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La Séraphique Vierge de Lucques

GEMMA GALGANI



DÉCLARATION



Respectueux des décrets du Saint Siège sur la presse, je proteste, en la forme la plus explicite, n'attribuer à mon ouvrage qu'une foi purement humaine. Je n'ai point l'intention de prévenir en quoi que ce soit le jugement de l'Église, à laquelle seule il appartient de porter une sentence définitive en matière de vertu et de sainteté. Je soumets humblement à sa censure et mon travail et ma personne.


L'AUTEUR et le TRADUCTEUR.



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Lettre adressée à l'Auteur

PAR LE CARDINAL MERRY DEL VAL,

SECRÉTAIRE D'ÉTAT

au nom de Sa Sainteté Pie X




Rome, 19 septembre 1907.



Le Saint Père me confie la mission de vous exprimer le vif plaisir que lui a procuré le livre où vous décrivez les précieux trésors de grâces extraordinaires largement prodigués par le Seigneur à l'âme d'une innocente jeune fille, et où vous faites preuve d'une science si profonde de la théologie mystique (1).


L'auguste Pontife forme des vœux pour que la lecture de cet ouvrage ranime toujours davantage dans les cœurs l'amour du surnaturel, que les ennemis de la foi cherchent à obscurcir...



Cardinal Merry del Val.



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Lettre de Monseigneur l'Évêque d'Agen au Traducteur

Pour la Première Édition


ÉVÊCHÉ D'AGEN                        Agen, le 15 Mai 1910



Mon Révérend Père,


J'ai lu le volume que le Révérend Père Germain de Saint Sianislas a écrit sur la séraphique vierge de Lucques, Gemma Galgani, morte en odeur de sainteté, en 1903, à l'âge de vingt-cinq ans.

Je vous félicite d'avoir traduit cette biographie si intéressante et si édifiante. Je souhaite à votre travail le même succès en France que l'original a obtenu par toute l'Italie. Les âmes chrétiennes, et spécialement les jeunes filles pieuses, trouveront dans les pages une lecture bien propre à fortifier leur foi, à élever leurs sentiments, à leur inspirer l'amour de la virginité chrétienne, de la vertu courageuse et de la divine Eucharistie.


† CHARLES-PAUL

Évêque d’Agen.



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APPRÉCIATION -




I



Du « Monitore Ecclesiastico » de Rome



La vie de Gemma Galgani, de vingt-cinq ans à peine, fut comblée de tous les dons extraordinaires que Dieu a coutume d'accorder aux âmes les plus privilégiées : prophéties, discernement des esprits, pénétration des cœurs, extases, miracles ; puis les stigmates, la flagellation, l'agonie de Jésus-Christ, et, par dessus tout, le don de convertir les cœurs les plus endurcis. Voilà une preuve que, même en nos jours de tant d'incrédulité et de corruption, la sainte Église s'embellit de fleurs particulièrement aimées du ciel. Cette vie, écrite avec maîtrise et onction par le directeur spirituel de la Servante de Dieu, se lit d'un seul trait. L'auteur, très versé dans les sciences philosophiques et théologiques, y a joint un savant appendice pour démontrer que les phénomènes extraordinaires observés en Gemma ne peuvent s'attribuer ni à l'hystérie, ni à l'hypnotisme, ni au spiritisme.


(Cardinal Casimiro Gennari

a. XXXIII de son Monitore, fascicule 7.)




II



De la « Civilta Cattolica : »



« Le bras de Dieu n'est point raccourci, » et celui qui lira cette vie de la candide vierge de Lucques, Gemma Galgani, n'hésitera pas à reconnaître que la main de Dieu s'est révélée en cette âme d'élite avec une abondance de dons extraordinaires, avec une splendeur de vertus si douces et si aimables qu'il est rarement donné de voir des saints aussi privilégiés.

Nous avions déjà parlé en ce sens, il y a peu de temps, lors de la seconde édition de la biographie, qui vient de s'écouler comme la première en quelques mois. Or, en moins d'un an, voici qu'apparaît une troisième édition de l'admirable vie de l'humble et obscure jeune fille de Lucques suscitée par le Seigneur sous nos yeux. Il nous plaît de la recommander de nouveau vivement à nos lecteurs, parce qu'on y respire une atmosphère de surnaturel qui rafraîchit l'âme, flétrie par l'ambiance opprimante du naturalisme et de la corruption moderne.

