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CHAPITRE II



LA SAINTE, DANS UNE VISION, INDIQUE LE LIEU CHOISI POUR LA FONDATION D'UN MONASTÈRE. ELLE A BEAUCOUP A SOUFFRIR A CETTE OCCASION. CEPENDANT, EN TOUTE CHOSE, ELLE A DIEU POUR AIDE ET CONSOLATEUR.




21.-L'époux céleste permit cependant, que celle qu'il avait ornée des plus grands dons de sa grâce, l'épouse chérie qu'il visitait de ses nombreuses visions, fût humiliée en toutes choses, en raison de son élévation ; et qu'elle passât par le creuset de la souffrance. Pour l'évidence de ce fait, il faut produire d'abord le texte de ses visions ; afin que, la vertu parfaite ne se cache pas dans les horreurs de la souffrance ; et que l'ennui du lecteur soit allégé par le plaisir de la variété.

  Veux-tu savoir ce qu'elle eut à souffrir, pour n'avoir pas manifesté sa vision céleste, touchant la transmigration du lieu où elle était alors, dans un autre ? (1) Écoute ses propres paroles : « En ce temps, dit-elle, à cause des ténèbres de mes yeux, je ne voyais aucune lumière, et j'étais affaissée par le si grand poids de mon corps, que ne pouvant me soulever, je gisais accablée de grandes douleurs ; et cela, je le souffris parce que je ne déclarai pas la vision qui me fut montrée, en vertu de laquelle je devais, avec mes filles, quitter le lieu où je m'étais offerte à Dieu, pour aller dans un autre. Et je dus supporter ces souffrances, jusqu'au moment où je me décidai à nommer le lieu où je suis maintenant ; et soudain, ayant recouvré la vue, je me trouvai mieux ; sans toutefois, que mes douleurs eussent complètement disparu. Mais mon abbé, ainsi que les frères et le peuple de cette province, lorsqu'ils surent la raison de ce changement, s'étonnèrent de voir que nous voulions quitter la fécondité des pâturages, la richesse des vignes, et tous les agréments de ces lieux, pour aller dans une terre inhospitalière, où il n'y avait nulle commodité ; et ils complotèrent entre eux, pour empêcher que cela ne se fît. Ils disaient, que j'étais abusée par quelque vanité. En entendant cela, mon cœur fut tout contrit, mes veines et ma chair se desséchèrent ; et pendant plusieurs jours, couchée dans mon lit, j'entendis une grande voix qui me défendait de proférer ou d'écrire dans ce lieu, quelqu'autre chose touchant cette vision. »


22. - Alors, une noble femme (une Marquise) (2), connue de nous, se rendit à l'archevêché de Mayence ; et découvrit toutes ces choses à l'Archevêque et aux savants, qui lui dirent, que nul lieu n'est sanctifié que par les bonnes œuvres ; et qu'il devait en être ainsi. Alors, l'antique trompeur me cribla de moqueries ; de telle sorte que beaucoup se prirent à dire : Pourquoi tant de mystères sont-ils révélés à cette sotte et ignorante femme, lorsqu'il y a tant d'hommes puissants et savants ? Et ce fut la division. Beaucoup se demandaient, en effet, si cette révélation venait de Dieu ou des esprits impondérables de l'air, qui en séduisent un grand nombre (3). Et lorsque je vins habiter ces lieux, avec vingt jeunes filles nobles et de famille riche, je ne trouvai là nulle habitation, et pas d'autres habitants qu'un vieillard, sa femme et ses enfants (4). Comme une nuée ténébreuse obscurcit le soleil, une telle adversité et un si grand accablement pesèrent sur moi, que soupirant et versant des larmes, je m'écriai : Hélas ! Hélas ! Dieu ne confond pas ceux qui se confient en lui. Et de nouveau, de même qu'après la disparition des nuages le soleil apparaît, Dieu me donna le secours de sa grâce ; comme une mère qui, pour consoler son enfant, lui donne le sein, quand il pleure (5). Alors, je vis dans une vraie vision, que ces tribulations me venaient comme à Moyse, qui conduisant les fils d'Israël, d'Égypte dans le désert, à travers la mer Rouge, les entendait murmurer contre Dieu, bien qu'il se fût révélé à eux par de nombreux prodiges. Ainsi, Dieu permit que je fusse affligée par le peuple, par mes proches, et par quelques-uns de ceux qui restaient avec moi ; lorsque les choses nécessaires nous firent défaut, et que, pour le bon plaisir de Dieu, elles ne nous furent pas données en aumône. Ainsi, comme les enfants d'Israël affligèrent Moyse, ceux que je viens de nommer secouèrent la tête contre moi en disant : À quoi bon, pour des jeunes filles nobles et riches, quitter des lieux où rien ne leur manquait, pour venir ici dans une si grande détresse ? Mais nous nous attendions, à être secourues par la grâce de Dieu, qui nous avait indiqué cette retraite.


