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LIVRE TROISIÈME
DES MIRACLES ET DE LA MORT
DE LA SAINTE
PROLOGUE
37. Après avoir écrit les deux premiers livres concernant la vie et les visions de la Bienheureuse vierge Hildegarde, je suis impatient d'écrire le livre de ses miracles et de ses vertus ; et cela vous est nécessaire, à vous, très illustres Abbés Ludovic et Godefroy. C'est pourquoi j'entreprends d'ordonner ce livre, non que je me croie assuré de le mener à bonne fin, mais pour accomplir un devoir d'obéissance. Mais pourquoi cela vous estil nécessaire? Parce qu'un amour saint est une cause juste; et comme vous l'avez aimée durant sa vie, vous vous êtes proposé, après sa mort, de ne pas vous séparer de la pieuse affection que vous avez pour elle. C'est pourquoi il vous est nécessaire que, par moi, votre vicaire, les gestes de la sainte que vous aimez d'un amour saint, parviennent à la connaissance des hommes, afin qu'ils glorifient Dieu, auteur de toutes ces choses ; et qui, admirable dans ses saints, opéra merveilleusement en elle, afin qu'elle fût immuable dans le bien. Tout ce qui, en effet, peut être dit d'elle est agréable et aimable, beau, utile et honorable, parce qu'elle ne fut pas seulement admirable par la sainteté de ses mœurs ou la contemplation intérieure des mystères divins, mais encore par l'accomplissement de miracles insignes, dont le nombre est si grand, que les plus grands génies pourraient à peine exalter dignement par des paroles, le mérite de notre sainte. Mais cependant, dans le dessein où nous sommes d'en choisir quelquesuns dans ce grand nombre, si le Seigneur daigne accorder à vos prières, que par l'inspiration du Saint-Esprit, nous puissions affronter la haute mer, au cours favorable du Verbe, nous espérons entrer au port du salut. Portez-vous bien.