La biographie est écrite, nous l'avons déjà dit, d'une plume limpide et pieuse qui charme et émeut à la fois, par le directeur spirituel de la sainte jeune fille, le Père Germain de saint Stanislas, religieux passioniste, déjà connu de nos lecteurs par sa vie du Bienheureux Gabriel de l'Addolorata. Nous connaissons la solidité de son esprit et de sa science, unie à une modestie que nous appellerions rare, si elle n'était également le propre de tous les fils de saint Paul de la Croix.


(Année 59, 1908 ; vol. 4, p. 230-231.)



III



De l'« Ancora » d'Acqui.



Cette magnifique biographie est destinée à atteindre et à dépasser outre mesure la renommée à laquelle prétendait le Il Santo (2) de Fogazzaro. Ce dernier ouvrage ne nous présentait qu'une falsification humaine la biographie de Gemma, au contraire, provient principalement de Dieu ; car l'auteur, si docte qu'il soit, n'y entre que pour une minime part. Et Dieu a façonné l'œuvre avec une telle splendeur de Sagesse et de Charité divines qu'on en demeure stupéfait et muet d'admiration.

Cette biographie, écrite sans recherche, se trouve être d'un bout à l'autre une idylle d'une sublimité sans pareille, et la partie dramatique en est si évidemment empruntée à la sanglante tragédie du Calvaire, dont elle nous donne, dirai-je, la répétition, qu'on ne rencontre rien d'approchant dans toute l'histoire du christianisme.

Le Sauveur a voulu, par ses communications à celte angélique jeune fille, révéler une fois de plus aux hommes, au début de notre siècle, les ineffables trésors d'amour et de miséricorde de son Cœur adorable ; et il l'a fait d'une manière si transparente et si tangible, qu'on n'en voit pas semblable exempIe depuis sa solennelle Ascension.

À une simple lecture de ce livre, notre âme, comme éblouie, sent le besoin de s'écrier : O Dieu, que vous êtes Grand, que vous êtes Bon, que vous êtes admirable dans vos saints !

C'est à bon droit que les deux premières éditions en ont été enlevées dans l'espace de quelques mois, que la troisième s'épuise déjà et que la traduction s'en fait en toutes les langues. Le volume, par la beauté des matières, a plus d'attrait que le plus intéressant des romans ou le plus captivant des drames. J'avoue n'avoir jamais éprouvé dans ma vie d'émotion plus intense qu'à cette lecture, ni rencontré ailleurs autant de sujet d'édification. On y trouve l'exposé vrai, et l'application pratique de tous les enseignements les plus secrets de la haute Mystique chrétienne.

Par la doctrine et l'élévation de la pensée, l'historien est certainement digne de sa sainte héroïne ; aussi ce livre, en même temps qu'il offre à toute âme chrétienne une nourriture substantielle, sera pour les Prêtres une école très instructive. Il suffit de dire qu'après l'avoir lu, Sa Sainteté Pie X en a exprimé à l'auteur sa vive satisfaction, et plusieurs Cardinaux, des Évêques et d'autres Prélats, leur grande admiration.

Oh que l'ouvrage ait une large diffusion parmi les Prêtres et les pieux fidèles ; qu'il soit connu, médité, et il produira en tous les fruits de salut déjà recueillis par ceux qui ont eu le bonheur de le lire.


(Année VI, n°. 48.)



IV



De « l'Union »

(numéro de Novembre 1911).



Une vie toute d'immolation au service de Dieu, une vie d'extase et de prière rappelant, au déclin du XIXe les merveilles de la Thébaïde et du moyen âge, l'action de Dieu s'exerçant à nu pour confondre les prudents du siècle, la vertu et enfin l'héroïsme portés aux plus hauts sommets, c'est ce qu'en feuilletant ce livre on trouvera à chaque page.