23. - Après l'accablement de la douleur, Dieu fit pleuvoir sur nous la rosée de sa grâce ; car beaucoup de ceux qui auparavant nous couvraient de mépris, en signalant l'infertilité du site, vinrent à nous de tous côtés (6), pour nous aider et nous combler de faveurs.

Beaucoup de riches ensevelirent honorablement leurs morts auprès de nous. Plusieurs, ajoutant foi à cette vision, désirèrent avec ardeur venir à nous, comme il est dit par le Prophète : « Ils viendront vers toi, ceux qui médisaient de toi » (7). Alors, je repris courage ; et après avoir pleuré dans la douleur, je pleurai de joie, en voyant que Dieu ne m'oubliait pas, et qu'il réalisait sa parole, en dotant ce lieu de multiples fondations et de nombreux édifices. Mais cependant Dieu voulut, comme il l'avait fait dès mon enfance, qu'en cette pleine sécurité je persévérasse, comme lorsqu'il ne m'accordait en cette vie, aucune assurance qui pût relever mon courage. En effet, au moment où j'écrivais le livre de Scivias, j'aimais d'une tendre affection une noble jeune vierge, fille de la Marquise déjà nommée, et je l'aimais comme Paul aimait Timothée ; et celle-ci s'était attachée à moi, par les liens d'une amitié diligente en toutes choses ; et elle partagea mes joies et mes douleurs, jusqu'au moment où je terminai ce livre. Mais ensuite, à cause de l'illustration de sa race, elle accepta une haute dignité, et fut nommée mère d'une grande église. Elle rechercha cette dignité, non selon Dieu, mais pour la gloire du siècle. Après s'être éloignée de moi, pour aller dans une autre région, elle perdit soudain la vie présente avec le soin de sa dignité (8). D'autres jeunes vierges nobles firent de même, en se séparant de moi ; et de ce nombre, quelques-unes vécurent dans la suite, si négligemment, que beaucoup dirent, que leurs œuvres témoignaient qu'elles avaient péché contre le Saint-Esprit, et celle qui lui rendait témoignage (9). Mais, dans cette grande persécution qui s'appesantissait sur moi, je m'étonnais, avec ceux qui m'aimaient, de ne pas recevoir de consolation ; lorsque loin de persévérer dans mes erreurs, je m'efforçais, avec le secours divin, d'accomplir les œuvres bonnes. Ici, se termine le livre de Scivias, comme Dieu l'a voulu.


