner la lutte, quand soudain brille à son esprit un autre motif qui lui semble invincible. Elle reprend vivement courage et s'écrie : « Bien, je suis une pécheresse : vous ne pourriez trouver pire que moi, vous-même me l'avez dit. Non, je ne mérite pas, je le confesse, que vous m'écoutiez. Mais je vous présente un autre intercesseur : c'est votre propre Mère qui vous prie en sa faveur. Allez-vous dire non à votre Mère ? Certainement, à elle vous ne le pourrez pas. Et maintenant répondez-moi, Jésus, que mon pécheur est sauvé. » Cette fois, c'est la victoire ; le miséricordieux Seigneur accorde la grâce et la scène change d'aspect. Avec un air de joie indescriptible, Gemma s'écrie : « Il est sauvé, il est sauvé ! Vous avez vaincu, Jésus ; triomphez toujours ainsi » et elle sort de l'extase.
Ce spectacle vraiment poignant avait duré une bonne demi-heure. Pour le décrire, j'ai emprunté les propres paroles de Gemma, recueillies à la plume au moment même, ou soigneusement confiées à ma mémoire.
Je m'étais aussitôt retiré dans ma chambre, livré à mille pensées, lorsque j'entendis frapper à la porte. On m'annonçait un monsieur étranger. Je le fis entrer. Il se jeta à mes pieds en pleurant et me pria de le confesser. Mon Dieu, quel fut mon saisissement ! c'était le pécheur de Gemma, converti à l'heure même. Il s'accusa de toutes les fautes révélées dans l'extase par la servante de Dieu, n'en oubliant qu'une seule que je pus lui rappeler. Je le consolai, je lui racontai la scène qui venait d'avoir lieu, et j'en obtins l'autorisation de publier ces merveilles du Seigneur. Après nous être réciproquement embrassés, je le congédiai.
Plusieurs années déjà se sont écoulées depuis cet événement et il me semble l'avoir encore sous les yeux, tant mon impression fut profonde.
L'action divine apparaissait manifestement dans cet ensemble de circonstances extraordinaires aboutissant à la conversion d'un pécheur. Quel homme de bon sens pourrait y reconnaître un simple jeu de l'imagination ou l'effet d'une affection nerveuse ? Et quant au démon, s'il s'entend à merveille à traîner les âmes en enfer, il n'en est plus ainsi quand il s'agit de les amener au repentir, surtout de la manière que l'on vient de voir.
Toutefois comme il est imprudent d'asseoir un jugement définitif sur un fait isolé, si admirable soit-il, je me pris à étudier avec le plus grand soin l'esprit de la Servante de Dieu. Mes observations continuèrent sans relâche durant trois ans Aidé des lumières de la théologie ascétique et mystique, et des sciences physiologiques modernes, je soumis la jeune fille à des épreuves longues et variées ; je n'en ai négligé aucune indiquée en pareil cas ; et, circonstance digne de remarque, aucune ne vint jamais démentir mes premières impressions.
Monseigneur Volpi se montra très satisfait de mon œuvre et heureux de me confier la direction de sa pénitente. Gemma, qui avait craint un moment plus que tout autre que je ne fusse un naïf, parut revenir de la mort à la vie le jour où je lui donnai l'assurance que les manifestations surnaturelles dont elle était l'objet venaient du ciel et qu'elle pouvait sans crainte se laisser conduire par l'Esprit-Saint dans cette voie. Cependant en vue de l'humilier, je la traitai plutôt sévèrement jusqu'à la fin, et je la mortifiai sans relâche. Elle n'en resta pas moins toujours à mon égard pleine d'attentions et dévouée, m'appelant même avec une ingénuité enfantine son papa. Parfois elle modifiait aimablement l'appellation. « Oh ! disait-elle, quel mauvais papa m'a donné Jésus !»
Sa reconnaissance envers Dieu qui lui avait, croyait-elle, envoyé un tel aide, et envers son pauvre ministre dont elle s'exagérait bien certainement les services rendus, étaient sans égale.