Peu de lectures sont aussi propres à ranimer la foi au surnaturel, à faire naître la soif du salut des âmes, à attiser le feu de l'amour divin.

Le plan d'après lequel est composé l'ouvrage relève sans doute du génie italien plus que du génie français. Aussi est-ce plutôt une adaptation qu'une traduction linéaire qui nous est offerte ; l'éditeur s'est parfaitement rendu compte de son rôle. Transporté par lui dans le monde, trop souvent insoupçonné des opérations divines, le lecteur échappe difficilement au sentiment de calme et de joie qui s'en dégage ; il va, sans s'arrêter, d'un bout à l'autre du texte et, la dernière ligne achevée, il revient aisément à la première.

Œuvre excellente d'ascétisme et de mysticisme, la vie de Gemma Galgani a sa place marquée dans toute bibliothèque sacerdotale. Elle y fera bonne figure à côté des Maîtres les plus justement en renom.



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PRÉFACE DU TRADUCTEUR (3)



Lorsque, en septembre 1907, le R. P. Germain présenta pour la première fois au public la Biographie de Gemma Galgani, ce ne fut point sans timidité, ni sans crainte d'un accueil plein de réserve. Un tel ouvrage, véritable tissu de faits merveilleux, devait, semble-t-il, rencontrer peu de lecteurs disposés à lui donner créance. L'auteur s'efforçait donc de gagner les esprits non prévenus, en leur montrant la prudence et les soins scrupuleux apportés au contrôle des détails extraordinaires de la vie de la sainte jeune fille, ainsi que le souci avec lequel, avant de formuler sur eux un jugement définitif, il avait fait appel à toutes les lumières de la théologie et des sciences naturelles. En outre, par de bons arguments il réfusait l'opinion de certains esprits légers et superficiels qui, sans avoir rien vu, sans avoir rien exploré, sans même s'être donné la peine d'étudier les faits dans les cas particuliers, déclarent impossible que Dieu s'abaisse jusqu'à se communiquer à telle ou telle créature par des faveurs et des dons hors de l'ordinaire. Heureusement, en ce qui concerne sa fille spirituelle, le Rêvérend Père Germain put bien vite se rassurer, et il n'est plus besoin aujourd'hui d'ouvrir la voie à son ouvrage par de longues polémiques. La Biographie de Gemma Galgani a été accueillie en effet avec un empressement et un enthousiasme inouïs, dont témoignent plus de 40.000 exemplaires écoulés, en Italie seulement, dans l'espace de quatre ans. Les traductions en langues étrangères, en français, en anglais, en allemand, en espagnol, en hollandais, ont également un succès fort vif.

II semble que le Seigneur. voulant glorifier sur la terre sa fidèle servante, et répandre par son intermédiaire ses grâces sur les âmes, ait mis en notre humble vierge un charme singulier qui fait qu'on s'éprend d'elle à entendre seulement son nom, et que le simple exposé de ses vertus incite à l'imiter. Et ce charme ne conquiert pas seulement les milieux religieux que l'on pourrait supposer moins éclairés ; beaucoup d'ecclésiastiques et de laïques de distinction, un grand nombre d'évêques, plusieurs Cardinaux et le Souverain Pontife lui-même ont exprimé leur admiration et leur dévotion pour la servante de Dieu. Les organes de la presse catholique lui ont consacré spontanément des articles élogieux.

Ainsi encouragé, le R. P. Germain prépara une édition nouvelle - la sixième - considérablement augmentée et disposée dans un ordre plus chronologique. Il en corrigeait encore les épreuves la veille de sa mort. C'est de cette édition, mieux documentée, que nous donnons aujourd'hui l'adaptation française.