24. - Il découle du récit de la précédente vision, et de l'affliction de la bienheureuse vierge, que Dieu lui-même choisit et se réserva en héritage, le lieu qui lui fut indiqué ; et, qu'à cause du retard apporté à ce choix, elle fut punie de cécité. Dieu avait choisi ce lieu, afin que son nom fût mieux glorifié ; soit à cause des mérites de saint Rupert, et de ceux qui reposaient avec lui dans le Christ ; soit à cause de la venue de la vierge sainte, et de ceux qui l'accompagnaient. Et, comme comparaison, s'impose le souvenir de l'histoire de la belle prophétesse Débora, (10), et du lieu où elle vint demeurer, avec celle de notre prophétesse, et du lieu que Dieu lui choisit. Ainsi que parle Origène : Il accorde une grande consolation au sexe faible, et il le provoque, afin qu'il ne désespère point à cause de son infirmité, en le rendant même capable du don de prophétie ; mais il faut comprendre et croire, que ce n'est pas la diversité du sexe, mais la pureté d'intention, qui lui mérite cette grâce (11). Débora, en effet, (dont le nom signifie abeille), est favorisée du don prophétique. Il est certain aussi, que toute prophétie, distille les rayons suaves de la doctrine céleste, et le miel délicieux de la parole divine, comme le dit David : Combien douce à ma bouche ta parole suave, le miel ne lui est pas comparable (12). Débora avait élu sa demeure entre Rama et Béthel et Rama signifie « élevé », et Béthel signifie « maison de Dieu ». Car rien de vil, rien de bas, ne peut être choisi pour devenir le siège de la prophétie. De même que pour Salomon, le trône de la sagesse, il réside sous les portiques des cités, dans les forteresses des villes, ou concentre sa demeure dans les hautes tours. C'est ainsi que dans Sainte Hildegarde, le don prophétique résidait entre la maison de Dieu et les sommets de la Perfection ; ce qui peut être pris littéralement et spirituellement (13). Et cela nous enseigne, ô âme sainte, que quel que soit le lieu où tu résides, tu dédaignes les choses de la terre, et tu ne recherches que celles du Ciel, où règne le Christ à la droite de son père. C'est à ce degré de gloire, que le don de prophétie te fait élever ; et il autorise ceux qui en sont favorisés, à s'y établir. Bénie soit donc la grâce de Dieu, à propos du choix que Sainte Hildegarde fit de cette retraite, et de son départ de l'ancienne, dont la vierge nous parle ainsi, à propos de la vision qu'elle en eut en esprit.


25. - Je vis, dit-elle, dans une vision, et je fus instruite et contrainte de révéler aux prélats, que le monastère dans lequel j'avais été offerte à Dieu, devait être abandonné, bien que nous fussions astreintes à la subordination et à l'obéissance, à l'égard de ceux qui servaient Dieu en ce lieu ; du moins, tant que nous découvririons qu'ils cherchaient, de bonne foi, notre propre bien. Je fis part de cet ordre à notre abbé, qui étant tombé malade, ne fit aucune disposition, et termina bientôt ses jours (14). Mais, quand la connaissance de ces choses parvint au nouvel Abbé et à l'Archevêque de Mayence, ainsi qu'au haut clergé de l'Église, ils les acceptèrent avec confiance et bonté, et attestèrent par des écrits scellés, qu'il devait en être ainsi. Entre temps, de la part de plusieurs, je dus supporter bien des persécutions comme Josué que, malgré sa victoire, ses ennemis voulaient confondre Mais, de même que Dieu daigna le secourir, ainsi, pour mes filles et moi, vint la délivrance. Et, comme Joseph envié par ses frères, parce que son père l'aimait davantage, fut vendu par eux, et qu'ils apportèrent à Jacob la tunique de son fils, en disant qu'une bête féroce l'avait dévoré ; ainsi, des malintentionnés voulaient déchirer sur nous, la robe de grâce et de gloire du Seigneur ; mais Dieu qui avait rétabli Joseph dans ses prérogatives, daigna nous secourir de même. Malgré toutes ces persécutions, par un effet de la grâce de Dieu, nous nous accroissions sans cesse, comme les fils d'Israël dont le nombre augmentait d'autant plus, qu'ils étaient plus opprimés (15). C'est pourquoi, dans l'allégresse de mon âme, je regardais vers Dieu qui m'assistait dans les tribulations, et je restais inébranlable.


26.- Il importe de considérer ici, que malgré que la bienheureuse vierge fût accablée par la maladie corporelle, et tourmentée par les vexations diaboliques et humaines, elle mérita cependant, d'être toujours réconfortée et raffermie par les consolations divines. Si, en effet, le Saint-Esprit voulant conserver, pour l'avantage d'un grand nombre, sa grâce dans un vase qu'il s'est choisi, s'efforce de le polir et d'en enlever, par la lime de la correction, toute rouille provenant de la lie du monde, c'est sans doute pour que, se purifiant dans la douleur, il recherche diligemment la volonté divine ; et selon l'apôtre, rendant à Dieu l'obéissance qui lui est due, il ordonne tout le cours de sa vie selon sa volonté. En effet, en rendant notre sainte illustre par le bien gratuit de la nature et de la grâce, il lui préparait en abondance ses dons et sa gloire ; il lui donnait la grâce sur la terre, et la gloire dans le ciel ; la grâce des mérites sublimes, et la gloire des ineffables récompenses. C'est pourquoi, elle était par la douleur, purifiée de tout levain terrestre, comme il est écrit : Dieu flagelle les fils qu'il adopte (16), afin qu'en elle, les mérites des mérites fussent accrus, ainsi qu'elle le déclare dans la vision quelle décrit ainsi :