Elle m'écrivait un jour « O père, merci infiniment pour tant de soins que vous prenez et que vous prendrez, j'en suis sûre, de ma pauvre âme. Si vous réussissez à me sauver, vous verrez ce que je ferai pour vous, vous verrez Quand je serai au ciel, je vous attirerai à tout prix après moi. » Et une autre fois : « Si vous saviez quel bien me font vos lettres, vos petites exhortations ! J'espère que vous une connaissez à fond maintenant. Priez Jésus pour moi, et pour qu'il vous éclaire à mon sujet. Ensuite convertissez-moi. Y réussirez-vous, mon cher père ? Je suis toujours si dure à attendrir. Quand votre dernière lettre a provoqué en moi cette réflexion, j'ai pleuré, et je pleure encore en y pensant. Vive Jésus ! »
Comme on le peut conclure des paroles précédentes, cette direction spirituelle se faisait surtout par correspondance. Très souvent cependant le Seigneur, voulant ménager à une âme qui lui était si chère une assistance plus spéciale, disposait les événements de telle sorte que, sans combinaison de ma part, je me trouvais obligé, à l'occasion d'un voyage, de passer par la ville de Lucques. Avec le consentement de mes supérieurs je descendais chez la famille Giannini, où j'avais toute facilité de pourvoir aux besoins spirituels de la sainte enfant et de continuer de près mes observations.
Certes il faisait bon guider une âme si vertueuse, si détachée d'esprit et de cœur de toute chose terrestre, et encore plus d'elle-même ; humble, docile, affectueuse ; si prompte au sacrifice, si remplie de foi et d'amour divin, et en même temps, de manières si naturelles et si aisées qu'à peine l'eussiez-vous distinguée sous ce rapport de tout autre jeune fille. Ce n'est pas ici le moment de décrire ses rares qualités ; je dirai seulement que les entretiens et le surcroît de travail nécessités par mon devoir d'activer de plus en plus les progrès de ma fille spirituelle vers la perfection, et sa correspondance aux impulsions de la grâce ne m'occasionnaient ni ennui ni lassitude, mais un véritable plaisir. Je pouvais rester de longues heures à conférer avec elle des choses divines sans m'en apercevoir.
Sa parole, quoique brève et paraissant sortir péniblement de ses lèvres, portait l'empreinte de tant de bon sens, de justesse et d'onction céleste que c'était un charme de l'entendre.
Moins laconique dans sa correspondance, sans doute parce que l'absence de l'interlocuteur atténuait sa vive répugnance à parler de soi, elle écrivait d'assez longues lettres, sans nul souci de l'art, mais sous la dictée de son cœur ou même de l'esprit de Dieu ; et cependant leur rédaction ne laisse rien à désirer. Gemma les adressait d'abord à son confesseur, puis aussi et avec plus de fréquence et d'abandon à son nouveau directeur. Je conservais celles-ci avec soin, je les confrontais l'une avec l'autre, les récentes avec les anciennes, et je demeurai chaque jour plus convaincu de la réalité du travail divin dans cette belle âme et de ses progrès de géant dans les voies de la sainteté. Combien de fois à leur lecture, attendri et ravi jusqu'aux larmes, me suis-je surpris levant les mains an ciel pour présenter an Seigneur ces admirables feuillets, fruits de sa divine grace. (2)
Je ne sais pourquoi dans ce chapitre je me suis arrogé le titre de nouveau directeur de Gemma. Quoi qu'en dise la Servante de Dieu, je ne le trouve pas exact. Son confesseur et directeur, depuis ses premières années jusqu'à sa mort, fut toujours Monseigneur l'évêque Giovanni Volpi, auquel je servis simplement d'aide ; je possédais plus de loisirs, et je n'étais pas astreint, comme sa Grandeur, par une haute situation dans la hiérarchie, à une réserve qui frisait la défiance, je dirai même, le mépris.
Du reste, le véritable directeur de Gemma, c'était l'Esprit-Saint qui se plait prendre le gouvernement immédiat de certaines âmes privilégiées ; c'était son divin époux, Jésus ; c'était sa céleste Mère, son Ange gardien, comme on le verra mieux encore dans la suite. Pour ce qui me regarde, un fait demeure indubitable : de mon contact avec la Servante de Dieu j'ai retiré des biens inappréciables. J'ai senti se raviver dans mon cœur la foi, le désir des choses célestes, l'amour de la vertu.
Grâces infinies vous en soient rendues, Seigneur Jésus, qui par des voies toujours admirables pourvoyez au bien des âmes dont toutes les aspirations ne tendent qu'à vous plaire.
(1) Ignobilia mundi et contemptibilia elegit Deus, et ea quæ non sunt ut non glorietur omnis caro in conspectu ejus. (1 Cor. 1, 28-29).
(2) Les Lettres et Extases de Gemma Galgani ont paru en ilalien. La traduction francaise est en préparation.