Les sources de l'auteur sont indiquées dans les pages suivantes tirées des précédentes éditions :


« Le présent travail, dit-il, assez ardu en lui-même, m'a été singulièrement facilité par l'abondance des matériaux et la certitude de leur absolue sincérité ; sous ce rapport, rarement biographe fut-il aussi favorisé. Je n'ai eu nul besoin, pour reconstituer la vie de la nouvelle Servante de Dieu. d'interroger de lointaines traditions, et de m'en rapporter aux dires d'autrui ; je n'ai couru aucun risque de présenter au lecteur pour des vérités historiques les impressions de témoins étrangers, lesquelles peuvent n'être pas toujours justes ici je suis moi-même le témoin. La plus grande et la meilleure partie de la vie mystique de notre angélique vierge s'est déroulée, puis-je dire, sous mes regards, et j'emprunterais en toute vérité les paroles de l'évangéliste saint Jean : « Nous venons vous annoncer ce que nous-même avons vu, ce que nous avons entendu, ce que nous avons touché de nos mains. » Et mon témoignage n'est pas celui d'un observateur ordinaire, qui ne voit et ne touche que le dehors et l'écorce des choses, mais celui du témoin le plus intime qui soit du confesseur et directeur spirituel, auquel ne saurait échapper aucun secret d'une âme si candide. »

« Lorsque le Seigneur, par des voies certainement peu communes, m'eut confié la direction spiriluelle de la jeune fille, je la soumis pendant un temps assez long à un rigoureux examen ; et après avoir reconnu en elle la réalité de l'action divine, je résolus de poursuivre avec soin mes observations et de ne perdre de vue aucun de ses mouvements. La voyant répugner, comme toute personne profondément vertueuse, à me découvrir sans nécessité, bien des détails de sa vie intérieure, je m'ingéniai à l'interroger de mille manières, quoique avec prudence et discrétion et elle, qui joignait à la docilité et à l'ingénuité de l'enfance une humilité profonde qui la tenait dans une crainte perpétuelle d'errer faute de lumières, me répondait à souhait, de vive voix et le plus souvent par écrit. Je coordonnais les réponses et le confrontais l'une à l'autre, les récentes avec les plus anciennes, toutes avec les principes de la théologie mystique, et je demeurais chaque jour plus convaincu de la vérité du céleste travail de la grâce dans cette belle âme. »

« La divine Providence, secondant admirablement mon désir de tout connaître de la vie intime de Gemma, l'avait conduite, après de cruelles épreuves domestiques qui l'avaient laissée orpheline, dans la maison d'une pieuse dame de Lucques qui ne cessa de l'aimer comme une fille et de la vénérer comme une sainte. Cette dame, très avancée dans les voies spirituelles, se trouvait par là même plus en état que tout autre d'apprécier ses grandes vertus, de suivre en elle, d'un œil attentif, les divers effets de la grâce, et d'en noter les singulières manifestations dans leurs plus minutieux détails. Au surplus, habituellement éloigné de Lucques, j'eus l'heureuse pensée d'enjoindre à la jeune fille, en vertu de mon autorité de directeur, et afin d'éviter toute tromperie de la part du démon, de dévoiler intégralement à celle qu'elle appelait affectueusement sa maman toutes les particularités de sa vie intérieure. Mis au courant par cette dernière, je pourrais ainsi envoyer les conseils et les directions utiles. »

« Grâce à ces pieuses industries et à la rare ingénuité de Gemma, j'ai réussi à réunir en peu de temps une énorme quantité de matériaux qui rempliraient plusieurs volumes. N'est-ce pas là, pour un biographe, une bonne fortune comme on en voit peu, bien propre à l'encourager au milieu des plus grandes difficultés ? »

« Afin de rendre mon travail plus utile, je ne me bornerai pas toujours strictement au simple récit de la vie de la Servante de Dieu ; à l'occasion, j'aurai soin d'exposer en quelques mots les doctrines les plus autorisées de la théologie mystique, tant pour montrer l'origine céleste de certains phénomènes merveilleux, que pour donner une application pratique de cette science divine, si malaisée à comprendre d'après les seules théories. Peut-être plus d'un directeur d'âmes voudra-t-il bien m'en savoir gré. »