27. - Dieu me cloua quelque temps dans mon lit de douleur, et pénétra mon corps d'une affliction telle, que mes veines et mon sang, ma chair et mes muscles, mes moelles et mes os, se desséchèrent en moi, comme si mon âme devait se séparer de mon corps ; et je fus dans un tel bouleversement, pendant trente jours, que ma poitrine était comme embrasée d'un air enflammé. D'où, plusieurs pensaient que cette maladie était un châtiment. Et la vertu vitale infuse dans ma chair me fit défaut, à tel point, que je paraissais être encore de ce monde, sans que j'y fusse pleinement. Et mon corps gisait immobile sur la terre, recouvert d'un cilice et cependant, malgré les gémissements de mes filles et des prélats qui la déploraient, je ne vis pas ma fin (17). En ces jours, dans une vision véritable, je vis une armée immense d'anges, innombrables pour l'esprit humain, qui combattaient avec Michel contre le dragon, et qui discutaient pour savoir ce que Dieu ordonnerait de moi. Mais, un puissant d'entre eux me criait en disant : Courage, courage, ô aigle pourquoi t'endors-tu dans la science ? Sors de ton doute ! Tu brilleras, ô gemme, dans ta splendeur ; tous les aigles te verront ; le monde pleurera, mais la vie éternelle (le ciel) se réjouira. Et c'est pourquoi, aurore lève-toi et avance-toi vers le soleil. Lève-toi, lève-toi, mange et bois. Et bientôt, toute l'armée angélique s'écria d'une voix sonore : « Voix de réjouissance, les messagers se sont tus, le temps n'est pas venu de venir à nous : ô vierge, lève-toi donc ! » Et soudain, mon corps et mes sens furent transformés pour la vie présente. Ce que voyant, mes filles qui pleuraient auparavant, me levèrent de terre et me reposèrent sur mon lit ; et c'est ainsi, que je récupérai mes premières forces. Toutefois, cette infirmité pénale ne disparut pas complètement ; mais seul, mon esprit reprenait, de jour en jour, pleine possession de soi-même. Car les mauvais esprits de l'air, qui sont établis pour les châtiments des hommes, avec la permission de Dieu, m'administraient cette peine, comme les bourreaux qui excitaient les tisons ardents pour saint Laurent et les autres martyrs ; et se pressant autour de moi, ils s'écriaient d'une voix épouvantable : « Séduisons-la, afin qu'elle doute de Dieu et qu'elle blasphème son nom ; en s'étonnant, d'être affligée de tant de peines » (18). De même en effet, que par la permission de Dieu, il advint que Satan tourmenta de telle manière le corps de Job, qu'il fourmillait de vers ; ainsi, un feu subtil pénétrant dans mes veines, consuma mes chairs ; comme il arriva à Jérémie, le chantre inspiré de la douleur. Mais le démon ne put lui persuader de blasphémer son Dieu. Et moi, faible dans ma chair, timide en mon esprit, j'étais accablée extrêmement sous le poids de mes peines. Mais Dieu me réconforta, parce que je les supportais patiemment ; et il me dit en mon esprit (19) : Ô Seigneur, mon Dieu, de quelque manière que tu me frappes, je dois le trouver bon ; car je sais que toutes tes œuvres sont bonnes et saintes, et j'ai mérité ces choses dès mon enfance. Mais cependant, j'ai confiance que mon âme ne sera pas ainsi tourmentée dans la vie future.

 



(1) Dieu veut être obéi. Ceux qui sont sourds à sa voix, s'exposent à de terribles châtiments. Les saints entendent la voix de Dieu, mais bien que nul ne puisse rien contre Dieu, vivant parmi les hommes, ils ne réussissent que difficilement à se soustraire à toutes les tyrannies du monde. Cest pourquoi Dieu les châtie, pour qu'ils acquièrent un plus haut degré de vertu, et qu'ils se donnent à lui sans réserve. (Note du Trad.).

(2) Marchionessa.

(3) Il se livre autour de nous une lutte acharnée, entre les bons et les mauvais esprits qui se disputent la possession des âmes. Les uns, sont les soldats de Satan, l'éternel ennemi de Dieu, qui se venge sur nous de sa première défaite Les autres, forment la milice du Très-Haut et se rangent sous ses étendards, pour nous aider à soutenir la lutte. Ils exercent la vertu des uns, et précipitent les autres dans la voie de la damnation. (Note du Trad.).

(4) Il s'agit ici du mont Saint-Rupert qui lui avait été montré dans une vision. (Mig.).

(5) Nul n'est père comme Dieu (Nemo tam pater). Mais il veut qu'on t'aime, et nul ne peut dire les charmes de son amour. (Note du Trad.).

(6) Une chose bien remarquable, c'est l'ascendant de la vertu sur les hommes même méchants. Ils ne peuvent s'empêcher d'admirer, ce qu'ils sont incapables d'imiter. Mais cette admiration commence leur amendement. (Note du Trad.).

(7) Venient ad te qui detrahebant tibi. (Ps. XXXVII).

(8) l'abbesse dont la sainte regrette le départ, parait être la sœur de Hartvic, archevêque de Brème, qui témoigne de sa mort pieuse, et du regret qu'elle eut de n'être pas restée auprès de sainte Hildegarde dont elle fut séparée à regret. (Mig.).

(9) C'est pécher contre le Saint-Esprit que de ne pas suivre l'inspiration de la grâce, et de s'opposer aux desseins de Dieu sur nous. (Note du Trad.).

(10) Erat autem Dehora prophetis uxor Lapidoth, quæ judicabat populum in illo tempore. Et sedebat sub palma, quæ nomine illius vocabatur, inter Rama et Bethel in monte Ephraim : ascendebant que ad eam filii Israel in omne Judicium. (Libr. Jud. cap. IV.)

(11) Les âmes sont insexuelles. Leur beauté et leur grandeur ne proviennent que de leur détachement des liens terrestres, et de leur rapprochement de Dieu qui est leur centre d'attraction. (Note du Trad.).

(12) Quam dulcia faucibus meis eloquia mea, super mel ori meo. (Ps. 118).

(13) Dieu seul peut élever son trône dans les cieux et embellir dignement son tabernacle et pour qu'il lui plaise de résider dans une âme, il faut que sa grâce qui éclaire et élève, la rende digne de sa grandeur. (Note du Trad.)

(14) Cet abbé de Saint-Disibode fut vraisemblablement Cono, mort en 1155, auquel succéda Helinger. (Mig.).

(15) La persécution fait jouer les ressorts de lame, multiplie les héroïsmes et réveille les consciences endormies. C'est un mauvais moyen, pour propager l'indifférence et l'athéisme. (Note du Trad.).

(16) Flagellat Deus omnem filium quem recipit. (Hebr. XII).

(17) État léthargique ou mort apparente. L'âme de la sainte, ainsi dégagée des entraves corporelles, avait des rapports plus intimes avec les esprits purs, et se rapprochait davantage de son auteur. (Note du Trad.).

(18) La tentation, voilà le piège où succombent tous ceux qui ne sont pas suffisamment armés pour la lutte, ou qui méprisent les secours de la grâce. Chaque défaite partielle, nous prive d'un degré de force et si la chute est mortelle, alors le démon abuse de sa victoire, et nous devenons ses esclaves.(Note du Trad.).

(19) Dieu parle à l'homme, (Loquere Domine) de maintes manières mais tous ne l’entendent pas également. Les inspirations de la grâce, les diverses manifestations de Dieu dans l'ordre naturel ou surnaturel, sont le langage dont il se sert pour nous attirer à lui. (Note du Trad.).