« Après ces déclarations, puis-je m'abandonner à la confiance sur l'accueil qui sera fait à cet ouvrage ? Si les théologiens et les hommes de bon sens s'en déclarent satisfaits, il n'en sera pas de même, je le sais bien, de ceux qui aiment à pêcher en eau trouble, ou nourrissent des préjugés invétérés. Ceux-là, dans l'impossibilité d'attaquer de front des faits pour eux inacceptables, ont coutume de tomber sur le pauvre auteur qui les leur présente. « Et qui nous assure, disent-ils, qu'il n'ait point commis de méprise par une excessive crédulité ? Ne serait-il pas un écrivain passionné, emporté par son imagination, illusionné ? » Voilà les doutes qu'ils soulèvent, mais sans le moindre fondement. - Pouvons-nous croire à ses dires, continuent-ils, et à plus forte raison à ceux de son héroïne, dont les révélations constituent souvent toute la preuve de ce qu'il nous rapporte d'elle ? - Vraiment, répondrai-je, si un historien, pour gagner la confiance du public, était obligé de démontrer par des arguments positifs qu'il est un homme honnête et incapable de tomber dans la moindre erreur, lequel oserait jamais prendre la plume ? C'est une étrange prétention d'exiger qu'un témoin, chaque fois qu'il raconte un fait arrivé sous ses yeux, en prouve l'authenticité pour le rendre croyable prétention plus étrange encore s'il décrit, non des événements historiques, mais le travail interne de la grâce dans une âme ; car, dans ce dernier cas, deux personnes seules peuvent rendre témoignage ; l'âme elle-même qui s'ouvre à son directeur spirituel, et le directeur, qui examine ses secrets de conscience pour les apprécier. Quelles démonstrations pourrait-on réclamer ici, afin de s'assurer de la vérité ? Tout au plus, est-il possible de chercher une contre-épreuve dans les opérations extérieures, la sainteté n'étant point tellement concentrée dans l'intime de l'âme, qu'elle ne se manifeste et n'éclate au dehors. Cette contre-épreuve, je la fournirai, chaque fois qu'il en sera besoin, par des témoignages nombreux et les plus dignes de foi. »

« Au reste, et qu'on veuille bien le remarquer, je n'expose pas en chroniqueur une série de faits disparates. J'esquisse une biographie, et une biographie comprend une complexité de lignes dont l'ensemble doit nécessairement former ou une caricature ridicule, si elles ne se correspondent pas, ou un vrai portrait avec sa physionomie propre, qu'on ne saurait confondre avec nul autre. L'auteur du portrait pourra bien s'être mépris sur quelque nuance secondaire, puisque errare humanum est. (4) N'ayant pu vérifier de ses propres yeux tous les moindres détails, rien d'étonnant qu'il en eût accepté quelqu'un d'inexact. Son portrait n'en sera pas moins authentique, car il n'est point donné à l'art humain d'en produire d'une réelle beauté, sans l'avoir copié sur le vrai. Et celui qui, pour une légère inexactitude de lignes, s'obstinerait à le déclarer inacceptable, ferait preuve d'étroitesse d'esprit ou d'aveugle parti pris. »


Le portrait que le R. P. Germain nous a laissé de Gemma Galgani est bien conforme à l'original, comme on pourra s'en convaincre encore davantage, lorsque seront livrés à la publicité les témoignages recueillis sous la foi du serment dans le procès informatif institué par la curie archiépiscopale de Lucques en vue de la béatification de la servante de Dieu. Ce procès informatif, terminé depuis déjà quelque temps à Lucques, est commencé à Rome. Plusieurs Éminentissimes Cardinaux ont pris particulièrement à cœur la cause de Gemma Galgani, entr'autres le Cardinal Ferrata qui a voulu spontanément remplir l'office de Ponent (5). Le titre de Vénérable sera, espère-t-on, décerné dans quelques mois à la séraphique vierge de Lucques,



 

 

(1) Les mots en italique ont été restitués la lettre du Cardinal Merry del Val après la mort du R. P. Germain, qui les avait humblement supprimés. (Note du traducteur).

(2) Il Santo est un roman du sénateur italien Fogazzaro, où l'auteur décrit un type de saint tel qu'il le conçoit pour nos temps. Cet ouvrage, fortement imprégné de modernisme, a été mis à l'index par un décret du 9 avril 1906. (Note du traducteur).

(3) Cette préface n'est en grande partie que l'abrégé de celle de l'Auteur, le R. P. Germain.

(4) Errer est le propre de l'homme.

(5) c'est-à-dire : Rapporteur.